• Une merveille! Encore un sublime documentaire sur la tolérance et les nombreux problèmes d'Israël. On ne s'ennuie pas une seconde.

    scénario: 18/20     technique: 18/20   note finale: 18/20 

    Dancing in Jaffa

    Né à Jaffa en 1944, Pierre Dulaine quitte son pays avec sa famille en 1948 pour s’installer à l'étranger. Après une carrière internationale accomplie de danse en couple, Pierre retourne à Jaffa pour réaliser son rêve : faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens pour rapprocher les communautés. C'est là, selon lui, que réside toute la beauté de la danse de salon : forcer deux personnes à se déplacer en faisant qu'un.

    Danseur quasi professionnel dès son adolescence, il mène toute sa vie une brillante carrière de danseur de salon : il remporte quatre fois les championnats du monde de la spécialité. Sa partenaire dans le film l'est aussi dans la vie puisqu'ils ont fondé ensemble les « dancing classrooms » dans les écoles publiques de New York pour apprendre aux enfants de tous âges et de tous horizons à danser ensemble plutôt qu'à se tirer la bourre : résoudre les conflits, apprendre à vivre ensemble… Pour eux la danse est plus qu'un moyen d'expression, c'est aussi une façon de vivre et de pratiquer l'autre : faire attention à caler ses pas dans les siens, le regarder, l'écouter, le sentir. La danse comme source de paix sociale et d'harmonie… tout comme peut l'être la musique, d'autres arts, certains sports… Et on ne se plaindra pas que des hommes et des femmes de bonne volonté ne cessent de se servir des activités qu'ils pratiquent avec passion pour transformer un peu un monde dont ils contestent les rapports de force et la violence. Plus de 200 écoles de ce genre existent désormais à New York et on essaimé un peu partout dans le monde… Un film de fiction, Dance with me, réalisé en 2006 raconte d'ailleurs l'histoire de ces classes populaires et c'est Antonio Banderas qui y incarne Pierre Dulaine.

    Alors, fatalement Pierre Dulaine en rêvait depuis toujours : retourner vers sa ville natale et faire danser ensemble les enfants palestiniens et les enfants israéliens. Ce film montre la réalisation de ce rêve et il ne faut pas croire que les choses coulaient de source. La danse n'était pas bien vue par les parents de filles palestiniennes, et les enfants eux-mêmes, enfermés depuis leur naissance dans un sentiment d'hostilité ou de peur, hésitaient à se toucher, se regardaient par en dessous… Tirés, bousculés, houspillés par le remuant et très américain Pierre Dulaine, ils finissent néanmoins par risquer quelques pas, puis par y prendre goût, et surmontent leurs appréhensions. On voit ainsi le pas de deux prendre peu à peu forme, se plier à la discipline du maître, chacun rentrant de plus en plus facilement dans la danse jusqu'au concours final. Le programme dura plus de dix semaines et le résultat est chouette comme tout : on imagine la fierté du bonhomme, l'émotion des parents, le plaisir des gamins…

    Il faut dire que la belle histoire continue bien après le clap de fin du film. Non seulement à Jaffa, mais encore à Haïfa, à Tel Aviv, où l'initiative de Pierre Dulaine continue depuis avec de nouvelles classes : plus d'un millier d'élèves à ce jour sont passés par ce cours qui semble si difficile à mettre en place dans les premières images…


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  •  Un très joli documentaire que tout le monde devrait voir. Surtout ceux qui ont tendance à rouler trop vite... Même si on peut regretter quelques longueurs en fin du documentaire, c'est bien film.

    scénario: 18/20    technique: 16/20   note finale: 16/20

    Tout est permis

    Le permis de conduire à points est instauré depuis plus de 20 ans.
    Véritables lieux de mixité sociale et culturelle, les stages de récupération de points sont l’occasion pour les auteurs d'infractions d’y exprimer leur révolte mais aussi de se raconter.
    Les nombreux témoignages et images recueillis par Coline Serreau lors de ces stages, dressent un portrait tragi-comique de notre société où l’individualisme et les petites habitudes de chacun mettent en péril le bonheur de tous.
    Portrait à charge, mais regard complice, TOUT EST PERMIS est un film réalisé aux quatre coins de l’Hexagone.

    On rappelle toujours, en parlant de Coline Serreau, l'immense succès de Trois hommes et un couffin, mais il faudrait revoir aujourd'hui son formidable premier film, qui était déjà un documentaire, Mais qu'est-ce qu'elles veulent ? Pour mesurer à quel point, dès ses premiers pas de réalisatrice, elle posait des questions dont la pertinence ne s'est jamais démentie. Depuis, elle n'a jamais cessé, avec un bel humour et une furieuse vitalité, de plaider pour la perfectibilité d'une société, la nôtre, qui a bien trop tendance à se laisser entraîner par des penchants nocifs pour l'individu comme pour le collectif… suggérant, inlassable optimiste, que des réponses sont possibles pourvu qu'on se pose quelques bonnes questions.
    Tous ses films ont été programmés dans les salles Utopia, le dernier en date étant Solutions locales pour désordre global… et son petit nouveau est de la même veine : intelligent, généreux, drôle mais sans méchanceté, même quand il met en relief la bonne dose de connerie que les humains se trimballent, capables par leur indécrottable individualisme de nuire en toute inconscience, et donc sans la moindre culpabilité, à leurs proches comme à la planète entière.

    Il n'y avait pas meilleur choix pour traquer l'expression la plus obstinée de l'individualisme le plus dévastateur que de s'intéresser à « la France au volant » titre premier du film devenu depuis celui que vous savez, en référence à l'arrivée du « permis à point » en 1992, et c'est fou ce qu'on apprend sur la nature humaine en se baladant au quatre coins de l'hexagone à travers les stages de « récupération de points ». Ils sont de tous milieux, de tous sexes (une majorité d'hommes), de tous âges, de toutes catégories socio-professionnelles et ils racontent pourquoi ils sont là, comment ils voient les choses et il faut beaucoup de patience, de pédagogie aux animateurs des stages pour introduire un peu de lucidité altruiste dans des visions parfois bien stratifiées.
    Il y a les habitués des sessions de rattrapage, et ceux qui découvrent, celui qui affiche plusieurs Ferrarri et le fauché qui roule dans une vieille Clio… L'un avoue en se marrant « quand je suis au volant, je suis le roi de la route », quand ils parlent bagnole ils roulent des regards en forme de roubignoles et reconnaissent rarement qu'ils ont peut-être eu un peu tort d'être allés trop vite, d'avoir accéléré à l'orange, d'avoir grillé une priorité… Ils considèrent que les radars sont une pompe à fric et ne se sont pas concernés par les consignes de prudence. La plupart ne se sentent pas responsables, mais plutôt victimes d'un système devenu à leur goût trop répressif. D'ailleurs ils conduisent parfaitement : « les autres font plus d'erreurs que moi ». Les nanas présentes ne sont pas en reste, et ils ne sont pas nombreux ceux qui font profil bas. « On m'a rendu mon permis à 10h, à 10h20, je me suis fait gauler sur l'autoroute » et les autres de rigoler, presque fiers de se montrer aussi réfractaires à tout ce qui pourrait les empêcher de n'en faire qu'à leur tête, sans aucune considération pour ceux qui partagent les mêmes routes qu'eux.

    Tout ça est très marrant, mais aussi très inquiétant… On se rassurera en se disant qu'il y a tous les autres, ceux qui ne sont pas dans le film, ceux qui n'ont pas besoin de faire des stages de récupération de points… et pas seulement parce qu'ils avaient repéré les radars ou eu beaucoup de chance… Il y a aussi ceux qui ne sont déjà plus en mesure de participer aux stages, car, on peut le rappeler ici, la voiture tue cent millions de fois plus que le terrorisme qui pourtant occupe une bonne place dans les « stratégies de la peur »… 78 % des Français disent avoir peur du terrorisme dans un récent sondage, mais se sentent en sécurité au volant de leur belle auto. Cherchez l'erreur…


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  •  Un excellent documentaire sur le système quasi-mafieux et anti-démocratique du 06. une honte pour la démocratie et honte au Ciotti et à l'autre de Nice. Dommage que ce films soit si peu diffusé.

    scénario: 17/20   technique: 17/20   note finale: 17/20

    Démocratie Zéro6

    Trois villages d’une vallée isolée du Sud-Est de la France, frontalière de l’Italie, décident en commun de consulter leur population sous forme de référendum consultatif concernant leur rattachement administratif à la CARF, Communauté d’Agglomération de la Riviéra Française, dont l’avenir est d’intégrer la métropole de Nice, la toute première créée en France. Le préfet Drevet, soutenu par le président de la métropole Christian Estrosi et le président du conseil général Eric Ciotti, déclare illégal et interdit ce référendum en menaçant élus et associations de 6 mois de prison et de 7500€ d’amende s’ils participent à sa mise en place, alors que partout ailleurs en France ce genre de référendums a lieu sans obstruction. C’est en partant de l’examen de cette situation locale et l’analyse des moyens utilisés par les pouvoirs en place pour créer une métropole, que ce film pose la question de l’exercice de la démocratie représentative sur l’ensemble du territoire.

    On se souvient de ce bon mot de Winston Churchill qui disait à propos de la démocratie qu'elle « est bien le pire des régimes à l'exception de tous les autres déjà essayés dans le passé ». Il faut dire qu'après avoir tâté du fascisme, du nazisme et du stalinisme, le grand homme, en cette fin de conflit armé avec l'Allemagne, jouait sur du velours. Mais aujourd'hui, alors que ces tristes idéologies ont versé dans les poubelles de l'histoire, force est de constater, à voir les inquiétantes dérives de certains électorats de l'espace européen, que ce « pire système de gouvernement », comme le définissait en rigolant l'homme au cigare, commence à en énerver plus d'un… La faute à « pas de chance » diront certains, la faute surtout à certains élus que nous nous sommes donnés et que nous continuons à nous donner avec un aveuglement qui frise le masochisme. Je ne parle pas de ceux, nombreux, qui œuvrent au quotidien avec dévouement et générosité pour des clopinettes, à commencer par ces héroïques anonymes que l'on voit à l'œuvre dans ce Démocratie zéro6, mais des autres, ceux qui ont fait de la politique leur fond de commerce, une petite minorité surpuissante qui, devenue à force d'intrigues nabab de la République, vit parfois depuis des décennies dans des fromages devenus forteresses inexpugnables malgré l'incroyable médiocrité de son bilan.

    Démocratie zéro6 nous raconte à cet égard une histoire exemplaire, très révélatrice du fonctionnement pervers de nos institutions qui contribue à ruiner chaque jour un peu plus l'image que le citoyen se fait de la démocratie et de la république. Aussi palpitant qu'une série télé comme Borgen ou House of cards, Démocratie zéro6, tout comme la capitulation lamentable de nos propres élus locaux dans l'affaire du bétonnage du plateau de la Menude, ouvre encore plus largement la fracture qui sépare le pays réel de ses représentants « aux affaires ».
    Mais revenons à nos moutons : au départ du film, une petite affaire locale qui aurait pu se régler par le simple bon sens, si des barons locaux de la Côte d'Azur, soucieux de monopoliser tous les pouvoirs, ne s'en étaient pas mêlés. Ilot entre montagne et Italie, la vallée de la Roya, au milieu des montagnes surplombant les Alpes Maritimes, rêve d'un bonheur tout simple : la gestion proche et adaptée de ses affaires due à une situation géographique particulière. Qu'on en juge : il faut, quand on part de cette vallée pour rejoindre les villes du littoral français, soit passer par un pays étranger (l'Italie) par une route assez souvent coupée par des éboulements, soit emprunter une route de montagne (un col à mille mètres, un autre à 800m) enneigée l'hiver, avec un temps de parcours supplémentaire de 50%. D'une situation si particulière, ses habitants, regroupés dans une demi douzaine de villages, avaient tiré la conclusion qu'il fallait se rassembler pour créer une petite communauté de communes de proximité. Une décision née d'une réelle expérience du quotidien.
    Au premier coup d'œil on comprend le topo : aller ramasser un rocher sur la route, une poubelle renversée, donner un coup de chasse-neige… hop, c'est Antoine qui s'y colle, vite fait bien fait. Sauf que macache ! Veto du Préfet, bien chambré par Christian Estrosi et Eric Ciotti, potentats locaux qui ne peuvent tolérer que la moindre parcelle constructible du sol sacré de la Patrie échappe à leur pouvoir de délivrer des permis de construire ! Beaucoup plus chic, notre malheureuse vallée sera absorbée par la « Communauté d'Agglo de la Riviera française » (les cons !), un monstre de bureaucratie, et c'est Monsieur le Député Maire président de ceci et de cela qui ira ramasser la poubelle dans la montagne.

    Pas contents, les villageois sortent les fourches, en l'occurrence un référendum d'initiative locale pour contester cette adhésion forcée à la Côte d'Azur dorée sur tranche. Brave petit soldat, le préfet interdit la consultation et menace tout le monde de prison… C'est alors que le film commence…


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  •  Un très joli documentaire sur Riquet. Jean Perissé confirme le talent dont il avait fait preuve avec "l'occitanienne". Nous attendons sa prochaine fiction  impatience.

    scénario: 18/20    technique: 18/20   note finale: 18/20

    La Fabuleuse histoire de Monsieur Riquet

    Rompant avec la "légende dorée" qui entoure le génial créateur du Canal du Midi, le film documentaire de Jean Périssé enquête sur le vrai Riquet.
    Regards croisés dʼhistoriens, de chercheurs, de passionnés, de descendants… Autant de témoignages, recueillis sur les lieux-mêmes de lʼaventure qui nous aident à replacer le personnage dans son siècle – le règne de Louis XIV –, à en dégager toute la modernité.

    Vous avez aimé L'occitanienne ? Vous devriez adorer le dernier film de Jean Périssé… Michèle Teysseyre, qui signe le roman, présente le film : « Il était une fois une reine qui accoucha d’un fils… » Le ton est donné. La « fabuleuse histoire » commence à la manière d’un conte, un conte de Perrault (un beau salaud, celui-là, comme on le verra plus tard dans le film) raconté par Bernard Le Coq, complice de la première heure du réalisateur Jean Périssé – souvenez-vous, c’est lui qui incarnait un Chateaubriand vieillissant dans son très poétique et très romantique long-métrage L’Occitanienne (2008).

    Cette fois, ce n’est pas une fiction qu’il nous livre, mais un documentaire historique consacré au très extraordinaire Pierre-Paul Riquet, le créateur du Canal du Midi. Si le nom comme l’œuvre sont familiers, la légende créée au xixe siècle a fini par cacher l’homme. La statue qui, depuis deux siècles, contemple les Toulousains du haut des allées Jean-Jaurès est bel et bien celle d’un inconnu emperruqué du temps de Louis XIV. Car en matière d’histoire, l’hagiographie s’avère souvent plus dangereuse que l’oubli – ce n’est pas Jeanne d’Arc ou Vercingétorix qui vous diront le contraire… Explorant les piles d’archives conservées au bureau du Canal du Midi à Toulouse, interrogeant chercheurs, historiens, conservateurs et même descendants du grand homme (ils sont nombreux), le film progresse à la manière d’une enquête. Ici, point de docu-fiction : le genre déplaît profondément au réalisateur. Et lorsqu’on voit le pouvoir d’évocation des tableaux et des gravures d’époque qui illustrent le propos, on réalise combien il a raison ! Véritables « reporters » de leur siècle, les peintres du temps nous font partager mieux que quiconque les affres de la peste à Toulouse, le fracas du siège de Castelnaudary, les embarras de Paris aux alentours du Pont-Neuf, les splendeurs de Versailles et de la cour.
    Mais attention, ce n’est pas dans un musée que le réalisateur nous entraîne… Son film est plein de galops de chevaux, de ruisseaux en liberté, de passages d’écluses, d’intérieurs de châteaux (notamment Bonrepos, aux portes de Toulouse, où vécut Riquet), d’horizons méditerranéens. Avec la complicité des Voies Navigables de France, d’associations d’amoureux du Canal (notamment « Un film sur Riquet », qui lui donna l’envie de raconter cette histoire), le réalisateur a pu naviguer entre Toulouse et Sète, dans le sillage de la barque de poste que Robert Mornet – un « fou » génial aux allures de vieux chaman cévenol – s’est mis en tête de reconstruire d’après un modèle de 1818.

    Quant à l’histoire, elle est simple : à un âge où aujourd’hui on songerait à la retraite, un riche financier (Riquet) décide de creuser un canal reliant l’Atlantique à la Méditerranée. Projet insensé ? Que nenni, d’autres avant lui y avaient songé ! De plus, tout ça va dans le sens de la politique que Colbert, le tout puissant surintendant aux Finances de Louis XIV, tente alors d’insuffler à la France. Il y a dans l’air une volonté de relance économique, de grands travaux (la construction de Versailles démarre au même moment). Et puis, bien fait pour le roi d’Espagne qui verra les taxes sur les marchandises transitant par Gibraltar lui passer sous le nez ! Va donc pour Riquet… Mais les relations entre les deux hommes – aussi dissemblables que peut l’être un méridional bon vivant et un haut-fonctionnaire septentrional – vont s’avérer plus difficiles que prévu. Les lettres qu’ils échangent sont un modèle d’amabilités fielleuses, de chausse-trappes déguisées que Bernard Le Coq (délicieux Riquet) et François-Henri Soulié (formidable Colbert) nous font revivre dans un mémorable face à face enregistré en studio. Si vous ajoutez à cela la musique de Marin Marais, interprétée au violoncelle baroque par Tormod Dalen (Le Concert Spirituel), cela donne une belle plongée dans le temps. De l’humour, de l’aventure, des conflits d’intérêt, des rêves aussi… Qui a dit que l’Histoire était ennuyeuse ?


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  • Ce documentaire est une pure merveille! Extrêmement bien fait, il est très pédagogique et instructif. Il nous fait prendre conscience de la richesse inestimable de ces forêts primaires et de leur fragilité aussi. Elles ont résisté à tout, mais resisteront-elles à l'homme, le pire des prédateurs??

    scéna&rio: 18/20   technique: 18/20     note finale: 18/20

    Il était une forêt

    Pour la première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. De la première pousse à l’épanouissement des arbres géants, de la canopée en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux. Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. Sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimonial sur les ultimes grandes forêts primaires des tropiques, au confluent de la transmission, de la poésie et de la magie visuelle. "Il était une forêt" offre une plongée exceptionnelle dans ce monde sauvage resté dans son état originel, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand – connecté à tous les autres, joue un rôle essentiel.

    Après La marche de l’Empereur et Le renard et l’enfant, Luc Jacquet nous emmène dans un extraordinaire voyage au plus profond de la forêt tropicale, au cœur de la vie elle-même. Pour la première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. De la première pousse à l’épanouissement des arbres géants, de la canopée en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux.

    Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. Sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimonial sur les ultimes grandes forêts primaires des tropiques, au confluent de la transmission, de la poésie et de la magie visuelle. Il était une forêt offre une plongée exceptionnelle dans ce monde sauvage resté dans son état originel, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand – connecté à tous les autres, joue un rôle essentiel.
    Le film donne aussi l’occasion de rencontrer un homme discret, méconnu, et qui sera notre guide dans ce voyage à la fois intime et grandiose. Pour Francis Hallé, c’est l’aboutissement d’une vie consacrée aux forêts : « Je bataillerai pour et aux côtés de la forêt jusqu’à ma mort. Qui sait, nous nous éteindrons peut être en même temps ». Le botaniste espère que ce film aura, pour les forêts, le même impact que Le Monde du silence (1956) a eu pour les océans.

    Si les images sont magnifiques il ne faut pas oublier ce qu’elles disent, car le récit s’appuie sur la restitution de nombreuses études. La nature est filmée dans sa beauté primitive, le cycle de la vie s’affiche dans son plus simple élément et dévoile ses richesses. Le documentaire raconte sept siècles d’évolution des forêts tropicales grâce à un ingénieux dispositif d’images animées qui viennent se fondre dans les images de prise de vue réelles nous permettant ainsi d’appréhender la vie de ces géants immobiles.


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  •  Ce documentaire est une pure merveille. Bien qu'il dur e3h40, on ne voit pas le temps passer! On apprend plein de choses.

    scénario: 18/20      technique: 18/20    note finale: 18/20

    Le dernier des injustes

    1975. A Rome, Claude Lanzmann filme Benjamin Murmelstein, le dernier Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, seul "doyen des Juifs*" à n’avoir pas été tué durant la guerre. Rabbin à Vienne, Murmelstein, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, lutta pied à pied avec Eichmann, semaine après semaine, durant sept années, réussissant à faire émigrer 121.000 juifs et à éviter la liquidation du ghetto.
    2012. Claude Lanzmann à 87 ans, sans rien masquer du passage du temps sur les hommes, mais montrant la permanence incroyable des lieux, exhume et met en scène ces entretiens de Rome, en revenant à Theresienstadt, la ville « donnée aux juifs par Hitler », « ghetto modèle », ghetto mensonge élu par Adolf Eichmann pour leurrer le monde. On découvre la personnalité extraordinaire de Benjamin Murmelstein : doué d’une intelligence fascinante et d’un courage certain, d’une mémoire sans pareille, formidable conteur ironique, sardonique et vrai.
    A travers ces 3 époques, de Nisko à Theresienstadt et de Vienne à Rome, le film éclaire comme jamais auparavant la genèse de la solution finale, démasque le vrai visage d’Eichmann et dévoile sans fard les contradictions sauvages des Conseils Juifs.

    * selon la terminologie nazie

     

    Après Shoah, film-monument dédié à la mémoire des Juifs disparus, Claude Lanzmann a utilisé à plusieurs reprises l'immense matériau accumulé lors du tournage pour développer, dans des films nouveaux et toujours admirables, des aspects restés dans l'ombre de l'œuvre initiale. Contrairement à cette dernière, organisée sur le mode de la prolifération et de la fugue, ces surgeons creusent une problématique particulière autour d'un seul personnage, que l'art discursif et incisif de Lanzmann parvient à chaque fois à rendre inoubliable. Maurice Rossel, délégué de la Croix-Rouge, dans Un vivant qui passe (1997), sur l'aveuglement des témoins ; Yehuda Lerner, combattant héroïque, dans Sobibor, 14 octobre 1963, 16 heures (2001), sur la révolte dans les camps ; Jan Karski, résistant polonais, dans Le Rapport Karski (2010), sur la divulgation du génocide dans le camp allié.
    A leur suite, on découvre aujourd'hui Benjamin Murmelstein dans Le Dernier des injustes. Film choc, vertigineux, amer et sardonique, portant sur la plus perverse des questions engendrées par l'horreur nazie : la compromission des victimes dans le processus de leur propre extermination, à travers la nomination, dans les ghettos, de responsables dénommés « doyens » à la tête des tristement célèbres conseils juifs (Judenrat).

    Ces hommes étaient chargés d'encadrer administrativement l'horreur organisée par les nazis et de désigner ceux qui partaient dans les convois vers les camps. Intenable situation, qui conférait à quelques-uns l'illusion d'un pouvoir qui ne changeait rien, y compris pour eux-mêmes, à la politique d'extermination. Certains en abusèrent ; d'autres, au contraire, s'acharnèrent sinon à éviter, du moins à différer le pire.

    C'est le cas de Benjamin Murmelstein, sombre et étincelant héros de ce film, que Lanzmann rencontre en 1975 à Rome. Rabbin à Vienne, il devient, en décembre 1944, le troisième président du conseil juif du ghetto de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie, une antichambre de la mort camouflée en ghetto modèle. Ses deux prédécesseurs ont été remerciés d'une balle dans la nuque. Il sera le seul Juif à avoir assumé cette fonction qui survivra au génocide.
    A l'époque où Lanzmann le rencontre, il vit reclus en Italie, au ban de sa propre communauté, objet d'une haine encore vivace parmi les survivants. Cet entretien, que Lanzmann mène sans aucun ménagement, est donc pour son interlocuteur une sorte de plaidoyer, une manière rétrospective de justifier son action et de laver son honneur.
    Il n'est toutefois pas certain que l'intérêt du film consiste à juger de la sincérité de cet homme, qui paraît entière. Ce film, cet homme sont au-delà de la vérité ou du mensonge. Ils tirent leur puissance de la sidération morale suscitée par l'abjection, du côté « bigger than life » de ce diable d'homme sorti tout vif d'entre les cendres d'un peuple exterminé. Doté d'une intelligence étourdissante, d'un humour dévastateur, d'une tchatche d'enfer, en un mot d'une vitalité à toute épreuve, Benjamin Murmelstein est un monstre revenu impromptu d'un type d'enfer dont on n'a même plus idée. Interlocuteur « privilégié » d'Eichmann en Autriche et contempteur subtil des thèses d'Hanna Arendt sur la « banalité du mal », le picaresque monsieur Murmelstein, truculent vieillard à l'heure où Lanzmann le rencontre, vous racontera en un mot quelques histoires vraies auprès desquelles le scénario imaginaire du Inglourious Basterds de Tarantino paraît une très naïve comptine.

    Il est un autre point qui rend ce film infiniment précieux. C'est la double présence à l'écran de Claude Lanzmann. Celle de l'homme mûr qu'il fut dans son face-à-face avec Murmelstein, et celle de l'homme vénérable qu'il est devenu aujourd'hui, psalmodiant d'une démarche désormais un peu vacillante de longues contextualisations historiques sur le quai d'une gare est-européenne ou dans l'enceinte de l'ancien camp. Dans ce repli du temps, naît l'impression que Lanzmann tend à distance la main à Murmelstein, dont il partage aujourd'hui, à l'heure où le génocide entre dans l'Histoire, l'infinie solitude et le sentiment d'être sans doute le dernier témoin. Cela suffit à le rendre bouleversant.

    (le monde)

    Documentaire, 3 h 38 

    En 1975, alors qu’il se lançait dans la préparation de Shoah, sorti dix ans plus tard, Claude Lanzmann interviewa à Rome un vieux monsieur à l’esprit brillant, aux réparties mordantes et au passé très contesté : Benjamin Murmelstein. Une semaine durant, après de difficiles tentatives d’approche, le cinéaste posa ses questions, sans le ménager, à l’ancien président du Conseil juif du ghetto de Theresienstadt (Terezin, aujourd’hui en République tchèque), seul « doyen des juifs », selon la terminologie utilisée par les nazis, encore en vie dans l’après-guerre.

    Ce matériau incroyable – des heures et des heures d’enregistrement – ne trouva pas sa place dans l’œuvre en préparation et fut confié, pour conservation et mise à disposition des chercheurs, au Holocaust Memorial Museum de Washington, aux États-Unis.

     

    Le rôle intenable des présidents de conseils dans les ghettos juifs

    Près de quatre décennies plus tard, Claude Lanzmann, qui aura 88 ans à la fin du mois, a ressenti la nécessité de s’emparer pour de bon de ce témoignage de première importance. Il lui fallait, par devoir de mémoire envers l’homme qui lui avait accordé sa confiance, tirer de ces entretiens un film à part entière. Un film qui aide à mieux comprendre l’engrenage ayant mené à la mise en œuvre de la solution finale, qui permette de mieux cerner, sans concession, le rôle intenable des présidents de conseils dans les ghettos juifs, confié à des notables – Benjamin Murmelstein était rabbin. Un film, aussi, qui rende justice à celui qui se surnommait lui-même le « dernier des injustes » et qui, dès 1938, se trouvait en contact régulier avec Adolf Eichmann sur la question de l’émigration forcée des Juifs d’Autriche.

     Le Dernier des injustes tient de front tous ces engagements. Sans dissimuler sa fatigue, Claude Lanzmann parcourt les lieux au sinistre passé, éprouve leur permanence. Il lit, énumère, désigne, ajoute de nouvelles pièces à l’immense puzzle de la mémoire. Raconte comment les nazis envisagèrent de déporter les juifs à Madagascar et, devant l’impossibilité d’une telle entreprise, entreprirent de créer de véritables « réserves » juives (notamment à Nisko), après l’annexion de la Pologne…

    Theresienstadt, ce « ghetto modèle »

    Présenté hors compétition lors du dernier Festival de Cannes, ce passionnant documentaire, d’une stupéfiante densité, offre une vision éclairante du cas particulier de Theresienstadt. Ce « ghetto modèle » – ou « ghetto pour la montre », comme le dit Claude Lanzmann – fut utilisé par les nazis pour abuser la Croix-Rouge internationale et leurrer les Alliés. Cent quarante mille juifs y furent envoyés entre 1941 et 1945. Soumis aux mêmes ignominies qu’ailleurs, ceux de Theresienstadt durent en plus jouer le jeu du mensonge et de la propagande, contribuer à faire croire que le ghetto était « une sympathique station thermale »

    Considéré par certains comme un traître à la solde de l’oppresseur – l’historien et philosophe juif Gershom Scholem réclama sa pendaison alors même que la justice l’avait innocenté après-guerre –, Benjamin Murmelstein fut le dernier des trois « doyens » de Theresienstadt. Les deux premiers furent exécutés d’une balle dans la nuque par les nazis.

     « Je considère comme évident le fait que j’étais une marionnette, mais il fallait que cette marionnette puisse influer sur le cours des choses en tirant elle-même sur ses fils », dit-il. Celui qui avait la réputation d’être un méchant, un dur, se voit plus en Sancho Panza qu’en Don Quichotte. « Un chirurgien ne pleure pas sur son patient pendant l’opération », lance-t-il. L’embellissement mystificateur du ghetto ? « Il fallait se prostituer, participer à la farce, dit-il, pour amener Eichmann à le montrer. S’il le montrait, il ne pouvait plus le faire disparaître. » 

    Un être confronté à l’impensable

     Et de fait, Theresienstadt (Terezin) fut, à la fin de la guerre, le seul ghetto à n’avoir pas été « liquidé ». « J’ai survécu parce que j’ai fait comme Shéhérazade », explique encore cet homme de grande culture, spécialiste des mythologies, qui dessine un Eichmann fanatique, violent, corrompu et s’en prend vertement à la théorie de la banalité du mal développée par Hannah Arendt au cours du procès de ce dernier, en 1961.

    Si Le Dernier des injustes est un film remarquable, c’est aussi parce qu’au-delà de tout, le spectateur ne peut rester insensible à la personnalité de Benjamin Murmelstein, dont Claude Lanzmann, question après question, tente d’appréhender toute la complexité. Vertigineuse entreprise visant à percer les mystères d’une existence, à s’approcher de la vérité d’un être confronté à l’impensable et finalement réhabilité par le cinéaste. « Notre échange d’aujourd’hui est un épilogue tardif à mes activités publiques de l’époque. » Ainsi l’ancien « doyen » amorçait-il le dialogue, trente ans après la fin de la guerre et quatorze ans avant sa mort, en 1989, sans jamais avoir pu se rendre en Israël.

    (la Croix)

     


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  •  Voici un document génial!! On apprend plein de choses et c'est formidable.

    scénario: 18/20       technique: 18/20    note finale: 18/20

    Les jours heureux

    Quand l'utopie des Résistants devint réalité...
    Entre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : « Les jours heureux ».
    Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises, etc.
     
    Entre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : « Les jours heureux ». Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises... « Je me suis rendu compte que personne ne connaissait le programme et que les rares qui le connaissaient en connaissaient des bribes. Ils n’en connaissaient pas les origines : comment le CNR a-t-il été construit ? Comment le programme a-t-il été rédigé ? Quels étaient les rapports de forces ? Les influences politiques des uns et des autres ? Comment surtout a-t-on pu le mettre en application ? »
    L’histoire du Conseil national de la Résistance « serait l’histoire de copains autour d’une table qui trouvent dans la joie et la bonne humeur un compromis entre communistes et gaullistes. On oublie que si ce programme a pu être rédigé, c’est parce que c’étaient les communistes et une partie des socialistes qui étaient en position de force. Cela ne s’est certainement pas fait dans le consensus. Les Copé, Bayrou, toute la clique qui s’exprime là-dessus dans le film, y compris le président Hollande, n’ont pas envie de raconter cette histoire conflictuelle. « Par contre, ils ne manquent pas de l’utiliser parce qu’il est toujours glorifiant de se réclamer du CNR. Il est bien de dire dans un discours que ces hommes étaient grands. Et les idées ? Qu’est-ce que l’on en fait ? » (extrait d’une interview donnée par Gilles Perret à l’Humanité)

    Après Ma Mondialisation, Walter, retour en résistance, De mémoires d’ouvriers, Gilles Perret revient donc sur cette période avec Les jours heureux et retrace le parcours de ces lois, pour en réhabiliter l’origine qui a aujourd’hui sombré dans l’oubli. Il nous conte ainsi cette utopie folle qui, dans cette période sombre, devint réalité à la Libération... Il décrit le démantèlement opéré depuis sa création, questionne la réalité sociale d’aujourd’hui et montre comment les valeurs universelles portées par ce programme pourraient irriguer le monde demain.
    Les jours heureux évoque l’histoire de ces fondateurs en convoquant historiens, journalistes, analystes et spécialistes qui questionnent la déconstruction de ce programme par quelques-uns pour constater unanimement : « le programme du Conseil National de la Résistance est d’une actualité criante et il y a urgence à le rendre visible en le remettant sur le devant de la scène. »

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  • Petite déception: le réalisateur se met trop en scène et on le voit beaucoup trop au détriment du documentaire qui est très brouillon et va dans tous les sens. Tout reste superficiel. Un peu raté. Avec tout ce qu'il a filmé, il aurait pu monter un doc beaucoup plus intéressant et instructif, approfondir.

    scénario: 10/20     technique: 12/20    note finale: 10/20

    Super Trash

    Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l'époque, maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de s'y installer et de vivre dans ce monde fait d'ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l'endroit de l'enfouissement des fûts d'arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui s'écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu'à la mer. Martin, au fil des jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusqu'à sembler aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer un univers vivable au milieu de la valse des camions qui l'évitent en le frôlant. Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers ludique, humain. Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde loin de la culpabilité. Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se l'approprier, l'ingérer, le digérer. Jusqu'au jour de la fermeture définitive où il sauvera une dernière mouette de l'empoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man's land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne parmi les Caterpillar abandonnés comme s'il ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de plastique s'échappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui frappent la caméra.


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  • Un très joli documentaire même si on peut regretter que le début soit particulièrement ennuyeux.

    scénario: 14/20    technique: 16/20   note finale: 15/20

    Au début des années 70, Sixto Rodriguez enregistre deux albums sur un label de Motown.
    C'est un échec, à tel point qu’on raconte qu’il se serait suicidé sur scène. Plus personne n’entendit parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il le sache, son disque devint un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche de “Sugar Man”. Ce qu’ils découvrent est une histoire faite de surprises, d’émotions et d’inspiration.

    C'est une histoire incroyable et magnifique, qui pourrait sembler complètement invraisemblable si elle n'était bien réelle, un destin en forme de conte de fées, dont tous les détails sont passionnants parce que totalement ancrés dans la réalité d'une époque, des quartiers chauds de Detroit à la jeunesse révoltée d'Afrique du Sud… Et ce sont des chansons formidablement touchantes et belles, cousines des balades folk de Bob Dylan, qui ont ce je-ne-sais-quoi en plus qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas.

    Tout commence à la fin des années 60 quand deux producteurs se rendent dans un bar miteux de Detroit assister au concert d'un songwriter local qui égrène ses chansons, dos au public, dans un coin du bar. Le chanteur est le fils d'un immigré mexicain, une sorte de hobo mystérieux rôdant aux quatre coins de la ville, qui décrit dans ses chansons le quotidien des laissés pour compte. Les producteurs sont conquis et lui signent un contrat, sous le nom de Rodriguez, sur le prestigieux label Sussex Records. Son premier album, Cold Facts, sort en 1970 et, mystère de l'industrie musicale, passe complètement inaperçu. Mais Rodriguez continue sa route, et publie l'année suivante un deuxième album qui ne trouve toujours pas son public. Aujourd'hui encore, les producteurs de Rodriguez, qui ont travaillé avec de grands noms, ne s'expliquent pas cet insuccès : Rodriguez était-il trop latino, trop politique ? Aurions-nous dû mettre des violons là où nous avons mis des hautbois ? Toujours est-il que la courte carrière du pourtant prometteur Sixto Rodriguez s'arrête là, dans l'indifférence la plus totale…
    Enfin, pas tout à fait, parce qu'au même moment, de l'autre côté de la planète, une copie de Cold Facts arrivée on-ne-sait-trop-comment en Afrique du Sud devient petit à petit le symbole de la lutte contre l'apartheid. La jeunesse sud-africaine se reconnaît dans la musique de Sixto Rodriguez, dans la vérité de ses paroles, et l'album devient un énorme succès dans le pays, Sixto Rodriguez y étant même « plus célèbre que les Rolling Stones » ! Mais dans cette époque pré-internet, impossible pour tous ces fans de dissiper le mystère qui entoure ce chanteur qu'ils adorent mais dont ils ne savent absolument rien. Quelques rumeurs circulent, alimentant la légende qui grandit : Rodriguez se serait immolé à la fin d'un concert, citant les paroles d'une de ses chansons : « well thanks for your time, then you can thank me for mine »…

    Deux personnes particulièrement ne se satisfont pas de cette version : Stephen Segerman, surnommé Sugar Man en référence à une chanson de Rodriguez, et Craig Bartholomew, journaliste musical, cherchent encore des années après à connaître la vérité sur Rodriguez. C'est leur quête que suit ce documentaire, et bien que nous mourions d'envie de vous en dire plus dès maintenant, nous ne pouvons que vous inviter à venir découvrir la véritable et incroyable histoire de Sixto Rodriguez à travers ce documentaire emballant dont vous sortirez, c'est sûr, avec la même envie que nous de vous replonger dans sa courte mais excellente discographie. Ça tombe bien, elle est justement rééditée pour l'occasion !


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  • Un très joli documentaire qui montre comment après la guerre tout a été nationalisé  avant que Magaret Thather ne privatise et détruise tout. Ce documentaire montre aussi l'absurdité du marché à tout prix, et les coût supplémentaires que le marché engendre par rapport au service public. L'exemple de la sécurité sociale est éloquent!

    scénario: 16/20    technique: 16/20    note finale: 16/20

    L'Esprit de 45

    L'année 1945 a marqué un tournant dans l'histoire de la Grande-Bretagne. L'unité de son peuple pendant les combats de 1939-1945, et le souvenir douloureux de l'entre-deux-guerres ont conduit à l'émergence d'un nouvel idéal social. La fraternité est ainsi devenue le mot d'ordre de cette époque. Pour former la trame narrative éminemment sociopolitique de son film, le réalisateur Ken Loach a eu recours à des séquences vidéo provenant d'archives régionales et nationales britanniques, à des enregistrements sonores et à des témoignages contemporains. L'esprit de 45 entend mettre en lumière et rendre hommage à un moment-clé de l'histoire du Royaume-Uni, marqué par un sentiment de solidarité sans précédent dont l'impact a été significatif pendant de nombreuses années, et qui risque pourtant d'être redécouvert aujourd'hui.

    Chaque film de Ken Loach est indispensable. Chacun nous revigore, nous redonne espoir dans l’humain, nous rappelle s’il en était besoin l’impérieuse nécessité de protéger le faible face aux forts, parfois avec humour, parfois avec plus de gravité. Tout naturellement donc, ce nouveau film, un documentaire (le premier de Ken Loach à sortir en salles), est salutaire. Salutaire parce qu’il nous rappelle une valeur universelle attaquée de toute part et qui s’effiloche jour après jour : le sens du bien commun et du vivre ensemble, qui est le ciment d’une grande nation.
    Dans L’Esprit de 45, comme son titre le suggère, Ken Loach revisite un moment clé de l’histoire de la Grande Bretagne : la victoire inespérée de la gauche britannique aux élections de 1945 et sa conséquence, la construction du modèle social anglais. Quand on parle de la gauche, on évoque un Parti Travailliste qui n’a rien à voir avec celui qui, aujourd’hui, a définitivement vendu son âme au libéralisme ambiant : à l’époque, le Labour portait un projet très fort de réforme sociale profonde.

    A l’aide d’archives télévisuelles, à travers des témoignages de glorieux octogénaires voire nonagénaires acteurs de cette mutation, Ken Loach revient en premier lieu sur les années 30, des années terribles pour une grande partie de la classe ouvrière réduite à une extrême pauvreté, vivant dans des conditions d’hygiène et de santé lamentables. Dans un témoignage bouleversant, le docker de Liverpool Sam Watts raconte comment son petit frère et sa petite sœur sont morts à ses côtés dans un lit infesté de vermine, avant de rejoindre la fosse commune. D’autant plus choquant que l’empire colonial de Georges VI était, comme le souligne Sam, le plus puissant au monde. A cette époque, l’ouvrier anglais vit dans la plus grande précarité, travaille dans l’insécurité permanente – notamment dans les mines où le productivisme fait fi de la vie des gueules noires –, n’a pas de sécurité sociale. Certains meurent faute de pouvoir payer les soins, comme la mère du mineur Ray Davies. Le tableau que Ken Loach fait de cette époque est saisissant.
    On sait par ailleurs l’effort incroyable et le courage stupéfiant dont fit preuve le peuple anglais pendant la Guerre. Quand l’Europe est enfin libérée du joug nazi, le peuple anglais n’aspire pas seulement à retrouver la paix, mais à reconstruire une société nouvelle plus égalitaire, où chacun aura une place décente. C’est cette révolution pacifique jubilatoire que décrit Ken Loach.
    Au programme : création du National Health Service, la sécu anglaise, de British Rail, dans un pays gangréné par la multitude ubuesque des compagnies ferroviaires privées, nationalisation des mines et de l’énergie, création d’ambitieux plans de logements sociaux… Les témoignages qui illustrent ces événements sont éclairants : infirmières et médecins qui racontent l’émotion qu’ils ont eu de pouvoir enfin soigner chacun sans discrimination, fierté des cheminots d’assurer un service public. Et puis il y a cette fille de mineur qui raconte avoir découvert dans la veste de son père décédé l’avis d’attribution d’un logement social que celui ci garda sur lui pendant près de 40 ans !

    Bien sûr tout cela a son funeste épilogue avec l’arrivée de Margaret Thatcher et son cortège de privatisations, de fermetures de mines, son sabotage des chemins de fer devenus les plus dangereux d’Europe, le déclin du système de santé se rapprochant dangereusement de son homologue américain. Comme Ken Loach, on regrette bien que l’on ait pas respecté au pied de la lettre l’idéologie de la matrone de ferraille en privatisant ses obsèques !
    Ce modèle social anglais et chez nous celui porté par Conseil National de la Résistance furent mis en place alors que les deux pays, au sortir de la guerre, étaient financièrement à genoux. Et leurs fossoyeurs viennent nous dirent qu’ils sont aujourd’hui obsolètes, trop coûteux, déraisonnables… Enterrons les fossoyeurs !


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  • Un très beau documentaire sur un phénomène méconnu: la fusée libannaise!!! 

    scénario: 16/20   technique: 16/20  note finale: 17/20

    The Lebanese Rocket Society

    Au tout début des années 60, durant la guerre froide et au temps du panarabisme, un groupe d’étudiants et de chercheurs libanais se lance dans la course vers l'espace et crée la "Lebanese Rocket Society". Les rêves peuvent-ils surmonter les tourments de l'Histoire ?

    C'est l'histoire d'un petit pays qui, à l'orée des glorieuses sixties, a voulu conquérir les étoiles. Qui le sait ? Avant d'être systématiquement associé à la guerre, le Liban a lancé des fusées dans l'espace. Redécouvert par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, le projet, baptisé « The lebanese rocket society », a duré sept ans. Entre 1960 et 1967, sur fond de panarabisme et de course à l'espace entre les Etats-Unis et l'URSS, un professeur de mathématiques et ses étudiants zélés ont mis sur pied un véritable programme aéro-spatial. De cette aventure méconnue, le duo d'artistes libanais a fait un documentaire ovni, à la croisée de leurs activités de cinéastes et de plasticiens, sur le pouvoir de l'art, de la science et du rêve. Ils nous racontent la curieuse genèse de ce film où se télescopent passé, présent et avenir.

     


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  • Il y avait longtemps que je n'étais pas partia avant la fin, mais quand on est en présence d'un navet, c'est la seule chose à faire. mon Dieu, que c'est ennuyeux. Sans queue ni  tête, le réalisateur se moque du spectateur en nous montrant des images sans aucun intérêt. On n'apprend rien. C'est nul, insignifiant et nous fait perdre un temps qui passe à une vitesse effroyablement lente... A EVITER! Et pourtant, j'adoooore les documentaires. Quand ils sont bien faits.

    scénario: 1/20    technique: 10/20     note finale: 2/20

    La maison de la radio

    Une plongée au cœur de Radio France, à la découverte de ce qui échappe habituellement aux regards : les mystères et les coulisses d’un média dont la matière même, le son, demeure invisible.

    Un brouhaha de voix qui se superposent : ainsi débute La Maison de la radio, dans lequel le réalisateur d'Être et avoir (son film le plus célèbre) et de La Ville Louvre (celui parmi ses films précédents qui est le plus proche de celui-ci) plonge le spectateur, avec tendresse et drôlerie, au cœur de l'activité des différentes antennes du groupe public de radio, de France Inter – largement présente dans le film – à France Culture, France Bleu ou France Info.
    Un film sur la radio, c'est un peu contre nature – comment filmer la radio sans détruire son mystère – « mais c'est sans doute pour ça que j'ai eu envie de le faire », explique le réalisateur. Au cours d'un tournage étalé sur six mois, Nicolas Philibert a donc filmé dans le célèbre bâtiment circulaire de la Maison de la Radio. Il en montre l'intérieur, ses couloirs et autres dédales – avec des images clin d'œil comme l'alignement à la Tati de parapluies devant les bureaux – mais investit surtout les studios, à la rencontre des techniciens, journalistes, producteurs, musiciens ou invités.

    Construit sur l'idée d'une journée et d'une courte nuit reconstituées, le film explore le rapport à la voix, au son, plonge dans les émissions en train de se faire, du « Jeu des mille euros » au « Téléphone sonne » de France Inter, en passant par la matinale de France Info ou « L'Atelier du son » de France Culture, et suit des journalistes en conférence de rédaction, en reportage ou sur le Tour de France… Sans voix off ou interviews, le film, rythmé, passe avec fluidité d'une situation, d'un personnage ou d'un univers à l'autre, montrant des tranches de vie avec souvent une bonne dose d'humour : des enregistrements interrompus par le bruit de travaux, l'animateur Frédéric Lodéon dont le visage enthousiaste émerge tout juste derrière ses piles de disques…
    Nicolas Philibert suit aussi des « personnages » récurrents, comme Marie-Claude Rabot-Pinson qui reçoit des sons et informations parfois insolites pour les journaux de France Inter, ou Marguerite Gateau, qui dirige l'enregistrement d'une fiction pour France Culture. Le réalisateur explique avoir privilégié des critères « cinématographiques » : « les visages, les regards, les intonations, la fluidité ou les accrocs d'une parole, le timbre et la sensualité d'une voix, le corps qui la porte, l'accent d'un invité, la gestuelle d'un animateur, l'atmosphère d'un studio… »
    « En somme, j'ai plus souvent misé sur la “présence” des uns et des autres que sur ce qu'ils disaient » souligne Nicolas Philibert. « Les enchaînements, les associations, les passages d'une séquence à une autre reposent souvent sur les sons, et leur doivent beaucoup », ajoute-t-il. (L'Express)

    D'une immersion à l'intérieur de la Maison ronde, ruche où des milliers de personnes travaillent pour faire arriver la musique, l'information, le réconfort, le divertissement, l'intelligence… dans les oreilles des auditeurs, l'auteur d'Être et avoir a tiré un film magnifique. A partir de centaines de séquences glanées à tous les étages, et aussi à l'extérieur – Pierre-Louis Castelli sur la route du Tour de France, un preneur de son enregistrant, de nuit, les bruits de la forêt… –, il a composé son film comme une partition, où le familier devient étrange et l'étrange familier. Tout en rondeur, plein d'humour, ce voyage dans les textures sonores estompe tous les repères d'espace et de temps pour inventer les siens propres. (I. Régnier, Le Monde)


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  • Un documentaires intéressant sur les abeilles, à travers plusieurs manières d'appréhender le métier d'apiculteur à travers le monde. C'est avec stupéfaction que j'ai appris que dans certaines régions chinoises, il n'y avait plus une seule abeille et que les humains étaient obligées de polliniser les flerus manuellement. tout cela à cause de Mao qui avait décrété qu'il fallait tuer tous les moineaux qui mangeaient le blé du peuple: résultat les insectes et la vermine ont proliféré et les abeilles ont disparu. Edifiant! Au contraire, en Australie, les abeilles sont saines et n'ont aucune maladie. Un documentaire qu'il faut voir. 

    technique: 16/20      note finale: 17/20

    Des Abeilles et des Hommes

    Entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur phénoménale, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible.
    Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, l’Apis mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable à notre économie qu’à notre survie.
    Aujourd’hui, nous avons tous de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits, ni légumes.
    Il y a soixante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. »

    Le film démarre avec la naissance d'une reine. Au royaume fabuleux des abeilles, dans la pénombre, une étroite pyramide dorée, décapitée par des abeilles affairées, s'ouvre peu à peu : deux grands yeux apparaissent, puis des antennes tâtent prudemment ce qui les entoure. La reine sort lentement de son sarcophage doré… Plus tard, elle s'envolera vers le soleil, suivie par un essaim de faux bourdons. C'est son vol nuptial. Après chaque accouplement, le mâle tombe du ciel, raide mort. De retour dans la chaude obscurité du nid, les autres abeilles tournoient autour d'elle, font sa toilette, la nourrissent : la reine s'installe pour pondre des œufs (jusqu'à 2000 par jour)… Les images sont magnifiques, on frétille de bonheur tant on a le sentiment de voir la nature nourricière à l'œuvre et on se délecte à l'avance en pensant à tout ce fabuleux miel qui ne va pas tarder à nous régaler… Vision sublime des sommets des Alpes tandis qu'un vieil homme raconte l'histoire d'une lignée d'apiculteurs…

    Mais là où les choses se gâtent, c'est qu'on est brutalement tiré de nos fantasmes de nature vierge et bienfaisante par la main brutale de l'homme, qui d'ailleurs est ici celle d'une femme autrichienne, qui s'empare de la royale pondeuse et lui fend l'aile en deux : « Une reine fécondée rapporte en moyenne 200 euros, le marché des reines de pure race est important : je vends les miennes dans plus de 58 pays du monde » dit-elle avec gourmandise, en la glissant dans une petite cage en plastique qu'elle expédie vers les USA.
    Depuis des années, les abeilles meurent un peu partout dans le monde à cause de l'usage intensif de pesticides, de l'agriculture industrielle : « Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. Sans abeille, plus de pollinisation… et plus d'humains », disait le vénéré Einstein. Mais ce que le brave homme ne savait pas, c'est l'incroyable capacité de l'homme à exploiter jusqu'à la dernière goutte les malheurs qu'il génère : les abeilles disparaissent ? Qu'à cela ne tienne, l'homme trouve les moyens d'en tirer profit. On fait de leur élevage une industrie, on les propulse par cages pleines à travers toute la planète pour les déverser par millions sur des milliers d'hectares de fleurs roses (la Californie fournit 80% de la production d'amandes du monde entier), ou sur des champs de colza dont l'immensité se perd à l'horizon et où elles accomplissent sans relâche leur boulot de pollinisatrices imperturbables.
    On tripatouille les abeilles en laboratoire pour en tirer le plus grand rendement, mais ce faisant on les affaiblit, on favorise l'apparition de maladies qui les tuent chaque jour un peu plus, on provoque de nouvelles espèces à force de multiplier les croisements (voir l'abeille tueuse, issue d'un accident de laboratoire)… Vous connaissez l'histoire : toujours cette vision à court terme qui fait que ceux qui tirent profit de la chose se moquent pas mal des conséquences sur la durée.
    Dans un verger en Chine, un homme rapporte des caisses de petits sachets en plastique remplis par une petite poudre magique, le pollen, collectée par des milliers de petites mains sur les fleurs… Des centaines de personnes, en majorité des jeunes femmes, plus légères, sont installées dans les arbres, armées d'une baguette de bambou à laquelle a été fixée une petite touffe de duvet de poule : fleur par fleur, les ouvrières déposent un petit nuage de pollen… En Chine, les abeilles ont déjà totalement disparu de plusieurs province. Mais combien faut-il de petites mains pour faire le travail des 50 000 abeilles que contient une seule ruche ?

    Une lueur d'espoir surgit avec l'apiculture en Australie où les abeilles sont actuellement encore protégées, ici même, en France, les apiculteurs ne cessent de se mobiliser pour défendre un métier aussi beau que précieux. Au congrès international de spécialistes Apimondia, scientifiques, apiculteurs, industriels du monde entier se rejettent la responsabilité de la mort des abeilles : fragilisées par l'élevage poussé à l'extrême, l'abus d'OGM, les voyages, les virus, les médicaments employés pour combattre les parasites, les pesticides etc… les abeilles n'en finissent pas de mourir. Un homme se tourne vers le public : « parler d'une maladie d'un type nouveau est absurde : la maladie, c'est nous ! ». Vous l'aurez compris : le film est passionnant, et essentiel.


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  •  Un joli documentaire sur les chimpanzés. Rien de nouveau. Ils ont un comportement très "humain" finalement.

    technique: 17/20   note finale: 17/20

    Chimpanzés

    A travers Oscar, un petit chimpanzé, nous découvrons l’apprentissage de la vie au cœur de la forêt tropicale africaine et suivons avec humour, émotion et angoisse ses premiers pas dans ce monde. Suite à un drame, il va se retrouver séparé de sa mère et laissé seul face à l'hostilité de la jungle. Jusqu'à ce qu'il soit récupéré par un chimpanzé plus âgé, qui va le prendre sous sa protection...


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  •  J'adore les documentaires mais là, c'est d'un chiant (il n'y a pas d'autre mot...). On voit toujours la même chose et c'est désolant. Le décumentaire dure 1h30, mais il aurait pu facilement durer 15 minutes sans qu'il manque quoi que ce soit. Le réalisateur manque singulièrement d'esprit de synthèse... dommage. Mais c'est bien filmé. 

    technique: 16/20   note finale: 12/20

    Hiver nomade

    Carole et Pascal partent pour leur transhumance hivernale avec trois ânes, quatre chiens et huit cents moutons. Pour la nuit, une bâche et des peaux de bête comme seul abri. Une odyssée hivernale au coeur des montagnes, de la nature et du monde rural.


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  • Ce documentaire est un chef d'oeuvre! Il est non seulement très pédagogique mais également extrêmement touchant. 

    technique: 20/20      note finale: 20/20

    Công Binh la longue nuit indochinoise

    A la veille de la 2nd Guerre Mondiale, 20 000 Vietnamiens étaient recrutés de force dans l’Indochine française pour venir suppléer dans les usines d’armement les ouvriers français partis sur le front allemand. Pris à tort pour des soldats, bloqués en France après la défaite de 1940, livrés à la merci des occupants allemands et des patrons collabos, ces ouvriers civils appelés Cong Binh menaient une vie de parias sous l’Occupation. Ils étaient les pionniers de la culture du riz en Camargue. Considérés injustement comme des traîtres au Viet Nam, ils étaient pourtant tous derrière Ho Chi Minh pour l’Indépendance du pays en 1945.

    Le film a retrouvé une vingtaine de survivants au Viet Nam et en France. Cinq sont décédés pendant le montage du film. Ils racontent aujourd’hui le colonialisme vécu au quotidien et témoignent de l’opprobe qui a touché même leurs enfants. Une page de l’histoire entre la France et le Viet Nam honteusement occultée de la mémoire collective.

     Le site du film: http://www.congbinh.net/


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  •  Un documentaire très intéressant sur les OGM et le nucléaire. Et surtout sur leurs méfaits. Un documentaire édifiant. Je regrrette que le doc parte un peu dans tous les sens et que le montage ne soit pas aussi clair qu'il le pourrait. Mais c'est tout de même intéressant par les sujets abordés. Quand on voit ces pauvres souris qui mangent des OGM avec des tumeurs énormes de 25% de leurs poids, on reste consterné que certains essaient de faire avaler des OGM aux humains... ha le fric...

    technique: 17/20     note finale: 18/20

    Tous cobayes?

    Sommes-nous tous des cobayes ?
    Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l'énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima ? Les conclusions seraient-elles accablantes?
    Pour son troisième film, Jean-Paul Jaud a donné la parole aux agriculteurs japonais de Fukushima, Sénégalais ou Français, aux scientifiques, aux politiques ou aux militants. Autant de personnes qui s’expriment librement sur ces deux problématiques majeures, les OGM et le nucléaire.

    Un messager nous l'avait tout spécialement apporté un jour d'orage, cet été aux fins fonds de l'Ariège : pas question d'en parler, pas question de le montrer ; sitôt le film visionné, il repartirait avec la copie : nous avions été élus pour tester l'objet et dire si nous le jugions digne d'être présenté à Utopia… L'homme s'était drapé d'un large geste dans son grand manteau sombre et avait disparu entre deux éclairs et trois coups de tonnerre, son destrier noir avait piaffé, cabré sur ses pattes arrières… brrrr ! On s'était dit qu'il en faisait décidément des tonnes ce Jean-Paul Jaud. Mais après vision, et apprenant que le film faisait référence à une étude sur les OGM à paraître le 19 septembre dans une revue scientifique de renom, on avait compris qu'il y en aurait plus d'un, Monsanto en tête, pour ne pas vraiment apprécier la charge et on n'avait, comme convenu, pipé mot. De fait, l'étude se révèle être une petite bombe concoctée dans le plus grand secret pendant des mois et des mois pour qu'aucun perturbateur extérieur ne vienne déranger le cours des expériences menées en laboratoire… et que Jean-Paul Jaud suivait pas à pas.

    Au moment où on boucle cette gazette, Monsanto grand producteur mondial d'OGM, pesticides et autres saloperies, n'a pas encore réagi, preuve que la chose est sérieuse et que la riposte mérite réflexion. Mais Paris et Bruxelles ont saisi leurs agences sanitaires pour qu'elles donnent leur avis, la presse s'agite, parle d'étude choc… confirme l'insuffisance ahurissante des études qui avaient été faites jusqu'alors pour analyser l'innocuité des OGM, affirmée par les semenciers : ainsi donc, avant que le Pr Gilles-Eric Seralini se mette en tête de mener une étude en laboratoire pendant deux longues années, personne, vraiment personne n'avait pensé à se dire que l'effet des OGM sur les organismes des petits rats dont chacun sait qu'ils ressemblent aux nôtres, pouvait se manifester au-delà de trois mois ? Personne n'aurait imaginé que c'est au quatrième mois que les premiers dégâts commencent à apparaître sur des organismes vivants ? À moins que des études aient été faites en douce, mais non révélées pour rendre irréversible la pénétration des OGM sur le marché… et donc la mise en coupe réglée de l'agriculture pour le plus grand profit d'une minuscule poignée de multinationale : pas d'étude = pas de problème !

    Irréversible ! Le mot est lâché, et c'est bien pourquoi Jean-Paul Jaud mêle dans un même opprobre les deux mamelles de notre époque moderne et de la course au développement à tout prix : énergie nucléaire et OGM. Les deux ont été imposés avec le même cynisme sans véritable prise en compte des effets secondaires et des conséquences sur l'avenir. Les deux présentent la même caractéristique de dangerosité durable, voire illimitée : une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage, plus moyen de s'en dépêtrer. Les deux se sont construits sur les mêmes mensonges, les mêmes tromperies, les mêmes manipulations. La connivence est flagrante entre les industriels, les laboratoires, certains politiques trop occupés par un cumul d'activités qui ne leur laisse guère le temps de mettre vraiment le nez dans des dossiers que des lobbyistes omniprésents leur font avaler entre deux flatteries et quelques mots magiques qu'ils nous re-servent encore chauds : énergie d'avenir, croissance illimitée, création d'emplois… tandis que les médias foncent sur des sujets sans importance comme des petits poissons à qui on jette des miettes de pain. Mais, au fait, à qui appartiennent les médias, qui les fait vivre ? Jean-Paul Jaud donne la parole à des scientifiques, à des agriculteurs sénégalais, japonais, français, aux politiques, aux militants… et le constat laisse sans voix.

    TOUS COBAYES ! C'est aussi le titre (avec point d'exclamation) du bouquin signé par Gilles Eric Seralini qui a servi de trame au film et sort simultanément chez Flammarion : « Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, une poignée de géants de l'industrie (Monsanto, Bayer, Aventis, Novartis, etc.) remplissent nos assiettes de colorants, conservateurs, plastifiants, OGM, pesticides, antibiotiques et déversent impunément des centaines de millions de tonnes de produits chimiques dans notre environnement… Depuis 60 ans, ce sont les mêmes industriels qui commercialisent les médicaments qui soignent les dégâts qu'ils provoquent, qui conduisent les expériences en vue d'obtenir l'autorisation de mise sur le marché de leurs produits… mais comment et pourquoi les autorités demeurent-elles aveugles ? Quel est le jeu des industriels, des experts scientifiques ?… »


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  • Un joli documentaire sur la vie d'une jeune fille qui av rentrer dans les ordre en Roumanie. Ce sont ses derniers jours avant de devenir "petite mère", après 11 ans de noviciat!!! Intéressant, même si parfois, c'est un peu ennuyeux.

    scénario: 16/20  technique: 16/20  note finale: 16/20

    Teodora pécheresse

    Téodora est belle et gracieuse. Elle porte les vêtements noirs, rêches et sans forme du monastère de Varatec, au cœur de la Roumanie, telle une princesse du Moyen-Âge. Entourée des "petites mères" du monastère, Téodora prépare l'événement le plus important de sa vie.

    C'est une histoire d'amour, un amour pas comme les autres : au cœur de la Roumanie, 450 femmes vivent en communauté dans le monastère de Varatec. Ce sont les « petites mères », les promises, les fiancées, les mariées du Christ. Tout de noir vêtues, elles ressemblent à des princesses du Moyen âge. Téodora s'apprête à prononcer ses vœux, elle a vingt six ans, elle est belle, gracieuse et n'a aucune timidité devant la caméra, aucune ostentation non plus d'ailleurs, au point qu'on se demande comment, se sachant filmées, toutes ces jeunes ou vieilles religieuses orthodoxes ont pu accepter de s'exposer avec autant de naturel dans leur quotidien : elles sont gaies, moqueuses, binent le jardin, déblaient la neige, travaillent beaucoup, prient… et parlent de leur choix, de la joie éprouvée au moment de l'engagement définitif, de cette exultation de l'âme qu'elles semblent toutes partager : « quand Dieu t'appelle, tu laisses tout ». Téodora n'est pas son nom, mais le deviendra le jour de la cérémonie finale, une façon de signifier sa renonciation définitive au monde. Les sœurs l'entourent, la préparent, coiffent ses longs cheveux qui lui seront coupés ce jour-là, complices, tendres, rieuses. Le jour des vœux, ses amis, sa famille viendront se mêler au rituel et l'embrasser tandis qu'elle se présente à chacun, répétant : je suis Téodora, pécheresse…

    Les chants du rite bysantin accompagnent tout le film. C'est intrigant et beau. On s'étonne de voir un couvent peuplé d'aussi jeunes personnes… En fouillant sur internet on comprend mieux : l'église orthodoxe, en Roumanie comme dans tous les pays de l'Est, a repris du poil de la bête depuis la chute du régime communiste. Dans le film, la mère de Téodora qui est entrée au couvent en même temps que sa fille, raconte que toute jeunette, elle avait fait le choix d'être religieuse, mais les communistes avaient chassé moines et nonettes, fermé les couvents, et son père l'avait mariée contre son gré… Ce n'est donc que bien plus âgée, ses enfants casés et son mari disparu, qu'elle a pu enfin accomplir son rêve de jeune fille. La vitalité de l'église roumaine est énorme : en vingt ans, des églises, des couvents se sont créés un peu partout, quarante séminaires, une douzaine de facultés, et on raconte aux enfants des écoles que Dieu les punira s'ils ne sont pas sages. Les patriarches roumains sont en train de construire la plus grande cathédrale d'Europe, ils ont emprunté 200 millions aux banques pour pouvoir commencer les travaux et comptent avec confiance sur les dons des fidèles pour rembourser. Les offices pourront accueillir 5000 fidèles…

    « Depuis toute petite, je me suis dit que la seule chose qui compte dans la vie, c'est l'Amour », raconte la réalisatrice. Élevée par une famille aimante et très croyante, avec pour les offices dans l'église voisine un pope à grande barbe blanche, doux et gentil. Elle a quitté la Roumanie avec l'homme de sa vie, a commencé à faire des films. « Nous avons eu une vie magnifique, vécu un amour absolu »… et puis cet homme est mort brutalement. « Comment vivre l'amour en l'absence du corps de l'être aimé »… En abordant cette histoire de femmes qui consacrent leur vie à un être invisible, Anca Hirte réalisait qu'elle résonnait comme en écho à sa propre histoire « je donnerais n'importe quoi pour avoir cette certitude, pour croire encore en la présence de mon mari. La force de ces religieuses me fascine. Au fond de moi, je sais que je n'ai plus que les souvenirs pour le faire vivre ». C'est le récit de sa propre histoire qui a probablement incité la mère supérieure à accorder à Anca Hirte l'autorisation de filmer l'intérieur du couvent. Téodora, ayant la bénédiction de sa supérieure, a accepté tout de suite. Dans cette relation confiante, Anca Hirte filme au plus près des regards, des visages, des échanges feutrés, captant ce qu'il y a de mystique et de sensuel à la fois dans l'abandon absolu de cette jeune fille à un Dieu invisible : « rien au monde ne saurait être plus doux que d'être la mariée de Jésus » chante-t-elle.


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  •  Un joli documentaire mêm s'il laisse peu d'espoir. La paix en Israël, tout le monde la veut mais comme tout le monde se déteste, ça va être compliqué. La réalisatrice en posant une simple question à des israéliens musulmans  ou juifs a eu des réponses édifiantes. Un peu fouilli,  part un peu dans tous les sens et c'est souvent mal filmé mais léidée de base est intéressante. 

     

    scénario: 16/20  technique: 12/20 note finale: 15/20

     

    Would you have sex with an arab?

    Un voyage dans la nuit, de rencontres en rencontres, des bars de Tel-Aviv aux ruelles de Jérusalem. On s'embarque sur un tapis volant. Dans les boites de nuit, on danse, on rit, on s’amuse. Le lever du jour sur le son techno d’une rave party en plein air. Et pour finir, un baiser inouï sur la plage. Un premier baiser. Des Juifs, des Arabes, tous citoyens d’un même pays. Israël. Aucun mur ne les sépare. Un Israélien sur cinq est arabe. Et pourtant… Une simple question vient prendre tout le monde par surprise.
    Aux uns : "Would You Have Sex With an Arab?"
    Aux autres: "Would You Have Sex With An Israeli Jew?"
    Ils ne s’y attendent pas. Troublés, ils rient, hésitent, improvisent, s’étonnent de leurs propres réactions. Beaucoup n’y avaient même pas pensé. Être ensemble ? Une barrière invisible apparaît. Le désir, aussi. Peut-être…

    Le titre du film est une question a priori incongrue mais salutaire, une question posée au débotté par la réalisatrice à de jeunes Juifs israéliens, et qui a bien sûr son corollaire : « Would you have sex with an israeli Jew ? », question posée à des Arabes israéliens. Une question qui a l’infini mérite de regarder le conflit israélo-palestinien par un bout de lorgnette nouveau et passionnant : le désir peut il transcender l’origine, la culture et la géo-politique ou est-il au contraire entravé par ces antagonismes ? On ne parle pas forcément de belles histoires romantiques à la Romeo et Juliette, mais juste de désir sexuel.
    La question indiscrète posée aux jeunes de Tel Aviv ou Jérusalem, qu’ils soient Juifs ou Arabes, et les réponses qu'ils y apportent sont d’autant plus passionnantes qu’elles concernent les Arabes israéliens, des citoyens qui, contrairement aux Palestiniens, côtoient quotidiennement leurs concitoyens juifs dont ils partagent partiellement les joies et les peurs, des Arabes qui connaissent parfois mieux la culture juive et l’hébreu que les Juifs européens, russes ou éthiopiens récemment arrivés, des Arabes qui physiquement ressemblent comme deux gouttes d'eau à leurs voisins Juifs sépharades.

    Et pourtant le premier groupe de jeunes Juifs en goguette interrogé dans la nuit festive de Tel Aviv est unanime : pour eux, impossible d’envisager de coucher avec un ou une Arabe, mélange de dégoût à cette idée pour les plus xénophobes d’entre eux, sentiment de trahison pour d’autres. Mais serait ce l’effet de groupe, qui fait qu'on n'ose pas avouer devant d’autres des désirs interdits ? Plus tard, alors que Yolande Zauberman s’installe dans les lieux de nuit et commence à discuter individuellement avec des jeunes, une fille avoue sa fascination érotique pour des Arabes qui, elle n'est pas la seule à le reconnaître, peuvent être fort séduisants. Mais le désir passe par le regard, et quand on se refuse à regarder l’autre, le désir est impossible. À un moment, un des interlocuteurs arabes dit une chose terrible : il rappelle que le gouvernement israélien se vante d’être une vraie démocratie parce qu’en temps de guerre ses soldats n’ont jamais été accusés de viol, avant de préciser que c’est parce que le rejet de l’Arabe est tellement ancré dans la culture israélienne juive que les soldats juifs ne désirent pas les femmes du camp ennemi… Quand la réalisatrice interroge les jeunes Arabes, le rejet est là aussi présent, surtout parce qu'ils ont la rancœur de l’oppression subie.

    Mais le film, progression intelligente, va ensuite à la rencontre de ceux qui, nés de père et de mère d’origine différente, n’ont pas en tête ces obstacles au désir. Magnifique rencontre avec cet enfant d'un mariage mixte qu'était Juliano Mer-Khamis, directeur du théâtre des enfants de Jénine, qui dit probablement les plus belles choses entendues dans le film. Juliano Mer-Khemis qui, contre tous les intégrismes, se battait pour ouvrir les cœurs et les esprits, a été assassiné dans la rue peu après le tournage. Mais l’espoir vient d’un étonnant personnage qui s’auto-désigne « La Fiancée de Palestine », immense drag-queen judéo-arabe qui, la nuit, parcourt les boulevards de Tel Aviv en longue robe rouge : elle affronte en elle toutes les contradictions mais elle est en même temps porteuse de toutes les ouvertures, le milieu queer montrant finalement aux Juifs et aux Arabes le chemin du vivre ensemble.


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  • Un documentaire qui est, sans surprise, à la gloire de BHL. BHL qui a sauvé la Lybie voire le monde. Je pense que les femmes lybiennes le remercie d'avoir mis au pouvoir des abrutis qui font des lois au nom de Dieu et qui comme première mesure ont rétabli la polygamie... A part ça, BHL traverse le conflit et sa chemise reste immaculée... On prend vraiment le spectateur pour un crétin... 

    scénario: 16/20      technique: 16/20   note finale: 16/20

    Le serment de Tobrouk

    La guerre de Libye vue de l’intérieur. Sur le terrain et dans les capitales du monde. Par ceux qui l’ont faite - Libyens, Français et autres. Après trente ans de combats sur différents théâtres de conflit de la planète, un homme, Bernard-Henri Lévy, nous conduit, ici, et nous emmène avec lui, sur les traces de Malraux, d’Hemingway, des Français Libres de la deuxième DB du général Leclerc, mais aussi de lui-même. Six mois d’une dramaturgie exceptionnelle. Six mois d’une guerre de libération aboutissant à la chute de l’une des plus longues, des plus implacables, dictatures modernes. Une guerre qui a un début mais peut-être pas de fin. Le making-of d’une guerre.


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  •  Un très beau documentaire qui donne envie de voir ou revoir tous les anciens films de Woody Allen. Bien que très classique, ce documentaire st très bien.

    scénario: 16/20      technique: 16/20  note finale: 16/20

    Woody Allen: A Documentary

    Un regard intime sur la vie, la carrière et le processus créatif de l’auteur-réalisateur le plus prolifique des États-Unis, de sa plus tendre enfance à Brooklyn jusqu’à la sortie de son dernier film à succès "Minuit à Paris".


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  •  Encore un rès beau documentaire. 

    scénario: 18/20                     technique: 18/20                 note finale: 18/20

    Le juif qui négocia avec les nazis

    Héros ou traître ? Le Juif qu’on accusa d’avoir collaboré avec les nazis.
    Rezso Kasztner, considéré comme le Schindler juif, négocia face à face avec Adolf Eichmann et réussit à sauver 1700 Juifs, convoyés en train vers la Suisse. Ce fut probablement la plus grande opération de sauvetage de ce genre durant la Shoah. Pourtant, en Israël où il avait émigré, Kasztner fut considéré comme un traître, accusé de collaboration lors d’un procès dont le verdict divisa le pays et le marqua à jamais du sceau infamant de « l’homme qui vendit son âme au diable ». Il fut finalement assassiné à Tel Aviv en 1957 par des militants d’extrême droite. La réalisatrice américaine Gaylen Ross raconte cette histoire de meurtre, d’intrigue et d’héroïsme au travers des efforts désespérés de la fille unique de Kasztner pour réhabiliter son père, et du témoignage de l’un des assassins, qui rompt pour la première fois le silence sur cette nuit où il appuya sur la détente et tua le Juif qui négocia avec les nazis.


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  • Un très beau documentaire sur les pouvoirs fascinanats de l'eau.

    scénario: 18/20      technique: 18/20  ntoe finale: 18/20

    Sans eau, pas de vie… L’eau est l’élément le plus important de notre planète : elle recouvre plus des 3/5ème de la surface du globe terrestre. L’être humain est composé à 99% de molécules d’eau. Mais quel est donc cet élément que nous connaissons tous, et dont nous ne savons finalement pas grand-chose ?
    D'éminents scientifiques, écrivains et philosophes essaient de décoder le secret de l'eau. De nombreuses expériences révèlent de manière impressionnante que les influences de l'environnement laissent des traces marquantes dans l'eau : tout ce qui se passe autour de l'eau y est aussitôt enregistré. Tout ce qui entre en contact avec l'eau laisse une trace !
    Nos ancêtres connaissaient-ils déjà ce secret, lorsqu'ils ont essayé de transformer, avec des récipients en argent, de l'eau ordinaire en eau qui guérit ?
    Comment des émotions humaines influencent-elles durablement la structure de l'eau ?
    L'eau aurait-t-elle une mémoire, comparable au disque dur d'un immense ordinateur, qui mémoriserait l'intégralité des données de la vie pour toujours ?


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  • Encore une merveille!!! Ce documentaire est filmé avec tant d'amour, ce peuple est si attachant qu'on attend une suite!! Toutes mes félicitaions à la réalisatrice!

    je voulais d'ailleurs envoyer un message de félicitation à la réqlisatrice mais iùpossible de trouver une adresse postale ou email sur la toile. Dommage! De plus, ce serait super de faire un documentaire sur la famille qui est partie en ville pour faire maçons et voir comment ils vivent leur déracinement etc...

    technique: 18/20    note finale: 18/20

    La nuit nomade

    C’est peut-être la dernière migration pour Tundup, la fin de sa vie nomade sur les hauts plateaux himalayens. Quand les marchands arriveront, Tundup et les siens devront choisir : vendre leur troupeau, abandonner leurs terres et partir à la ville comme tant d’autres avant eux, ou rester au Karnak. Où seront-ils le plus heureux ?

    A 4500 mètres d’altitude, dans un décor lunaire où le ciel se mêle à l’immensité minérale, la réalisatrice Marianne Chaud a filmé les déplacements de ces derniers nomades. Immergée de longs mois dans leur communauté, parlant leur langue, elle a placé sa caméra au plus près de leurs voix et de leurs gestes, offrant aux spectateurs des rencontres d’une rare intimité. Autant que la splendeur des paysages, l’extrême rudesse des conditions de vie ou l’émotion partagée avec ces nomades, c’est cette proximité qui crée la magie du film.


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  • Ce film/documentaire est une pure merveille. Un film édifiant sur le génocide armémien et la façon dont les turcs essaie de le nier voire de le faire passer pour un génocide turc... LOL Un film qui devrait être diffusé dans les écoles.

    scénario: 17/20    technique: 16/20         note finale: 18/20

    http://www.lefilsdumarchand.fr/

    Le fils du marchand d'olives

    Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna sont partis en Turquie. Caméra au poing, pour enquêter sur Garabed, le grand père arménien de Mathieu, qui a échappé au génocide de 1915. Un road trip à travers le pays, marqué par des rencontres, mêlant animation, film d’investigation et documentaire historique pour rapporter la vision que se font les Turcs sur la tragédie de 1915.


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  • Ce documentaire est un ovni.J'ai beaucoup aimé.

    scénario: 18/20       technique: 18/20                   note finale: 18/20

    Bovines

    Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches ? S’est-ont demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? A quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, "Bovines" raconte la vie des vaches, la vraie.


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  • Un très beau documentaires qui plaira aux petits et aux grands. Les photos sont magnifiques et "l'histoire" rend ce documentaire très plaisante . Restez bien jusqu'à la fin du générique, vous allez rire...

    scénrio: 18/20         technique: 18/20       note finale: 18/20

    Felins

    En Afrique, au Kenya, dans l’une des régions les plus sauvages du monde, les animaux vivent libres et loin des hommes.
    Au sud du fleuve qui divise ces magnifiques terres, règne le clan des lions mené par Fang. La lionne Layla y élève la jeune Mara. Entre chasse et liens familiaux puissants, c’est la vie d’une famille qui s’écrit. Au nord du fleuve, le lion Kali et ses quatre fils rêvent d’étendre leur territoire. Bientôt, les eaux seront assez basses pour que les maîtres du nord tentent leur chance au sud…
    Dans cet environnement où chacun joue sa survie chaque jour, Sita, une splendide femelle guépard, tente d’élever seule ses petits. Au fil des saisons, tous ces destins vont se croiser à travers une histoire qui n’est ni inventée ni mise en scène, mais captée comme jamais auparavant, de sa bouleversante intimité à sa spectaculaire beauté.


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  • Lorsque l’État déclenche en 1972 une procédure d’expropriation, les paysans vont riposter par un lâcher de moutons sur la place du Champ de Mars à Paris, opération qui va stupéfier les médias et les politiques qui ne s’attendaient certes pas à ça. Quelques mois après, c’est une armada de tracteurs qui foncera du Larzac vers Paris… Chaque manif rameutera de plus en plus de monde et la mobilisation va s’étendre bientôt à la France entière : des comités Larzac vont germer un peu partout, et la poignée de fermes visées par les militaires va devenir le point de ralliement de tous ceux qui, gauchistes, pacifistes, anarchistes, chrétiens, mécréants, ou simples rêveurs se disaient prêts à fabriquer une société meilleure, sans violences ni canons.
    Les bouseux dont les militaires et les politiques pensaient ne faire qu’une bouchée vont leur tenir tête plus de dix ans et finiront par gagner le droit de rester sur leurs terres. En juillet 1981, Mitterrand, ayant pigé le symbole extraordinaire qu’était devenu ce plateau-là, déclarera le projet d’extension abandonné dans l’enthousiasme général. Mais on ne sort pas indemne de si formidables années de lutte commune. Il en reste une conscience politique, une culture, une solidarité, une force qui les a tous définitivement façonnés : c’est à Millau que Bové et ses potes mettront en pièce un MacDo malvenu, c’est au Larzac en 2003 que plus de 300 000 personnes se retrouveront pour se ressourcer et clamer qu’un autre monde est possible et continuer à jeter les bases d’une alternative à la mondialisation libérale… Le petit canard né en 1975, Gardarem lo Larzac, continue de paraître, et à tisser des solidarités entre ceux qui luttent au Brésil, au Chiapas, en Ile et Vilaine ou ailleurs…

    Christian Rouaud, déjà réalisateur de Lip, l'imagination au pouvoir, réussit là un film enthousiasmant, à la hauteur de l'histoire qu'il raconte. Et on est bien contents d'apprendre que 40 ans plus tard, le Larzac est toujours bien gardé : Oui aux pâturages, non aux forages ! La lutte ne s'arrête jamais et l'opposition à l'exploitation des gaz de schistes ne fait que commencer… À suivre !

    ce documentaire est une pure merveill, je vous le recommande. Plein d'humour, montage excellent,  plein de peps etc...

    scénario: 18/20    note finale: 20/20

    Tous au Larzac

    Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres. Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux. Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s’étendre. Radicale, la colère se répand comme une trainée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment : jamais ils ne cèderont leurs terres. Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l'ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naitront dans toute la France... Dix ans de résistance, d'intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire.


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  • En 1997, Serge Halimi (aujourd’hui directeur du Monde Diplomatique) publiait Les Nouveaux chiens de garde, un pavé dans la mare journalistique qui épinglait la collusion des journalistes les plus en vue et des politiques, dénonçait la concentration des médias aux mains de quelques grands groupes financiaro-industriels, montrait la tyrannie d’une idéologie unique véhiculée par quelques experts auto-proclamés. Le livre fut réactualisée en 2005, après la mascarade du traitement médiatique du référendum européen. Et voilà que déboule désormais le formidable film adapté du livre. Un film salutaire, informatif et pédagogique, qui a en plus le bon goût d'être très drôle et rondement mené, abordant successivement plusieurs thèmes avec un brio revigorant. D’abord la servilité des personnalités des médias devant les pouvoirs en place : on est hilare devant l’obséquiosité d’un Laurent Joffrin (ancien rédacteur en chef de Libé et désormais du Nouvel Observateur) interviewant le président de la République ; sont aussi pointées les connexions entre le pouvoir et les grands groupes de presse : Lagardère, Bolloré, Bouygues… Séquence surnaturelle que celle de Michel Drucker, employé d’Arnaud Lagardère sur Europe 1, invitant sur le plateau de son émission de la télévision du service public Jean Pierre Elkabbach, grand ponte d’Europe 1 qui invite lui-même leur patron commun Arnaud Lagardère pour lui passer la brosse à reluire…

    Autre partie éclairante, celle où l’on découvre à quel point les animateurs radio et télé et autres journalistes ont des liens étroits avec les grands groupes industriels ou financiers. Notamment à travers les « ménages », ces petites missions publicitaires qu’ils assurent pour arrondir leurs fins de mois déjà pas trop difficiles : Michel Field, l’ancien rebelle de mai 68, qui tourne des clips de promotion ridicules du groupe Casino, ou encore Isabelle Giordano, défenseur du consommateur sur la radio publique, qui, après avoir animé des réunions pour Sofinco, reçoit dans son émission de France Inter le responsable de la communication de… Sofinco…
    Autre grosse tranche de rigolade rageuse : celle sur les experts, avec une séquence de montage éclairante, qui montre à quel point ce sont toujours les mêmes qui sont les invités des plateaux télé, avec les mêmes discours en faveur d’une économie ultralibérale. Le roi de la poilade, c’est, six mois avant la grande crise de l’automne 2008, l’insubmersible Alain Minc qui, malgré tous les signaux d’alerte rouge que seul un daltonien pouvait ignorer, prédit que le système va s’auto-réguler, comme toujours ! Et malgré ça, lui et ses collègues continuent de hanter les plateaux de télé en pleine crise, alors que les économistes Jean Gadrey ou Frédéric Lordon, qui avaient eux pressenti le krach, sont ignorés par les médias. Deux oubliés parmi plein d'autres…

    Sont également abordés la hiérarchie de l’information, souvent dominée par le fait divers (qui fait diversion, comme dirait Bourdieu), et le mépris des médias pour les classes populaires, qui nous saute à la figure dans la séquence où David Pujadas, présentateur du journal de France 2, demande à Xavier Mathieu, le leader de la lutte des Contis, de s’excuser des dégradations commises lors d’une manifestation… Il y a plein d'autres moments forts dans ce film foisonnant, qui montrent que trop de journalistes, loin d'être indépendants, loin d'être libres, sont bien les fidèles chiens de garde d'un pouvoir politique et financier dont ils sont trop contents d'accepter quelques croquettes.

    scénario: 16/20    technique: 16/20   note finale: 16/20

     

    les nouveaux chiens de garde

    Les médias se proclament "contre-pouvoir". Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
    En 1932, l’écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi.
    Aujourd’hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise.


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  • J'adore les documentaires, mais là vraiment, c'est peu de dire que c'est soporiphique. Pendant 90% du film, le Duch est filmé de et raconte ses horribles histoires tout à fait tranquillement et en cambodgien. Il aurait fallu rendre tout cela plus dynamique en incluant par exemple plus d'images d'archives, etc... En plus, le Duch a les dents pourris et on le voit tout le temps en gros plan. c'est répugnant. Il faudrait vraiment un montage différent parce que là, c'est vraiment chiant... je crois que tout le monde dans las alle s'est endormi à un monet donné du film... Même la façon de filmer le Duch est ennuyeuse: la caméra est posée face au duch et basta. Film a très petit budget et fait à la va-vite... dommage.

    scénario: 12/20     technique: 12/20  note finale: 10/20

    Duch, le maître des forges

    Sous le régime Khmer rouge, Kaing Guek Eav, dit Duch, a dirigé la prison M13 pendant 4 ans, avant d'être nommé à la tête du S21, la terrifiante machine à éliminer les opposants au pouvoir en place. Quelque 12280 Cambodgiens y trouvèrent la mort. En juillet 2010, Duch fut le premier dirigeant Khmer à comparaître devant une cour de justice pénale internationale, qui le condamna à 35 ans de prison. Il fit appel du jugement. Alors que Duch attend son nouveau procès, Rithy Panh l'a longuement interrogé et a recueilli sa parole...


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