• Dancing in Jaffa

    Une merveille! Encore un sublime documentaire sur la tolérance et les nombreux problèmes d'Israël. On ne s'ennuie pas une seconde.

    scénario: 18/20     technique: 18/20   note finale: 18/20 

    Dancing in Jaffa

    Né à Jaffa en 1944, Pierre Dulaine quitte son pays avec sa famille en 1948 pour s’installer à l'étranger. Après une carrière internationale accomplie de danse en couple, Pierre retourne à Jaffa pour réaliser son rêve : faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens pour rapprocher les communautés. C'est là, selon lui, que réside toute la beauté de la danse de salon : forcer deux personnes à se déplacer en faisant qu'un.

    Danseur quasi professionnel dès son adolescence, il mène toute sa vie une brillante carrière de danseur de salon : il remporte quatre fois les championnats du monde de la spécialité. Sa partenaire dans le film l'est aussi dans la vie puisqu'ils ont fondé ensemble les « dancing classrooms » dans les écoles publiques de New York pour apprendre aux enfants de tous âges et de tous horizons à danser ensemble plutôt qu'à se tirer la bourre : résoudre les conflits, apprendre à vivre ensemble… Pour eux la danse est plus qu'un moyen d'expression, c'est aussi une façon de vivre et de pratiquer l'autre : faire attention à caler ses pas dans les siens, le regarder, l'écouter, le sentir. La danse comme source de paix sociale et d'harmonie… tout comme peut l'être la musique, d'autres arts, certains sports… Et on ne se plaindra pas que des hommes et des femmes de bonne volonté ne cessent de se servir des activités qu'ils pratiquent avec passion pour transformer un peu un monde dont ils contestent les rapports de force et la violence. Plus de 200 écoles de ce genre existent désormais à New York et on essaimé un peu partout dans le monde… Un film de fiction, Dance with me, réalisé en 2006 raconte d'ailleurs l'histoire de ces classes populaires et c'est Antonio Banderas qui y incarne Pierre Dulaine.

    Alors, fatalement Pierre Dulaine en rêvait depuis toujours : retourner vers sa ville natale et faire danser ensemble les enfants palestiniens et les enfants israéliens. Ce film montre la réalisation de ce rêve et il ne faut pas croire que les choses coulaient de source. La danse n'était pas bien vue par les parents de filles palestiniennes, et les enfants eux-mêmes, enfermés depuis leur naissance dans un sentiment d'hostilité ou de peur, hésitaient à se toucher, se regardaient par en dessous… Tirés, bousculés, houspillés par le remuant et très américain Pierre Dulaine, ils finissent néanmoins par risquer quelques pas, puis par y prendre goût, et surmontent leurs appréhensions. On voit ainsi le pas de deux prendre peu à peu forme, se plier à la discipline du maître, chacun rentrant de plus en plus facilement dans la danse jusqu'au concours final. Le programme dura plus de dix semaines et le résultat est chouette comme tout : on imagine la fierté du bonhomme, l'émotion des parents, le plaisir des gamins…

    Il faut dire que la belle histoire continue bien après le clap de fin du film. Non seulement à Jaffa, mais encore à Haïfa, à Tel Aviv, où l'initiative de Pierre Dulaine continue depuis avec de nouvelles classes : plus d'un millier d'élèves à ce jour sont passés par ce cours qui semble si difficile à mettre en place dans les premières images…


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