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Un très beau film même si on peut regretter que le début du film soit monté un peu n'importe comment. Il y a trop de flashbacks. Un film linéaire aurait été plus agréable à regarder.
Depuis son plus jeune âge, Yazid n’a qu’une passion, la pâtisserie. Elevé entre famille d’accueil et foyer, le jeune homme s’est forgé un caractère indomptable. D’Epernay à Paris en passant par Monaco il va tenter de réaliser son rêve : travailler chez les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur.
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Isabelle Huppert est formidable!!! les autres acteurs aussi. Voici un film très agréable à regarder.
Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…
« À vos filles, à vos mères, à vos épouses, à vos sœurs, je veux leur dire qu’à travers mon crime, j’ai défendu sans le vouloir notre cause à nous, celle des femmes !… Jamais je n’aurais pensé devoir tuer pour me défendre, jusqu’au jour où par malheur j’ai croisé un homme, qui a voulu abuser de moi, faire de moi son objet de plaisir. Alors oui, je suis une actrice, dépendante des regards, des désirs, du bon vouloir et du pouvoir des hommes, mais n’est-il pas possible en 1935 de mener sa carrière, sa vie de femme, sans contrainte, en toute liberté, en toute égalité ? » Madeleine, lors de son procès dans Mon crime
Ça vous a comme ça, au premier abord, des airs de comédie légère, un peu fofolle, un peu artificielle, un peu futile – un archétype de pièce de boulevard écrite au cordeau, bourrée de mots d’auteurs, de répliques qui font mouche, où comédiennes et comédiens cabotinent avec un plaisir communicatif pour donner corps à une succession de situations plus ou moins équivoques, nourries de dialogues à double sens…
Jeunes, belles et pétillantes, Pauline et Madeleine partagent au cœur de la capitale la même chambre de bonne dont elles peinent à payer le loyer, se désespérant de réussir, l’une comme avocate sans clients, l’autre comme comédienne sans rôle. De retour d’une énième audition avec un grand producteur parisien qui n’avait en définitive d’autre projet pour elle que d’en faire séance tenante sa maîtresse, apprenant de Pauline que leur propriétaire s’apprête à les faire jeter à la rue, Madeleine est sur le point d’abandonner ses ambitions théâtrales lorsqu’un inspecteur de police fait irruption dans l’appartement. Il leur révèle que le producteur avec qui Madeleine avait rendez-vous a été retrouvé assassiné, qu’on lui a dérobé son portefeuille – et que la jeune femme est bien évidemment la principale suspecte du crime. Madeleine proclame d’abord son innocence. Mais au début des années 30, les procès de meurtrières ont la cote, et les deux amies comprennent rapidement qu’elles tiennent là l’occasion inespérée d’enfin percer. Elles vont donc faire du procès une tribune pour que Madeleine, coupable de meurtre mais d’abord victime du lubrique producteur et de la société patriarcale, soit acquittée et voie sa carrière s’envoler…
Il ne manquerait à cette comédie trépidante et grinçante, révélatrice, comme on dit, des mœurs de son temps, que son lot de cocus pathétiques et d’amants placardisés pour qu’on se croie tout à fait revenus à la glorieuse époque de « Au théâtre ce soir », dont le film épouse malicieusement l’esthétique rétro. Or non. Ni cocus, ni amants, Mon crime est résolument un film de 2023, qui pervertit subrepticement le propos misogyne d’une comédie boulevardière au charme suranné. Dépoussiérée, revigorée, sans se départir d’un humour ravageur, François Ozon en fait un pamphlet narquois, qui résonne fortement avec la révolution sociale portée par les mouvements #metoo et #balancetonporc. La distribution est en tous points épatante. Les comédiennes s’en donnent à cœur joie dans un jeu de massacre jubilatoire – Isabelle Huppert, vive, impériale, époustouflante, s’y taillant la part de la lionne aux côtés de Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. Mais au fait, « son » crime… saura-t-on seulement, en fin de compte, si l’assassinat qui a opportunément lancé sa carrière d’actrice, a bien été perpétré par la donzelle qui le revendique ? Malin, espiègle, touchant, tout le plaisir du film repose sur cette délicieuse ambiguïté. Non que la réponse y soit nécessairement donnée, on vous recommande chaudement de rester profiter de l’épatant générique de fin, qui n’en finit pas, justement, de prolonger le jeu. Jouissif.votre commentaire
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Un très beau film sur la faillite de la gendarmerie et de la justice. Les gendarmes qui se croient tout permis, qui menacent les victimes, qui n'en font qu'à leur tête et qui ne connaissent pas le droit. Quant à la justice c'est un peu la même chose, du grand n'importe quoi: au lieu de protéger les victimes, elle juge froidement, sans tenir compte d'un dossier bancal qui va dans tous les sens et dans aucun en particulier. Un excellent film d'une victime qui a failli se faire broyer par une justice qui s'en fout. Comment les magistrats peuvent-ils rendre la justice quand ils sont obligés de se baser sur des enquêtes bâclées. Les procureurs devraient peut-être prendre l'habitude de lire les dossiers avant de poursuivre... et de voir les incohérences des dossiers. Et poursuivre les bonnes personnes même si ce sont de grosses légumes.
Un matin, Maureen Kearney est violemment agressée chez Elle. Elle travaillait sur un dossier sensible dans le secteur nucléaire français et subissait de violentes pressions politiques. Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace des agresseurs… est-elle victime ou coupable de dénonciation mensongère ?
Un thriller haletant sur un scandale d’état.Le 17 décembre 2012, dans un cossu pavillon de banlieue, une femme est retrouvée ligotée sur une chaise, en état de sidération. La lettre A a été tracée sur son ventre à l’aide d’une lame tranchante.
Cet incipit pourrait être celui d’un roman policier d’Arnaldur Indridason, un inspecteur un peu alcoolique et forcément dépressif aurait mené l’enquête dans les faubourgs de Reykjavik, et il aurait été embarqué dans les coulisses sordides d’un quelconque trafic mêlant mafia locale et pontes en costards cravates. Ça aurait pu… mais la réalité dépasse souvent la fiction, et rien de scandinave – n’en déplaise à la blondeur inhabituelle d’Isabelle Huppert – dans ce thriller politique adapté d’une histoire vraie.
La femme en question, bien que d’origine irlandaise, est au service d’un grand groupe industriel tout ce qu’il y a de français, Areva, fleuron du nucléaire civil, et elle s’appelle Maureen Kearney. C’est la déléguée syndicale de la CFDT. Un poste d’équilibriste nécessitant une bonne dose de sang froid, une volonté de fer et l’art de savoir naviguer avec aisance dans tous les milieux influents, des couloirs feutrés de Bercy à la buvette de l’Assemblée Nationale en passant par le bureau d’Anne Lauvergeon, alors à la tête de l’entreprise. Quelques mois avant cette sinistre mise en scène, Maureen a eu vent d’un contrat secret passé entre la France et la Chine, concernant la conception d’un nouveau réacteur nucléaire. Elle est persuadée qu’en arrière-plan de ces négociations se joue l’avenir d’Areva – et celui de milliers de ses salariés –, de plus en plus éclipsée par sa rivale EDF, l’autre pilier du nucléaire tricolore.
Tête de lard et de pioche à la fois, n’écoutant personne et surtout pas son cher époux qui aimerait bien qu’elle lève le pied, Maureen s’était alors mise en tête d’alerter les politiques et les médias… Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre son activisme et son agression ?
À moins que Maureen n’ait elle-même tout manigancé pour arriver à ses fins : révéler au grand jour cette affaire… De « mauvaise victime », elle pourrait bien passer au statut de suspecte numéro un.Sous tension permanente, incarné par une brochette de comédiens tous excellents (mention spéciale à Grégory Gadebois en époux oscillant entre résignation et indécision et à l’excellent Christophe Paou, vu chez Alain Giraudie et dernièrement dans Oranges sanguines de Jean-Christophe Meurisse, incarnant un Arnaud Montebourg plus vrai que nature), ce polar politique décortique les jeux et intimidations du pouvoir. On y constatera le peu de considération pour l’humain, largement dissout non pas dans l’acide mais dans les vastes enjeux stratégiques, financiers et politiques, et les diverses manipulations qui ont mené au démantèlement d’Areva. C’est aussi bien sûr une charge virulente contre la misogynie crasse de ces hautes sphères du pouvoir, où il faut à une femme un caractère bien trempé et une résistance à toute épreuve pour se faire une place parmi tous ces mâles alpha.
Mettant en lumière un dossier curieusement moins connu que les affaires Clearsteam ou Médiator, cette fiction indispensable fait donc encore plus froid dans le dos qu’un polar islandais. Pour la petite histoire, la vraie Maureen Kearney a été étroitement liée à l’écriture du scénario, tout en laissant à Jean-Paul Salomé la liberté de la fiction. On citera au passage l’excellente mini-série documentaire réalisée par Nina Robert, L’Affaire Maureen Kearny (France Télévision), et sa formidable contre-enquête.
« J’étais ligotée sur une chaise. Il y a eu le revolver, puis le couteau sur mon ventre. Si j’avais su, je ne serai jamais devenue la syndicaliste d’Areva. ». Maureen Kearneyvotre commentaire
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Ouai, bof
Après avoir fermé son agence Alibi.com et promis à Flo qu'il ne lui mentirait plus jamais, la nouvelle vie de Greg est devenue tranquille, trop tranquille... Plus pour longtemps! Lorsqu’il décide de demander Flo en mariage, Greg est au pied du mur et doit se résoudre à présenter sa famille. Mais entre son père escroc et sa mère ex-actrice de films de charme, ça risque fort de ruiner sa future union. Il n'a donc pas d'autre choix que de réouvrir son agence avec ses anciens complices pour un ultime Alibi et de se trouver des faux parents plus présentables...
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Plein de douceur et de tendresse. un très beau film que j'ai adoré.
Vincent est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, qui vit à l’écart du monde moderne au milieu d’une nature sublime, lui vient en aide et lui offre l’hospitalité. La rencontre entre ces deux hommes que tout oppose va bouleverser leurs certitudes respectives. Et ils vont se surprendre à rire. Au fond, vivent-ils vraiment chacun les vies qu’ils ont envie de vivre ?
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Une très jolie comédie.
Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille...
Qu’on soit Français né de parents maghrébins ou Neversois d’origine vaguement catalane, il ne fait pas toujours bon mélanger création littéraire et histoire familiale. Surtout si la famille en question est susceptible de lire la-dite création – et de s’y reconnaître. À moins, sans doute, de brosser au long des pages les portraits les plus avantageux de parents aimants, de fratries heureuses, de narrer avec émerveillement les exploits plus ou moins enjolivés des unes ou des autres… mais le cerveau de l’écrivain est ainsi fait que, inexorablement, c’est au mieux dans les petits travers de chacun, au pire dans la face cachée, sombre, honteuse de la vie, qu’il tire le meilleur de son inspiration. Tel est le dilemme de Youssef Salem.
Obscur écrivaillon de livres sans lecteurs, il se trouve soudainement propulsé sous les projecteurs à la parution de Choc toxique, un roman au succès inattendu, couvert de louanges par une critique extatique et dont il va répétant sur les plateaux télé que c’est le pur fruit de son imagination. Mais Choc toxique ne trompe pas grand monde, et surtout pas ses sœurs et son frère. Parisien relativement fauché au train de vie joyeusement dissolu, Youssef s’est un peu éloigné, c’est un euphémisme, du mode de vie familial. Et lorsqu’il revient de loin en loin visiter sa famille restée dans la banlieue de Port-de-Bouc, cité ouvrière à un jet de boule de pétanque de Marseille, il romance également gentiment sa vie parisienne, de façon à la rendre acceptable par des parents qui, sans être des foudres de traditionalisme rigoriste, ont encore quelques valeurs morales à faire valoir à leurs rejetons. Pour l’heure, au moment du retour du fils prodigue, non seulement les frangines et le frangin sont furax de se retrouver sans l’avoir voulu dans les pages de leur cher frère, mais il devient très vite urgent de multiplier les subterfuges pour empêcher les parents de lire ce satané livre. Tiraillé, sollicité de toute part, Youssef s’épuise en d’incessants allers-retours en train qui font le lien entre son passé et son avenir littéraire, ses aveux et ses mensonges, ses souvenirs et ses aspirations.
Inspiré de la propre expérience de Baya Kasmi à la sortie de son précédent film Je suis à vous tout de suite, Youssef Salem a du succès se place naturellement dans la lignée des films qu’elle écrit avec Michel Leclerc. Le couple de cinéastes à la joie de vivre communicative n’en finit pas, depuis Le Nom des gens, de parler avec humour, avec loufoquerie même, et avec beaucoup de sérieux cependant, de la, de ses familles, des questions d’origines qui le touchent de près, du vivre-ensemble, de la politique, des patronymes, et donc aujourd’hui de la difficulté même de se raconter… avec une grâce et une légèreté sans cesse renouvelées. Servi par des acteurs hilarants et formidables (Ramzy Bedia au mieux de sa forme, la trop rare Vimala Pons, mais aussi Melha Bedia la sœur de Ramzy, Lyes Salem…), le film est enlevé mais sait gentiment gratter là où ça fait mal. Notamment sur les préjugés liés à la famille maghrébine, d’où qu’on en parle. Et ce n’est pas le moindre des talents de Baya Kasmi comme de Michel Leclerc que d’arriver, à partir de leurs petites historiettes intimes et rigolotes, à tendre à l’universel. En l’occurrence : on l’aime, mais c’est compliqué, la famille !votre commentaire
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Pas le meilleur des Astérix et Obélix. Autant Vincent Cassel est génial en César, autant Gilles Lelouche en Obélix est raté.
Nous sommes en 50 avant J.C. L’Impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin, un prince félon.
Aidée par Graindemaïs, le marchand phénicien, et par sa fidèle guerrière Tat Han, la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice, s’enfuit en Gaule pour demander de l’aide aux deux valeureux guerriers Astérix et Obélix, dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique.
Nos deux inséparables Gaulois acceptent bien sûr de venir en aide à la Princesse pour sauver sa mère et libérer son pays. Et les voici tous en route pour une grande aventure vers la Chine.
Mais César et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, ont eux aussi pris la direction de l’Empire du Milieu…votre commentaire
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Une pure merveille que je vous recommande chaudement!
1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré chez lui en Vendée. Dans le pays, les promesses de la Révolution française laissent place à la désillusion. La colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…
Pour en savoir plus, cliquez ici.
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Un très joli film.
Née pour danser, Neneh est une petite fille noire de 12 ans qui vient d'intégrer l'école de ballet de l'Opéra de Paris. Malgré son enthousiasme, elle va devoir redoubler d'efforts pour s'arracher à sa condition et se faire accepter par la directrice de l'établissement, Marianne Belage. Cette dernière est en effet la garante des traditions et porteuse d'un secret qui la relie à la petite ballerine.
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Un très joli film à la fin inattendue. Les acteurs sont excellents.
Chez les Dumar, on est chefs d'orchestre de père en fils : François achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu'il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime, son Graal, il n'en croit pas ses oreilles. D'abord comblé pour son père, Denis déchante vite lorsqu'il découvre qu'en réalité c'est lui qui a été choisi pour aller à Milan…
Dans la famille Dumar, je demande le père. François arrive dans la dernière ligne droite de son parcours artistique. Il a connu la gloire, la reconnaissance, collectionné les disques d’or et mené une brillante carrière internationale dont il peut être fier. Il n’a plus rien à prouver à grand monde… à part peut-être à lui-même. Car secrètement, il lui manque quelque chose. La dernière pièce à son illustre tableau de chasse, la cerise sur son gâteau, l’ultime récompense : la direction de la Scala. Il y a ensuite le fils, Denis, qui a suivi naturellement (quoique), les pas de son père et qui est lui aussi chef d’orchestre. Denis est plus discret, plus tourmenté et moins exubérant que François, il a grandi dans l’ombre d’un maestro et pas des moindres : un père autoritaire et souvent absent. Mais il a fait son chemin, avec son style, sa sensibilité et il commence à entrer lui aussi dans la lumière. Il est aujourd’hui au sommet de son art… et la victoire de la musique qu’il vient de recevoir, il la savoure avec un petit goût particulier, celui de la revanche d’un fils que son père a toujours un peu rabaissé.
Car on comprend vite qu’entre ces deux hommes, il y a beaucoup de distance, de non-dits, de blessures enfouies qui voudraient se murmurer mais que la puissance de l’orchestre symphonique a étouffé depuis de nombreuses années. François a beau s’en défendre, prendre l’air détaché de ceux qui ont acquis la sagesse avec les années, il est jaloux de son fils, de sa modernité, de son talent singulier.
Mais un coup de fil va tout changer. C’est le directeur de la Scala. Sa décision est prise, il a choisi le nouveau chef pour la prochaine saison et c’est un Dumar. Un Dumar chef d’orchestre… oui mais lequel ?
Portée par de très belles et longues séquences de concert, Maestro(s) parvient à restituer toute la force émotionnelle de la musique classique. Il réjouira en cela tous les mélomanes. Mais vous l’aurez compris, il s’agit surtout d’une formidable confrontation d’acteurs dont la rencontre électrique produit des étincelles. Si Pierre Arditi en fait parfois un peu trop, c’est aussi que son personnage est lui-même une vraie figure de cinéma : mégalo, tonitruant, extrêmement exigeant, il dirige son monde d’une main de fer, sans état d’âme et sans vraiment se soucier des sensibilités des autres. Face à lui Yvan Attal impose sa présence avec beaucoup de délicatesse et d’humour. Mais la réussite de ce film tient aussi dans la belle brochette de seconds rôles. Miou-Miou d’abord, trop rare au cinéma, mais surtout Pascale Arbillot qui incarne l’ex de Denis et son impressario. Et puis il y a le fils de Denis, grand ado un peu mollasson mais doux et tendre comme un agneau, qui apprend à Denis que les rapports père-fils peuvent être simples, complices et sans enjeux de rivalité. En avant la musique !votre commentaire
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Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.
La prestigieuse Université islamique Al-Ahzar du Caire est une ville dans la ville, une sorte de phare intellectuel pour l’islam sunnite mondial, qui rappelle les heures glorieuses de l’islam médiéval des Mille et une nuits. Al-Ahzar est aussi, surtout, un lieu de pouvoir essentiel en Égypte, où les élites se forment, où se nouent des réseaux et où se prépare l’avenir politique du pays : un peu l’équivalent des universités d’Oxford et de Harvard pour les futurs décideurs britanniques et américains, ou Sciences Po chez nous-autres. Autant dire que l’imam d’Al-Ahzar, le patron de l’Université, est un des principaux hommes de pouvoir du pays. Et que son élection est un casse-tête politico-religieux qui concerne non seulement l’Université mais aussi tous ceux qui, à l’extérieur de ses murs, ont intérêt à avoir discrètement la main ou du moins l’information sur ce que s’y trame. Notamment et c’est bien compréhensible, le pouvoir temporel : chef d’État, ministres, chefs des armées et police plus ou moins secrète. C’est dans l’un de ces moments, alors que le vieil imam vient de défuncter, qu’arrive à Al-Ahzar le jeune Adam, fils prodigue d’un modeste pêcheur qui a miraculeusement obtenu une bourse pour y étudier. Rapidement repéré par la Sécurité Intérieure égyptienne, le candide est manipulé pour faire « l’ange », joli mot pour désigner une taupe au service de l’État. Le but étant, à force de manœuvres, de faciliter la victoire du candidat du pouvoir dans la guerre de succession qui s’est ouverte. Jeux d’influences entre islamistes radicaux et modérés, sombres affaires de mœurs et enfants cachés, le jeune Adam découvre, parallèlement au chemin de la connaissance qu’il est venu étudier, les aspects les moins reluisants de l’humanité – moult personnages ambigus qui, espionnage et contre-espionnage oblige, finissent par se perdre dans les dédales de leurs doubles et triples jeux.
Souvenez-vous : en 2017, déboulait sur les écrans Le Caire confidentiel, un polar sec, nerveux et haletant signé Tarik Saleh, qui nous faisait plonger profondément dans le monde très sombre des turpitudes du Caire et sa police corrompue. C’était ample, rugueux, très finement écrit et brillamment réalisé – suscitant par la magie toujours intacte du bouche-à-oreille un épatant accueil du public. Cinq ans plus tard, avec La Conspiration du Caire, le cinéma de Tarik Saleh n’a rien perdu de sa puissance ni son écriture de son éclat. Corruption, turpitudes, rugosité sont toujours au menu, admirablement servis par une mise en scène qui n’a fait que s’affirmer. Au petit jeu des influences littéraires, Saleh aurait troqué les références à L.A. Confidential de James Ellroy à celles, plus feutrées, du polar médiéval Le Nom de la rose d’Umberto Eco. Et comme dans ce dernier, qu’on soit fin connaisseur ou totalement ignorant des concepts et préceptes religieux, le talent de conteur du réalisateur parvient à en faire comprendre l’essentiel pour nous embarquer sans coup férir dans une enquête passionnante, menée au cœur d’intrigues aussi sombres, tortueuses et parfois sanglantes que celles des meilleurs thrillers d’espionnage.
Tarik Fares déroule avec beaucoup d’élégance une intrigue à tiroirs enchaînant les rebondissements à un rythme soutenu. Tawfeek Barhom, l’Ange qui perd peu à peu son innocence, et le génial Fares Fares (déjà présent dans Le Caire confidentiel), qui incarne un inquiétant colonel de la Sûreté aux faux-airs débonnaires de lieutenant Colombo (imper défraîchi inclus), s’affrontent dans l’ombre de l’université Al-Ahzar, véritable troisième personnage central du film, imposante, secrète, puissante, splendide… Al-Ahzar étant en réalité « interprétée » dans le film par la mosquée Süleymanye d’Istanbul où s’est déroulé le tournage – on n’est guère surpris que le film et son intrigue n’aient pas franchement enthousiasmé les autorités égyptiennes. Passionnant thriller paranoïaque, commentaire politico-religieux haletant, réflexion philosophique et théologique, La Conspiration du Caire est une formidable réussite du cinéma égyptien – malgré lui !votre commentaire
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Une grosse daube. je n'ai rien compris. A éviter!!!
En pleine représentation, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin, membre de la troupe témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Aidé par une dessinatrice de bandes dessinées, Claire, il cherchera à élucider ce mystère au cours d'un voyage très mouvementé en Europe.
Après l’excellent Alice et le maire (et plusieurs épisodes de la fameuse série En thérapie), Nicolas Pariser s’attaque à la comédie d’espionnage et le moins qu’on puisse dire, c’est que, dans un paysage cinématographique pas toujours des plus fendards, Le Parfum vert fait un bien fou !
Le réalisateur affirme ici un goût certain pour le film de genre dans lequel il semble se mouvoir comme un poisson dans l’eau, avec une forme de désinvolture talentueuse et décomplexée tout à fait irrésistible.
Une intrigue rocambolesque, un univers un brin surréaliste, des ambiances et décors joliment désuets : c’est l’écrin dans lequel va s’épanouir l’une des plus belle trouvailles de casting de cette année cinématographique, le duo Kiberlain-Lacoste. Ces deux-là étaient vraiment fait pour tourner ensemble tant leur couple comique fonctionne à merveille, mélange d’élégance nonchalante et de burlesque de cartoon. Si l’alchimie opère, c’est aussi grâce à la précision des dialogues, à l’intelligence de répliques qui fusent, comme un coup de Berreta 418, mettant en évidence tout le talent des deux comédiens. Vous cherchez la petite pépite sympa, séduisante et pétillante pour finir cette année calamiteuse et entamer la suivante (2023 : on y croit !!) : la voilà.Soir de représentation de théâtre classique à la Comédie-Française. Devant le public médusé, un comédien meurt brutalement sur scène, de toute évidence assassiné. Martin, comédien lui aussi, est témoin direct de cet événement macabre et devient rapidement le suspect numéro un. Recherché par la police, poursuivi par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre, il échoue suite à une improbable et néanmoins brillante déduction dans une librairie spécialisée en BD. En moins de temps qu’il n’en faut au capitaine Haddock pour lancer un « Moule à gaufres ! », il embarque dans ses péripéties Claire, dessinatrice, qui va l’accompagner autant pour trouver des réponses à ses propres questions existentielles que pour fuir ses propres tracas. Voilà nos deux pieds nickelés prêts à toutes les expérimentations pour tenter d’élucider le mystère de cette mort violente : une enquête échevelée qui va les lancer dans un voyage à travers l’Europe.
Le Parfum vert avance sur un rythme enlevé, avec un entrain contagieux, nous entraîne dans une aventure à la Tintin, au fil d’un récit plein de rebondissements et de fausses pistes, peuplé de personnages hauts en couleur, dont deux policiers quasi jumeaux et s’exprimant avec un décalage, façon Dupond et Dupont. On pense aussi à Hitchcock période anglaise (Une femme disparaît, Jeune et innocent, Les 39 marches…) et à son utilisation génialement désinvolte du MacGuffin, ce fameux prétexte de scénario qui permet tous les développements et les retournements possibles.
Parallèlement, l’air de rien mais quand même, le film nous balance une petite dose de rappel historique tendance froid dans le dos en évoquant ouvertement la montée des nationalismes et l’antisémitisme en Europe. Car petit détail, Martin et Claire sont tous les deux Juifs ashkénazes tendance parano et option humour noir.
Élégant dans sa mise en scène et franchement peu réjouissant, le film est une sorte de partie de Cluedo peu inspirée qui ne réchauffera pas vos soirées d’hiver. Mais surtout n’oubliez pas une chose : vous risquez de vous endormir avant la fin.votre commentaire
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Angèle, jeune femme ivoirienne, s’en est toujours sortie grâce à sa tchatche et à son culot. Pour s’éviter les représailles d’une bande de malfrats, elle parvient à se faire embaucher comme nounou d’Arthur, un garçon de 8 ans des beaux quartiers.
En découvrant les conditions de travail des autres nounous et leur précarité, Angèle décide de prendre les choses en mains.
Sous l’œil admiratif d’Arthur et avec l’aide d’Édouard, jeune avocat qui ne tarde pas à tomber sous son charme, Angèle va alors se battre pour rendre justice…votre commentaire
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Adaptation de Couleurs de l'incendie de Pierre Lemaitre, suite de la saga initiée par Au revoir là-haut.
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.Le cinéma français n’est pas si riche en grandes fresques romanesques pour que l’on boude notre plaisir ! Surtout quand on trouve au scénario de Couleurs de l’incendie la plume incomparable de Pierre Lemaître, adaptant son roman éponyme, suite d’Au revoir là-haut, adapté à l’écran avec un succès retentissant par Albert Dupontel – Pierre Lemaître a achevé sa trilogie en 2020 avec Miroir de nos peines. Dans un genre certes plus classique que celui de Dupontel, Clovis Cornillac a repris le flambeau derrière et devant la caméra, et nous plonge dans la France des Années Folles finissantes, en 1929. La scène d’introduction nous présente Madeleine Péricourt (Léa Drucker) – personnage déjà présent dans Au Revoir là-haut sous les traits d’Émilie Dequenne – dont le père, grand banquier d’affaires, vient de mourir. Dans la cour d’honneur de l’immense hôtel particulier de la famille Péricourt, le tout Paris en deuil se presse. Mais Paul, le jeune fils de Madeleine, est introuvable. Son précepteur parcourt en vain les multiples pièces de la demeure et ne peut empêcher que se produise l’impensable, l’inexplicable : le garçonnet se jette d’une fenêtre sur le cercueil de son grand père. Sa chute le laissera paralysé. Madeleine, dévastée, va se retrouver seule pour gérer l’immense héritage convoité tant par son oncle Charles (Olivier Gourmet), député idiot et corrompu, que par son fondé de pouvoir Joubert (Benoît Poelvoorde), qui espère l’épouser et qu’elle va rejeter, provoquant ainsi une rancœur amoureuse destructrice. Tandis que le Krach américain menace l’économie française, la jeune femme va faire l’objet d’une machination qui va la ruiner et enrichir les hommes qui étaient supposés la soutenir… Quatre ans plus tard, Madeleine, désormais femme modeste installée dans un deux pièces, va fourbir sa vengeance avec l’aide de son ancien chauffeur Dupré (Clovis Cornillac)…
Le récit de cette vengeance est remarquablement construit, et devient assez jubilatoire au fur et à mesure que le piège se referme sur les salauds qui ont cru détruire Madeleine. Mais Couleurs de l’incendie brosse aussi une grande fresque sur une époque. Le film décrit bien cette France bourgeoise de la Troisième République, finalement très proche du xixe siècle balzacien, où, comme dans Eugénie Grandet, la cupidité et l’appât du gain passent au dessus de l’amour familial et de la compassion naturelle, avec ses politiciens corrompus, ses petites gens poussés par la précarité au vol ou à la trahison. Mais où d’autres (à l’exemple de Dupré, le chauffeur fidèle) ont une conscience de classe, marquée par la dignité et la loyauté. Un monde où la presse aussi est corrompue (et on pense là encore à Balzac, en l’occurence à Illusions Perdues adapté récemment par Xavier Giannoli), un monde profondément sexiste où la femme est dévolue au mariage ou aux jeux de la séduction et n’a quasiment aucune chance de prendre en main son destin. Un monde – c’est ce qu’on voit dans la deuxième partie du film – qui s’apprête à succomber à la menace fasciste…
Si le film est prenant et convaincant, il le doit beaucoup à la composition remarquable de tous ses comédiens. On ne citera que Léa Drucker, parfaite entre dignité et lucidité implacable, Olivier Gourmet, génial de grossièreté bourgeoise, et Benoît Poelvoorde, formidable méchant entre ambiguïté et veulerie.votre commentaire
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Dans le Londres de l’après-guerre, Ada Harris gagne sa vie en faisant des ménages. Si elle mène une vie très solitaire depuis le décès de son mari Eddie, porté disparu au combat. Ada n’est pourtant pas du style à se plaindre, ni même s’appesantir sur son sort, et pourtant, elle qui se croyait les pieds bien ancrés dans la réalité, est tout à coup submergée par une vague de rêve et d’émerveillement quand elle découvre une magnifique robe signée DIOR, nonchalamment accrochée dans la chambre d’une de ses riches clientes. Elle se surprend alors à penser qu’une si belle œuvre d’art, si pure, si éthérée ne peut que changer la vie de quiconque la possède.
Une robe pour Mrs Harris est adapté du roman de Paul Gallico, Mrs. 'Arris Goes to Paris, publié pour la première fois en 1958. Il s'agit du premier des quatre livres dédiés aux aventures de cette femme de ménage consciencieuse qui va vivre l’aventure de sa vie en partant à Paris à la recherche d’une robe Christian Dior.
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1943. Les Alliés sont résolus à briser la mainmise d’Hitler sur l’Europe occupée et envisagent un débarquement en Sicile. Mais ils se retrouvent face à un défi inextricable car il s’agit de protéger les troupes contre un massacre quasi assuré. Deux brillants officiers du renseignement britannique, Ewen Montagu et Charles Cholmondeley, sont chargés de mettre au point la plus improbable – et ingénieuse – propagande de guerre… qui s’appuie sur l’existence du cadavre d’un agent secret !
Disons d’emblée que, pour ce film de guerre et d’espionnage haletant et facétieux, on avait une préférence pour le titre original, Operation Mincemeat, que l’on peut traduire littéralement par « Opération Chair à pâté », nom de code amusant choisi par ce sacré Churchill lui-même pour désigner une opération militaire très sérieuse et de haute envergure, qui fit basculer peut-être le cours de la Seconde Guerre Mondiale, et par là même celui de notre xxe siècle.
En 1943, les Alliés sont devant un défi de taille. Après leur victoire en Afrique du Nord face aux chars de Rommel, il leur faut réussir à reposer le pied sur le continent européen. Il semble trop tôt pour envisager le grand débarquement sur les rivages normands et il est décidé de commencer par les côtes méditerranéennes. Les Alliés hésitent entre la Grèce, pour couper l’approvisionnement des Nazis en nombre de matériaux importants, et l’Italie, que Churchill appelait à juste titre « le ventre mou de l’ennemi ». Ce sera précisément la Sicile qui sera choisie. Mais, petit hic, les Alliés savent que le comité d’accueil sera costaud et qu’ils risquent d’être vite décimés lors du débarquement. Comment affaiblir les défenses allemandes par une « ruse » (celle qui donne son titre français au film) abracadabrantesque, le genre de récit où le réel dépasse la fiction et qui nous fait nous écrier : « ne me dites pas que c’est vrai ! » ?Deux officiers de l’intelligence service – le MI5 qui sera plus tard immortalisé par les aventures de James Bond –, Ewen Montagu et Charles Cholmondeley, proposent de parachuter dans les eaux espagnoles un cadavre doté de faux papiers d’officier et de faux courriers top secret accréditant l’idée d’un débarquement futur des alliés en Grèce. Sachant que l’Espagne est faussement neutre, et collabore en sous-main avec les services secrets allemands, il y a fort à parier que les documents finiront très vite entre les mains d’Hitler, qui pourrait croire à ce scénario. Malgré les ricanements de certains gradés, le plan séduit Churchill, le corps d’un malheureux mendiant, emporté par une intoxication dûe à la mort aux rats, est donc récupéré et l’opération est lancée.
La suite, on ne vous en dira rien, bien évidemment. Mais tout le récit est captivant bien que dépourvu des cascades, poursuites et autres rebondissements improbables qui sont l’ordinaire du déjà cité James Bond. Non, tout ici est très british, très feutré, et déroule le grand art de la manipulation autour d’une tasse de thé. John Madden, le réalisateur de ce bijou, n’est pas un perdreau de l’année du cinéma britannique puisqu’il est quand même le réalisateur de l’oscarisé Shakespeare in love et de la série des Indian Palace que vous avez largement plébiscitée dans nos salles. Alors intrigue filée à l’or fin, dialogues délicieux et même histoire d’amour so platonique sont au programme, avec pour le servir un Colin Firth au mieux de sa forme, dans un film produit par les artisans du Discours d’un Roi.
Au fait et pour le plaisir de l’anecdote : parmi les jeunes assistants du MI5 à l’origine de l’Opération Chair à Pâté, figurait un certain Ian Fleming, sans qui Sean Connery, Roger Moore, Pierce Brosnan et Daniel Craig n’auraient sans doute pas connu la même célébrité (j’oublie volontairement George Lazenby et Timothy Dalton, qui sont un peu passés à côté)…votre commentaire
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1928. Les Crawley et leurs domestiques assistent tous au mariage de Tom Branson et de Lucy Smith, fille de Lady Bagshaw. Lord Grantham explique à ses proches que le notaire de famille se rendra prochainement à Downton, à la demande de la Douairière, et qu’il compte sur leur présence à tous. En effet, Violet a hérité d’une villa dans le sud de la France qu’elle souhaite à son tour léguer à la fille de Lady Sybil et de Branson. Mais cette décision met celui-ci mal à l’aise.
Sans comprendre pourquoi le regretté marquis de Montmirail s’est montré aussi généreux avec sa mère, Lord Grantham reçoit un appel téléphonique intriguant : un certain M. Barber, réalisateur pour le cinéma, souhaite tourner son nouveau film muet, The Gambler, à Downton Abbey. Si Robert estime que l’idée est grotesque, Lady Mary, de son côté, considère qu’il est difficile de refuser l’offre de la production face aux travaux de rénovation qui attend la famille. Grantham doit bien reconnaître que c’est désormais sa fille qui est aux commandes. Chez les domestiques, la perspective d’un tournage à Downton provoque un vif émoi. Daisy et Anna se réjouissent de voir leurs idoles de cinéma en chair et en os, mais Mme Hughes se demande comment annoncer la nouvelle à M. Carson.
Tandis que la production s’apprête à investir la propriété, la famille envisage de fuir le chaos qui s’annonce et d’en profiter pour découvrir la villa du sud de la France et rencontrer le nouveau marquis de Montmirail…votre commentaire
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Jérôme est un menteur compulsif. Sa famille et ses amis ne supportent plus ses mensonges quotidiens. Ils font tout pour qu’il change d’attitude. N’écoutant pas ce qu’on lui reproche, Jérôme s’enfonce de plus en plus dans le mensonge jusqu’au jour où une malédiction divine le frappe : tous ses mensonges prennent vie. Commence alors pour lui un véritable cauchemar.
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Elisabeth de Raincy, Présidente de la République, a choisi de se retirer de la vie politique. À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, elle apprend par son Secrétaire Général, Franck L’Herbier, qu’un scandale venant de l’étranger va éclabousser son successeur désigné et donner la victoire au candidat d’extrême-droite. Ils ont trois jours pour changer le cours de l’Histoire.
Je n'aime pas les films qui terminent en queue de poisson comme c'est le cas ici.
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Ce sont bientôt les 40 ans de mariage de Claude et Marie Verneuil. Pour cette occasion, leurs quatre filles décident d’organiser une grande fête surprise dans la maison familiale de Chinon et d’y inviter les parents de chacun des gendres, pour quelques jours. Claude et Marie vont devoir accueillir sous leur toit les parents de Rachid, David, Chao et Charles : ce séjour "familial" s'annonce mouvementé.
Aussi bon que les précédents.
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Afin d’éviter la case prison, Milann, 30 ans, est contraint d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite, Les Mimosas. Ses premières semaines sont un véritable enfer ! Mais il se fait rapidement adopter par les retraités, en particulier par une bande de 7 inséparables qui lui apprennent, chacun à leur manière, leur vision de la vie. Au fil des semaines, Milann découvre que l’établissement profite de la vulnérabilité de ses pensionnaires pour les arnaquer. Il décide alors d’organiser une grande évasion, mais il n’est pas au bout de ses peines...
Formidable! Quel délice de revoir ces acteurs qui nous manquent tant. Ils sont formidables! Un scénario génial, des acteurs au top et beaucoup d'humour.
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Dentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu'il n'a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu'une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème: ce terrain se situe en Corse.
Un film plein d'humour, bien filmé, bien joué. Bref, j'ai adoré. Les acteurs sont formidables.
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Marseille, juillet 1905. Le jeune Marcel Pagnol vient d'achever ses études primaires. Dans trois mois, il entrera au « lycée ». Trois mois... une éternité quand on a cet âge. Car voici le temps des vacances, les vraies, les grandes ! Enfant de la ville, ce retour tant attendu à ses chères collines d'Aubagne et d’Allauch, celles de « La Gloire de mon père » et « Le Château de ma mère » le transporte de bonheur. Il y retrouve la nature, les grands espaces et surtout son ami Lili toujours prêt à partager de nouvelles aventures, à l’âge où le temps de l’insouciance laisse place à celui des secrets.
Ce film est magnifique à tous les niveaux: Les Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol ont toujours été teintés d’une forme de nostalgie. En optant pour un classicisme absolu dans la réalisation ou dans la musique, Christophe Barratier ne trahit en aucun cas l’esprit de l’auteur.
Trente-deux ans après le dyptique La Gloire de mon père / Le Château de ma mère signé Yves Robert, Christophe Barratier (Les Choristes) s’est attelé au troisième tome de la saga romanesque à travers laquelle Marcel Pagnol évoque tour à tour son enfance, ses parents, ses souvenirs de lycéen… et sa difficulté à comprendre les filles. On retourne avec grand bonheur dans les collines du Garlaban, en pays d’Aubagne et d’Allauch, dans la bastide familiale des Pagnol où la famille se retrouve tous les ans.
Cette année est particulière, un cap pour le jeune Marcel, du haut de ses onze ans, qui, en cet été de 1905, finit ses études primaires et va bientôt intégrer le lycée (6e) à Marseille. Mais pour l’heure c’est le temps, enfin, des grandes vacances pour l’enfant de la ville. Trois mois de liberté et d’intenses aventures l’attendent : sillonner les collines, formidable terrain de jeux, d’expériences de chasse et de complicité partagée avec son ami Lili. Mais ce sera aussi l’été des premiers émois amoureux, des jeux de séduction, et de l’apprentissage des différences de classe sociale.
Cette année, les vacances à La Treille se poursuivent, mais ne se ressemblent plus : Lili doit travailler aux champs avec son père, il est beaucoup moins disponible pour poser des pièges, vadrouiller dans les chemins ou faire des cabanes. Marcel se retrouve plus souvent seul, et fait la rencontre d’Isabelle Cassignol, fille d’un correcteur d’imprimerie qui écrivait des épopées symbolistes sous le nom de Montmajour. Entré dans un univers farfelu et romanesque, Marcel est subjugué, et se laisse embarquer par Isabelle jusque dans des jeux de soumission. Il trahit alors – provisoirement – l’amitié de Lili pour l’illusion de l’amour… À la fin de l’été, il entre dans l’enseignement secondaire au lycée Thiers de Marseille, c’est aussi l’entrée en scène de l’inénarrable Lagneau…
Christophe Barratier donne une plus grande place aux femmes : Augustine, la mère, est plus présente, plus charismatique que dans le dyptique d’Yves Robert. Il est aussi question dans le récit de Fifi, féministe avant l’heure, et de réunions secrètes entre femmes où on cause droit de vote et juste place auprès des hommes… Mais le film magnifie avant tout les paysages, qui sont bien plus qu’un décor : la garrigue est un personnage à part entière de l’histoire, avec ses couleurs, ses odeurs, ses secrets… Les courses-poursuites dans les collines, sous l’immensité du ciel, font naître chez le spectateur un sentiment d’immersion assez troublant.
Pagnol a connu un très grand succès avec les deux premiers tomes de ses Souvenirs d’enfance (360 000 exemplaires vendus en 1960), avant de se lancer dans l’écriture (pas forcément prévue) du Temps des secrets. Le temps des secrets, « c’est le moment, dira-t-il, où les petits garçons ne disent pas tout à la maison et commencent à avoir leurs idées personnelles, et leur petite vie secrète. Et naturellement, le premier secret, et le plus grand, c’est quand il tombe amoureux de la fille des voisins. »
C’est une belle occasion de humer à nouveau les riches senteurs de l’univers de Pagnol, pour un retour en enfance, une bulle d’oxygène, une bourrasque au parfum de farigoule… Un conseil : profitez de cette nouvelle adaptation pour faire découvrir Marcel Pagnol à vos enfants !votre commentaire
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France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Suite à l’acte radical d’une anonyme, ces trois destins, qui n’auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s’entrechoquer et s’embraser.
C'est le premier film que j'ai vu après deux ans de disette!! Et je n'ai pas été déçu.
Comme chantait Leprest, « tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom ». Imaginons par exemple celui d’un pesticide, massivement utilisé dans les jardins, les champs et à proximité des habitations et des écoles, « probablement » responsable selon l’OMS de la maladie et des décès des agriculteurs qui le manipulent comme de leurs voisins… tiens, tiens… ça ne vous rappelle rien ? Pour plus de commodités, les scénaristes de Goliath ont pris soin de remplacer le déjà joli mot de « Glyphosate », de sinistre mémoire, par celui, inventé, de « Tétrazine ». Principalement pour ne pas titiller de trop près la fibre judiciaire de certains géants de l’industrie chimique – assez chatouilleux sur l’utilisation de leur nom ou celui de leurs produits, associés à des questions de santé publique. Mais afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté, il est précisé en ouverture que le film, œuvre de fiction, est « inspiré de faits réels ». Et que quiconque reconnaitrait dans les personnages et les situations narrées des histoires bien réelles ne se tromperait évidemment pas.
Le film s’ouvre sur le procès pour la reconnaissance comme une maladie professionnelle du cancer, très « probablement » causé par la Tétrazine (quoi d’autre ?), qui a emporté Margot, une jeune agricultrice. Procès contre la « mutuelle santé », qui se défend bec et ongles pour éviter l’indemnisation à laquelle cette reconnaissance donnerait droit. Procès mené par Lucie, la compagne de Margot : pour comprendre, pour la vérité, pour la morale… Mais la morale est une notion fragile qui ne pèse pas bien lourd dans la balance de la justice – et malgré l’engagement de son avocat, Lucie n’a pas gain de cause. Pour cela, il aurait simplement fallu que la nocivité de cette saloperie de Tétrazine, qui a eu raison de Margot, soit indiscutablement reconnue. Or, comme par hasard, il se trouve toujours une étude, un article rédigé par une sommité scientifique, pour instiller le doute, remettre en cause les conclusions unanimes d’une armada de chercheurs de renom. Tant pis s’il est avéré que cette voix discordante est financée par les industriels mis en cause. Subtilement maniée par de malins lobbyistes, martelée médiatiquement sous forme d’éléments de langage simplistes, elle suffit à faire vasciller l’opinion publique et ébranler la certitude des juges.
Le lobbyiste, c’est par exemple Mathias. Élégant, élancé, perçant, redoutable rhétoricien, sa belle petite gueule au sourire carnassier dissimule à peine un professionnel froid et calculateur. Stratège mercenaire, expert des questions environnementales dont il sait à la perfection retourner les enjeux, il est appointé par l’un de ces mutliples cabinets de « conseil » qui gravitent sans relâche dans les sphères du pouvoir, des cabinets ministériels aux parlements, avec pour mission d’en infléchir la politique au profit de leurs commanditaires. Quel qu’en soit le coût et quels que soient les moyens employés. S’attaquer à la Tétrazine, comme va le faire avec ténacité Patrick, l’avocat de Lucie, c’est se retrouver confronté à Mathias et à ses méthodes radicales qui ne s’embarrassent ni de préjugés moraux, ni de décence.
Patrick, Lucie, Mathias, Margot, France, Paul, Zef, Vanec… Totalement investis sous la caméra précise, sans esbroufe, de Frédéric Tellier, emmenés par un Gilles Lellouche et un Pierre Niney absolument impeccables, les comédiens campent une galerie de personnages plus que crédibles : familiers. Leurs histoires entrecroisées tissent la trame d’une histoire qui est clairement la nôtre. Pour mémoire : le glyphosate est, depuis 2015, considéré comme « cancérogène probable » par l’OMS. Emmanuel Macron, qui s’était engagé pour une interdiction du glyphosate « au plus tard dans trois ans », a reconnu avoir « échoué sur ce sujet ». La Commission européenne avait accordé en 2017 une autorisation de cinq ans pour son utilisation, qui expire en décembre 2022. Comme dans le film, les industriels qui le fabriquent ont déjà demandé son renouvellement. Goliath est un thriller passionnant, une œuvre chorale épatante – et un film d’utilité publique.votre commentaire
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A la veille d’un vote pour entériner la construction d’un parc de loisirs à la place d’une forêt primaire, un maire de droite décomplexée essaye de corrompre son confrère écologiste. Mais ils se font piéger par un groupe de jeunes activistes féministes qui réussit à les coller ensemble. Une folle nuit commence alors pour les deux hommes, unis contre leur gré.
Si nul que je suis parti avant la fin. Scénario plat, pas très bien filmé et ennuyeux au possible.
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Après deux ans sans cinéma, je suis retournée voir plusieurs films!!!!
C'est le bonheur absolu!
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Voilà le cinéma comme je l'aime!!! Le film en lui-même est magnifique et en plus, on apprend quelque chose!!
scénario: 19/20 acteurs: 19/20 technique: 19/20 note finale: 19/20
Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d'interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s'intéresser à l'Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable...
HoLoDoMor… Quatre syllabes, quatre notes échappées d’un requiem secret, que murmurent les morts aux oreilles des vivants, qui sonnent comme un remords, une peine interdite, un chagrin sans paroles, puisqu’aussi bien les grandes douleurs sont muettes, surtout lorsqu’elles sont tues d’une balle en pleine tête.
Quand en 1933 Gareth Jones entreprend d’enquêter sur l’incroyable développement économique de l’URSS alors que le reste du monde capitaliste subit les affres de la Grande Dépression, il n’a jamais entendu prononcer ce mot mystérieux ; mais au delà de l’empathie qu’il éprouve pour la Patrie des Travailleurs, et sa conviction que la Grande Bretagne devra s’allier à elle face à la menace hitlérienne, une question le taraude : comment diable une nation majoritairement paysanne peut-elle financer les gigantesques travaux d’industrialisation à marche forcée du premier plan quinquennal ? Qui paie et avec quoi ?
Armé de son culot, de son Leica et d’une lettre d’accréditation signée du Premier Ministre Lloyd George, Jones débarque à Moscou bien décidé à décrocher une interview de Staline en personne, mais il lui faudra vite déchanter : baladé par les officiels, éconduit par le directeur du bureau du New York Times, surveillé par les agents du Guépéou, il comprend qu’il a mis le doigt sur une question sensible. Faussant compagnie à ses anges gardiens, il pénétre dans une région interdite aux touristes, au journalistes et aux curieux : l’Ukraine, grenier à blé des Soviets, « l’or de Staline »… L’or des morts…
Aujourd’hui connu sous le nom de Grande Famine, provoquée sciemment par le Maître du Kremlin pour servir ses desseins économiques (la mutation industrielle) et politiques (la mise à genou d’un pays-satelllite vital mais rebelle), l’Holodomor demeure dans l’angle-mort des génocides du xxe siècle, qui n’en fut pas avare. En racontant l’histoire vraie de Gareth Jones, sorte de Tintin au Pays des Soviets, un peu naif, un peu boy-scout, maladroit avec les femmes mais intransigeant sur les questions éthiques, Agnieszka Holland place le spectateur dans la peau de Candide, celui qui regarde le monde avec des yeux de nouveau-né, sans calcul ni hypocrisie. Alors quand Jones soulève enfin le voile drapant ces villages Potemkine, et que la réalité lui saute au visage avec la sauvagerie d’un fauve affamé, nous sommes frappés comme lui par l’horreur de ce qu’il découvre, et soulevé par la même rage à rétablir l’honneur des millions qui furent trois fois tués : la première fois par la faim, la deuxième fois par le mensonge, la troisième fois par l’oubli.
Car le vrai Gareth Jones a témoigné en vain de ce qu’il avait vu : harcelé et ridiculisé par la puissance de la Propagande qui usa de tous ses relais pour le décrédibiliser, sa voix se fit inaudible, et on l’oublia. Ce qui nous renvoie à d’autres tragédies, d’autres génocides et d’autres silences, qui nous parlent encore aujourd’hui ; et si le message n’était pas assez clair, Agnieszka Holland place ouvertement son film sous les auspices de George Orwell, dont elle fait ici un personnage secondaire, coryphée discret dont les citations extraites de son chef d’œuvre La Ferme des animaux forment autant de commentaires aussi acerbes qu’implacables sur la funeste aventure qu’est en train de vivre Mr. Jones, et avec lui le reste de l’humanité… Et c’est pourquoi au-dessus des plaines d’Ukraine les corbeaux croassent encore : HoLoDoMor…votre commentaire
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Une heureuse surprise. Une comédie réussi où on ne s'ennuie pas une seconde. Cette vieille opposition du clown blanc et de l'Auguste reste très efficace, surtout quand les acteurs semblent bien s'y amuser eux-mêmes... une comédie intergénérationnelle qui offre son lot de joutes verbales, de chamailleries et de situations cocasses. Quatre-vingt-dix minutes après avoir craint (et prévu) le pire, on se lève heureux après avoir passé un très bon moment au cours duquel humour et bons sentiments ne sombrent jamais dans le pathos attendu. Les acteurs sont top.
scénario: 17/20 acteurs: 17/20 technique: 17/20 note finale: 17/20
Franck et Karine sont obligés de confier leur fille Camille, censée réviser son bac, à son grand-père André, gendarme retraité et psychorigide à souhait. La situation se gâte quand l’autre grand-père, Teddy, ancien gérant de boites de nuit peu fréquentables, débarque à l’improviste ! La cohabitation entre les papis s’avère plus que compliquée et Camille va profiter de leurs querelles pour vivre sa vie comme elle l'a décidé...
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Ce film est une totale réussite!!! Le scénario est génial, les dialogues sont plein d'humour, les acteurs sont au top de leur forme etc... je vous le recommande vivement.
scénario: 18/20 technique: 18/20 acteurs: 18/20 note finale: 18/20
Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?
Féministe, Martin Provost ? De film en aiguille, il défend en tout cas la cause féminine avec panache et simplicité, sans forfanterie ni emphase : Le Ventre de Juliette, Séraphine, Où va la nuit, Violette, Sage femme… il aura offert aux plus grandes actrices françaises des rôles magnifiques, de très beaux personnages à incarner. Il a l’art de magnifier les parcours singuliers et exaltants des héroïnes de l’ombre, des égéries inconnues, résistantes par besoin viscéral, vital. La Bonne épouse, film plus choral (dans tous les sens du terme, comme vous l'entendrez in fine) est de la même trempe ! Il ne laisse aucune de ses protagonistes à la traîne, même les plus secondaires. C’est un véritable régal de voir l’excellente Juliette Binoche se prêter au jeu de s’appeler « Paulette » et de s’élancer sans retenue sur les chemins de cette comédie loufoque mijotée aux petits oignons, à une époque où il était mal vu que la femme portât culotte, autrement dit pantalon.
Nous sommes donc en des temps que les post soixante-huitards ne peuvent pas connaitre. Ceux, pas si reculés, où l’on pensait que les femmes « impures » avaient le pouvoir, quelques jours par mois, de faire tourner le lait des vaches et la mayonnaise… C’était le temps des culs bénis, des grenouilles de bénitier, des trousseaux de mariage qui permettaient de détrousser d’innocentes jeunettes et de les garder à sa solde, ad vitam aeternam. La femme était faite pour l’homme, comme le cheval pour le cow-boy dans les westerns en noir et blanc et les caries pour les enfants qui ne se brossaient pas les dents. L’ordre était bien établi, mais… quand même, pour s'assurer qu’il continue de l’être et que les femelles humaines ne prennent pas un mauvais tournant, on avait inventé, dès 1873, l’enseignement ménager. Et comme dirait l'autre, c'était du lourd !
Nous voici rendues au sein de la prestigieuse École Ménagère Van Der Beck qui, sous la houlette de Paulette/Juliette, se consacre à enseigner à des générations de donzelles comment devenir la perle des ménagères, proprette mais coquette, toujours prête à se soumettre aux désirs de son futur mari. Ici, dans cette maison de maître perdue en pleine campagne, éloignée des rumeurs de la ville, on en viendrait presque à oublier que le sexe faible a obtenu le droit de voter. On se donne deux ans d’immersion totale pour transformer les plus récalcitrantes pensionnaires en parangons d’abnégation. Pour seconder dans sa noble mission notre directrice Paulette, à la mise en plis et au tailleur impeccables, il faut rien de moins que deux assistantes de choc : une belle sœur (l’extraordinaire et lunaire Yolande Moreau) et une bonne sœur (Noémie Lvovsky, impayable en religieuse de combat). Voilà un trio aussi génial qu’infernal, constitué de maîtresses femmes, mais néanmoins asservies. Car le tableau ne serait pas complet sans évoquer le patriarche du pensionnat, Monsieur Van Der Beck lui-même. Quel est son rôle là dedans ? À part mater en cachette les formes rebondies des jeunes filles en fleur, il ne sert pas à grand chose et il ne servira définitivement plus à rien quand une fausse-route lui coupera pour de bon le caquet. Notre sainte trinité de professeures éplorées, corsetées de principes, se retrouvent tétanisées à l’idée de se retrouver seules à la barre. Mais ce qui leur semblait être la mer à boire va vite s’avérer être un tremplin vers l’émancipation et la liberté !
Et quand même, finissons par un petit clin d’œil aux hommes. Tant François Berléand, en vieux vicelard mou du genou, qu’Édouard Baer, qui incarne le plus craquant des notaires, contribuent à rendre le scénario encore plus croustillant. En 1971 toutes les écoles ménagères avaient disparu. Tout fout le camp !votre commentaire
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