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Par Critiques le 18 Mars 2024 à 21:11
Ce film est une totale réussite. Il est magnifique à voir: décors somptueux et costumes très réussis. Le scénario est parfait, c'est divinement filmé. Le jeu des actrices est au sommet. Le film dessine avec finesse l'amour passionnel et extravagant d'une mère pour sa fille, sans tomber dans le manichéisme. Le film repose sur le binôme Karin Viard et Ana Girardot qui fonctionne parfaitement.
Milieu du XVIIème siècle, la marquise de Sévigné veut faire de sa fille une femme brillante et indépendante, à son image. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de la jeune femme, plus celle-ci se rebelle. Mère et fille expérimentent alors les tourments d’une relation fusionnelle et dévastatrice. De ce ravage, va naître une œuvre majeure de la littérature française.
Film d’époque, film en costumes, film historique, Madame de Sévigné se libère dès les premières images des clichés associés au genre et trouve dans le passé une modernité inattendue qui éclaire le présent sans lui donner de leçons.
Vêtues de longues chemises blanches, Marie et sa fille Françoise, complices et joyeuses, marchent dans l’eau d’une petite rivière : la scène est baignée d’une douce lumière qui respire la tendresse et l’innocence d’un moment de détente privilégié dans une nature indifférente à leur statut social. Un air de liberté semble régner autour de ces deux femmes insouciantes… La future Comtesse de Grignan et sa mère, Marquise de Sévigné, appartiennent pourtant à un milieu corseté où le nom, la fortune et la réputation sont plus importants que le mérite. Mais à la cour de Louis XIV, seul le Roi est libre de faire ce qui lui plaît, les hommes et les femmes qui l’entourent n’étant, bien qu’aristocrates, que des sujets… Son bon plaisir peut élever une femme au statut convoité de favorite ou la condamner à un déshonneur difficile à faire oublier… si ce n’est, peut-être, à l’abri des murs d’un couvent.
Pour éviter un tel destin à une fille dont la beauté a ouvert à la mère les coulisses de la Cour, le mariage et la vie en province s’imposent comme une évidence… douloureuse. Cette séparation va ravager le cœur et l’esprit de la Marquise qui va littéralement poursuivre sa fille à distance : ses fameuses lettres dont le film s’est librement inspiré dépeignent à la fois les blessures profondes d’un amour carnivore et les contraintes d’une époque où l’indépendance des femmes – fussent-elles CSP+++ – n’est pas d’actualité. Il n’empêche que Madame de Sévigné, veuve, riche et dotée d’un esprit vif et brillant, fréquente les salons qui commencent à fleurir dans Paris, où la volonté d’émancipation des femmes est discutée – et sujette à moquerie, n’est-ce pas Monsieur Molière ?
Karine Viard incarne avec justesse et nuances une Madame de Sévigné graphomane qui tente de combler l’absence de sa fille en lui adressant des lettres où la profonde affection maternelle se charge de reproches qui relèvent presque du registre amoureux… La tendresse et le miel des mots contiennent un poison dont la fille apprend à s’immuniser avec le temps : Ana Girardot campe superbement cette Madame de Grignan qui résiste aux assauts épistolaires d’une mère dont l’obsession maladive ne la rend pas détestable pour autant. À ce jeu de l’escrime littéraire, la mère est plus forte que la fille, mais celle-ci a un atout : son mari (délicat et discret Cédric Kahn), qui la protège comme il peut d’une mère… dont dépend la santé financière du couple.
Avec une sobriété remarquable et particulièrement efficace, la réalisatrice saisit la force et la fragilité de deux femmes que tout réunit et que tout oppose dans un monde où toutes les apparences sont trompeuses.
Si le film nous renvoie à des préoccupations bien actuelles – l’émancipation des femmes vis-à-vis de la famille, vis-à-vis des hommes et du patriarcat, leur lutte pour leurs droits, pour leur liberté – la réalisatrice ne tombe pas dans les pièges de l’anachronisme. Elle ne fait pas de Madame de Sévigné une féministe avant l’heure, ni de la relation mère-fille et de leur correspondance une préfiguration des thèses psychanalytiques… Mais Madame de Sévigné et Madame de La Fayette (Noémie Lvovsky tout en finesse) peuvent néanmoins être considérées comme des pionnières dont l’engagement dans l’écriture démontre que la culture, l’éducation et la maîtrise du langage peuvent être des armes d’émancipation massive pour les femmes.
Isabelle Brocard et ses actrices émancipent quant à elles le film d’époque et libèrent le public des carcans de la grande Histoire pour lui offrir une œuvre qui justement la rend sensible, palpable, passionnante… présente.
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Par Critiques le 12 Mars 2024 à 10:10
Ce n'est pas mon genre de film et pourtant, j'ai passé un agréable Moment. Le scénario est réussi, l'histoire est intéressante et annonce la "naissance" de trois nouvelles nouvelles super héroïnes!
Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan qui serait capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun... si toutefois elles parviennent à survivre à un présent mortel.
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Par Critiques le 24 Février 2024 à 11:11
Une heureuse surprise: le scénario est excellent, les acteurs sont au mieux de leur forme. bref, je vous recommande cette comédie totalement réussie.
Quand le foyer Lino Vartan - qui accueille jeunes orphelins et seniors- doit fermer pour raisons sanitaires, Milann n’a pas d’autre choix que de répondre à l’invitation d’une maison de retraite dans le Sud qui les accueille pour l’été. Tous embarquent dans le bus d’Alban. Enfants et anciens découvrent alors le Bel Azur Club, une villa idyllique au bord de la mer : le rêve ! Une aubaine pour ces gamins orphelins qui n’ont jamais eu de vacances... Mais le paradis tourne à l’enfer car anciens et nouveaux pensionnaires du 3e âge se détestent ! La guerre des seniors est déclarée !
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Par Critiques le 15 Février 2024 à 11:11
Le meilleur est dans la bande annonce, comme souvent pour les comédies. Mais les dialogues bourrés d'humour et très amusants. Voici une comédie réussie même si certains excès auraient pu être évités.
Sur le point de se marier, Alice et François décident de réunir leurs deux familles. Pour l’occasion, ils réservent à leurs parents un cadeau original : des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres. Mais la surprise va virer au fiasco quand les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, et les Martin, beaucoup plus modestes, découvrent les résultats, pour le moins… inattendus !
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Par Critiques le 4 Février 2024 à 09:09
Un très beau dessin animé pour adultes que je vous recommande chaudement.
Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d'État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l'Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.
De nos jours, dans une petite librairie de New York, Jeff, un écrivain et journaliste musical, accompagné de son éditrice, présente son nouveau livre devant un public attentif. Sa voix s’élève dans le micro. Instantanément les phrases se transforment en images et nous transportent dans la baie de Rio de Janeiro. C’est dans cette ville que démarre l’enquête menée par Jeff sur la disparition, dans les années 1970, d’un jeune pianiste virtuose brésilien nommé Tenório Jr. Pour retrouver la trace du musicien, le journaliste décide de partir à la rencontre de sa famille, de ses compagnes et des nombreux artistes (légendaires) qui l’auraient connu à l’époque, tels que Gilberto Gil, Milton Nascimento, João Gilberto, Bud Shank… afin de recueillir leurs témoignages. Ce que Jeff va découvrir, en réveillant les souvenirs autour du mystère Tenorio Jr., va rapidement dépasser le cadre de la musique…
« J’adore le jazz. J’adore la musique brésilienne. Il y a quelques années, alors que j’écoutais un CD de musique brésilienne des années 1960, le piano a attiré mon attention. En jetant un œil à la pochette du CD, j’ai découvert un nom qui ne me disait rien : Tenório Jr. J’ai cherché à mieux connaître ce pianiste, savoir s’il avait été leader d’un groupe de musique, J’ai appris sur internet qu’il avait collaboré avec plusieurs musiciens de renom. Mais sa dernière apparition remontait à 1975. Un soir, il était à Buenos Aires, il donnait un concert avec les musiciens Vinicius de Moraes et Toquinho. Quand ils ont fini de jouer, il est allé faire un tour dehors et personne ne l’a jamais revu… » Ses mots sont ceux du réalisateur espagnol Fernando Trueba qui retrouve ici son compatriote Javier Mariscal, artiste peintre, designer et figure notoire de l’art espagnol, déjà responsable de la conception graphique et de l’animation de leur très beau film Chico et Rita.
En célébrant la Bossa Nova, ce mouvement musical majeur proche du jazz, les deux réalisateurs nous plongent donc dans l’effervescence culturelle du Brésil, épicentre d’une Amérique Latine qui, dans les années 1960 (et début 1970), regorgeait de liberté créatrice et populaire. Mais c’est en menant, en parallèle, l’enquête sur la disparition du pianiste que le film devient vraiment passionnant. De révélations en révélations, apparaissent les contours de l’effondrement de cet âge d’or. En effet, à cause de l’arrivée au pouvoir de régimes totalitaires (soutenus par les États-Unis) qui exercent rapidement leur violence étatique, plusieurs pays basculent dans les ténèbres. On arrête, on enferme, on torture et on assassine les dissidents à l’ordre établi.
À la fois documentaire musical, thriller et enquête politique, They shot the piano player est un voyage singulier et passionnant dans la culture et dans l’histoire du Brésil. Narré par la voix de l’acteur américain (et pianiste de jazz) Jeff Goldblum, ce splendide film d’animation, débordant d’idées graphiques et de couleurs, avance au rythme chaloupé d’une bande son regroupant les plus beaux trésors de la musique brésilienne. Il y a fort à parier que, comme nous, vous resterez jusqu’à l’ultime seconde du générique de fin pour repérer quelques-uns des titres des chansons qui composent la bande son du film !
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Par Critiques le 2 Février 2024 à 09:54
Un très beau film avec des acteurs formidables et un scénario particulièrement réussi!
Destiné à un CAP Mécanique, Mourad se retrouve finalement en cursus général grâce aux stratagèmes de sa mère. Objectif : le bac ! Une formalité pour les "français" du centre-ville mais un événement sismique pour Mourad et son entourage : le premier de la cité à aller jusqu'au bac !
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Par Critiques le 31 Janvier 2024 à 11:11
Un très beau film que je vous recommande chaudement.
Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.
Après un prologue radicalement sombre, le film s’ouvre à la lumière par un idyllique « déjeuner sur l’herbe », comme le prélude d’un conte des frères Grimm rythmé par un merle chanteur : il était une fois… La famille Höss, qui vit dans un écrin de verdure à proximité d’une large rivière, au sein d’une charmante demeure : la mère, le père, cinq petites têtes blondes nées de leurs amours… et quelques domestiques à leur service. Reine en son royaume enchanté, la mère s’évertue à bien élever ses enfants tout en prenant soin de son potager et des fleurs qui embellissent ce jardin d’Eden. Mais comme dans les contes, l’Eden n’est jamais loin de l’Enfer. Rudolf, le père, n’est certes pas un ogre – mais rien de moins que le commandant en chef du Camp d’Auschwitz-Birkenau. Autrement dit un technicien hors pair du meurtre de masse. Et le décor idyllique que nous venons de découvrir n’est qu’une enclave au milieu du-dit camp.
C’est ainsi qu’à partir d’un quasi-huis clos au sein de cette « zone d’intérêt » (espace ainsi défini en langage nazi), Jonathan Glazer parvient à faire vivre l’enfer de l’extermination et à représenter l’irreprésentable sans jamais le donner directement à voir. Loin de la reconstitution historique documentée des camps de la mort, le hors-champ des massacres se déploie avec force dans le quotidien, en apparence paradisiaque, de ces petits-bourgeois allemands. Il surgit d’abord à travers les images des cheminées fumant derrière les murs de protection, puis par celles des cendres venant coloniser les espaces voisins. Jonathan Glazer excelle dans la mise en scène de cet espace protégé au cœur de la zone de mort, filmé sous diverses perspectives, juxtaposant ces univers opposés. Le film distribue par touches impressionnistes des pincées d’effroi, au travers de détails, de gestes, d’allusions ou d’attitudes furtives. Madame se réjouit pendant l’essayage d’un manteau de fourrure provenant du Canada (nom d’un autre camp d’extermination) pendant que les enfants s’amusent. Monsieur, ingénieur zélé, organise depuis son bureau le processus optimisé de la solution finale. Madame s’adresse avec amour à ses fleurs, mais ne fait preuve d’aucune humanité à l’égard de sa domestique juive. La piscine du jardin dans laquelle s’ébattent les enfants sidère par quelques caractéristiques glaçantes… Ces séquences taillées au scalpel dessinent en creux le visage banal et monstrueux de l’idéologie nazie. Tour de force rendu possible par une bande-son digne d’un film de science-fiction où grondements des fours, tirs, cris, traversent l’espace et contaminent le paradis. Des échos gutturaux et des brames évoquant la mastication d’un ogre se mêlent aux bribes de paroles distinctes de suppliciés. Rumeurs amplifiées la nuit et arrivant jusque dans les chambres des enfants malgré les nombreuses portes et fenêtres fermées. Un univers fantastique enrichi de références aux tragiques histoires de Hansel et Gretel. Le malaise progresse à mesure qu’on apprivoise cette famille où tout n’est qu’apparence et vernis. Outre les horreurs orchestrées par le commandant (tantôt en uniforme nazi, tantôt en costume blanc), on devine les frustrations sexuelles et les obsessions hygiénistes, les rapports de domination et d’humiliation qui imprègnent chacun des membres. Jusqu’au dégoût.
Rarement comme dans La Zone d’intérêt on aura tiré parti de l’efficacité du hors-champ pour raconter les violences dont l’humanité est capable contre elle-même. En incarnant les mécanismes du déni, le film rappelle à chacun à quel point il est aisé d’oublier progressivement l’horreur qui se déroule autour de nous et de faire le choix de l’indifférence. Quant aux grondements terrorisants du monstre d’Auschwitz, ils continuent de nous habiter longtemps après la projection, l’hydre du fascisme menaçant toujours, partout, de renaître.
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Par Critiques le 28 Janvier 2024 à 11:20
Un "petit film" sans prétention qui nous emballe par sa justesse, sa sincérité et son charme. ça parle de sujets graves et plombants, mais avec légèreté et subtilité; Ici, pas de leçons de morales donc, rien de manichéens, rien de lourds, pas de méchants ou de gentils, pas de victimes et de bourreaux désignés et beaucoup beaucoup d'autodérision.
Bellisha a 27 ans et mène une vie de petit retraité, il va au café, fait le marché, flâne dans la cité... Il vit chez sa mère Giselle, qui sort très peu et à qui il fait croire qu'il est solidement intégré dans la vie active. Le vent tourne quand Giselle s'aperçoit qu'ils sont les derniers juifs de leur cité. Elle se convainc qu'il faut qu'ils partent eux-aussi. Bellisha n'en a pas très envie mais pour rassurer sa mère, il lui fait croire qu'il prépare leur départ.
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Par Critiques le 26 Janvier 2024 à 10:33
Un très joli film même si d'un point de vue historique, c'est un peu léger.
Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…
S’il vous prend l’envie, au cœur de l’hiver, de vous faire une toile colorée et pleine de vie, de sortir de la grisaille, il n’est pas impossible que l’on vous recommande ce grand format au son de l’expression qui nous paraîtra alors irrésistible : « c’est bonnard ! » Cette petite touche, qu’on pourrait juger hâtivement un peu vulgaire pour un film sur la vie d’un célèbre peintre post-impressionniste, n’est pourtant pas sans à propos pour parler de cette Belle Époque qui, au sortir de la grande dépression, vit éclore dans les années 1890 la joyeuse troupe des Nabis qui voulaient envoyer valser toutes les conventions. Martin Provost prête ces mots à Misia Natanson (magnifique Anouk Grinberg) : « des amis, des poètes, des saltimbanques, des êtres tous épris d’absolu et de liberté qui ne vivaient que pour leur art, en s’amusant et en faisant la fête ». C’était le monde de La Revue Blanche, revue littéraire et artistique de sensibilité anarchiste, à laquelle collaborèrent beaucoup parmi les plus grands écrivains et artistes de langue française de l’époque : les Natanson, Édouard Vuillard, Félix Vallotton… Ils s’affublèrent de surnoms facétieux empreints de cette liberté, de cette légèreté revendiquée. Pierre Bonnard reçut celui de « Nabi très japonard », en raison de son goût pour les estampes japonaises, peignant même sur des paravents, sans contrainte imitative, avec sa propre logique décorative et symbolique.
C’est durant ces premières années qu’il rencontre Marthe, sa compagne et sa muse, posant nue sur plus d’un tiers de ses tableaux tout au long de leur vie jusqu’à sa mort en 1942. Après avoir réalisé Séraphine, avec le succès qu’on lui connait, Martin Provost fut contacté par Pierrette Vernon, petite nièce de Marthe Bonnard, qui voulait le convaincre de faire un film sur sa grand-tante, dont elle sentait qu’on ne mesurait pas assez le rôle fondamental qu’elle avait tenu dans l’œuvre de Pierre Bonnard. Omniprésente dans ses tableaux, mais aussi peintre, elle ne correspondait pas au rôle de muse trouble et manipulatrice qui lui avait été accolé. Souhaitant alors faire tout sauf à nouveau un film sur la peinture, Martin Provost la présenta à Françoise Cloarec. De cette rencontre naquit le livre L’indolente qui, des années et quelques films plus tard, au sortir du confinement, allait l’inspirer à son tour.
Bonnard peignait de mémoire, disant qu’il fallait « beaucoup de petits mensonges pour une grande vérité ». Martin Provost fait de même, réalisant « presque un travail médiumnique », pour tenter d’approcher la vérité de la part d’ombre de ce couple merveilleusement interprété par Cécile de France et Vincent Macaigne. Loin de la reconstitution historique dans ce qu’elle peut avoir de pesant, c’est un film vibrant, vivant et charnel où éclatent les couleurs des tableaux. Il parle d’un amour qui traverse bien des vicissitudes (qu’on ne racontera pas ici) et qui ne s’éteint pas. Il y a un mystère Bonnard, incarné dans la représentation obsessionnelle du corps de Marthe, offerte, énigmatique, impudique, puis peu à peu, alors qu’elle devient folle, repliée sur elle-même, le plus souvent dans sa baignoire, éternellement jeune, et éternellement fuyante.
Qualifié de « peintre du bonheur », Pierre Bonnard disait que « celui qui chante n’est pas toujours heureux ». Peindre fut pour lui une aventure personnelle, avec Marthe, dans leur « Roulotte » de Vernon, canotant sur les bords de Seine et rendant parfois visite aux Monet. Mais alors que le jardin de Monet était bien ordonné, Bonnard a laissé pousser le sien en toute liberté. Nus dans leur jardin sauvage, à l’abri des guerres qui ravageaient le monde autour d’eux, les Bonnards, tout à la recherche de leur Arcadie, ont traversé le temps jusqu’à nous apparaitre dans leur évidente, essentielle simplicité, qui nous fait tant défaut aujourd’hui.
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Par Critiques le 24 Janvier 2024 à 21:14
Un très joli film plein de tendresse et d'espoir.
France, la soixantaine, vit seule dans son appartement bourgeois de l’est parisien. Lorsqu’elle entend parler à la radio d’une association qui met en contact des personnes réfugiées sans logement et celles ayant la possibilité de les accueillir, elle décroche son téléphone pour se porter volontaire.
De nos jours, rarement le mot « fraternité » ne nous avait semblé aussi lointain, comme un horizon soudain devenu inaccessible, presque un vieux souvenir. Pas facile d’y croire encore… Et pourtant, après le très beau The Old oak de Ken Loach (à l’affiche quelques pages plus loin), qui remettra du baume au cœur du plus indécrottable des pessimistes, c’est une autre histoire de cœur et de bras ouverts que l’on vous invite à découvrir. Ma France à moi marque le retour derrière la caméra de Benoit Cohen (son premier film, Les Acteurs anonymes, c’était en octobre 2001) sur un projet qui lui tenait à cœur depuis de nombreuses années et c’est sans doute son film le plus intime puisqu’il est l’adaptation de son Mohammad, ma mère et moi. Alors que son livre se déclinait comme une chronique, dans un récit précis et presque journalistique autour de cette improbable rencontre, le film prend quant à lui un chemin de traverse, celui d’une fable, presque un conte de fées, porté par un magnifique cadre en cinémascope.
France vient de perdre son mari, son compagnon de route, et c’est un peu par ennui, un peu par solitude, un peu par hasard qu’elle pousse la porte de l’association « J’accueille », dont l’objet est de mettre en rapport des personnes qui ont une chambre à prêter et des réfugiés qui n’ont pas de toit. N’ayant que faire des mises en garde de son entourage l’invitant aux plus extrêmes précautions (un étranger, c’est bien connu, c’est dangereux) cette grande bourgeoise en habits chics va accueillir, dans son appartement des beaux quartiers, Reza, un jeune Afghan d’une vingtaine d’années qui a fui son pays. Prématurément usé et affaibli par une histoire lourde et une traversée éprouvante, le jeune homme va trouver chez France bien plus que la simple chaleur d’un foyer : une humanité fragile, maladroite, parfois totalement à côté de la plaque mais d’une généreuse sincérité.
Aussi intime que politique, Ma France à moi, qui est donc l’histoire vraie de la rencontre entre Marie-France Cohen et Mohammad Ewaz, a certes la saveur des histoires simples et belles qui finissent bien. D’aucuns pourront moquer cette vision idéaliste d’un sujet ô combien complexe et hautement inflammable. Et pourtant, le film nous incite aussi, dans l’intimité de nos cœurs, à nous poser cette question : « et moi, au-delà de mes belles convictions et de mon avis théorique sur la question, qu’est ce que je suis concrètement prête à faire ? ».
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Par Critiques le 6 Janvier 2024 à 11:02
Un joli film à voir. de belles chansons et des acteurs formidables!
Découvrez la jeunesse de Willy Wonka, l’extraordinaire inventeur, magicien et chocolatier de l’univers féérique de Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl, dans le film WONKA. Timothée Chalamet incarne ce jeune homme débordant d’idées et déterminé à changer le monde… avec gourmandise ! Cette œuvre haute en couleur, mêlant émotion et humour, prouve que, dans la vie, les rêves peuvent devenir réalité – surtout si on a la chance de rencontrer Willy Wonka.
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Par Critiques le 4 Janvier 2024 à 10:45
Un très beau film plein de tendresse! A voir!
Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S'inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !
J’en entends par-ci, par-là, qui disent qu’Iris est moins sympathique qu’Antoinette, que les Cévennes, c’est beaucoup plus agréable que les beaux quartiers de Paris, qu’institutrice est un métier plus noble que chirurgienne dentiste et qu’il est plus romanesque de partir en randonnée avec un âne qu’à la recherche d’un amant avec une application de téléphone portable. Ont-ils raison ? Stricto sensu, oui, absolument. Mais faut-il s’arrêter là ? Absolument pas. Bien entendu, la comparaison ne manquera pas d’être faite, parce que c’est Caroline Vignal, parce que c’est Laure Calamy, parce que forcément, après le succès d’Antoinette dans les Cévennes et ses presque 800000 entrées au compteur, le film d’après est toujours un peu attendu au tournant. Moins consensuel, plus culotté, plus citadin, Iris est les hommes est pourtant une comédie tout à fait réussie, aussi libre que joyeuse, aussi inspirée que fantaisiste, un costume cousu main pour la talentueuse Laure Calamy qui est une fois encore génialement drôle, mais un film qui brille aussi, et ce n’est pas si courant, pour sa kyrielle de seconds rôles tous plus flamboyants les uns que les autres. Ce ne serait d’ailleurs que justice que de commencer par eux.
Il y a d’abord et avant tout l’assistante d’Iris, grande gigue tout à fait irrésistible aux yeux d’enfant et à la timidité touchante, qui se plie en quatre pour accorder l’agenda professionnel de sa patronne à celui, plus tumultueux, de sa vie privée. Et puis il y a son mari, le père de ses deux filles, celui qui partage sa vie, son lit, ses petites manies, ses habitudes, ses cafés du matin, bref, son quotidien. Certes il est beau gosse, mais quand il n’est pas fatigué, il est débordé de travail, autant dire pas tout à fait disponible. Et puis il y a les hommes, ceux qu’Iris va rencontrer au fil de ses rendez-vous clandestins. Des doux, des tendres, des petits, des grands, des bavards, des taiseux, des poétiques, des ordinaires, des flamboyants… ceux qui vont chercher comme elle une petite parenthèse excentrique, un frisson, bref, une aventure sans lendemain comme on dit.
Pour en venir à Iris, elle a tout pour être heureuse : un appartement bourgeois, des filles sympas et en bonne santé, un mari donc tout ce qu’il y a de plus charmant, un cabinet dentaire qui fonctionne bien… Oui elle a tout, mais depuis combien de temps n’a-t-elle pas fait l’amour ? Parce que nul besoin d’avoir un doctorat en psychologie du couple pour savoir qu’avec le temps, va, ça aussi ça s’effiloche un peu, voir beaucoup et elle a beau faire tout ce qu’il faut Iris, les « Bonne nuit ma chérie » ont remplacé les « Oh ouiiiiiii ! ». Prendre un amant, après tout, pourquoi pas ? Iris va donc s’engouffrer, d’abord avec un soupçon de honte et de culpabilité, puis tout à fait tranquillement, sur le chemin de l’infidélité.
Et ça va donner quelques scènes forcément hilarantes, dans une orchestration souvent pétillante et franchement déconnante dans laquelle Laure Calamy s’en donne à corps joie. Un film sur le désir au féminin, sur la reprise en main des hostilités amoureuses, sur la pluie qui fait tomber des hommes du ciel.
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Par Critiques le 30 Décembre 2023 à 10:59
Mieux réussi que le premier. Rien à voir avec le livre de Dumas mais on passe un moment agréable même si l'image est trop noire à mon goût.
Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.
C’est l’une des œuvres les plus célèbres de la littérature française. 1844, Alexandre Dumas père publie les premières aventures des légendaires Trois Mousquetaires. Quatre en réalité puisqu’ils seront vite rejoints par le jeune gascon D’Artagnan.
Il ne faudra pas attendre bien longtemps avant que la saga séduise le cinéma. Dès l’aube du septième art, en 1903, Georges Méliès en signe une première adaptation. Depuis, les aventures des intrépides mousquetaires du Roi ont beaucoup inspiré entre adaptations, déclinaisons, transpositions, réinterprétations et autres parodies (le site Sens critique recense 42 transpositions à l’écran avant celle d’aujourd’hui)…
2023, soit 110 ans après le film de Méliès, le cinéma français dégaine la plus ambitieuse adaptation des aventures des Trois Mousquetaires jamais produite dans l’Hexagone. Une superproduction imaginée en deux volets (peut-être trois si le succès est au rendez-vous). Et un casting 5 étoiles sous l’œil de la caméra du réalisateur Martin Bourboulon (le rigolo Papa ou maman, le raté Eiffel). François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï côté mousquetaires, Louis Garrel en Roi de France, Eva Green en Milady, Eric Ruf en Richelieu mais aussi Lyna Koudhri, Vicky Crieps… Sacrée brochette pour un sacré spectacle !…
À l’heure où le cinéma français grand public est à la recherche d’un nouveau souffle, Les Trois Mousquetaires lui offre une belle inspiration. Le film est à la hauteur de ses ambitions. Une épopée-
spectacle qui fait mieux que le « simple job », croisant le thriller, le western et le romanesque dans un blockbuster exaltant. En somme, du vrai et bon cinéma populaire plaisant, soigné et palpitant.
(Nicolas Rieux sur mondocine.net)
Lors de sa dernière apparition dans le premier volet du film, Milady de Winter, alias Eva Green, était en mauvaise posture. D’Artagnan venait de lui reprendre les fameux ferrets pour les restituer à la Reine et pour lui échapper, l’espionne à la solde de Richelieu se jetait dans les flots déchaînés de la Manche…
« Ils ne veulent pas de ma paix… Nous verrons s’ils préfèrent ma guerre. »
À la suite d’un attentat, le roi Louis XIII ordonne à son armée de se rendre à La Rochelle, cité largement protestante et supposée menaçante pour le Royaume de France. Le renfort de la marine anglaise va donner lieu à un long siège…
Les Mousquetaires ne tarderont pas à s’y retrouver, séparés comme souvent au gré des événements. Car Constance Bonacieux a été enlevée, et D’Artagnan mettra tout en œuvre pour retrouver sa bien-aimée… au risque de devoir faire alliance avec son ennemie, la redoutable Milady, dont les différentes péripéties du récit vont révéler les sombres secrets…
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Par Critiques le 23 Décembre 2023 à 17:06
Oui, une comédie réussie. Pas mal. à voir!
Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin… comme terrain de chasse ! Entre voisins, la guerre est déclarée et tous les coups (bas) sont permis !
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Par Critiques le 6 Décembre 2023 à 10:32
Un beau film avec des acteurs très bien. mais il manque un je ne sais quoi pour que ce soit une merveille. mais beau film quand même.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l'école.
Italie. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Lorsqu'il est victime d'un accident, elle découvre que l'entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est malade.
Trois vies, trois femmes, trois continents. Trois combats à mener. Si elles ne se connaissent pas, Smita, Giulia et Sarah sont liées sans le savoir par ce qu'elles ont de plus intime et de plus singulier.
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Par Critiques le 17 Novembre 2023 à 13:25
Un film plein d'humour et de bienveillance. Les dialogues sont très amusants et les acteurs sont merveilleux.
L’histoire vraie de trois amis qui découvrent un trésor… inestimable !
En novembre 1985, Félix Biancamaria part pêcher dans une petite crique, à une dizaine de kilomètres d’Ajaccio. C’est ici qu'il trouve des centaines de pièces d’or. Pendant des semaines, il écoule discrètement son trésor à Paris chez des numismates, qui lui offrent toutefois des sommes bien inférieures à la valeur de ces pièces vieilles de 18 siècles. De retour sur son île, le jeune homme mène une vie de millionnaire.
Un an plus tard, Félix est interpellé. Ce qui lui reste du trésor est saisi, et il est condamné à 18 mois de prison avec sursis pour détournement d’épave. Un motif de condamnation contesté par les deux avocates aujourd’hui en charge du dossier. Car une question demeure : d’où provenait ce trésor ? Dans cette bataille judiciaire, l’enjeu est énorme. Aujourd’hui, le trésor de Lava est évalué à près de 10 millions d’euros.
Si, à l’origine, il se trouvait sur la terre ferme, le découvreur a droit à 50% de sa valeur. Mais s’il s’est abîmé en mer, alors la loi est formelle : il appartient intégralement à l’Etat. Une grande partie des pièces vendues par Félix Biancamaria n’ont jamais été retrouvées. En 2020, il est à nouveau mis en examen pour des objets provenant du trésor, qu’il avait caché, et jamais déclarés. Son procès est prévu en janvier 2024.
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Par Critiques le 11 Novembre 2023 à 11:36
Un très eau film avec des acteurs formidables! J'ai beacoup aimé.
Depuis qu’il a perdu sa femme, Andrew Blake n’a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à quitter Londres pour retourner en France, dans la propriété où il l’avait rencontrée. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu…Pour rester au domaine de Beauvillier, Blake se retrouve condamné à jouer les majordomes à l’essai. Entre Mme Beauvillier, la maîtresse des lieux au comportement aussi étrange que ses relations, Odile, la cuisinière au caractère bien trempé, Philippe, l’intendant un peu frappé qui vit en ermite au fond du parc, et Manon, la jeune femme de ménage dont le destin bascule, Blake découvre des gens aussi perdus que lui. Face à eux, dans cet endroit à part, cet homme qui n’attendait plus rien de la vie va être obligé de tout recommencer…
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Par Critiques le 28 Octobre 2023 à 11:33
Un très joli film que je vous recommande.
Angleterre, 1924. Femme de chambre chez un couple d'aristocrates, Jane fréquente secrètement Paul, le fils des propriétaires du manoir voisin. Instinctivement, Jane sait que leur différence de milieu, et le futur mariage de Paul avec une autre, vouent leur liaison passionnée à l'échec. Elle se raccroche alors à ces étreintes dérobées comme à autant de futurs souvenirs destinés à nourrir sa plume d'écrivaine en devenir.
Nous voilà plongés en ce jour du 30 mars 1924, journée de la fête des mères, dans le quotidien de Jane, jeune femme de chambre chez un couple d’aristocrates, les Niven. Suite à un coup de téléphone auquel Jane répond évasivement bien qu’avec un certain plaisir, nous comprenons qu’elle entretient une relation avec un jeune homme du village. Pas n’importe quel jeune homme puisqu’il s’agit de Paul Sheringham, le fils des propriétaires du manoir voisin, amis de ses employeurs.
La majeure partie du film se déroule ainsi durant cette journée, lors de moments volés d’intimité entre Jane et Paul. Il apparaît alors que ces deux-là entretiennent une histoire d’amour depuis quelques années malgré la différence de classe qui les sépare. Le fait que Paul soit fiancé à une femme de sa condition – qui était au départ promise au frère aîné de Paul, mort à la guerre – n’a pu mettre fin à cette liaison passionnée.
Tout dans ce film placé sous le signe de l’empathie se rapporte aux émotions viscérales non seulement chez nos deux amoureux mais également chez ceux qui les entourent. Émotions qui peuvent ressurgir à tout moment sans crier gare. Cette frontière entre la vulnérabilité et l’intimité entre deux êtres est tout simplement fascinante. La réalisatrice, Eva Husson, se demande alors : comment survit-on ? La vie est violente et tragique, alors comment continue-t-on à créer, comment continue-t-on à rire et aimer, en dépit de tout ? Car si l’histoire d’amour est centrale lors de cette première partie, des sauts dans l’avenir, vers la fin des années quarante puis dans les années quatre-vingt, nous apprennent que Jane est devenue écrivaine, en train d’écrire son premier roman, puis autrice reconnue et célébrée. Lorsque le personnage de Jane âgée se rappelle le jour qui a bouleversé sa vie, sa mémoire fait des digressions inattendues. Il en va de même dans le film qui a une structure temporelle non-linéaire : nous nous déplaçons dans le temps avec Jane au travers d’une image ou d’un mot, de tout ce qui peut lui évoquer un souvenir.
Ses étreintes dérobées avec Paul en 1924 seront donc de futurs souvenirs destinés à nourrir sa plume d’écrivaine. Mais ces moments intimes marquent aussi son affirmation, qui passe par l’appropriation de sa nudité : en ce dimanche des mères, Jane passe non seulement la matinée avec son amant, mais après son départ pour le repas mondain où il doit retrouver sa fiancée, elle se promène dans le manoir, nue, parenthèse de liberté totale pour une jeune femme qui, jusque-là, a passé la majeure partie de sa vie au service des autres. Elle n’est plus alors une inférieure dévouée au bon vouloir des mieux nés, mais une créatrice de monde, une amoureuse des mots depuis toujours qui se rêve plus grande. Nous assistons ainsi à l’émergence d’une personnalité hors du commun, au bourgeonnement de son imagination, à l’affirmation d’un talent qui va la mener bien loin de sa condition de domestique.
Laissez-vous emporter par ce voyage dans le temps, dans les émotions et les souvenirs, dans cette période de l’après Première Guerre mondiale où des familles endeuillées doivent surmonter la perte intolérable de leurs garçons. Laissez Jane vous confier un secret qu’elle ne confiera jamais à personne, pas même aux personnes de sa vie, et devenez ce confident dont elle a besoin.
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Par Critiques le 26 Octobre 2023 à 11:03
Du grand Dupontel, plein d'humour et d'invraisemblances. J'ai adoré!!!
Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.
« C’est une petite fable autour de la politique. » – Albert Dupontel
La phrase ci-dessus est évidemment un peu réductrice et vous imaginez bien, connaissant le bonhomme, que ce nouveau film, qui arrive trois ans après Adieu les cons, est un peu plus qu’une « petite fable ». Apologue politique ? Oui. Farce à trappes ? Aussi. Comédie déjantée ? Tout à fait. Satire féroce ? Absolument… Comme à son habitude, Dupontel livre à la moulinette (à moins que ce ne soit « à la bétonneuse ») de son génie créatif quelques-uns de ses sujets de prédilection : il sera question entre autres de filiation, de secrets de familles, de duos très mal assortis mais terriblement efficaces, de luttes pour et contre le pouvoir et j’en passe. Avec ce ton reconnaissable entre tous qui manie habilement une grandiloquence scénique comme dopée à l’ecstasy et une écriture poétique à la candeur tout enfantine, Dupontel dynamite les codes de la comédie dont il se fout, on l’imagine, comme de son premier sketch télé au Nouveau théâtre de Bouvard il y a plus de 35 ans.Nouvelle venue dans l’univers Dupontel, Cécile de France est parfaite dans un personnage de journaliste tout droit sorti des pages d’une Rubrique à brac du légendaire Gotlib tant sa silhouette élancée, ses chemisiers bien proprets, sa coupe de cheveu très 70’s et son culot d’investigatrice franchement fouille-mer… semblent directement sortis d’une bande-dessinée.
Tout commence dans une grande salle de meeting survoltée. Le public est en feu, les pancartes sont fièrement dressées au dessus des têtes et on arbore sur les tee-shirts le nom de celui qui, c’est sûr, s’apprête à devenir le prochain Président de la République française. Un candidat au langage direct qui ne vient pas du sérail, un homme certes novice en politique mais qui a un grand, très grand projet pour le pays. Il est le favori, le marché l’adore comme son petit toutou et dans cet entre-deux tours de campagne qui ronronne un peu, tout le monde a son nom sur les lèvres : Pierre-Henry Mercier. Certes tout cela fleure bon les grandes demeures bourgeoises avec la bonne de Madame, feu l’ISF et compagnie… mais l’homme est sincère, enfin, il en a l’air.
C’est donc la turbulente Mlle Pove, journaliste politique injustement reléguée à la rubrique football parce qu’elle a quelque peu « déconné », qui est chargée de couvrir cette période si particulière où le suspens autant que les tensions sont à leur apogée. Et très vite, elle et convaincue que derrière le masque lisse de ce candidat se cache un autre visage, sans doute plus trouble mais plus intéressant. Intriguée et très déterminée à en savoir plus sur le véritable Pierre-Henry Mercier, elle entreprend une enquête qui promet d’être rocambolesque, d’autant que son acolyte, Gus, n’est autre que l’excellent Nicolas Marié, l’aveugle inoubliable d’Adieu les cons.
Tout ce qui précède n’est qu’un aperçu de cette « petite fable » qui révélera bien d’autres rebondissements, entre thriller politique et parenthèse bucolique (il ose tout Dupontel : même pas peur). Le réalisateur dit s’être inspiré de la vision d’un documentaire consacré à Robert Kennedy, « l’homme qui savait qu’il allait être abattu, mais qui continuait quand même ». Second tour questionne sur les enjeux des campagnes politiques, la façon qu’ont les candidats d’y faire face, leurs ambitions, leurs moyens d’action, particulièrement face aux enjeux climatiques. « J’aime que les « méchants » n’aient pas de visage, seulement un esprit, comme un système oppressant et oppressif à l’autre bout de la tentacule. » Peut-être le plus sincère et le plus engagé des films de Dupontel. Mais aussi un des plus drôles !
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Par Critiques le 23 Octobre 2023 à 17:17
Ce film est une réussite. il est plein d'humour et de clin d'oeil et Catherine Deneuve est comme toujours parfaite!
Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable.
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Par Critiques le 16 Octobre 2023 à 14:20
Du pur Woody Allen, bien bavard et plein de surprises; les acteurs sont excellents. Il parait que ce serait son dernier film. On verra.
Fanny et Jean ont tout du couple idéal : épanouis dans leur vie professionnelle, ils habitent un magnifique appartement dans les beaux quartiers de Paris et semblent amoureux comme au premier jour. Mais lorsque Fanny croise, par hasard, Alain, ancien camarade de lycée, elle est aussitôt chavirée. Ils se revoient très vite et se rapprochent de plus en plus…
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Par Critiques le 14 Octobre 2023 à 13:34
Un très beau film sur les dégâts causés par l'homme sur les océans et diverses solutions pour le réparer. A voir!
Longtemps, l’Océan nous a paru inaltérable et inépuisable, mais l’impact de nos actions sur sa biodiversité et sa température est alarmant. Dans L’Océan vu du cœur, suite de La Terre vue du cœur, Hubert Reeves, entouré de scientifiques, d’explorateurs passionnés, nous propose de redécouvrir ce qui le menace et surtout, sa capacité de régénération phénoménale. Un hymne au Vivant, dans ce qu’il a de plus riche, de plus précieux et nécessaire à préserver si l’on veut survivre, parmi d’autres espèces, sur notre planète bleue.
Responsable de 50 % de l’oxygène que nous respirons, l’Océan est le plus grand régulateur climatique sur Terre. Malgré le fait que son intégrité soit menacée par l’activité humaine, il possède une capacité de régénération ultra-rapide et commence à peine à dévoiler ses secrets aux scientifiques. Ce second opus de Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud s’inscrit dans la ligne directe de La Terre vue du cœur mettant en vedette l’astrophysicien et écologiste Hubert Reeves, et nous rappelant à quel point le vivant est un mystère fascinant qu’il ne tient qu’à nous de préserver !
L’Océan vu du cœur prend donc le relais en nous offrant un tour du monde de paroles d’experts, des scientifiques les plus chevronnés aux politiciens engagés, en passant par des juristes et des artistes, nous permettant de découvrir cet immense écosystème mal réglementé malgré son importance pour le vivant. Longtemps, cet Océan nous a paru inaltérable, et inépuisable, mais depuis quelque temps, l’impact de nos actions sur le réchauffement climatique, sur la biodiversité et la température de cet environnement fondamental pour la vie sur notre planète devient alarmant et altère cette phénoménale capacité de régénération. L’une des grandes réussites de ce documentaire est de nous présenter, en même temps que ce signal d’alerte, des initiatives citoyennes tout à fait accessibles, qui tiennent d’abord à la volonté de changer les choses de celles et ceux qui les prennent, et qui se déroulent aussi bien là, juste à côté de chez nous, comme de l’autre côté du globe, dans un formidable mouvement de prise de conscience commun.
Évidemment, l’autre réussite tient également dans la richesse et la pluralité des thématiques traitées, avec une grande accessibilité, afin de nous permettre cette vision d’ensemble si nécessaire pour concevoir à quel point tout est interdépendant et connecté, pour prendre la pleine mesure des conséquences des moindres actions : combien ce petit battement d’aile de papillon peut faire trembler la banquise, ou encore comment ce traitement contre la malaria en Afrique a pu se retrouver dans le lait maternel des femmes du Grand Nord ! Nous naviguons ainsi, des coraux aux baleines, de l’intelligence harmonieuse des poissons aux requins, ou du champ de l’aquaculture à ce fléau des temps modernes qui s’appelle la pollution plastique, accompagnés par des plans sous-marins uniques, comme si nous y étions…
Vous l’aurez compris, ce film accessible à tous, démontre l’importance d’agir collectivement. Il se veut un lieu commun, un tremplin pour encourager les initiatives citoyennes existantes et peut-être en inspirer de nouvelles. « Avec ce documentaire, nous voulions éveiller les consciences en allant directement sur le terrain, avec des personnes passionnées et en exposant des cas de figure concrets. Mais plutôt que d’adopter une attitude moralisatrice ou alarmiste par rapport à l’avenir de notre planète, nous avons choisi de présenter des pistes de solutions, tels les corridors de coraux greffés en Colombie et le rāhui en Polynésie française. Nous voulions ainsi éviter de tomber dans des concepts abstraits, des données scientifiques trop complexes, ou encore nous voulions éviter de stimuler inutilement de l’écoanxiété en exposant un problème sans ses solutions » (Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud).
L’Océan vu du cœur offre ainsi un regard différent, centré sur la nécessité de faire de l’océan notre allié face à l’urgence climatique. C’est un véritable hymne au Vivant, dans ce qu’il a de plus riche et précieux, à préserver si l’on veut survivre avec les autres espèces sur notre planète bleue.
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Par Critiques le 10 Octobre 2023 à 11:10
Un très beau film sur une mère célibataire qui élève ses enfants toute seule et qui essaie d'avoir une vie personnelle. très réussi.
Antonia, dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. Elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? A 43 ans, est-il encore temps de reprendre sa vie en main ?
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Par Critiques le 8 Octobre 2023 à 11:06
Un très beau film, bien joué, bien filmé et qui montre bien que les mères porteuses sont des pauvres filles qui vendent leurs corps non par choix mais par besoin financier. Triste époque!
Joseph apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant via une mère porteuse en Belgique. Que va devenir leur futur bébé ? Joseph en est-il le grand-père légitime ? Porté par la promesse de cette naissance qui va prolonger l’existence de son fils, le sexagénaire part à la rencontre de la jeune flamande au caractère farouche et indomptable…
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Par Critiques le 30 Juillet 2023 à 15:37
Un très beau film intimiste plein de surprises.
Paris, métro bondé, un soir comme les autres.Une femme bouscule un homme, ils se disputent. Très vite le courant électrique se transforme… en désir brûlant. Les deux inconnus sortent de la rame et font l’amour dans la cabine d’un photomaton.La nuit, désormais, leur appartient.Dans ce Paris aux rues désertées, aux heures étirées, faudra-t-il se dire au revoir ?
Une comédie romantique qui ose le refrain déjà mille fois chanté d’un « elle et lui » sur un banc au bord de la Seine, dans un Paris nocturne auquel il ne manque rien, ni ses mystères, ni son charme un peu désuet, celui que les amoureux du monde entier viennent chercher, le temps d’une escapade. Il y a dans Une nuit – tourné en 14 jours seulement, avec cette énergie propre au temps très court qui crée un rythme particulier – quelque chose de l’ordre de l’improvisation théâtrale et l’on devine dans le texte très écrit toute la complicité et le tendresse des deux comédiens qui sont également coscénaristes.
C’est fou tout ce qu’on peut faire entrer dans une nuit, une nuit seulement, quand on ose franchir le pas et s’aventurer sur le chemin de traverse. Celui que, la plupart du temps, on ne distingue même pas et reste à tout jamais pour l’un, une idée saugrenue, pour l’autre, un fantasme inavouable. Suivre un ou une inconnue et se laisser porter par l’alchimie de l’instant présent, se soustraire avec délice aux injonctions, à la morale, à la bien-pensance et oser, sans crainte du lendemain, oser justement car il n’y en a pas, de lendemain…
Entre elle et lui, pourtant, on ne peut pas dire que les choses se sont d’emblée bien engagées : tout commence par une altercation musclée dans une rame de métro, pour une histoire de bousculade… mais la vie tient parfois à un tout petit détail, une couleur de pull-over, une façon de dompter une mèche de cheveux rebelle, un timbre de voix. En apparence, tous les oppose. Elle est grande gueule, il est discret, elle est cérébrale, lui semble plus lunaire et d’ailleurs, elle n’est pas vraiment « son type » et la réciproque est aussi vraie. Mais quelque chose entre eux a fait mouche, comme une envie de se livrer, d’entrer sans préavis dans cet espace fermé à double tour qu’il faut parfois des années pour atteindre et qui s’appelle l’intimité.
De cette déambulation nocturne, ils cueilleront le sel des peaux qui se frottent, bien sûr, mais aussi des regards émus, des silences embarrassants, des sourires et des rires fragiles, et un appétit assumé pour les confessions. Durant cette nuit, tout sera permis, tout sera possible…
C’est un film très bavard, qui ose aussi les artifices, mais le texte est touchant et les deux comédiens, qui sont de tous les plans, revisitent avec bonheur la théorie du désir et de l’amour, l’alchimie des corps, la disponibilité des cœurs. Il y a du jeu, oui, de la fantaisie, bien sûr, mais aussi beaucoup de mélancolie et un petit parfum de mystère…
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Par Critiques le 20 Juillet 2023 à 13:20
Une comédie réussie avec des acteurs au taquet.
Instituteur à la retraite, Robert Poutifard n'a plus qu'une idée en tête : se venger de ses anciens élèves qui ont gâché sa vie ! Pour l’aider à mettre en place son plan diabolique, il a la meilleure des complices à ses côtés... sa maman. Ensemble, ils vont leur en faire voir de toutes les couleurs ! La vengeance est un plat qui se mange froid, et Robert Poutifard leur prépare une vraie surprise du chef.
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Par Critiques le 11 Juillet 2023 à 21:30
Un très beau film que je vous recommande. Les acteurs sont fantastiques et défendent un scénario qui ne l'est pas moins. L'image est très belle et c'est bien filmé.
Liban, été 1958. Trois sœurs de la bonne société chrétienne sont en villégiature dans la montagne libanaise. La vie tranquille du village est bousculée par les échos d'une révolution grondant à Beyrouth et par l’arrivée de deux estivants français. Mais c'est de l'intérieur de la famille que viendra le bouleversement. L'aînée des sœurs, Layla, mère et épouse parfaite, va ouvrir les yeux sur la société patriarcale qui les tient sous contrôle. Dans le jeune Liban qui rêve d'un âge d'or, une femme peut-elle avoir un autre destin que celui tracé par les hommes ?
Le verre d’eau, c’est celui que, petit enfant, on demande à sa mère en pleine nuit, un prétexte pour la faire venir quand on a peur du noir et qu’on ne veut pas rester seul. À tous les coups ou presque, la maman comprend à demi-mot et vous fait une place dans le lit parental, même si le père râle un peu…
C’est ce très simple souvenir d’enfance qui a inspiré au libanais Carlos Chahine le titre de ce très joli film empreint de nostalgie. Le réalisateur a dû quitter précipitamment le Liban au déclenchement de la guerre de 1975, alors qu’il était garçonnet. Il a fait une carrière de dramaturge et de grand acteur de théâtre en France (notamment au Théâtre National de Strasbourg). Il a toujours conçu de ce départ précoce une grande nostalgie d’un Pays Rêvé (pour reprendre le titre d’un très chouette documentaire d’une autre réalisatrice libanaise, Jihane Chouaib, qui montre combien la nostalgie berce le cœur des Libanais exilés). Un pays d’avant la guerre où pouvaient encore régner une harmonie fragile entre les communautés et une douceur de vie incomparable.
Carlos Chahine a choisi de placer son récit en 1958. Cette année-là, dix ans après l’indépendance du pays au lendemain de la Guerre, éclate une première Révolution qui va peut-être rebattre les cartes d’un pays à majorité musulmane mais où règne une élite économique et culturelle chrétienne. Mais nous sommes dans une splendide vallée, bien loin des soubresauts de la capitale, au cœur d’une famille chrétienne bourgeoise aisée, qui reste à l’écart des problématiques politiques. La préoccupation du patriarche, c’est de parvenir à bien marier (autrement dit au fils d’une autre honnête famille, chrétienne et riche) ses deux filles cadettes Nada et Eva, qui sont donc contraintes d’enchaîner les rendez-vous autour d’un thé avec des douarières et leurs fils à marier… Mais c’est à la fille aînée Layla que le récit s’intéresse particulièrement. Mariée elle-même à 17 ans avec un homme plus âgé qu’elle n’a jamais aimé, elle trouve en son jeune garçon Charles son seul réconfort. Jusqu’à ce qu’à ce que l’arrivée d’une famille de Français pour l’été, Hélène (Nathalie Baye) et son fils le Docteur René (Pierre Rochefort) vienne faire basculer son destin. Lors d’une promenade pendant laquelle Hélène s’occupe du petit Charles, les désirs de femme de Layla se réveillent en même temps qu’une soif de liberté qu’elle n’a jamais pu étouffer.
Le film délicat et poétique de Carlos Chahine – servi par une très belle photographie qui valorise les paysages superbes des montagnes du Liban – est un beau plaidoyer pour l’émancipation des femmes face à une société patriarcale enfermée dans ses convenances et pratiques archaïques qui brisent chez elles toute aspiration individuelle. Il révèle, dans le rôle de Layla, la remarquable Maryline Naaman, qui crève littéralement l’écran. Mais La Nuit du verre d’eau livre aussi une observation fine de cette société divisée par la classe et la religion, où les métayers sont encore traités comme des serfs et où les Musulmans sont considérés, malgré leur présence majoritaire dans le pays, comme des citoyens de seconde zone. Ce qui constitue les prémices et les ingrédients de ce qui déclenchera la guerre civile, quinze ans plus tard.
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Par Critiques le 10 Mai 2023 à 17:22
Un très beau film plein d'amour et de tendresse comme on aimerait en voir plus souvent.
Trocpont-sur-Vézère et Tourtour-les-Bains, deux petits villages du Sud de la France, se livrent depuis toujours une impitoyable guerre de clocher. Symbolisée par un redoutable derby entre les deux équipes de rugby, Trocpont a incontestablement pris l’ascendant mais une arrivée inattendue de demandeurs d’asile va changer la donne et bouleverser la vie de ces deux villages.
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Par Critiques le 12 Mars 2023 à 16:29
Un très beau film même si on peut regretter que le début du film soit monté un peu n'importe comment. Il y a trop de flashbacks. Un film linéaire aurait été plus agréable à regarder.
Depuis son plus jeune âge, Yazid n’a qu’une passion, la pâtisserie. Elevé entre famille d’accueil et foyer, le jeune homme s’est forgé un caractère indomptable. D’Epernay à Paris en passant par Monaco il va tenter de réaliser son rêve : travailler chez les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur.
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Par Critiques le 9 Mars 2023 à 16:37
Isabelle Huppert est formidable!!! les autres acteurs aussi. Voici un film très agréable à regarder.
Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…
« À vos filles, à vos mères, à vos épouses, à vos sœurs, je veux leur dire qu’à travers mon crime, j’ai défendu sans le vouloir notre cause à nous, celle des femmes !… Jamais je n’aurais pensé devoir tuer pour me défendre, jusqu’au jour où par malheur j’ai croisé un homme, qui a voulu abuser de moi, faire de moi son objet de plaisir. Alors oui, je suis une actrice, dépendante des regards, des désirs, du bon vouloir et du pouvoir des hommes, mais n’est-il pas possible en 1935 de mener sa carrière, sa vie de femme, sans contrainte, en toute liberté, en toute égalité ? » Madeleine, lors de son procès dans Mon crime
Ça vous a comme ça, au premier abord, des airs de comédie légère, un peu fofolle, un peu artificielle, un peu futile – un archétype de pièce de boulevard écrite au cordeau, bourrée de mots d’auteurs, de répliques qui font mouche, où comédiennes et comédiens cabotinent avec un plaisir communicatif pour donner corps à une succession de situations plus ou moins équivoques, nourries de dialogues à double sens…
Jeunes, belles et pétillantes, Pauline et Madeleine partagent au cœur de la capitale la même chambre de bonne dont elles peinent à payer le loyer, se désespérant de réussir, l’une comme avocate sans clients, l’autre comme comédienne sans rôle. De retour d’une énième audition avec un grand producteur parisien qui n’avait en définitive d’autre projet pour elle que d’en faire séance tenante sa maîtresse, apprenant de Pauline que leur propriétaire s’apprête à les faire jeter à la rue, Madeleine est sur le point d’abandonner ses ambitions théâtrales lorsqu’un inspecteur de police fait irruption dans l’appartement. Il leur révèle que le producteur avec qui Madeleine avait rendez-vous a été retrouvé assassiné, qu’on lui a dérobé son portefeuille – et que la jeune femme est bien évidemment la principale suspecte du crime. Madeleine proclame d’abord son innocence. Mais au début des années 30, les procès de meurtrières ont la cote, et les deux amies comprennent rapidement qu’elles tiennent là l’occasion inespérée d’enfin percer. Elles vont donc faire du procès une tribune pour que Madeleine, coupable de meurtre mais d’abord victime du lubrique producteur et de la société patriarcale, soit acquittée et voie sa carrière s’envoler…
Il ne manquerait à cette comédie trépidante et grinçante, révélatrice, comme on dit, des mœurs de son temps, que son lot de cocus pathétiques et d’amants placardisés pour qu’on se croie tout à fait revenus à la glorieuse époque de « Au théâtre ce soir », dont le film épouse malicieusement l’esthétique rétro. Or non. Ni cocus, ni amants, Mon crime est résolument un film de 2023, qui pervertit subrepticement le propos misogyne d’une comédie boulevardière au charme suranné. Dépoussiérée, revigorée, sans se départir d’un humour ravageur, François Ozon en fait un pamphlet narquois, qui résonne fortement avec la révolution sociale portée par les mouvements #metoo et #balancetonporc. La distribution est en tous points épatante. Les comédiennes s’en donnent à cœur joie dans un jeu de massacre jubilatoire – Isabelle Huppert, vive, impériale, époustouflante, s’y taillant la part de la lionne aux côtés de Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. Mais au fait, « son » crime… saura-t-on seulement, en fin de compte, si l’assassinat qui a opportunément lancé sa carrière d’actrice, a bien été perpétré par la donzelle qui le revendique ? Malin, espiègle, touchant, tout le plaisir du film repose sur cette délicieuse ambiguïté. Non que la réponse y soit nécessairement donnée, on vous recommande chaudement de rester profiter de l’épatant générique de fin, qui n’en finit pas, justement, de prolonger le jeu. Jouissif.
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