•  Paumé dans un fatras impossible entre descente aux enfers métaphysique (...) et allégorie politique pachydermique, le spectateur n’a d’autre choix que de s’en prendre à la mise en scène à la fois très plate et très maladroite de Clooney, qui confirme qu’il n’a rien à dire - rien à faire - derrière une caméra. Malgré une belle distribution et un scénario des frères Coen, le film de l’acteur-réalisateur américain déçoit. On peine à voir le rapport entre les deux histoires. Beaucoup trop de meurtres. Bof

    scénario: 10/20       technique: 16/20    acteurs: 12/20    note finale: 8/20

    Bienvenue à Suburbicon

    Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence... Bienvenue à Suburbicon.

    Bienvenue à Suburbicon, le sixième film signé George Clooney, pourrait s’appeler « Bienvenue à Charlottesville ». L’acteur-réalisateur n’avait certes pas pu prédire les récentes éruptions de haine raciale en Amérique, mais impossible de ne pas penser à celles-ci quand, dans les premières minutes du film, on voit une famille noire emménager dans l’idyllique petite bourgade de Suburbicon, à la fin des années cinquante, et déclencher par leur simple présence la colère de leurs voisins blancs, qui sortent aussitôt les fourches et les drapeaux confédérés… Toute ressemblance avec l’actualité la plus brûlante ne serait certes qu’une pure coïncidence. Mais soulignerait également encore plus la dimension anti-Trump du film.
    A l’origine, Clooney voulait s’inspirer d’une histoire vraie (des Blancs s’opposant à l’installation d’une famille noire dans leur quartier), survenue à Levittown, Pennsylvanie, en 1957. Mais, ne parvenant pas à trouver le bon angle d’attaque pour en tirer un scénario digne de ce nom, il s’est souvenu d’un vieux script des frères Coen, que le duo était censé mettre en scène à la fin des années 90, puis avait fini par abandonner. Et c’est ainsi que la dissertation du citoyen Clooney sur le fossé racial en Amérique s’est métamorphosée en comédie zinzin dans la veine de Blood Simple et Fargo, avec héros crétins, tueurs bas du front, arnaque à l’assurance et violence façon cartoon. 
    Comique ? Sérieux ? Insouciant ? Engagé ? Au début du film, ça part un peu dans tous les sens façon puzzle, mais la mécanique bien huilée se met finalement en place et on comprend assez vite où Clooney veut en venir avec ce script 100% frères Coen au ton et au style reconnaissables parmi cent. Et là, le plaisir est monstre. Toute l’histoire est vue à travers les yeux d’un garçon de dix ans, qui observe le sordide ballet des adultes autour de lui : les cinglés racistes qui hurlent leur haine dans le jardin d’à côté et la bande de minables qui lui sert de famille, en train de s’engluer dans leurs combines lamentables.
    On pourrait ainsi résumer le film de deux façons. Version Clooney : c’est l’histoire d’un enfant qui comprend que le rêve américain est un mensonge. Version Coen, plus prosaïque : c’est l’histoire d’un enfant qui comprend que son père est un connard. Le paternel en question est joué par un Matt Damon à son maximum de bonhomie hébétée, toujours absent, ailleurs, massif mais presque transparent. Damon joue très bien les sales types. Tous les acteurs ici ont d’ailleurs l’air de s’amuser comme des petits fous, de Julianne Moore dans un double rôle de sœurs jumelles à Glenn Fleshler en tueur sadique. Mais rien ne vaut l’extraordinaire apparition d’Oscar Isaac en détective moustachu sorti tout droit d’un roman de James M. Cain, qui vole le show en deux scènes et insuffle une énergie démentielle à la dernière demi-heure (c'est le rôle qui était destiné à George Clooney lui-même si les frères Coen avaient tourné le film à l'époque…).

    Difficile de ne pas essayer d’imaginer à quoi aurait ressemblé la version des frangins Coen s'ils étaient allés au bout de leur projet… Est-ce que ça aurait été un grand Coen ou un petit Coen ? En tout cas c’est un mauvais Clooney !


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  •  J'avais des craintes avant d'aller voir ce film parce que je n'aime pas l'actrice, qui pour moi est très mauvaise et en fait trop. Ce fut pourtant une heureuse surprise même si on peut regretter quelques maladresses ou disons un manque de surprises...

    scénario: 15/20   acteurs: 15/20   technique: 16/20   note finale: 16/20

    Le brio

    Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin… Encore faut-il qu’ils parviennent tous les deux à dépasser leurs préjugés.

     C'est un type imbuvable qui pérore ce jour-là devant un amphi bourré à craquer, quand Neila Salah déboule, un poil en retard, pour la première heure de la première journée de sa première année dans la fac de droit d'Assas, bien connue pour ne pas être un repère de gauchistes. Depuis sa tribune, l'orateur ne la loupe pas et ironise à bon compte, apostrophant l'insolente qui ose perturber son cours pour cause de train de banlieue et métro pas raccord. Elle arrive de Créteil, elle n'a pas la langue dans sa poche et se prend en pleine figure les railleries d'un prof certes brillant, mais dont la réputation de provocateur cynique et raciste n'est plus à faire : son nom, ses vêtements… tout y passe et le gros lard s'en donne à cœur joie parmi les huées de quelques étudiants qui ne supportent plus son attitude cynique et méchante. Le professeur Pierre Mazard est un aigri, solitaire, qui frôle la fin de carrière en ruminant que la littérature n'est plus ce qu'elle était…

    Il n'en est pas à son premier dérapage verbal, ce qui lui vaut d'être au bord de se faire éjecter de son poste. Convoqué par ses pairs pour s'expliquer, menacé de sanctions… Vient néanmoins à son secours son supérieur hiérarchique qui apprécie visiblement sa vaste culture : pour montrer qu'il n'est pas l'affreux jojo que tout le monde pense, que Mazard prenne donc sous son aile cette brunette de banlieue et la prépare au concours d'éloquence annuel. L'effet serait garanti si, cette année, une beurette remportait cette prestigieuse compétitions entre universités, faisant ainsi d'une pierre deux coups : éviter la sanction disciplinaire pour Mazard et redorer le blason de la fac d'Assas qui trimballe depuis toujours une piètre image.
    Voilà donc que se rejoue sous nos yeux, transposé à notre époque et en plein quartier latin, un nouveau My fair lady sans Audrey Hepburn mais avec une Camelia Giordana qui se débat tout pareil entre la syntaxe et l'imparfait du subjonctif sous la houlette d'un phallocrate bien lourd qui vaut bien ses prédécesseurs dans son approche méprisante du petit peuple, particulièrement des femmes.
    Et que croyez vous qu'il arriva ? Noël approche, ses chants de paix, ses scintillantes étoiles et ses rêves œcuméniques : Neila va s'illustrer dans ce concours d'éloquence qui permet au passage de vous rappeler qu'un autre film existe sur le sujet, documentaire celui-là, qu'il s'appelle A voix haute et qu'il vaut le détour.

    Ce n'est pas de la dentelle, ce n'est pas la patte minutieuse de l'orfèvre qui travaille le détail… Le trait est large, les caractères drus… mais le rythme est enlevé, les duettistes ont du tempérament, les réparties sont saignantes, souvent drôles et parfois presque tendres, alors Le Brio emporte le morceau. « Intelligente, drôle et grave à la fois, cette comédie est une réponse tonique aux préjugés comme au politiquement correct. Le réalisateur est un môme de Créteil. Il ne se la raconte pas. » C'est Le Canard enchaîné qui l'écrit.

     


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  • Après avoir vu Coco, vous ne verrez plus jamais votre famille ni n’irez visiter vos morts de la même façon. Un chef-d’œuvre d’humour et de mélancolie. Aussi réussies graphiquement que scénaristiquement, ces aventures, hautes en couleur, vont vous réjouir. Au son des guitares des mariachis, ce film bouleversant, résolument positif et coloré, est une réussite totale, équilibrant action, humour et tendresse, enthousiasme et sagesse. Ne passez pas à côté du dernier Disney-Pixar. Un voyage initiatique émouvant au cœur de la traditionnelle fête des Morts et de son sens profond.

    scénario: 18/20    technique: 18/20   note finale: 18/20

    Coco

    Paddington coule des jours heureux chez les Brown, sa famille d’adoption, dans un quartier paisible de Londres, où il est apprécié de tous. Alors qu’il recherche un cadeau exceptionnel pour les cent ans de sa tante adorée, il repère un magnifique livre animé, très ancien, chez un antiquaire. Pas de temps à perdre : il enchaîne les petits boulots pour pouvoir l’acheter ! Mais lorsque le précieux ouvrage est volé, Paddington est accusé à tort et incarcéré. Convaincus de son innocence, les Brown se lancent dans une enquête pour retrouver le coupable…


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  • Bien mieux réussi que le premier. L’histoire du cinéma enseigne que les suites de films qui surpassent leurs aînés peuvent quasiment se compter sur les doigts d’une main. "Paddington 2" fait partie de cette catégorie. Plein d'humour et de tendresse. plein de bons sentiments aussi. Les enfants adorent. Les grands aussi. Beaucoup d'humour, une chasse au trésor, des rebondissements, de la tendresse et de l'émotion, servis entre deux tartines de marmelade : une vraie gourmandise so british ! Un régal.

    scénario: 17/20    technique: 17/20    acteurs: 17/20   note finale: 17/20

    Paddington 2

    Paddington coule des jours heureux chez les Brown, sa famille d’adoption, dans un quartier paisible de Londres, où il est apprécié de tous. Alors qu’il recherche un cadeau exceptionnel pour les cent ans de sa tante adorée, il repère un magnifique livre animé, très ancien, chez un antiquaire. Pas de temps à perdre : il enchaîne les petits boulots pour pouvoir l’acheter ! Mais lorsque le précieux ouvrage est volé, Paddington est accusé à tort et incarcéré. Convaincus de son innocence, les Brown se lancent dans une enquête pour retrouver le coupable…


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  • Déception. J'aime beaucoup Alain Chabat en tant qu'acteur, mais force est de constater qu'il n'a pas été très inspiré pour la réalisation de ce film. Alain Chabat a pris un méchant coup de vieux ! Le voilà condamné à singer Tim Burton, à lâcher des vannes d’un autre temps, à tartiner de miel un scénario de court-métrage étiré à l’extrême. Même pas drôle ! Sans oublier la comédienne qui parle si mal le français qu'on a de le peine à la comprendre quand elle parle. Techniquement, c'est très réussi. C'est long et assez ennuyeux.

    scénario: 12/20                     acteurs: 12/20        technique: 16/20   note finale: 12/20

    Santa et Cie

    Rien ne va plus à l'approche du réveillon : les 92 000 lutins chargés de fabriquer les cadeaux des enfants tombent tous malades en même temps ! C'est un coup dur pour Santa (Claus), plus connu sous le nom de Père Noël... il n'a pas le choix : il doit se rendre d'urgence sur Terre avec ses rennes pour chercher un remède. À son arrivée, il devra trouver des alliés pour l'aider à sauver la magie de Noël.


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  • Génial!! J'ai adoré! Les dialogues sont particulièrement réussis et amusant. on rit d'un bout à l'autre du film même si les moments émouvants ne sont pas absents.  Nawell Madani est une actrice formidable. Plus qu'une comédie, C'est tout pour moi est aussi un film piquant qui n'hésite pas à égratigner l'univers sexiste du stand-up et en particulier celle d'une célèbre scène ouverte accueillant de jeunes talents (le Jamel Comedy Club, jamais cité explicitement). Une très sympathique comédie aux dialogues percutants, menée tambour battant par la charismatique humoriste, aussi convaincante devant que derrière la caméra. Drôle, intelligent et touchant

    scénario: 18/20        acteurs: 18/20      technique: 18/20   note finale: 18/20

    C'est tout pour moi

    epuis toute petite, Lila veut devenir danseuse, n’en déplaise à son père.
    Elle débarque à Paris pour réaliser son rêve…
    Mais de galères en désillusions, elle découvre la réalité d’un monde qui n’est pas prêt à lui ouvrir ses portes.
    A force d’y croire, Lila se lance dans une carrière d’humoriste.
    Elle n’a plus qu’une idée en tête : voir son nom en haut de l’affiche, et surtout retrouver la fierté de son père.


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  •  Bof. j'avais hâte de voir ce film et ce fut une déception même si l'image est d 'une beauté absolue. Mais le scénario est approximatif et très ennuyeux. Le film est beaucoup trop long et on finit par s'ennuyer. S'il avait duré 30 minutes de moins, en particuliers au début, il aurait pu être très bien. C'est long et cela ne sert à rien. Les personnages sont superficiels. Dommage

    scénario: 12/20   acteurs: 14/20   technique: 18/20    note finale: 12/20

    Au revoir là-haut

    Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..

    Le roman de Pierre Lemaître, un des Prix Goncourt les plus populaires et les plus appréciés de ces dix dernières années, ample récit foisonnant de personnages inoubliables, de situations fortes, de rebondissements captivants, représentait un sacré défi d'adaptation au grand écran. Et on se dit en voyant le film qu'Albert Dupontel n'était peut-être pas l'homme de la situation : il saute aux yeux que  l'univers, peuplé de marginaux de tous poils qui peinent à trouver leur place dans une société qui les rejette, de l’œuvre de Lemaître a complètement dépassé Dupontel.

    Dupontel signe  film  brouillon et ennuyeux à la fois épique et burlesque, lyrique et caustique, politiquement incorrect et poétique en diable qui réunit toutes les qualités que l’on aime chez lui, avec absence de maîtrise qui impressionne. Quant à l'éternelle question de la fidélité à l'œuvre littéraire, on dira que Dupontel a pris quelques libertés quant à la lettre – ajoutant quelques épisodes purement cinématographiques – mais a été dépassé par l'esprit du roman, dont on peine à retrouver à l'écran toute la verve et la puissance (il ne vous aura d'ailleurs pas échappé que Pierre Lemaître lui-même co-signe le scénario).
    Novembre 1918. A quelques jours de l’Armistice, Edouard Péricourt sauve Albert Maillard d’une mort certaine. Rien en commun entre ces deux hommes si ce n’est la guerre et le lieutenant Pradelle qui, en donnant l’ordre d’un assaut absurde, brise leurs vies en même temps qu’il lie leurs destins. Sur les ruines du carnage de la première guerre mondiale, chacun va tâcher de survivre : Pradelle, plus cynique que jamais, symbole du grand capitalisme, s’apprête à faire fortune sur le dos des morts tandis qu’Albert et Edouard, condamnés à vivre, vont tenter de monter une arnaque monumentale, comme une revanche sur tous ces salauds planqués qui les ont envoyés au casse-pipe. Mais cette histoire est diluée dans tout un tas de scènes sans importance. Techniquement, ce film est une beauté: chaque scène est extrêmement léchée. Cela ne cache pas un scénario brouillon et ennuyeux.

    Au revoir là-haut, c’est l’histoire d’une tragédie racontée comme une farce mais c'est trop long et finalement très ennuyeux.


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  • Aussi réussi que le premier! On passe un excellent moment. Restez bien jusqu'à la fin du générique.

    scénario: 17/20         acteurs: 17/20     technique: 17/20   note finale: 17/20

    stars 80, la suite

    Quatre ans maintenant que la tournée Stars 80 remplit les salles.
    Alors que les chanteurs partent pour une semaine de ski bien méritée, leurs producteurs Vincent et Antoine découvrent qu’ils ont été victimes d’une escroquerie et risquent de tout perdre.
    Seule solution pour couvrir leurs dettes : organiser LE concert du siècle en seulement 15 jours !


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  •  Bof. Rossy de Palma est parfaite. Comme toujours. Mais pour le reste, bof, c'est sans intérêt Il faut dire que les acteurs ne sont pas vraiment dirigés. Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère ? C’est au final la seule question qu’on se pose, une fois arrivé péniblement au terme de cette deuxième réalisation d’Amanda Sthers. En dépit de son ambition de satire sociale, un vaudeville poussif et caricatural.Je n'avais pas aimé son précédent "je vais te manquer" parce que ce n'était pas dirigé. Elle n'a pas fait de progrès en réalisation. Peut-être devrait-elle prendre des cours de réalisation et d'écriture de scénario.

    scénario: 8/20    technique: 11/20   acteurs: 12/20   note finale: 9/20

    Madame

    Anne et Bob, un couple d’américains fortunés récemment installé à Paris, s’apprêtent à donner un grand dîner, et convient douze invités triés sur le volet, réunissant la haute société anglaise, française et américaine. Mais lorsque Anne réalise qu’un treizième couvert est posé pour Steven, le fils du premier mariage de Bob, elle panique : pour cet événement mondain, hors de question de provoquer le mauvais sort ! Elle demande à Maria, sa domestique, d’enfiler une robe et de se faire passer pour une riche amie espagnole. Maria se retrouve assise à côté de David, un expert en art issu de la noblesse britannique. Aussi quand, sous le charme de Maria, il la recontacte le lendemain, révéler sa véritable identité est impossible. Une romance commence, qui va faire trembler les valeurs élitistes et le mariage d’Anne. A moins que cette dernière n’arrive à l’étouffer…


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  •  Un très bel  exercice d'imagination, nourri par les lectures à défaut des souvenirs, dans lequel l'histoire de l'aïeul se mêle à celle de l'intelligentsia juive du début du XXe siècle. Une évocation puissante de ce temps dans lequel l'effondrement de l'Empire des Habsbourg et la montée en puissance du national-socialisme mit fin à la Vienne capitale culturelle de l'Europe.

    scénario: 16/20         technique: 16/20     note finale: 16/20

    Vienne avant la nuit

    Le documentariste Robert Bober ravive la mémoire de son arrière-grand-père parti de Pologne pour s'installer dans une Vienne moderne et cosmopolite, celle de Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, à la veille de la montée en puissance du national-socialisme qui mettra fin à cette capitale culturelle.

    Au-delà de cette recherche d’identité et de ce double portrait mêlant l’histoire de son aïeul et celle de la brillante intelligentsia juive du début du XXe siècle, Robert Bober, aujourd’hui âgé de 82 ans, évoque l’effondrement de l’Empire des Habsbourg, la naissance et la montée en puissance d’une national-socialisme jusqu’à l’Anschluss qui mit fin à la Vienne capitale culturelle de l’Europe.

    Venu de Pologne et arrivé à Ellis Island le 8 juin 1904, Wolf Leib Fränkel, son arrière-grand-père fut refoulé en raison d’un trachome. Retraversant la vieille Europe, il décida de s’arrêter à Vienne, en Autriche, où il reprit sa profession de ferblantier.

    C’est là qu’il mourra. En 1929. Né deux ans après, je ne l’ai donc pas connu. Pourtant, l'auteur a  le sentiment que quelque chose de lui m’a été transmis. Il fut l’exact contemporain de Stefan Zweig, d’Arthur Schnitzler, de Joseph Roth, de Franz Werfel, de Sigmund Freud, ces auteurs qu’il lui a semblé en les lisant retrouver quelque chose de ce qui le relie à sa propre histoire et qui, comme son arrière-grand-père, allaient l’accompagner dans la recherche et l’affirmation de son identité.


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  • Une histoire bizarre et très prenante. Adapté du best-seller de Delphine de Vigan, ce thriller psychologique vénéneux brouille les pistes entre réalité et fiction, dans un face-à-face choc entre Emmanuelle Seigner et Eva Green.Mêlant thriller psychologique et réflexion sur le processus créatif, Roman Polanski signe un admirable film d’ambiance maîtrisé, fidèle à son univers suggestif et équivoque. On peut cependant regretter que les actrices ne soient pas plus convaincantes.

    scénario: 17/20    acteurs: 15/20   technique: 16/20   note finale: 16/20

    D'après une histoire vraie

    Delphine est l’auteur d’un roman intime et consacré à sa mère devenu best-seller.
    Déjà éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, Delphine est bientôt tourmentée par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille en pâture au public.
    La romancière est en panne, tétanisée à l'idée de devoir se remettre à écrire.
    Son chemin croise alors celui de Elle. La jeune femme est séduisante, intelligente, intuitive. Elle comprend Delphine mieux que personne. Delphine s'attache à Elle, se confie, s'abandonne.
    Alors qu’Elle s’installe à demeure chez la romancière, leur amitié prend une tournure inquiétante. Est-elle venue combler un vide ou lui voler sa vie ?


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  • D'une crétinerie absolue Inutile et vain. Mais à quoi sert un tel film au scénario incertain??

     scénario: 3/20                      acteurs: 5/20    technique: 12/20   note finale: 2/20

    Justice league

    Après avoir retrouvé foi en l'humanité, Bruce Wayne, inspiré par l'altruisme de Superman, sollicite l'aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash –, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d'une attaque apocalyptique…


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  •  Un très beau film sur une femme qui lâche la rampe et surtout qui est au bord de la crise de nerf. Tous les seconds rôles sont intéressants et justes. Karin Viard est remarquable dans ce film qu'elle porte à bout de bras.

    scénario: 16/20   acteurs: 16/20   technique: 16/20   note finale: 16/20

    Jalouse

    Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage... Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d’une femme.

    Nathalie a l'air sûre d'elle, épanouie, superbe de vitalité : Karin Viard en personne, plus lumineuse et drôle que jamais. Mais au fond, tout au fond, elle ne supporte plus grand chose et elle-même en tout premier lieu : à bien y penser, sa vie lui semble bien moins reluisante que l'image qu'elle en donne, elle doutant d'elle-même comme si son moi profond se lézardait de toutes parts… Son mari l'a plaquée et elle ne supporte pas sa nouvelle petite amie à qui il offre les voyages qu'il ne lui a pas offerts à elle (mais qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?). Au boulot, prof adorée par ses élèves et par ses collègues, elle prend très mal les initiatives d'une nouvelle venue un rien coquette qui a la jolie tête d'Anaïs Demoustier… Quant à sa fille, sa très jolie fille qui danse comme une déesse, elle ne peut pas s'empêcher de souligner le petit défaut qui la déstabilise, persiflant, comme pour sa meilleure amie à tout propos, s'accrochant au moindre détail pour décocher des perfidies qui l'isolent de plus en plus.


    Elle a pourtant tout pour plaire, tout pour être aimée, mais elle ne loupe pas une occasion de gâcher les élans de tendresse, d'amitié, d'amour… de tous ceux qui l'entourent. La perspective de passer la cinquantaine de plus en plus confrontée à la solitude alors que sa fille est sur le point de s'envoler, se voir sur le déclin alors que la vie est en pleine éclosion autour d'elle… tout ça la déstabilise et par réaction Nathalie s'en prend à la terre entière et à ses proches avec une belle constance, picolant plus que de raison, refusant toute ouverture, ne supportant pas le bonheur des autres « qui lui saute au visage » comme elle dit à son généraliste, mais rejetant tout autant celui qui lui est offert. « Nathalie est une intellectuelle qui évolue dans un monde qu'elle ne comprend pas et qui ne la comprend pas. Elle se sent dépassée… » dit Karin Viard. « La jalousie est une émotion complexe, tellement souterraine, qui renvoie à notre fragilité. C'est peut-être lié à l'enfance. »

    Ce pourrait être tragique, mais le film est drôle parce que Karin Viard a un abattage hors pair, qu'elle joue de toutes les nuances du personnage, du plus fin au plus caricatural, et le film est plus complexe et nourri que certains seraient tentés de le dire… Certaines situations sont extrêmes, mais elle les récupère haut la main, basculant de l'émotion au rire dans la même scène. Certes c'est une comédie, mais sous le trait parfois excessif, le film est un beau portrait de femme douloureuse aux prises avec des pulsions, une inquiétude profonde qui touche la plupart des femmes comme des hommes à un degré plus ou moins fort, de façon plus ou moins durable, à un moment de leur vie. Superbe séquence dans un cimetière où Nathalie se retrouve à causer avec la tombe de sa mère : moment d'apaisement où drôlerie et désarroi se mêlent à la tendresse. Il s'agit ici de s'aimer d'abord pour que vienne l'amour des autres et Nathalie marche doucement vers l'acceptation de soi. Non, Jalouse n'est pas un drame et Nathalie signifie « nouvelle naissance »…


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  •  Un téléfilm mais quand on y pense, on se dit que ce film est meilleur que notre première impression. Catherine Deneuve est sublime mais le scénario est tout de même un peu léger.

    scénario: 14/20       technique: 16/20   acteurs: 16/20   note finale: 16/20

    Tout nous sépare

    Une maison bourgeoise au milieu de nulle part. Une cité à Sète. Une mère et sa fille. Deux amis d’enfance. Une disparition. Un chantage. La confrontation de deux mondes.


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  •  Ce film est magnifique et montre bien l'absurdité des religieux extrémistes, qui ne comprennent pas l'amour paternel parce que ce n'est pas l'habitude pour un homme seul d'élever son fils dans le milieu ultraorthodoxe.

    scénario: 17/20     acteurs: 17/20    technique: 16/20   note finale: 17/20

    Brooklin Yiddish

    Borough Park, quartier juif ultra-orthodoxe de Brooklyn.
    Menashé, modeste employé d'une épicerie, tente de joindre les deux bouts et se bat pour la garde de son jeune fils Ruben. En effet, ayant perdu sa femme, la tradition hassidique lui interdit de l'élever seul.
    Mais le Grand Rabbin lui accorde de passer une semaine avec son fils ; l’ultime occasion pour Menashé de prouver qu’il peut être père dans le respect des règles de sa communauté.

    Voilà un très joli film, extrêmement attachant, qui réussit à nous toucher profondément tout en s'intéressant à une communauté fermée sur elle-même, presque impénétrable. Une preuve de plus que certains sujets sont universels et qu'on peut s'adresser au monde entier à partir de territoires et de personnages absolument singuliers.
    Bienvenue à Borough Park, au sud de Brooklyn, New-York city. Le quartier est en grande partie le fief des Juifs ultra-orthodoxes qui y vivent en relative autarcie. Parmi tous ces hommes en habit noir et couvre-chefs traditionnels, la caméra s'attache à celui qui sera notre « héros » : Menashe, physique rondouillard et démarche pataude. Menashe est le modeste employé d'une supérette casher, un peu maladroit et inconstant, régulièrement tancé par son sinistre patron pour ses erreurs et ses retards, assez fréquents il faut bien le dire. Menashe est veuf depuis un an, il a un fils d'une dizaine d'années, l'adorable Ruben. Mais la tradition hassidique dit qu'un veuf, surtout quand il est pauvre, doit trouver une nouvelle épouse avant de récupérer la garde de son enfant, confié en attendant à des parents proches, en l'occurrence la sœur et le beau-frère. Mais Menashe n'a pas le cœur à chercher une nouvelle compagne, et les rendez-vous galants arrangés par les marieuses tournent au fiasco absolu. Il va donc négocier avec le rabbin de sa communauté une semaine à l'essai pour avoir seul la garde de son fils et prouver qu'il est un véritable Mensch, un homme un vrai en yiddish…


    Mais les choses ne vont évidemment pas se passer comme il l'espérait : dépassé par son travail et les heures supplémentaires qu'on lui impose, il a toutes les peines du monde à respecter le rythme d'un écolier de 10 ans, par ailleurs il croule sous les dettes, le dîner qu'il s'obstine à vouloir organiser en mémoire de sa femme n'est pas une franche réussite, et il a une fâcheuse tendance à abuser de la boisson à la moindre fête pour oublier ses soucis… Tant et si bien que son fils va être tenté de retourner chez ses oncle et tante, pourtant pas marrants !
    Le film de Joshua Weinstein frappe d'abord par son authenticité. Entièrement tourné en yiddish, il décrit avec une précision documentaire les us et coutumes de cette communauté méconnue, sans tomber dans les clichés, sans en occulter les travers : la manière notamment dont sont traitées les femmes, reléguées aux tâches ménagères, interdites par exemple de conduire, mais aussi – et Menashe en est la première victime – le poids exorbitant du groupe qui contrôle absolument tout de la vie privée et familiale, qui juge et condamne.

    Mais le film nous touche surtout grâce aux personnages de Menashe et de son fils. Et pour cause : Joshua Weinstein s'était vu interdire par la communauté hassidique de tourner un documentaire sur elle, avant de rencontrer Menashe Lustig, qui lui a raconté sa propre histoire de commis d'épicerie, veuf et en proie aux problèmes de garde de son fils. Weinstein a alors décidé de tourner cette fiction avec ces acteurs non professionnels rejouant des situations directement adaptées de leur propre vie.
    Profitant de la stature chaplinesque de Menashe, figure burlesque de l'éternel maladroit qui sait aussi émouvoir par sa douleur de veuf et de père empêché, Weinstein va largement au-delà de l'aspect documentaire et nous donne un très beau film sur le deuil et sur le lien père-fils.


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  • Très réussi. J'ai beaucoup ri. Une nouvelle fois réunie sous la direction de Tarek Boudali, la bande à Fifi signe une comédie efficace. On regrette un peu l'abus sur les clichés homo. Pour cette comédie à l’humour débridé qui aborde les clichés sur la communauté gay, Boudali a fignolé une mise en scène sans temps mort qui sait mettre en avant chacun des rôles du film. Bravo! Ils ont du bien s'amuser pendant le tournage...

    scénario: 16/20      technique: 16/20     acteurs: 16/20    note finale: 16/20

    Epouse moi mon pote

     

    Yassine, jeune étudiant marocain vient à Paris faire ses études d’architecture avec un visa étudiant. Suite à un événement malencontreux, il rate son examen, perd son visa et se retrouve en France en situation irrégulière. Pour y remédier, il se marie avec son meilleur ami. Alors qu’il pense que tout est réglé, un inspecteur tenace se met sur leur dos pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc…

     


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  • Un très beau film avec des petits acteurs merveilleux, même si on commence à se lasser un peu du prof génial qui croit au talents de jeunes de collèges difficiles et qui  réussit à leur faire faire des exploits. On aurait aimé un Kad Merad plus enthousiaste, plus vivant. Un tel scénario aurait pu devenir franchement lourd. Mais le réalisateur parvient, grâce à sa mise en scène limpide et discrète, à convaincre que la musique adoucit les mœurs et peut éclairer les visages les plus butés. Bienveillant et humaniste, ce premier film sur un professeur de violon confronté à des élèves de quartiers défavorisés, fait vibrer les cordes sensibles.

    scénario: 16/20    technique: 16/20   acteurs: 16/20     note finale: 16/20

    La mélodie

     

    A bientôt cinquante ans, Simon est un violoniste émérite et désabusé. Faute de mieux, il échoue dans un collège parisien pour enseigner le violon aux élèves de la classe de 6ème de Farid. Ses méthodes d’enseignement rigides rendent ses débuts laborieux et ne facilitent pas ses rapports avec des élèves difficiles. Arnold est fasciné par le violon, sa gestuelle et ses sons. Une révélation pour cet enfant à la timidité maladive. Peu à peu, au contact du talent brut d'Arnold et de l'énergie joyeuse du reste de la classe, Simon revit et renoue avec les joies de la musique. Aura-t-il assez d’énergie pour surmonter les obstacles et tenir sa promesse d’emmener les enfants jouer à la Philharmonie ?

    Il s’agit d’une histoire vraie. Ou presque. Pour son premier film, Rachid Hami s’est inspiré de Démos, un dispositif créé en 2010 qui permet à 3 000 enfants des quartiers défavorisés de pratiquer un instrument de musique. Dans La Mélodie, Kad Merad incarne avec une sobriété exemplaire un violoniste en peine de cachets qui accepte de venir enseigner à une dizaine de collégiens turbulents d’un établissement parisien.

    La tâche n’est pas simple : il faut en quelques mois les élever au rang de concertistes capables de jouer les airs exotiques de Shéhérazade, poème symphonique de Rimski-Korsakov, sur la scène de la Philharmonie de Paris. Aussi à l’aise avec ces gamins indisciplinés que ces derniers le sont avec leur instrument, le professeur pense impossible d’apprivoiser cet auditoire difficile. Mais la passion du violon que développe l’un de ces enfants le touche…

    Quelle merveilleuse surprise que ce film ! Le résumé comme la bande-annonce m’avaient fait craindre une œuvre dégoulinante de bons sentiments, mais ce n’est pas le cas. En tout cas, le film vaut bien davantage qu’une simple exaltation des bons sentiments et l’on aurait tort de le ranger trop rapidement au rayon des œuvres sympathiques ou aimables qui font du bien sans déranger personne. Il y a bien plus de subtilité que cela dans cette histoire de talents fort bien mise en scène et habitée par d’excellents acteurs (qu’ils soient confirmés ou amateurs). L’acteur vedette de ce film, c’est Kad Merad qui, sans doute après avoir produit un travail acharné, réussit parfaitement à se glisser dans la peau d’un professeur de violon. Envoyé pour prodiguer son enseignement à des élèves de 6ème d’un collège réputé difficile, il se trouve en effet aussitôt mis en présence d’enfants pour le moins turbulents. Accompagnés par un de leurs professeurs, joué par l’excellent Samir Guesmi, les violonistes en herbe semblent d’abord dépourvus de toute faculté pour la musique. Or le projet de l’établissement, ce n’est rien de moins que d’intégrer, en fin d’année scolaire, le groupe d’enfants à un orchestre qui devra jouer « Shéhérazade » de Rimski-Korsakov à la Philharmonie de Paris ! Le pari n’est-il pas perdu d’avance ? Pour relever une telle gageure, quoi qu’il en soit, il faut faire preuve de patience, d’audace et de perspicacité. Tout le film montre intelligemment par quels moyens il est possible de transformer des enfants apparemment dénués de talent (pour la musique, en tout cas) en de vrais passionnés capables de relever le défi qui leur est proposé. Il faudrait souligner bien des aspects du film, chacun d’eux constituant un des éléments éducatifs permettant d’atteindre l’objectif fixé. La chance du groupe d’enfants, ce sont les leaders : leur professeur pour commencer, mais aussi l’un d’eux, un des élèves, tellement séduit par l’exercice du violon qu’il entraîne les autres à sa suite. Le film montre aussi, toujours de manière judicieuse, quels sont les pièges à éviter et les tentations à repousser. L’une d’elles, que le professeur de violon ne tarde pas à envisager, consiste à éliminer les éléments les plus faibles pour ne garder que les plus doués : une éventualité que rejette catégoriquement le professeur joué par Samir Guesmi pour qui ce sont précisément les enfants les plus talentueux qui communiqueront leur enthousiasme et unifieront le groupe en l’entraînant vers le meilleur. Une autre tentation survient pour le professeur de violon : il ne s’agit de rien de moins que d’abandonner le travail d’enseignant en cours d’année pour se consacrer à une tournée de concerts avec un quatuor. C’est à ce moment-là qu’intervient quelque chose de décisif : le plaisir ! Où trouver le plaisir le plus grand : en se produisant avec des musiciens confirmés ou en transmettant l’amour de la musique à des enfants réputés difficiles au point de les conduire jusqu’à leur prestation à la Philharmonie ? On peut deviner la réponse. Enfin, il faut indiquer la place des parents dans cette histoire. Elle n’est pas négligeable, ils ont leur mot à dire et leur rôle à jouer. Ce film superbe et émouvant ne les a bien évidemment pas oubliés.
     

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  • Une très belle syrienne qui montre bien le quotidien de la guerre en Syrie. on peut regretter une fin un peu en queue de poisson.

    scénario: 16/20      acteurs: 17/20   technique: 17/20   note finale: 17/20

    Une famille syrienne

    Dans la Syrie en guerre, d'innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s’organisent au jour le jour pour continuer à vivre malgré les pénuries et le danger, et par solidarité, recueillent un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir.

    À travers une fenêtre, on a une échappée vers une petite place qui ressemble fort à un champ de ruines. On voit un groupe de personnes qui discutent, on entend le son caractéristique des hélicoptères qui survolent les environs. Un coup de feu, un sniper vient de tirer, le groupe qui discutait se disperse en catastrophe : le début du film présente une des rares scènes d'Une famille syrienne qui ne se déroule pas dans le huis-clos de l’appartement occupé par la famille qu'annonce le titre. Une famille plongée dans cette situation inextricable que connait la Syrie et dont le cinéma nous a finalement peu parlé jusqu’à présent. A la tête de cette famille syrienne, une femme d’origine palestinienne : Oum Yasan, la cinquantaine, énergique. Autour d’elle, ses deux filles Yara et Aliya, son fils Yazan, le petit dernier, son beau-père Abou Monzer, et son neveu Karim, visiblement très amoureux de Yara qui le lui rend bien. Sans oublier Delhani, la jeune domestique, et Halima, la voisine du dessus que la famille a recueillie avec son bébé parce que son logement a été gravement endommagé.

    Le père, le mari de Oum Yazan, on ne le verra jamais. La famille essaiera de le joindre durant toute la journée mais le réseau téléphonique est si perturbé que les rares communications qu'on arrive à établir sont très vite interrompues. Le mari de Halima, lui, on le voit au tout début du film. Il est venu annoncer une bonne nouvelle à sa femme : un journaliste français est disposé à les aider à partir se réfugier au Liban. Quand ? Le soir même. Sauf que, en quittant l’appartement, il est touché par les balles d’un sniper. Est-il toujours vivant ? Est-il mort ? Cette scène, Delhani l’a vue par la fenêtre, elle veut avertir Halima mais Oum Yasan l'en empêche : elle veut avant tout protéger sa famille et il ne faut pas affoler toute la maisonnée avec la révélation de ce drame. De toute façon personne ne peut rien faire, pas question de sortir au risque de s'exposer au feu du sniper… Le plus prudent est d'attendre…

    C'est donc de l'intérieur, au plus intime des membres de cette famille piégée, que nous allons ressentir les effets d'une guerre qui les dépasse. Le film réussit parfaitement à nous montrer ce que peut être l'instinct de survie chez des êtres dont on se sent de plus en plus proches. Philippe Van Leeuw alterne avec une grande maîtrise les scènes d'une vie quotidienne presque normale, une vie de tous les jours et de tous les endroits, et d'autres – une surtout, particulièrement saisissante, on ne vous en dit pas plus – tendues, oppressantes, qui bousculent et qui bouleversent. Il nous livre ainsi une puissante évocation de ce que peuvent vivre les familles syriennes, les familles de tous les pays déchirés par une guerre.


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  • Très réussi. J'ai beaucoup ri. Une comédie politiquement incorrecte jubilatoire. Les enfants sont craquants. En plus d'un récit cocasse, plein de surprises et de rebondissements, et d'une histoire d'amour atypique, ce film livre un discours intéressant sur la conformité de nos vies modernes.

    scénario: 17/20      acteurs: 17/20     technique: 17/20    note finale: 17/20 

    Daddy cool

    Adrien, 40 ans et totalement immature, se fait larguer par Maude, 35 ans, désireuse d’enfin fonder une famille. Pour tenter de reconquérir l’amour de sa vie, Adrien décide de monter dans le futur ex-appartement conjugal: une crèche à domicile… Le début, d'une improbable expérience éducative...


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  • Haute en couleurs, cette comédie chorale ne fait pas dans la finesse, mais offre un spectacle délirant. Une comédie très réussie! Cendrillon devient trash: un film plein de trouvailles réjouissantes. Pas du tout pour les enfants...

    scénario: 17/20            technique: 17/20            acteurs: 17/20            note finale: 17/20

    Les nouvelles aventures de Cendrillon

    C’est l’anniversaire de Julie mais elle semble être la seule à s’en souvenir… Jusqu’à ce que Marco, l’homme qu’elle aime secrètement, l’appelle et lui annonce qu’il va passer chez elle pour lui déposer son fils car la baby-sitter a eu un contretemps. Julie est effondrée, tout le monde la considère comme une boniche. Seule avec ce petit garçon, particulièrement odieux, Julie décide de lui raconter l’histoire de Cendrillon… enfin presque.


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  • nul! je ne sais pas comment on a pu laisser tourner une merde pareille. c'est exactement le genre de navet dont on se demande à quoi il sert. Nullissime. une perte de temps. je pense que vous aurez mieux à faire que d'aller voir cette panouille.

    scénario: 1/20 (et je suis large)      acteurs: 1/20     technique: 2/20      note finale 1/20 (je ne mets pas zéro, il y avait le nom sur la copie... ha ha ha )

    Jeune femme

    Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.


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  • Même si on peut regretter que le film s'éloigne du livre dont il s'inspire, c'est une totale réussite. Le Knock du film est assez différent du personnage détestable de la pièce qui est cruel, mégalomane et sans pitié. Ainsi, le personnage joué par Omar Sy veut la rédemption des autres personnages qui apparaissent dans la pièce comme des gens avares, sectaires ou idiots. Bien filmé, bien joué, bien réalisé, ce film est un hymne à la vie.

    scénario: 17/20    technique: 17/20    acteurs: 17/20   note finale: 17/20

    Knock

    Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une "méthode" destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s'ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l'art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu'il n'avait pas prévues : les sentiments du coeur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.

    Knock est la quatrième adaptation de la pièce de Jules Romains "Knock ou le triomphe de la médecine" (1922) au cinéma après les films de René Hervil (en 1925) avec Fernand Fabre dans le rôle-titre, et ceux de Roger Goupillières (en 1933) et de Guy Lefranc (en 1951), tous deux avec le mythique Louis Jouvet dans la peau de Knock. Rappelons qu'un autre projet d'adaptation avait été lancé en juin 2009, avec Edouard Baer en Knock, et Raphaël Frydman à la réalisation.


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  • Nicolas Vanier a grandi en Sologne, une région naturelle forestière qui a fait de lui un amoureux de la nature et de la vie sauvage. Via L'Ecole buissonnière, le metteur en scène a cherché à rendre hommage à cette "féerique région sauvage", comme il l'avait aussi fait dans Le Dernier trappeur pour les montagnes rocheuses du Canada, Loup pour la Sibérie ou Belle et Sébastien pour les Alpes. "Il était naturel que je revienne chez moi pour ce film, sur ce territoire que j’aime et où j’ai développé, dans les pas de mon grand-père, mon goût pour la nature et ma connaissance de la forêt et des animaux", explique-t-il. Ce film est une merveille. C'est une hymne à la nature qui est merveilleusement filmée. Il est réussi à tous les niveaux: technique, scénario et jeu des acteurs.

    scénario: 19/20          technique: 19/20    acteurs: 19/20     note finale: 19/20

    L'école buissonnklière

    Paris 1930. Paul n’a toujours eu qu’un seul et même horizon : les hauts murs de l’orphelinat, sévère bâtisse de la banlieue ouvrière parisienne. Confié à une joyeuse dame de la campagne, Célestine et à son mari, Borel, le garde-chasse un peu raide d’un vaste domaine en Sologne, l’enfant des villes, récalcitrant et buté, arrive dans un monde mystérieux et inquiétant, celui d’une région souveraine et sauvage. 
    L’immense forêt, les étangs embrumés, les landes et les champs, tout ici appartient au Comte de la Fresnaye, un veuf taciturne qui vit solitaire dans son manoir. Le Comte tolère les braconniers sur le domaine mais Borel les traque sans relâche et s’acharne sur le plus rusé et insaisissable d’entre eux, Totoche. Au cœur de la féérique Sologne, aux côtés du braconnier, grand amoureux de la nature, Paul va faire l’apprentissage de la vie mais aussi celui de la forêt et de ses secrets. Un secret encore plus lourd pèse sur le domaine, car Paul n’est pas venu là par hasard… 


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  • Génial!! On rit d'un bout à l'autre et tout le monde en prend pour son grade! A voir de toute urgence

    scénario: 19/20      acteurs: 19/20      technique: 16/20   note finale: 18/20 

    Coexister

    Sous la pression de sa patronne, un producteur de musique à la dérive décide de monter un groupe constitué d'un rabbin, un curé et un imam afin de leur faire chanter le vivre-ensemble. Mais les religieux qu’il recrute sont loin d’être des saints…


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  • Une merveille! Quel courage a cette femme d'avoir pu pardonner à l'assassin de son fils! Bravo Madame!

    scénario: 19/20       technique: 19/20   note finale: 19/20

    Latifa, au coeur du combat

    L’histoire de Latifa Ibn Ziaten est celle d’une mère devenue activiste. Quand son fils Imad est assassiné par un terroriste, Mohamed Merah, son monde bascule. Pourtant elle refuse de perdre espoir, et parcourt les villes de France dans un seul but : défendre la jeunesse des quartiers et combattre la haine avec la tolérance et l’écoute. Elle transforme ainsi chaque jour son destin singulier en un combat universel.

    Les tragédies détruisent bien sûr des vies mais peuvent transformer des êtres, révéler en eux des capacités de résistance et de résilience insoupçonnées. Avant le 11 mars 2012, Latifa Ibn Ziaten était une petite dame cinquantenaire d'origine marocaine, très chouette et ordinaire. Elle avait certes fait preuve d'indépendance en fuyant le Maroc et un mariage arrangé pour l'amour d'Ahmed, un garçon rencontré sur la plage de M'Diq et devenu ouvrier à la SNCF, mais la suite de sa vie avait été celle de ces milliers de femmes courageuses et invisibles qui ont construit la France : mariage, cinq enfants, une vie professionnelle d'ouvrière entre marchés et cantines. Mais ce funeste 11 mars 2012, sa vie bascule : Imad, un de ses garçons qui faisait sa fierté, sous-officier dans l'armée française, est abattu par un homme en scooter sur un parking de Toulouse. La police croit d'abord à un règlement de comptes et Latifa est interrogée sur les supposées mauvaises fréquentations de son fils, voire sur ses possibles activités illicites. Ce n'est que quelques jours plus tard, avec l'effroyable tuerie de l'école juive Ozar Hatorah, que l'on comprendra qu'Imad a été la première victime de Mohamed Merah. Et assez vite, Latifa Ibn Ziaten, qui aurait pu légitimement s'enfermer dans sa douleur, va ressentir le besoin de faire de son drame un outil pour faire en sorte que plus jamais un jeune musulman issu des quartiers populaires ne devienne un monstre comme Mohamed Merah. Se disant sans doute qu'en tant que modeste mère musulmane de la banlieue rouennaise, elle avait probablement des chances de pouvoir parler au cœur et à la raison des jeunes fragilisés par la précarité, la stigmatisation et susceptibles d'être embrigadés par une idéologie islamiste radicale. Avec le soutien de collectifs divers et de simples citoyens, Latifa crée une association qui porte le nom de son fils pour aller porter sa parole dans les quartiers auprès des jeunes mais aussi faire entendre une voix juste et autorisée auprès des politiques et des décideurs de tout poil.

    Les deux réalisateurs ont suivi pas à pas Latifa au fil de son incroyable agenda, qui l'amène à voyager de ville en ville, en France et dans le monde. Le film montre à la fois des moments étonnants (quand par exemple elle accepte l'invitation de jeunes femmes expatriées en Chine qui veulent faire comprendre la situation des jeunes des quartiers à leurs riches amis et soutenir son action) et bouleversants (quand des jeunes relégués d'une école de la Seconde Chance s'effondrent malgré leur âge déjà avancé dans les bras de Latifa, rencontrant peut être pour la première fois quelqu'un qui peut entendre leur souffrance). On découvre ainsi un personnage formidablement attachant, capable spontanément d'une empathie communicative, mais aussi une combattante, oratrice hors pair face à l'adversité, que ce soit devant une jeune étudiante marocaine la trouvant trop angélique en regard des réalités politiques que face à des députés de la droite réactionnaire qui veulent l'attaquer sur son voile et sur l'islam. Et justement Latifa transmet aussi une autre vision de l'islam, qui démonte les préjugés et les raccourcis dangereux, et nous aide à penser une laïcité moins excluante, plus en phase avec la diversité religieuse et culturelle de la France qu'on aime.


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  • Un thriller haletant plein de surprises.

    scénario: 17/20        acteurs: 16/20    technique: 16/20   note finale: 16/20

    Mon garçon

    Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.


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  •  Bof. Tout est bon dans ce film.

    scénario: 10/20   acteurs: 10/20  technique: 16/20  note finale: 10/20

    Barry Seal

    L'histoire vraie de Barry Seal, un pilote arnaqueur recruté de manière inattendue par la CIA afin de mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire des Etats-Unis.


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  • Enorme déception. Ennuyeux, lent et sans intérêt. Sans queue, ni tête.

    scénario: 5/20     acteurs: 10/20   technique: 16/20   note finale: 5/20

     

    Kingsman: le cercle d'or

    KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis.
    Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.


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  • Encore un navet! Voir cette paumée essayer de trouver l'amour est une épreuve! Seule la dernière scène du film où elle va voir un voyant joué par Depardieu est intéressante; Encore faut-il avoir tenu jusque là...

    scénario: 3/20      acteurs: 12/20      technique: 15/20   note finale: 6/20

    Un beau soleil intérieur

    Isabelle, divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour.

    À la source de ce film, la proposition faite par un producteur à Claire Denis d'adapter Fragments d'un discours amoureux, de Roland Barthes, bel essai fragmenté et chapitré de 1977, qui évoque la folie magnifique et la subversion insensée de l'état amoureux. Tentation de Claire Denis (rien de ce qui touche au désir n'est étranger à son cinéma), puis doute, puis refus catégorique des ayants droit. L'affaire étant réglée de ce côté, elle rebondit d'un autre, à travers l'association de la cinéaste et de la romancière Christine Angot dans l'écriture d'un film qui s'inspire, assez drôlement, de leurs expériences malheureuses dans ledit domaine amoureux. Ainsi naît ce Beau soleil intérieur, qui ramène Claire Denis sous les sunlights quatre ans après Les Salauds, film amer, mal reçu, qui aura
    laissé des traces.

    Le résultat de cette genèse à la fois sinueuse et impromptue est une ennuyeuse et, rapportée au cinéma de Claire Denis, inintéressante expérience cinématographique. L'opération prend la forme d'une horrible constellation d'acteurs, tous mauvais, tous se prêtant sans grâce aux coupes cruelles des deux laborantines en chef, tous tournant à titres variés et en durées inégales autour d'un astre triste et ennuyeux qu'incarne, de manière particulièrement mal sentie Juliette Binoche. Quinquagénaire un peu paumée, très à fleur de peau, divorcée avec enfant, à la recherche de l'amour véritable, Isabelle, artiste peintre, navigue à vue dans une sociologie et une topographie parisiennes qui semblent vouées à ne fabriquer que du même. Bars, appartements, maisons de campagne (dans le Perche ou le Lot), théâtres, galeries, restaurants, commerces de bouche. Aussi bien passe-t-elle d'un amant à l'autre comme un bateau glisse, au risque de se briser, entre un chapelet d'écueils. Xavier Beauvois y pose, avec une gourmande nonchalance, en banquier marié et goujat offreur de fleurs (« j'arrive du Brésil, j'ai une envie folle de te niquer »). Philippe Katerine est le voisin sympa et déprimé qui maraude en bob et cabas à la poissonnerie Secretan, tentant à chaque fois le plan « invitation au pied levé » sans y croire une seconde, en quoi sa lucidité l'honore. Mais encore Laurent Grévill dans le rôle de l'ex qui tente de se remettre dans la course à marche et geste forcés, Nicolas Duvauchelle dans celui de l'acteur ontologiquement incapable de s'arrêter de mettre à l'épreuve son pouvoir de séduction, et bien d'autres encore. Tous ne peuvent être cités, il y en a trop. Voici d'ailleurs le côté « laboratoire » de la mise en scène : l'enchaînement ininterrompu des expériences, le dérèglement invasif du discours amoureux, le principe marabout-de-ficelle qui gouverne le désir de l'héroïne, les lamentables petites agonies qui systématiquement en résultent.

    La dernière scène est remarquable mais elle ne rachète pas ce navet. Cette épopée du désenchantement mène droit à une scène d'essence surréelle et radieuse, au cours de laquelle Isabelle consulte en la personne délicate de Gérard Depardieu, dans une partition infiniment douce et évasive, un voyant. Ici, le langage ne sert plus à définir ou à conquérir, il est un onguent passé comme un velours sur l'âme de la souffrante, une pommade messianique annonçant la venue d'une « nouvelle personne »… Scène d'anthologie, assurément, du cinéma français, petite merveille atmosphérique façon « beau soleil intérieur ».

    Le pire navet de l'année.

     


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  •  Un film très intéressant même si on peut regretter qu'il manque ce je ne sais quoi que  pour qu'il soit totalement réussi.

    scénario: 16/20     technique: 16/20     acteurs: 16/20     note finale: 16/20

    Numéro une

    Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l'énergie, jusqu'au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d'influence lui propose de l'aider à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d'ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s'annonçait exaltante, mais c'est d'une guerre qu'il s'agit.

    Ils ont beau être des milliards, les hommes sont fragiles quand leur destin tient dans le creux de mains invisibles ! Peut-être est-ce pour fuir cette réalité que certains ont besoin de se sentir puissants et partent à la conquête du pouvoir. Ils ne sont que quelques uns à parvenir au sommet, qui défendent jalousement leur pré carré. Nous voilà dans un de leurs fiefs, à Paris. Les hautes tours phalliques de La Défense fendent le ciel comme si elles voulaient posséder la lune. Derrière leurs murs de verre, les centre névralgiques d’imposantes entreprises cotées en bourse se gorgent de richesses sur le dos du pauvre monde. Leurs cadres supérieurs – qui peuvent rarement s’encadrer les uns les autres – s’affairent à des tâches nébuleuses. Un microcosme étranger au commun des mortels que nous sommes, mais qui pour autant ne va pas nous laisser insensible et va vite devenir captivant.


    Quel que soit l’échelon des décideurs, il reste toujours des marches à gravir, des rivaux à surveiller. La vie n’est pas un long fleuve tranquille pour ces hommes qui supervisent le monde. Mais, me direz-vous : et les femmes ? Mes pauvres, si vous saviez ! Les ovaires, dans une hiérarchie, c’est comme l’oxygène : ça se raréfie avec l’altitude ! À ces hauteurs-là, les oiselles que l’on croise ne sont bien souvent que des assistantes. La règle a ses exceptions, Emmanuelle Blachey (alias Devos, impeccable) en est une, seule gonzesse à siéger au comité exécutif d'un géant français de l’énergie. On imagine qu’il lui aura fallu faire preuve d’excellence – en l'occurrence la compétence ne suffit pas – pour être acceptée dans ce sérail masculin rarement pénétré par le sexe faible. Mais parvenir un tel niveau est une chose, encore faut-il savoir s’y maintenir. Le prix à payer dans cet univers impitoyable est de flirter constamment avec la perfection, de faire plus qu’il ne sera jamais demandé à aucun gonze, ce dont Emmanuelle semble se satisfaire avec un naturel désarmant. Tout dans cette quinquagénaire radieuse témoigne de sa fierté bien placée et du désir de ne jamais déchoir. Au dessus de la mêlée, elle s’attache à agir avec noblesse. Jamais elle ne prête le flanc aux attaques, ni ne se départit de son calme devant ses détracteurs que son sourire bienveillant et la pertinence de ses analyses achèvent de désarmer. Quant à son regard d’un gris translucide, il ne scille plus face aux mesquineries sexistes de ces messieurs qui tentent de l’égratigner. Tant et si bien que sa force tranquille fait figure de pilier sur lequel son supérieur peut se reposer, ce qui ne manque pas de susciter quelques nouvelles jalousies. Mais avec une bonne dose d’humour, tout est vite oublié, surtout la nuit tombée, quand Emmanuelle s’en retourne auprès de son compagnon et de sa fille.
    Toutefois l’histoire va vite se corser, toujours plus palpitante, lorsque les membres d’un étrange et influent réseau féministe, « Olympe », vont se rapprocher de notre héroïne, la pousser à briguer la tête d’Antea et devenir ainsi la première femme PDG d’un groupe du CAC40… Un poste férocement convoité pour lequel les clans rivaux ne s’interdiront aucun coup bas. La descente dans les dessous douteux et inavouables de la quête du pouvoir devient alors vertigineuse.

    Tonie Marshall filme de manière efficace et élégante tant ses personnages que leur environnement. Elle parvient à restituer tout aussi fidèlement l’ambiance d’une salle de conseil que celle d’une plate-forme éolienne au milieu de l’océan. Le récit est émaillé d’anecdotes véritables glanées auprès de cadres dirigeantes. Le propos très réaliste et renseigné vise juste, dresse un constat redoutable et troublant, qui suscitera de saines polémiques. Le récit tout en tension donne au film des allures de thriller capitaliste d’anticipation, parce qu’à l’heure où je vous cause, je gagnerais à parier qu’il n’y a toujours pas l’ombre d’un jupon à un tel niveau de décision. (Le CAC40 triche : 3 femmes y apparaissent sans être PDG, leur rôle a été castré du P exercé par un homme).


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