•  Une comédie très réussie. j"ai ri d'un bout à l'autre: le scénario est une merveille! Les acteurs sont formidables. C'est bien filmé et on ne cesse de rire. Il y a longtemps que je n'avais pas vu une comédie aussi réussie.

    scénario: 18/20    technique: 18/20      acteurs: 18/20    note finale: 18/20

    La Ch'tite famille

    Valentin D. et Constance Brandt, un couple d’architectes designers en vogue préparent le vernissage de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Mais ce que personne ne sait, c’est que pour s’intégrer au monde du design et du luxe parisien, Valentin a menti sur ses origines prolétaires et ch'tis. Alors, quand sa mère, son frère et sa belle-sœur débarquent par surprise au Palais de Tokyo, le jour du vernissage, la rencontre des deux mondes est fracassante. D’autant plus que Valentin, suite à un accident, va perdre la mémoire et se retrouver 20 ans en arrière, plus ch’ti que jamais !


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  •  Je n'ai rien compris. L'histoire est bizarre et alambiquée. Je mets "bien" mais un scénario moins obscure aurait été apprécié.

    scénario: 10/20       acteurs: 16/20    technique: 16/20   note finale: 12/20

    L'apparition

    Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s’est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques qui n’a rien à voir avec ce monde-là accepte de faire partie d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements.

    Jacques (Vincent Lindon) est grand reporter pour un journal du Sud-Ouest. Il a vécu des situations terribles sur des territoires en guerre qui l'ont laissé meurtri. Alors qu'il se replie sur lui même, se barricade dans une solitude douloureuse, il reçoit un mystérieux coup de téléphone du Vatican : il doit venir sans délai à Rome où un prélat qui apprécie son travail souhaite lui confier une mission particulière qu'il n'est pas question de divulguer avant qu'une rencontre ait lieu.
    Dans une petite ville du Sud-Est, une jeune fille au visage d'ange prétend avoir vu la Vierge et la curie romaine s'inquiète de l'ampleur que prend le phénomène. Il y a de quoi surprendre Jacques qui s'étonne d'avoir été choisi, lui l'agnostique, le mécréant, pour faire partie du petit groupe de travail qui rassemble théologiens, psychiatre, historiens mandatés pour conduire une très sérieuse enquête canonique qui doit déterminer si l'affaire a des fondements sérieux.

    La plongée de Jacques dans cet univers dont il ne soupçonnait pas l'existence commence par les archives secrètes du Vatican où s'empilent, soigneusement répertoriés, toutes les enquêtes sur toutes sortes de faits que la raison a du mal à admettre. On lui sort les documents de ceux qui ont fait l'objet d'une reconnaissance officielle : Fatima, Lourdes, d'autres encore (Notre Dame du Laus, lieu bien connu de pèlerinage, est à deux pas de l'endroit où se tourne le film…)
    Quand il arrive sur les lieux de la prétendue apparition, Jacques est reçu avec réticence, l'annonce d'une enquête irrite, inquiète l'entourage de celle que beaucoup considèrent déjà comme une sainte. Son statut d'incroyant ajoute à la méfiance générale, d'autant que Jacques manifeste son intention de mener sérieusement sa mission à terme, fouillant méthodiquement dans le passé des uns, des autres et particulièrement dans celui de l'élue : Anna dont l'étonnant regard accroche le sien.
    Elle n'est pas banale, cette fille qui a grandi de famille d'accueil en foyer et qui est désormais l'objet d'une notoriété et d'un culte qui la dépassent, sous la vigilance constante du prêtre qui a pris dès le début ses paroles au sérieux, à deux doigts de se rebeller contre sa hiérarchie. S'agit-il d'une supercherie, la jeune fille est-elle manipulée ? Qu'y a-t-il a dans la tête de ce prêtre qui lui sert de garde rapprochée, orchestre cérémonies et rencontres, assure l'intendance, canalise la foule, l'interpelle de ses sermons : est-il sincère, est-il particulièrement tordu ? Anna est-elle aussi limpide qu'elle le paraît, quel crédit accorder à son histoire ?

    Le film n'a rien d'anecdotique et Xavier Giannoli creuse profond dans les questionnements qui se posent à cet homme pétri de rationalisme et qui se trouve confronté tout soudain à une rencontre perturbant ses incertitudes. Jacques n'a pas d'a-priori : la présence fascinante de cette belle fille fragile et déterminée, la foi qui habite ceux qu'il rencontre, les coïncidences troublante qui interviennent dans sa propre vie…
    Il lui apparaît vite que sa présence sur cette affaire ne doit rien au hasard. Quelle explication donner à des choses qui dépassent l'entendement, comment interpréter l'inexplicable ? Faut-il croire au surnaturel ? Le film ouvre mille questions et ne prend pas parti. Les faits sont ce qu'ils sont, croit celui qui peut croire… Xavier Giannoli, qui ne laisse rien au hasard et construit des films solidement documentés, a un talent certain pour explorer la nature humaine dans sa complexité la plus intime, sans a priori, sans jugement de valeur, avec cette curiosité et cette empathie pour ses personnages qui nous avaient fait aimer ses films précédents (Marguerite, A l'origine, Quand j'étais chanteur…) L'être humain est un grand mystère… Vincent Lindon et Galatea Bellugi en laissent entrevoir la superbe profondeur.


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  • Un documentaire fascinant qui nous apprend par exemple qu'on peut accroître de 25 % le rendement des tomates en leur diffusant des sons appropriés. Un hymne au monde végétal, ponctué de témoignages d’experts ayant accompli des avancées conséquentes dans l’étude des forêts et des plantes. On peut cependant regretter qu'il n'apporte rien par rapport au livre.

    scénario: 18/20   technique: 15/20   note finale: 18/20

    L'intelligence des arbres

    Un forestier en Allemagne, Peter Wohlleben, a observé que les arbres de sa région communiquent les uns avec les autres en s'occupant avec amour de leur progéniture, de leurs anciens et des arbres voisins quand ils sont malades. Il a écrit le bestseller "La Vie Secrète des Arbres" (vendu à plus d'1 million d'exemplaires) qui a émerveillé les amoureux de la nature. Ses affirmations ont été confirmées par des scientifiques à l'Université du "British Columbia" au Canada. Ce documentaire montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques, nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres ainsi que les conséquences de cette découverte.


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  • Bof, je n'ai pas tellement aimé. Le scénario est approximatif et les acteurs s'agitent plus qu'ils ne jouent. Ennuyeux. Quelle galère!

    scénario: 10/20        technique: 16/20      acteurs: 12/20  note finale: 10/20

    Les aventures de Spirou et Fantasio

    Lorsque Spirou, prétendu groom dans un Palace, rencontre Fantasio, reporter en mal de scoop, tout commence très fort… et plutôt mal ! Ces deux-là n’ont aucune chance de devenir amis. Pourtant, quand le Comte de Champignac, inventeur aussi génial qu’excentrique, est enlevé par les sbires de l’infâme Zorglub, nos deux héros se lancent aussitôt à sa recherche. En compagnie de Seccotine, journaliste rivale de Fantasio, et de SPIP, petit écureuil espiègle, ils sont entrainés dans une poursuite effrénée entre l’Europe et l’Afrique. Spirou et Fantasio vont devoir faire équipe pour sauver Champignac… et accessoirement le reste du monde !


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  • On pensait la recette à jamais perdue, et voilà que Laurent Tirard invite à un piquant marivaudage en costumes napoléoniens, qui évoque les grandes heures du cinéma français de Philippe de Broca ou de Jean-Paul Rappeneau. On pense à Ridicule, à la Folie des grandeurs, mais aussi à bien d’autres succès où le ressort comique tenait à un tandem de personnages, l’un pataud et attendrissant, l’autre brillant et exaspéré, et l’on se réjouit, vraiment, que celui-ci soit mixte pour l’une des premières fois. Quel bonheur que ce film si bien écrit, si bien joué et tellement amusant ! L'irrésistible numéro de duettistes que nous offrent Mélanie Laurent et Jean Dujardin est étincelant. On se régale vraiment de ce cabotinage réjouissant entre Mélanie Laurent et Jean Dujardin, dans cette comédie aussi joyeuse qu'alerte. Les costumes et les décors sont sublimes et c'est merveilleusement filmé. Tout pour plaire quoi!

    scénario: 18/20        acteurs: 18/20       technique: 19/20        note finale: 18/20

    Le retour du héros

    Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais en faisant de lui un héros d'opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d'une imposture qui va très vite la dépasser… 


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  • Autant vous le dire tout de suite, je les adore. Ils me font rire rien qu'en apparaissant. Et j'ai une fois de plus beaucoup ri. Ils arrivent encore à nous surprendre. Cathy Tuche fait tout pour que tout le monde se sente bien autours d'elle. Un César pour Isabelle Nanty!!! Elle ne l'aura pas parce que les comédies ne sont jamais récompensées mais Isabelle Nanty donne une telle épaisseur et telle une humanité à son personnage  qu'elle mériterait vraiment un prix d'interprétation. Tous les acteurs sont formidables. Le scénario est plein de trouvailles et de surprises. les décors et les costumes sont superbes et rien n'est laissé au hasard. BRAVO!

    scénario: 18/20    acteurs: 18/20     technique: 18/20   note finale: 18/20

    Les Tuche 3

    Jeff Tuche, se réjouit de l’arrivée du TGV dans son cher village. Malheureusement, le train à grande vitesse ne fait que passer, sans s’arrêter à Bouzolles. Déçu, il tente de joindre le président de la République pour que son village ne reste pas isolé du reste du territoire. Sans réponse de l’Élysée, Jeff ne voit plus qu’une seule solution pour se faire entendre : se présenter à l’élection présidentielle... Profitant de circonstances politiques imprévisibles, Jeff Tuche et toute sa famille vont s’installer à l’Élysée pour une mission à haut risque : gouverner la France.


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  •  C'est vraiment le documentaire qu'il faut voir en ce moment même s'il n'est ps aussi diffusé qu'il devrait l'être. L'auteur montre bien les méfaits effarants du sucre et la rapidité de ses effets néfastes. mais il est aussi positif puisqu'en arrêtant le sucre, on peut recouvrer la santé en quelques mois.

    scénario: 18/20        technique: 18/20      note finale: 18/20

    Sugarland

    Le sucre est partout ! Toute notre industrie agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? Damon Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos supermarchés ! SUGARLAND changera à tout jamais votre regard sur votre alimentation.

    40 cuillères à café de sucre par jour pendant deux mois. Voici le régime que s'est imposé Damon Gameau, acteur et réalisateur australien du film Sugarland qui sort sur les écrans le 24 janvier 2018.

    Un documentaire qui rappelle Super size me

    Une expérience un peu à la manière du documentaire Super size me (2004) où le réalisateur, Morgan Spurlock, avait pris pendant un mois tous ses repas exclusivement chez McDonald's. Ici, pas de junk ni de fast food. Mais Damon Gameau a choisi de débusquer une autre cible, celle des sucres cachés. Ceux que les professionnels de l'agroalimentaire ont très largement saupoudré sur les produits dits transformés. Pourquoi ? Pour en rehausser le goût à bas coût, le tout avec une étiquette ‘light', histoire de donner bonne conscience aux consommateurs. Entouré d'un nutritionniste, d'un médecin et d'un biologiste, le réalisateur a élaboré un menu qui prévoit d'ingérer non pas directement des morceaux de sucre ni de se gaver de sodas et de sucreries mais de ne consommer que ces aliments dits allégés.

    En pratique, 160 grammes de sucres par jour, essentiellement du saccharose et du sirop de glucose-fructose, des sucres particulièrement présents dans les céréales et boissons dites ‘light’, les muesli étiquetés ‘sains’, les smoothies et aussi les barres de céréales… qui, à elles seules, contiennent en général la ration journalière recommandée de sucres (soit de 20 à 30 g) ! Découvrez la bande-annonce du film dans la vidéo ci-dessous.

    Un bilan de santé qui tourne au drame

    Avant le film, l’Australien est en forme : 76 kilos, un tour de taille de 84 cm et un bilan biologique tout à fait normal. 60 jours et 2.400 cuillères à café plus tard, son bilan de santé tourne au drame : plus 8,5 kilos sur la balance, 10 cm supplémentaires de tour de taille, des analyses sanguines annonçant l’installation d’un diabète de type 2, un foie devenu gras, des troubles de l’humeur… Le tout heureusement réversible en quelques semaines avec le retour à une alimentation équilibrée. Tout au long du film, des séquences historiques rappellent comment le gras a été diabolisé dès les années 1970 et comment le sucre a été exonéré et évoquent les basses manoeuvres sucrières, calquées sur celles de l’industrie tabac, comme l’a démontré une étude scientifique publiée en 2016 et comme l’a révélé le New York Times.

    Pédagogique et en même temps très ludique, le film, au montage nerveux, aux couleurs saturées et aux effets spéciaux très réussis, s’achève sur un clip (ci-dessous) où l’acteur réalisateur métamorphosé en Mr Sugar, évolue dans les rayons d’un supermarché. Un bémol, les identités des scientifiques, incrustées dans les étiquettes des produits lors des interviews, sont souvent illisibles et non identifiables.

    Mais le message lui est parfaitement clair : ne vous laissez pas abuser ni engluer par les promesses des étiquettes et réduisez votre consommation en sucres.  Elle est en moyenne de 100 grammes par jour, soit 36 kilos par an dans nos pays industrialisés, quatre fois supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.


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  •  Mélanie Thierry est grandiose et mérite un prix d'interprétation. le gros problème de ce film, c'est la technique: on se demande où veut en venir le réalisateur avec ces images à moitié floue ou aux plans bizarres. Il y avait certainement une intention mais je ne devine pas laquelle. L'histoire est remarquable. Quelle dommage que techniquement ce soit aussi faible. Une mauvaise technique, c'est pour moi comme écrire un livre en faisant des fautes d'orthographe: inacceptable!

    scénario: 16/20     acteurs: 18/20   technique: 10/20   note finale: 15/20

    la douleur

    Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l'angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis. Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier, et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider. La fin de la guerre et le retour des camps annoncent à Marguerite le début d’une insoutenable attente, une agonie lente et silencieuse au milieu du chaos de la Libération de Paris.

    Le premier plan saisit par sa beauté épurée. Un profil. Un grain de peau. Une énigme. Sans effet supeflu, on est immédiatement happé. Nous voilà en immersion totale avec Marguerite et ses méandres. C’est passionnant. Emmanuel Finkiel s'est emparé de La Douleur et nous offre un récit et un personnage extraordinairement vivants, complexes, ancrés dans leur époque. Il met Marguerite en lumière sans angélisme, ne cachant ni sa fascination ni ses agacements face à cette femme qu’il nous livre sans fard, avant qu’elle soit devenue un monument de la littérature. Inutile d’avoir lu Duras pour être transporté. On peut même être complètement hermétique à son œuvre et se laisser emporter : on a au moins un exemple parmi nous…


    1944 à Paris. Nous sommes dans cette période charnière de l’Histoire de France où on ne sait pas vers quoi elle va basculer. Dans le Paris occupé par les Allemands, chacun avance précautionneusement, tel un funambule, avec la peur au ventre. Malgré les rires et les flonflons des luxueux troquets où les collabos s’affichent avec les nazis, on sent que tous tentent de noyer la frousse qui les gagne dans le fond de leur verre, de leur panse, dans une voracité débridée alors que la majeure partie du pays est affamée. Ambiance trouble qui voit se côtoyer ceux qui ont fait de l’ennemi leur ami, ceux qui ont tout bonnement obéi et ceux qui résistent clandestinement. Avant d’être arrêté par la Gestapo, Robert Antelme, le mari de Marguerite, faisait comme elle partie des résistants. Désormais elle l’attend. Une attente qui est comme un gouffre de douleur, chaque jour plus profond. Ce n’est pas une attente inactive : Marguerite continue de participer au groupe de résistance sous couvert de son travail au Comité d’Organisation du Livre, créé par le régime de Vichy. Elle se lamente sur sa solitude, mais la main de son collègue Dionys (troublant Benjamin Biolay) qui se pose sur son cou laisse entrevoir avec pudeur une vérité plus composite.
    Il y a quelque chose d'insaisissable dans cette femme, Duras, qui nous fait partager son intimité. Dans sa manière de réécrire en permanence son récit tout en affirmant ne pas l’avoir retouché mais en laissant sciemment traîner des indices qui prouvent l’inverse. Toutes ces contradictions qui la traversent la rendent terriblement humaine, nous ramènent aux nôtres. Marguerite ne sait pas faire dans la mesure. Tantôt tourbillon, vibrante, séductrice, menteuse… Tantôt calme plat, froide, distante, trop lucide. Et Mélanie Thierry (qui l’interprète) excelle dans ce yoyo perpétuel des sentiments : splendide, agaçante, touchante, capable de faire tourner la tête à n’importe qui. Alors, quand Marguerite croise Rabier, l’agent qui a arrêté son mari, elle use de ses artifices pour qu’il consente à l’aider. Mais, tout subjugué par l’écrivaine, tout passionné de littérature soit-il, Rabier n’en reste pas moins un homme dangereux. S’engage entre eux une sorte de jeu sournois. Rabier multiplie les rendez-vous improbables, Marguerite les redoute et les espère. Tous deux duels et ambigus dans cet affrontement cruel et excitant qui les pousse l’un vers l’autre. On frémit pour Marguerite que l’on découvre fragile sous ses certitudes affichées. On s’étonne d’être touché par ce salaud de Rabier – Benoît Magimel est grandiose dans le rôle, aussi émouvant que dégueulasse et quelques répliques qui n’étaient pas chez Duras rajoutent en subtilité. Sans être une victime, il est aussi un homme bafoué par les classes sociales supérieures.

    Mais le plus criant devient le silence de l’état face à toutes ces femmes qui attendent, l’extrême violence du pouvoir, de tous les pouvoirs. Marguerite, de personnage central, devient un petit point flouté, un fragment perdu dans cette humanité vacillante qui évite d’affronter son reflet dans le miroir. Un film magnifique, contemporain, accessible : clin d’œil aux enseignants de français ou d’histoire que nous encourageons à nous solliciter pour des séances scolaires à volonté.


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  •  Un très joli film hongrois qui mériteraient d'être plus largement diffusé. Le scénario est impeccable, les acteurs jouent magnifiquement et techniquement, c'est parfait. Le noir et blanc ajoute un côté dramatique au film. Ce film suggère la manière honteuse dont ont été l'objet les juifs en Hongrie. Et ailleurs dans les pays de l'Est d'ailleurs.

    scénario: 18/20        technique: 18/20     acteurs: 18/20    note finale: 18/20

    La juste route

    En août 1945, au cœur de la Hongrie, un village s’apprête à célébrer le mariage du fils du notaire tandis que deux juifs orthodoxes arrivent, chargés de lourdes caisses. Un bruit circule qu’ils sont les héritiers de déportés et que d’autres, plus nombreux peuvent revenir réclamer leurs biens. Leur arrivée questionne la responsabilité de certains et bouleverse le destin des jeunes mariés.

     Un paisible village hongrois, au lendemain du bombardement de Nagasaki. Un mariage se prépare, l’ambiance est à la fête. Voilà qu’une nouvelle inquiète la communauté : deux anciens villageois, rescapés des camps et de confession juive, sont à l’approche… La Juste Route est un film curieux. Une forme de western hongrois, d’austère facture, tourné en noir et blanc, respectueux de la règle des trois unités. Il obéit à un suspense étonnant, où le destin s’incarne en deux figures sombres et silencieuses, presque fantomatiques, qui arpentent cette juste route à une allure que n’aurait pas reniée le conducteur de tracteur sexagénaire d’Une histoire vraie, de David Lynch. Devant cette menace, le village s’affole. Sont-ils venus chercher réparation ? Quelqu’un les aurait-il dénoncés ? Spoliés ? Et que transportent-ils dans leurs mystérieuses caisses ? Un trésor, assurément, puisqu’ils sont juifs… Le climat de paranoïa qui s’instaure alors semble justifier cette sentence signée Faulkner : « Le passé ne meurt jamais, il n’est jamais passé. » Autre élément notable, ce film réaffirme les ravages de la cupidité en temps de guerre. Bien en deçà de l’ineffable folie engendrée lors de la Seconde Guerre mondiale, la convoitise ordinaire, l’appétence pour l’accumulation pécuniaire, participe déjà d’une terrifiante monstruosité.


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