• La juste route

     Un très joli film hongrois qui mériteraient d'être plus largement diffusé. Le scénario est impeccable, les acteurs jouent magnifiquement et techniquement, c'est parfait. Le noir et blanc ajoute un côté dramatique au film. Ce film suggère la manière honteuse dont ont été l'objet les juifs en Hongrie. Et ailleurs dans les pays de l'Est d'ailleurs.

    scénario: 18/20        technique: 18/20     acteurs: 18/20    note finale: 18/20

    La juste route

    En août 1945, au cœur de la Hongrie, un village s’apprête à célébrer le mariage du fils du notaire tandis que deux juifs orthodoxes arrivent, chargés de lourdes caisses. Un bruit circule qu’ils sont les héritiers de déportés et que d’autres, plus nombreux peuvent revenir réclamer leurs biens. Leur arrivée questionne la responsabilité de certains et bouleverse le destin des jeunes mariés.

     Un paisible village hongrois, au lendemain du bombardement de Nagasaki. Un mariage se prépare, l’ambiance est à la fête. Voilà qu’une nouvelle inquiète la communauté : deux anciens villageois, rescapés des camps et de confession juive, sont à l’approche… La Juste Route est un film curieux. Une forme de western hongrois, d’austère facture, tourné en noir et blanc, respectueux de la règle des trois unités. Il obéit à un suspense étonnant, où le destin s’incarne en deux figures sombres et silencieuses, presque fantomatiques, qui arpentent cette juste route à une allure que n’aurait pas reniée le conducteur de tracteur sexagénaire d’Une histoire vraie, de David Lynch. Devant cette menace, le village s’affole. Sont-ils venus chercher réparation ? Quelqu’un les aurait-il dénoncés ? Spoliés ? Et que transportent-ils dans leurs mystérieuses caisses ? Un trésor, assurément, puisqu’ils sont juifs… Le climat de paranoïa qui s’instaure alors semble justifier cette sentence signée Faulkner : « Le passé ne meurt jamais, il n’est jamais passé. » Autre élément notable, ce film réaffirme les ravages de la cupidité en temps de guerre. Bien en deçà de l’ineffable folie engendrée lors de la Seconde Guerre mondiale, la convoitise ordinaire, l’appétence pour l’accumulation pécuniaire, participe déjà d’une terrifiante monstruosité.


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