• Valentin Valentin

     Une très jolie comédie chorale, pleine de rebondissements avec des acteurs formidables.

    scénario: 16/20     technique: 16/20     acteurs: 16/20   note finale: 16/20

    Valentin Valentin

    Dans ce « fenêtres sur cour» qui se déroule dans un petit immeuble parisien, tout un monde hétéroclite gravite, s'aime, s'observe sans toujours se voir. C'est là que vit Valentin, jeune homme mélancolique, charmant, partagé entre sa maîtresse au tempérament insatiable, les trois jeunes filles du cinquième étage qui tournent autour de lui, une gardienne démonstrative et une belle chinoise dont la présence dans la maison d'en-face l'intrigue et le fait rêver.
    A quoi pense-t-il ? Que dissimule-t-il ? Que cherche-t-il ?
    Valentin invite tous ses voisins à sa pendaison de crémaillère, sans se douter qu'il déclenche ainsi une spirale de violences...

    Pascal Thomas est un cinéaste qui professe un savoureux dilettantisme, un refus salutaire de se prendre au sérieux, c'est sans doute pourquoi ses films sont souvent fort plaisants… Il a fait renaître depuis plusieurs années la comédie policière avec intrigue, le whodunit (« qui l'a fait ? ») ? En trois films interprétés par ses acteurs fétiches, Catherine Frot et André Dussolier, il a dépoussiéré Agatha Christie. Cette fois, c'est dans une histoire inspirée d'une maîtresse plus contemporaine de la littérature d'intrigue, Ruth Rendell, que Thomas nous entraine. Un scénario à la Fenêtre sur cour car tout se passe entre deux immeubles qui se font face. Le premier avec toute une palanquée d'occupants plus pittoresques les uns que les autres et le second au contraire mystérieux et en partie vide, occupé par une mystérieuse famille chinoise dont une jeune fille, semble-t-il retenue malgré elle, attire l'attention toute particulière d'un des voisins d'en face…

    Ce voisin s'appelle Valentin, il est le personnage central du film – le titre le dit et le redit – et l'objet de toute l'attention des autres. Valentin (Vincent Rottiers), c'est le jeune héritier désiré, et désiré par toutes. Désiré par sa jeune maîtresse aussi passionnée que mariée (Claudia, incarnée par une Marie Gillain qu'on a rarement vue si charnelle), désiré par trois jeunes colocataires dont Elodie (Marilou Berry, drôlissime dans le rôle de la fille dont on a envie que le héros tombe amoureux mais en vain) qui se meurt d'amour, et même désiré par la gironde femme du concierge (Christine Citti)… Une sacrée galerie de personnages féminins détonants, sans oublier la mère égocentrique et fantasque du héros (extraordinaire Arielle Dombasle qui assène quelques tirades cultes). Or, comme chacun le sait, désir et mort font souvent bon ménage… Nous n'en dirons pas plus.

    Pascal Thomas donne un relief tout particulier à son décor de double immeuble et il utilise parfaitement le quasi huis-clos pour créer son mystère policier, en tirant le meilleur de son incroyable équipe d'acteurs, qui prennent un plaisir communicatif à composer des personnages hauts en couleur. Outre ceux déjà cités, on retiendra François Morel en concierge beauf porté sur l'observation des collégiennes s'adonnant à des activités sportives dans le square voisin ; Christian Morin en saxophoniste mélancolique pour cause de manque d'amour ; Isabelle Candelier désopilante en masseuse baba et sensuelle ; Géraldine Chaplin fabuleuse en retraitée alcoolique bien décidée à ne pas rester dans les clous ; ou Louis-Do de Lencquesaing parfait en mari trompé ultra violent, méchant de service élégant et frappeur… Bref c'est un festival. On rigole et on tremble gentiment à toutes ces aventures qui carambolent du rez de chaussée aux combles… On sent bien qu'un truc grave se trame, mais quand cela se produira-t-il ? Comment ? Whodunit ?


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