• Une Estonienne à Paris

     Un très joli film original avec une Jeanne Moreau grandiose qui joue une vieille dame plein de mystères! j'ai beaucoup aimé ce film intimiste, bien filmé, bien joué, avec un scénario génial!

    scénario: 18/20      acteurs: 18/20       technique: 18/20     note finale: 18/20

    Une Estonienne à Paris

    Anne quitte l’Estonie pour venir à Paris s’occuper de Frida, vieille dame estonienne installée en France depuis de nombreuses années. A son arrivée, Anne se rend compte qu’elle n’est pas désirée. Frida tente par tous les moyens de la décourager. Elle n’attend rien d’autre de la vie que l’attention de Stéphane, son jeune amant d’autrefois. Anne résiste à sa manière. A son contact, Frida va retrouver sa fougue d’éternelle séductrice.

    Au départ, il s'agit d'une Estonienne en Estonie. Anne, la cinquantaine avenante mais lasse, un beau regard voilé d'une mélancolie qui s'est installée au fil du temps, vivote sans joie ni espoir aux côtés de son gros nounours de mari, pas méchant mais porté sur la bouteille, pas fiable pour une couronne, et lourdaud au point d'être devenu un vrai boulet qu'elle a de plus en plus de mal à traîner. Infirmière de profession, Anne est au chômage. Ses deux enfants sont partis, font leur vie, et elle se résigne, attend elle ne sait trop quoi. Ou plutôt n'attend plus rien.

    Elle a tort. Un jour, l'agence de placement lui propose un travail à Paris : elle serait la dame de compagnie d'une vieille dame estonienne installée en France depuis de nombreuses années. Anne de prime abord refuse : Paris, c'est l'autre bout du monde, elle ne peut pas tout quitter comme ça, du jour au lendemain, elle n'a plus l'âge de partir à l'aventure. Quitter quoi ? lui demande sa fille qui l'encourage à accepter, qui l'engueule même de songer à ne pas accepter. Quitter un mari qu'elle ne supporte plus ? Un appartement triste ? Une vie morne ? L'ennui des jours qui passent sans but, sans envie, sans rien ? Alors Anne finit par dire oui, elle va faire le grand voyage, elle va tenter sa (dernière ?) chance.
    Heureusement qu'elle n'avait aucune idée de ce qui l'attend à Paris, sinon elle serait sans doute restée dans son bled estonien jusqu'à la fin de ses jours… Parce que Frida, l'exilée dont elle est censée s'occuper, il faut se la fader ! Désagréable, autoritaire, cassante, blessante, elle fait tout tout de suite pour bien faire comprendre à Anne qu'elle ne veut pas d'elle…
    En fait c'est un certain Stéphane qui a eu l'idée de faire venir Anne auprès de Frida. Au début on a du mal à le situer, Stéphane. Patron d'une brasserie dans le quartier chic où vit la vieille femme, il a l'âge d'être son fils mais on voit tout de suite qu'il ne l'est pas. Un neveu, un cousin ? Non, on comprendra vite que c'est un ancien jeune amant, qui s'est évidemment éloigné mais qui garde un attachement indéfectible envers Frida, en même temps sans doute qu'un vague sentiment de culpabilité… Et Stéphane parvient à convaincre Anne de ne pas fuir, de ne pas abandonner le terrain : il a besoin d'elle, Frida ne peut plus vivre seule, il lui faut quelqu'un et elle ne veut personne, alors il faut qu'Anne arrive à se faire accepter, il faut qu'elle trouve le moyen d'approcher la sauvage, d'amadouer l'intraitable, de faire fléchir l'orgueilleuse…
    Et Anne va s'atteler à ce treizième travail d'Hercule, en jouant de toute sa finesse, de toute sa douceur, de toute sa naïveté aussi, qui n'est pas son moindre atout. Et le film sera le récit attentif et subtil de cette tentative de rapprochement entre deux estoniennes à Paris. Avec l'ange gardien Stéphane qui tiendra un rôle évidemment capital dans l'affaire…

    Frida, c'est un rôle en or pour la Moreau, qui trouve là l'occasion de démontrer toute l'étendue de son talent… et de sa garde-robe : elle change de toilette quasiment à chaque scène et elle la porte si bien qu'on se persuade qu'elle est venue sur le tournage avec une partie du contenu de ses armoires.
    La blonde estonienne Laïne Magi et le discret Yves Pineau sont eux aussi parfaits et ce sont bien les sentiments complexes qui circulent entre les trois qui font tout le prix de ce fort joli film.


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