• Parvana, une enfance en Afghanistan

     Cette animation est un petit bijou qui nous parle avec poésie de la triste vie des petites filles en Afghanistan. C'est très réussi. Le scénario est intéressant. Avec son graphisme clair, l'animation de Parvana vient ajouter une lumineuse beauté à ce récit puissant et conséquent, qui reste toujours à hauteur d'enfant. Un plaidoyer pour la culture et pour la mémoire, sources de résistance à l’obscurantisme. Et un éloge vibrant de l’imaginaire qui nous console de la réalité, tout en nous inspirant pour la rendre meilleure. Cette voix vibrante résonne tout au long du film et bien longtemps après la fin de la projection. Savant cocktail d’humour et de gravité, de dureté et de tendresse, jamais moraliste ou complaisant, le second long-métrage de Nora Twomey est une réussite tant dans la forme que le fond. Dans un Kaboul où la lumière chaude est légèrement ternie, le dessin, simple et élégant, installe une fable tendre et humaniste qui ose la dureté des traits pour souligner l'angoisse des personnages et la délicatesse réconfortante de séquences en papier découpé à la mode orientale.

    scénario: 18/20        technique: 18/20      note finale: 18/20

    Parvana, une enfance en Afghanistan

    En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent ni même acheter de la nourriture.
    Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père. Parvana est un conte merveilleux sur l'émancipation des femmes et l'imagination face à l'oppression.

    De l'art de raconter la réalité en douceur et en beauté : ce dessin animé formidablement réussi qui peut se voir dès huit ans – mais ravira aussi les grands – est l'exacte démonstration qu'il est possible de divertir et de toucher sans mentir sur la dureté de la vie, d'ouvrir à la connaissance du monde tel qu'il est sans traumatiser les enfants. Il raconte l'histoire d'une petite fille qui voulait vivre libre dans une société qui enferme les femmes et donne ainsi à découvrir que si tous les enfants se ressemblent, le contexte auquel il se confrontent peut être différent et interroge…

    Il était une fois… un pays ravagé par la guerre, aride et dur à vivre. Parvana, petite fille sage, grandissait émerveillée par les histoires du passé que lui racontait son père aimant. Un passé à la culture riche, nourrie de poésies et de contes. L'Afghanistan, au cœur du continent asiatique, a de tous temps été un carrefour stratégique convoité. Point de passage capital pour les caravanes de la route de la Soie, le pays a toujours été irrigué par les cultures les plus diverses de toutes sortes de peuples : Turcs, Perses, Indiens, Moghols, Grecs…

    « Nous avons étudié les étoiles et commencé à voir l'ordre au milieu du chaos. Nous étions des scientifiques, des philosophes et des conteurs… » raconte le père à Parvana. Pendant des siècles, alors que les Afghans résistaient aux menaces extérieures, des conflits internes ont fini par aboutir à la prise en main du pays par les talibans qui ont alors fait barrage à toute forme de progrès, interdisant les livres, obligeant les femmes à rester cloîtrées chez elles : comme Parvana, elles ne peuvent sortir qu'avec un homme de leur famille et voilées de la tête aux pieds.

    Le jour où son père est arrêté par les talibans et jeté en prison, la vie de Parvana, qui se retrouve seule avec sa mère et sa grande sœur, bascule. Sans l'accompagnement du père, impossible désormais d'aller travailler, acheter de la nourriture, se procurer de l'argent…
    Parvana, qui a onze ans et une bonne bouille vive, a l'excellente idée de se couper les cheveux et s'habille en garçon, découvrant ainsi qu'elle n'est pas la seule à user de ce subterfuge qui va lui permettre de faire vivre sa famille et de se mettre en quête de son père avec la complicité d'audacieux qui rusent pour braver les interdits talibans. Car nombreux sont les Afghans qui résistent et font tout pour protéger leur culture : les contes aussi sont là pour transmettre leur histoire…


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