• Nos patriotes

     Ha, du cinéma comme je l'aime: on passe un bon moment et on apprend quelque chose. Un très beau film sur des héros méconnus de la résistance de la guerre 39/45. Bon scénario, bon acteurs et bien filmé.

    scénario: 17/20    acteurs: 17/20  technique: 17/20  note finale: 17/20

    Nos patriotes

    Après la défaite française de l'été 1940, Addi Ba, un jeune tirailleur sénégalais s'évade et se cache dans les Vosges. Aidé par certains villageois, il obtient des faux papiers qui lui permettent de vivre au grand jour. Repéré par ceux qui cherchent à agir contre l'occupant et qui ne se nomment pas encore "résistants", il participe à la fondation du premier "maquis" de la région.

    En 2006, Gabriel Le Bomin nous avait raconté l’histoire des traumatisés de la première guerre mondiale dans Les Fragments d’Antonin. Un travail de mémoire, sensible et nécessaire, malheureusement toujours d’actualité, il n’est qu’à voir le nombre de films produits depuis lors sur les dégâts post-traumatique dont souffrent les soldats revenant des différents théâtres de guerre, Irak, Afghanistan…
    Le Bomin revient avec ce deuxième film sur un épisode mal connu, voire même inconnu, des premières heures de la Résistance, qui ne s’appelait pas encore ainsi en 1940. Il réhabilite ce faisant la mémoire d’un tirailleur sénégalais devenu un des chefs du maquis vosgiens. Cet homme s’appelait Addi Bâ, il était arrivé en France avec un précepteur colonial et avait vécu en Indre et Loire pendant un an avant de s’engager dans l’armée en 1939 et d’être incorporé au douzième régiment des tirailleurs sénégalais.

    Le film débute à l’automne 1940, la défaite est passée par là, et une cohorte de prisonniers, tous tirailleurs sénégalais – rappelons quand même que ce terme générique désignait tous les soldats venus des colonies et pas seulement ceux venus du Sénégal – sont conduits dans des ruines aux milieu d’une forêt vosgienne. Un officier allemand explique ce qu’il sont venus faire là. Ils vont participer au tournage d’un film de propagande destiné à montrer l’efficacité de l’armée du Reich. Les caméras sont en place, les mitrailleuses sont installées, les soldats allemands sont prêts à faire feu. On ordonne alors aux prisonniers de s’élancer vers la forêt, avec leur fusils déchargés. Pendant l’hécatombe qui s’en suit, Addi Bâ et quelques uns de ses camarades réussissent à prendre la fuite. La plupart ne survivront pas. Addi Bâ, s’en sort et est bientôt recueilli par une institutrice et son fils qui le cachent dans le grenier de l’école communale.
    Pour la population locale, la vie se complique aussi. Les Allemands ont envahi le pays, les règles se durcissent, les habitants s’en accommodent ou pas. Pour Christine, l’institutrice, la passivité ne va pas de soi. Au contraire de son mari, ancien combattant de la Grande Guerre, aux poumons cramés par les gaz, qui l’enjoint à ne se mêler de rien, à faire profil bas, voire à se montrer serviable avec l’envahisseur. Petit à petit, les mécontents se regroupent, s’organisent, prennent le maquis. On ne les appellent pas encore des résistants, ils sont des précurseurs. Quand Addi Bâ les rejoint, sa formation militaire en fait naturellement un des meneurs et instructeurs, et ça ne plaît pas à grand monde : il faut dire que certains autochtones n’ont même jamais vu un Noir de leur vie, alors si en plus il faut lui obéir… Pourtant, par sa fougue et son engagement, il va gagner petit à petit l’estime de ses compagnons d’armes…


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