• Maestro(s)

    Un très joli film à la fin inattendue. Les acteurs sont excellents.

    Maestro(s)

    Chez les Dumar, on est chefs d'orchestre de père en fils : François achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu'il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime, son Graal, il n'en croit pas ses oreilles. D'abord comblé pour son père, Denis déchante vite lorsqu'il découvre qu'en réalité c'est lui qui a été choisi pour aller à Milan…

    Dans la famille Dumar, je demande le père. François arrive dans la dernière ligne droite de son parcours artistique. Il a connu la gloire, la reconnaissance, collectionné les disques d’or et mené une brillante carrière internationale dont il peut être fier. Il n’a plus rien à prouver à grand monde… à part peut-être à lui-même. Car secrètement, il lui manque quelque chose. La dernière pièce à son illustre tableau de chasse, la cerise sur son gâteau, l’ultime récompense : la direction de la Scala. Il y a ensuite le fils, Denis, qui a suivi naturellement (quoique), les pas de son père et qui est lui aussi chef d’orchestre. Denis est plus discret, plus tourmenté et moins exubérant que François, il a grandi dans l’ombre d’un maestro et pas des moindres : un père autoritaire et souvent absent. Mais il a fait son chemin, avec son style, sa sensibilité et il commence à entrer lui aussi dans la lumière. Il est aujourd’hui au sommet de son art… et la victoire de la musique qu’il vient de recevoir, il la savoure avec un petit goût particulier, celui de la revanche d’un fils que son père a toujours un peu rabaissé.
    Car on comprend vite qu’entre ces deux hommes, il y a beaucoup de distance, de non-dits, de blessures enfouies qui voudraient se murmurer mais que la puissance de l’orchestre symphonique a étouffé depuis de nombreuses années. François a beau s’en défendre, prendre l’air détaché de ceux qui ont acquis la sagesse avec les années, il est jaloux de son fils, de sa modernité, de son talent singulier.
    Mais un coup de fil va tout changer. C’est le directeur de la Scala. Sa décision est prise, il a choisi le nouveau chef pour la prochaine saison et c’est un Dumar. Un Dumar chef d’orchestre… oui mais lequel ?

    Portée par de très belles et longues séquences de concert, Maestro(s) parvient à restituer toute la force émotionnelle de la musique classique. Il réjouira en cela tous les mélomanes. Mais vous l’aurez compris, il s’agit surtout d’une formidable confrontation d’acteurs dont la rencontre électrique produit des étincelles. Si Pierre Arditi en fait parfois un peu trop, c’est aussi que son personnage est lui-même une vraie figure de cinéma : mégalo, tonitruant, extrêmement exigeant, il dirige son monde d’une main de fer, sans état d’âme et sans vraiment se soucier des sensibilités des autres. Face à lui Yvan Attal impose sa présence avec beaucoup de délicatesse et d’humour. Mais la réussite de ce film tient aussi dans la belle brochette de seconds rôles. Miou-Miou d’abord, trop rare au cinéma, mais surtout Pascale Arbillot qui incarne l’ex de Denis et son impressario. Et puis il y a le fils de Denis, grand ado un peu mollasson mais doux et tendre comme un agneau, qui apprend à Denis que les rapports père-fils peuvent être simples, complices et sans enjeux de rivalité. En avant la musique ! 


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