• Ma France à moi

    Un très joli film plein de tendresse et d'espoir.

    https://fr.web.img5.acsta.net/r_1920_1080/pictures/23/09/01/16/51/0222069.jpg

    France, la soixantaine, vit seule dans son appartement bourgeois de l’est parisien. Lorsqu’elle entend parler à la radio d’une association qui met en contact des personnes réfugiées sans logement et celles ayant la possibilité de les accueillir, elle décroche son téléphone pour se porter volontaire.

    De nos jours, rarement le mot « fraternité » ne nous avait semblé aussi lointain, comme un horizon soudain devenu inaccessible, presque un vieux souvenir. Pas facile d’y croire encore… Et pourtant, après le très beau The Old oak de Ken Loach (à l’affiche quelques pages plus loin), qui remettra du baume au cœur du plus indécrottable des pessimistes, c’est une autre histoire de cœur et de bras ouverts que l’on vous invite à découvrir. Ma France à moi marque le retour derrière la caméra de Benoit Cohen (son premier film, Les Acteurs anonymes, c’était en octobre 2001) sur un projet qui lui tenait à cœur depuis de nombreuses années et c’est sans doute son film le plus intime puisqu’il est l’adaptation de son Mohammad, ma mère et moi. Alors que son livre se déclinait comme une chronique, dans un récit précis et presque journalistique autour de cette improbable rencontre, le film prend quant à lui un chemin de traverse, celui d’une fable, presque un conte de fées, porté par un magnifique cadre en cinémascope.

    France vient de perdre son mari, son compagnon de route, et c’est un peu par ennui, un peu par solitude, un peu par hasard qu’elle pousse la porte de l’association « J’accueille », dont l’objet est de mettre en rapport des personnes qui ont une chambre à prêter et des réfugiés qui n’ont pas de toit. N’ayant que faire des mises en garde de son entourage l’invitant aux plus extrêmes précautions (un étranger, c’est bien connu, c’est dangereux) cette grande bourgeoise en habits chics va accueillir, dans son appartement des beaux quartiers, Reza, un jeune Afghan d’une vingtaine d’années qui a fui son pays. Prématurément usé et affaibli par une histoire lourde et une traversée éprouvante, le jeune homme va trouver chez France bien plus que la simple chaleur d’un foyer : une humanité fragile, maladroite, parfois totalement à côté de la plaque mais d’une généreuse sincérité.

    Aussi intime que politique, Ma France à moi, qui est donc l’histoire vraie de la rencontre entre Marie-France Cohen et Mohammad Ewaz, a certes la saveur des histoires simples et belles qui finissent bien. D’aucuns pourront moquer cette vision idéaliste d’un sujet ô combien complexe et hautement inflammable. Et pourtant, le film nous incite aussi, dans l’intimité de nos cœurs, à nous poser cette question : « et moi, au-delà de mes belles convictions et de mon avis théorique sur la question, qu’est ce que je suis concrètement prête à faire ? ».


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :