• Le premier homme

    Ce film est une merveille: bien joué, bien filmé, bien réalisé, bien écrit. Les acteurs  sont au service d'un excellent scénario. je vous le recommande. A un moment, la mère du héro dit "je ne vais pas en France, il n'y a pas les arabes...". Et bien si le film se passait de nos jours, elle ne pourrait plus dire ça. MDR

    scénario: 19/20     acteurs: 19/20   technique: 19/20  

    Le premier homme

    Août 1957. Un écrivain célèbre d’une quarantaine d’années, Jacques Cormery, rend visite à sa mère qui demeure à Alger. La ville est en état de guerre. Il se souvient de ses années d’écolier, de ses amis européens et algériens et de M. Bernard, cet instituteur qui l’a projeté vers une vie inconcevable pour un enfant né dans une famille pauvre et analphabète. Fidèle à son passé, que peut-il faire pour réconcilier ceux qui comme lui, pieds-noirs et algériens, sont nés sur le même sol, mais que le mouvement de l’histoire a transformés en ennemis héréditaires ?

    Le 4 janvier 1960, parmi les débris de la voiture de sport dans laquelle Albert Camus trouva la mort, on découvrit, dans la sacoche en cuir de l’écrivain, un manuscrit inachevé : Le Premier homme. 144 pages écrites à la main, des annotations dans les marges, des corrections, c’était là l’ultime œuvre du Prix Nobel de Littérature, ébauche d’une vaste trilogie autobiographique sur laquelle il travaillait depuis près de deux ans. Ce n'est qu'en 1994, 34 ans après sa disparition, que les Éditions Gallimard ont publié le manuscrit. L’adaptation cinématographique est intéressante à plus d’un titre : d’abord bien sûr parce qu’il est très émouvant de voir portée à l’écran l’œuvre posthume d'un des écrivains français majeurs du xxe siècle ; ensuite parce que c’est la première fois qu’un film évoque de manière directe la vie d’Albert Camus, en particulier son enfance modeste à Alger. Et s’il est bien une œuvre indissociable de l’histoire d’un pays, c’est bien celle de Camus, inextricablement soudée à l’Algérie.

    Le premier homme aborde la période de la guerre d’Algérie sous un angle original et avec une intelligence rare. Bien que le conflit ne soit pas le sujet principal du film, il est évoqué de manière sous-jacente à travers le regard et la perception qu’en a Jacques Cormery, personnage principal du roman et incarnation de Camus. Toute la complexité de la situation algérienne est là : l’attachement de deux communautés à une même terre, le légitime et vital désir d’émancipation de l'une, l'impossibilité d'envisager un départ pour l'autre, l'apparemment insurmontable épreuve du « vivre ensemble ». Pour toutes ces raisons, mais aussi parce qu’au delà de son sujet, c’est un film d’une belle justesse, avec des personnages forts (la mère, la grand-mère, l’instituteur, l’ami « indigène », l’oncle simple d’esprit), il faut voir et faire voir aux ados Le Premier homme, parce que Camus, parce que la guerre d’Algérie, parce que la littérature et l’histoire.
    Août 1957, Alger. Un écrivain célèbre, Jacques Cormery, rend visite à sa vielle mère. La ville est en état de guerre, l’Université où il doit intervenir est en pleine effervescence. Cormery a laissé en France sa femme et ses enfants et renoue avec un pays qu’il aime plus que tout mais dont il sent bien qu’il est en train de lui échapper. Les rues baignées de soleil que jadis il empruntait en toute tranquillité sont devenues moins sûres et oppressantes, un sentiment étrange et inévitable de fin d’un monde s'insinue en lui. Il se remémore alors l’Algérie de son enfance… Une enfance pauvre – tout est relatif : la plupart des Arabes vivent dans des conditions bien plus difficiles – hantée par le fantôme d’un père tué lors de la bataille de la Marne en 1914 et dominée par la figure d’une grand-mère maternelle autoritaire et despotique. Mais aussi une enfance pleine de promesses où l’école est le lieu de tous les possibles, grâce à un instituteur sensible et attentif dont le rôle sera décisif dans la vie de Jacques : convaincu du potentiel de l’enfant, Monsieur Bernard va convaincre sa famille de présenter le jeune écolier au concours des bourses, lui permettant ainsi d'être admis en sixième au Grand Lycée d'Alger.

    En 1957, lorsqu’il recevra le Prix Nobel de littérature, Albert Camus dédiera son discours à Louis Germain, son instituteur : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » Fidèle à son passé, Jacques Cormery s’interroge : que faire pour réconcilier ceux, pieds-noirs et algériens, qui sont nés sur le même sol mais que le mouvement de l’histoire a transformés en ennemis héréditaires ?


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