• Le loup de Wall Street

     Bof, le même genre que Gabsy le magnifique sorti il y a quelques semaines. Du vu et revu. Du coup, cela en devient ennuyeux et Leonardo devrait se renouveler un peu et ne pas jouer tout le temps les mêmes rôles.

    scénario: 12/20     acteurs: 16/20       technique: 16/20      note finale: 12/20

    Le loup de Wall Street

    L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…

    « Le Loup de Wall Street », c'était le véritable surnom de Jordan Belfort, courtier en bourse qui, après avoir sévi dans les hautes sphères financières dans les années 90, s'est retrouvé inculpé et emprisonné quelques mois pour crime fédéral lié aux activités boursières. Mais avant de changer de vie du tout au tout, de faire table rase de son passé, d’écrire un livre qui est à la base de ce nouveau film de Scorsese, Jordan Belfort menait grande vie : il était devenu, à force de talent, magouilles et autres tours de passe-passe dont les traders ont le secret, l’un des hommes les plus riches et puissants de New York. Une vie à la hauteur de la démesure que génère l’argent trop vite gagné : fêtes décadentes, abus en tout genres, scandales, filles à gogo, corruption…
    C'était un sujet en or pour Scorsese que cette vie-là. Un sujet en or parce qu’une fois encore il permet à l'auteur de Casino et des Affranchis de raconter l'envers du rêve américain, le côté obscur et pourtant flamboyant de personnages emblématiques d'une Amérique sans cesse au bord du gouffre. Des personnages qui, par leur démesure, offrent un miroir grossissant de notre vie et de ce qui contribue à la rendre moins heureuse chaque jour.

    Ici les gangsters sont en col blanc, ils n'officient pas dans l'underground, les tripots ou les bordels, ils sont la crème de la société, ils sont des exemples à suivre, des icônes du modèle ultra libéral tellement vanté pendant les décennies 80 et 90. Ils travaillent à Wall Street et font la pluie et le beau temps sur l'économie du monde. La violence qu'ils exercent sur leurs semblables et sur le monde reste quasiment impunie puisque jamais ils n'enfonceront un stylo dans l'oreille d'un quidam qui se met en travers de leur chemin, que jamais ils ne balanceront un type poignardé dans un coffre de bagnole pour aller l'enterrer dans le désert de Las Vegas. Non, ils exercent une violence plus feutrée et plus dévastatrice, une violence qui est devenue la norme de l'économie mondiale. Ils sont célébrés comme des enfants prodigues même si, de temps à autre, il faut tirer l'oreille d'un de ces garnements pour faire bonne figure.
    Le Loup de Wall Street est un récit fleuve de presque trois heures. Il fallait bien ça pour mettre en scène tambour battant, avec le brio et le goût pour l’excès propres à Scorsese, cette histoire tellement américaine, cette illustration corrompue du fameux héros américain, le self-made man. Scorsese n'en fait pas non plus un film à thèse pour les dossiers de l'écran, il le fait sur le ton d’une comédie corrosive et sans tabou portée par un Leonardo DiCaprio une fois encore grandiose.
    Scorsese filme Sodome et Gomorrhe, grandeur et décadence, jeux du cirque, nous balance en pleine face le cauchemar éveillé du capitalisme triomphant. La gloire du bling-bling et du porno chic élevés au rang de mode de vie. Il a toujours eu l'art de nous fasciner avec des personnages antipathiques, violents, égoïstes, égocentriques, paranoïaques et j'en passe. Celui-ci ne fait pas exception : malgré sa cupidité, sa complète immoralité, sa sexualité prédatrice, on ne peut s’empêcher, comme ses employés qui l'écoutent tel un prédicateur évangéliste, d'être séduits ou du moins sidérés par ce triste personnage.

    Après la parenthèse enchantée de son hommage à Méliès, Scorsese revient au bruit et à la fureur. Il ne dénonce pas, il donne à voir, à travers les tribulations de ce trader ordinaire, un système financier devenu un socle de valeurs amorales et ce qu'il engendre de désastre et de vide. C'est le cadeau de Noël d'oncle Martin, et il va faire tomber les boules du sapin…


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