• J'enrage de son absence

    Un film que je ne voulais pas aller voir: j'étais allée voir un autre film mais quand je suis arrivé dans la salle, il n'y avait que des Vieux (et vous savez que je déteste les vieux au cinéma car ils se croient devant leur télé, ils parlent tout le temps. le vieux est terrible au cinéma)! j'ai été si horrifié que je suis allé à la caisse voir si je ne pouvais pas changer mon billet. heureusement, ce fut possible et c'est ainsi que je suis allé voir ce magnifique film. Sandrine Bonnaire est aussi bonne réalisatrice qu'actrice: tout en subtilité, en douceur, en tendresse. les acteurs sont justes et touchants. Alexandra Lamy mériterait un prix d'interprétation tant elle est touchante. Ce film est une totale réussite. William Hurt nous prouve une fois de plus qu'il est un très grand acteur. Le petit garçon qui a le rôle principal joue très bien lui aussi.

    J'enrage de son absence est un hymne magnifique à la vie et à l'amour, puissamment servi par une réalisatrice inspirée et des acteurs au sommet de leur talent. Une mention particulière au jeune Jalil Mehenni, absolument incroyable de subtilité et de finesse.

    scénario: 17/20        acteurs: 18/20    technique: 17/20  note finale: 17/20

    J'enrage de son absence

    Après dix ans d’absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, aujourd’hui mariée et mère de Paul, un garçon de sept ans. La relation de l’ancien couple est entachée du deuil d’un enfant. Alors que Mado a refait sa vie, Jacques en paraît incapable et lorsqu’il rencontre Paul, c’est un choc. La complicité de plus en plus marquée entre Jacques et Paul finit par déranger Mado qui leur interdit de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester là...

    C'est une de ces journées qui annoncent l'automne, une journée pas comme les autres, car tout est immobile autour de la petite maison. C'est un peu comme ces lendemains de Noël où tout semble figé dans un silence ouaté. Un joli moment de grâce, où l'on trouve enfin du temps à soi. C'est Dimanche. Pour Jacques, Mado et leur petit garçon, c'est un moment de simple bonheur qu'ils imaginent volontiers aussi éternel que le cycle des saisons. Autour de la table familiale et au coin du feu pour prendre le café, le temps s'écoule doucement pendant que la pendule égrène les heures. Peuvent-ils imaginer alors que celles du bonheur leur sont comptées lorsqu'ils décident d'aller marcher dans les bois, tant que le loup n'y est pas ? Mais le destin, ce jour-là, bien plus cruel encore que le loup, va à la croisée d'un chemin emporter leur petit garçon…
    Bon, une fois n'est pas coutume, ce film-là n'existe pas, ces quelques mots qui racontent l'indicible sont comme la mémoire d'un souvenir terrible qui ne demande qu'à rester enfoui. Car il pose une question que personne n'aimerait avoir à se poser : peut-on faire le deuil d'un enfant quand on se croit responsable de sa disparition ? Peut-on apprivoiser la douleur, peut-on la faire taire ?

    J'enrage de son absence n'efface pas la perte, mais affirme que, quelles que soient les circonstances et le temps, la vie, comme cette petite plante qui finit par percer le bitume, reprend toujours ses droits. On imagine ce couple, resté seul face à lui-même, muré chacun dans sa douleur, finissant sans désamour par se séparer pour simplement pouvoir continuer à vivre. Elle pour refaire, comme on dit, sa vie, lui sans trop parvenir à poursuivre la sienne. Séparés par l'océan : elle dans une banlieue française sans trop de grâce, lui en Amérique, sa terre d'origine.
    Et soudain, dix ans après, il y a ce retour à Paris de Jacques l'Américain, pour régler une histoire de famille. Surgit alors le désir obsédant de savoir ce qu'elle est devenue et l'espoir inconscient, peut-être, de renouer le fil d'une vie en commun. Un peu comme un voleur d'abord, en l'observant de loin, puis en la suivant au plus près, fasciné par le petit bonhomme qui trottine à ses côtés sur le chemin de l'école ou quand elle fait ses courses. Puis un jour, n'y tenant plus, Jacques ressurgit dans la vie de Mado. L'intensité de leur première étreinte dévoile que leur amour est resté comme suspendu et qu'il a bien fallu un drame pour les forcer à se séparer. Sans doute est-il trop tard, car Mado vit avec un autre homme mais c'est une autre relation qui va déborder Jacques. On pensait que cet homme était mort de chagrin… et bien non.
    J'enrage de son absence va raconter non pas la mort, non pas la tristesse, mais la vie qui reprend de la manière la plus étrange qui soit. Car c'est Paul, le petit garçon de Mado qui, tel Androclès, va retirer l'épine de la patte du lion en dépit de tout et de tous. Un goûter apporté à la sortie de l'école, des liens construits à travers le jeu, un jouet offert à la fête foraine… toute une relation va s'établir entre l'adulte et le petit garçon, qui se sent investi d'une mission immense : sauver la vie d'un grand. Paul est bien l'oiseau qui soigne le lion. Il n'a pas peur de Jacques, il ne le juge pas, il a toute confiance en lui car la bête ne lui semble pas méchante. On le sait peu, mais les enfants savent écouter leurs intuitions beaucoup plus que leurs adultes et lorsqu'ils perçoivent un profond chagrin, ils savent être vraiment présents…


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