• Irreprochable

     Alors là, côté navet, y a du lourd! On s'ennuie d'un bout à l'autre du film, qui ne vaut pas plus qu'un téléfilm allemand. C'est dire.

    scénario: 3/20     acteurs: 3/20    technique: 16/20   note finale: 3/20

    Irreprochable

    Sans emploi depuis un an, Constance revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a démarré sa carrière, mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne.

    Porté de bout en bout par Marina Foïs, une comédienne qui n’en finit décidément pas de nous surprendre, Irréprochable ne nous fait hélas pas vibrer comme dans les thrillers. Noir, ce film l’est sans doute, non pas tant par la trame de son récit, qui tient plus du drame psychologique – pour celles et ceux qui aiment les cases –, mais plutôt par la sensation inquiétante – euphémisme – qui émane de son personnage principal. En cela, voilà un film qui ne parvient jamais à rendre palpables les contradictions et les tourments d’un être en perdition : entendre par « en perdition » quelqu’un qui se noie et cherche coûte que coûte une bouée de sauvetage pour ne pas sombrer. Tout cela est très ennuyeux et raté. Tour à tour pathétique, irritante, cabossée, menaçante mais aussi sensuelle, émouvante, enfantine, on oublie Constance dés qu'on a quitté la salle de cinéma, si on n'est pas parti avant la fin, tant c'est raté à tous les niveaux.

    Constance a perdu l’essentiel de sa vie et hélas, se croit obligée de nous ennuyer avec son ennui. Elle a perdu aussi, par effet domino : un boulot, un toit, une vie sociale, un statut, une histoire à raconter aux autres, la sienne. Mais Constance, si elle n’a plus de ressources, a beaucoup de répartie et la volonté farouche, presque obsessionnelle, de rebondir. Paris, la ville qu’elle a cru conquérir voilà quelques années en quittant sa province natale, l’a aujourd’hui recrachée comme un vulgaire déchet. Plus rentable, plus productive, plus intéressante, plus bonne à rien, Constance. Alors elle va faire le chemin à l’envers, revenir aux sources, dans la petite ville où elle a grandi, où sa mère vit encore, où elle a connu ses premiers amours, son premier emploi… La ville qu'il n'y a pas si longtemps elle a voulu fuir. Et comme elle est totalement cinglée...
    Constance est persuadée que l’agence immobilière où elle travaillait avant est prête à la reprendre. Quelle équipe ne voudrait pas dans ses rangs d’une professionnelle formée sur le marché parisien ? Mais on comprend assez vite que la réalité de Constance n’est pas tout à fait conforme à celle du monde qui l’entoure. On comprend vite que Constance n’est pas tout à fait conforme à l’image de la quarantenaire cool, sportive et détendue qu’elle veut renvoyer aux autres. On comprend aussi que Constance est un être tendu comme un arc prêt à lancer sa flèche assassine. On comprend que Constance cherche désespérément sa bouée de secours. Un emploi. Un corps pour exulter. Une mère malade à qui parler. Un confident du passé pour s’épancher. On comprend qu’irréprochable n’est pas vraiment le qualificatif qui la définira le mieux…

    Sans rien révéler de cette histoire débile, la quête de reconnaissance sociale et la folie discrète qui fait son nid en douce au cœur des âmes fragiles, Irréprochable est ennuyeux au delà de tout… Un monde cruel où le travail est devenu une denrée rare et précieuse et où la relation à l'autre, si facile dans l'omniprésente et trompeuse sphère virtuelle, est douloureuse et compliquée dans la lumière crue de la vraie vie. Constance est folle et nous ennuie avec ses problèmes dont on a cure.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :