• HITCHCOCK

    Ce film est très réussi et très intéressant. Il y a cependant un bémol et il est de taille: le maquillage et les potiches d'Hopkins qui sont complètement ratés. le pauvre, il en est ridicule. Heureusement, tout le reste est parfaitepent réussi. 

    scénario: 17/20      acteurs: 17/20 (sauf Hopkins: 12/20 à cause du maquillage)  technique: 17/20  note finale: 16/20

    HITCHCOCK

    Alfred Hitchcock, réalisateur reconnu et admiré, surnommé « le maître du suspense », est arrivé au sommet de sa carrière. A la recherche d’un nouveau projet risqué et différent, il s’intéresse à l’histoire d’un tueur en série. Mais tous, producteurs, censure, amis, tentent de le décourager. Habituée aux obsessions de son mari et à son goût immodéré pour les actrices blondes, Alma, sa fidèle collaboratrice et épouse, accepte de le soutenir au risque de tout perdre. Ensemble, ils mettent tout en œuvre pour achever le film le plus célèbre et le plus controversé du réalisateur : PSYCHOSE.

    On pouvait craindre un biopic empesé… et on a un formidable hommage à la puissance de création d'un réalisateur hors-norme, et par là même un formidable hommage au cinéma. La très bonne idée a été de prendre un période bien précise, quelques mois dans la vie et la carrière d'Hitchcock qui changèrent radicalement sa filmographie, un épisode de sa vie qui est emblématique de son audace et de sa volonté de toujours se remettre en question. Nous sommes en 1960. Hitchcock est alors le maître incontesté du suspense. Depuis déjà quinze ans, le réalisateur anglais est la coqueluche des studios hollywoodiens à qui il a donné de nombreux films à succès (on ne va pas les énumérer), et à 60 ans il est même désormais une vedette de la télé avec sa célèbre série Alfred Hitchcock présente. Il pourrait jouir de sa superbe villa de Beverly Hills avec son épouse et collaboratrice de toujours, la discrète mais très influente Alma Reville, et continuer à enchaîner les réussites. Mais en 1960, il découvre un peu par hasard un roman de Robert Bloch inspiré par le terrible tueur en série Ed Gein, coupable de meurtres atroces au début des années 50 dans le Wisconsin. Il y voit l'occasion de revenir aux sources d'un cinéma à peu de moyens mais terrifiant et efficace, de ciseler un petit bijou cruel. Mais dans l'Amérique encore pudibonde et soumise à la censure du début des années 60, l'histoire d'un psychopathe qui déterre sa mère et quelques autres pour confectionner des vêtements et objets en peau humaine et qui aime se travestir n'emballe pas, c'est le moins que l'on puisse dire, les pontes des studios. Encore moins quand ils soupçonnent que le maître a l'intention de faire mourir sa belle héroïne 30 minutes après le début du film, et que des scènes partiellement dénudées ne sont pas à exclure. Qu'à cela ne tienne, Hitchcock hypothéquera sa luxueuse maison et financera le film…

    Vous l'aurez compris, le film traite de la production et de la réalisation rocambolesques de Psychose envers et contre tout et tous. Et c'est particulièrement malin de la part de Sacha Gervasi (réalisateur auparavant du génial documentaire Anvil, un de nos chouchous en 2010) d'avoir choisi cet angle car il permet de cerner tout ce qui fait de Hitchcock un personnage passionnant : son caractère de cochon fait de ténacité et d'humour glaçant pour mieux masquer une vraie passion généreuse, son inventivité autant dans la narration que dans la mise en scène (notamment comment il parvint à contourner la censure pour la scène de la douche), sa relation ambiguë et parfois terrifiante avec ses actrices de préférence blondes, le film évoquant la tendre amitié mêlée de fascination entre Hitchcock et la glamour Janet Leigh (remarquable Scarlett Johansson). Mais son rapport aux femmes, sur lequel on a souvent fantasmé, s'incarna essentiellement dans celle qui partagea sa vie et influa sur ses créations, subissant au passage tous ses travers : Alma Reville, interprétée dans toutes ses contradictions (rien n'est censé pousser à l'ombre des grands chênes mais Alma sut rester pourtant elle-même jusqu'à la fin) par la magnifique et trop rare Helen Mirren. Sont aussi évoquées ses zones d'ombres, son engouement pour Psychose n'étant pas totalement étranger à l'éducation cruelle voire sadique que lui infligea sa mère. Il est d'ailleurs amusant – pied de nez du hasard ou choix délibéré du réalisateur ? – qu'Anthony Hopkins, à la limite du mimétisme inquiétant, soit Hitchcock après avoir joué Hannibal Lecter, le tueur en série inspiré lui aussi par Ed Gein, apportant ainsi un peu plus de trouble au rôle d'Alfred.

    En tout cas Hitchcock eut raison de s'obstiner : Psychose, bien que sorti discrètement par son distributeur, devint non seulement un film culte maintes fois copié mais encore le plus gros succès public de son auteur.


  • Commentaires

    1
    chipie 32
    Samedi 2 Mars 2013 à 15:03

    j'ai adore ce film

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :