• Difret

     Le sujet, l'émancipation des femmes dans les sociétés traditionnelles, va au delà du film. C'est pourquoi on va lui pardonner bien des choses: la technique par exemple.La caméra qui va dans tous les sens, bof. le jeu pas terrible des acteurs. Mais le sujet méritait dêtre traité. Alors bravo!

    scénario: 14/20   technique: 14/20   acteurs: 14/20   note finale: 16/20

    Difret

    A trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est kidnappée sur le chemin de l’école: une tradition ancestrale veut que les hommes enlèvent celles qu’ils veulent épouser. Mais Hirut réussit à s’échapper en tuant son agresseur. Accusée de meurtre, elle est défendue par une jeune avocate, pionnière du droit des femmes en Ethiopie. Leur combat pour la justice commence, mais peut-on défier une des plus anciennes traditions ?

    En langue amharique, parlée en Ethiopie, « difret » signigie courage, ou oser. Le titre dit bien ce qu'est le film, son projet, son ambition, à la fois modeste et immense compte tenu du contexte : célébrer le courage d'une jeune fille et d'une femme qui ont osé affronter les règles iniques de la société outrageusement patriarcale dans laquelle elles vivaient. Le scénario est directement inspiré d'une histoire réelle qui s'est déroulée en 1996 et qui a bouleversé le pays, avant d'initier un changement de certaines de ses règles judiciaires.
    Ethiopie 1996, donc. Meaza Ashenafi est une jeune avocate ambitieuse, une mordue de travail, fondatrice d'une organisation qui fournit gratuitement l'aide juridique aux femmes démunies et aux enfants. Comme défenseure inlassable des femmes, elle opère avec l'agrément du gouvernement jusqu'à ce que survienne un cas particulièrement dramatique et explosif, qui bouleverse complètement son travail en même temps qu'il menace la survie même de son organisation.

    À trois heures de route d'Addis Abeba, en pleine campagne, une collégienne de quatorze ans, Hirut, est kidnappée sur le chemin de l'école par un groupe d'hommes, menés par un fermier de vingt-neuf ans qui a jeté son dévolu sur la jeune fille et a décidé d'en faire son épouse. Une tradition ancestrale veut en effet qu'un homme a le droit d'enlever celle qu'il veut épouser, quel que soit son âge, et de lui imposer un rapport sexuel. Hirut résiste, se défend et, à la faveur d'un moment d'inattention de ses ravisseurs, saisit un fusil et tue son kinappeur avant se s'enfuir et de regagner la maison de ses parents, terrorisée.
    Elle est aussitôt arrêtée par la police locale, accusée de meurtre et mise en prison sans délai. Elle risque la peine de mort, alors même qu'il est évident qu'elle a agi en état de légitime défense.
    Son histoire et ses conséquences se répandent dans les médias éthiopiens comme un feu de brousse et Meaza Ashenafi va décider de la représenter devant la justice, quels que soient les risques. Commence la recherche de toutes les voies légales utilisables pour défendre la jeune fille et l'arracher à une exécution qui semble inéluctable.

    Difret est filmé simplement, sobrement, sans chercher les effets spectaculaires, sans en rajouter dans l'émotion. Le film dégage ainsi une force et une efficacité incontestables, qui emportent l'adhésion.
    En 2004, le code pénal éthiopien a été révisé : depuis cette date, les enlèvements et les viols sont passibles de quinze ans d'emprisonnement. Malgré tout, le nombre de jeunes filles enlevées reste encore trop important. Même s'il existe un appareil juridique, l'Éthiopie est une société toujours extrêmement patriarcale, dans laquelle les femmes et les filles ignorent l'existence des lois ou ne savent pas vers qui se tourner en cas de nécessité… D'où le rôle que peut jouer un film comme celui-ci.


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