• A couteaux tirés

    Le réalisateur s’amuse à titiller les petites cellules grises du spectateurpour lui faire deviner le coupable, augré d’une intrigue joyeusement compliquée. C'est réussi mais rappelle trop ces séries britanniques qu'on voit à la télé l'après-midi.

    scénario: 16/20      acteurs: 16/20   technique: 16/20   note finale: 16/20

    A couteaux tirés

    Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s'entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s'enchaînent à un rythme effréné jusqu'à la toute dernière minute.

    Une brochette d’acteurs vedettes excellemment utilisés pour une savoureuse réinvention contemporaine du polar à la Agatha Christie, rehaussée d’un humour noir tout à fait réjouissant. Ce n’est pas le film le plus important de l’année, mais c’est un très plaisant et très élégant divertissement.

    Célèbre auteur de romans policiers, le vénérable Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse demeure de la Nouvelle Angleterre – un manoir qu’on croirait « dessiné pour une partie de Cluedo », comme le souligne un personnage –, le soir même de ses 85 ans. Suicide ou crime ? That is the question ! Et c’est pour y répondre qu’un mystérieux commanditaire engage le détective Benoit Blanc – personnage d’ascendance vaguement française directement inspiré du belge Hercule Poirot et interprété par James Bond himself en parfait contre-emploi. Entre la famille du défunt – dont a vite fait de comprendre que la plupart des membres vivaient à ses crochets – qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, pavée de mauvaises intentions, riche en mensonges et en fausses pistes, dont les rebondissements nous tiennent en haleine jusqu’au dénouement, alors même qu’on est persuadé d’avoir tout compris beaucoup plus tôt…


    « Agatha Christie n’a jamais écrit d’œuvre historique. Elle racontait son époque où les figures du majordome, de la nounou, du rentier étaient communes », souligne Rian Johnson pour expliquer son choix de placer son intrigue dans les États-Unis d’aujourd’hui.
    Si le vaste manoir d’Harlan Thrombey fait un temps illusion et semble sortir du début du xxe siècle, les téléphones portables des uns et des autres font clairement apparaître notre époque. « Les protagonistes d’À couteaux tirés sont des archétypes de l’Amérique actuelle. Ils constituent une porte d’entrée pour discuter du climat culturel et politique de notre pays, d’une manière qui je l’espère paraîtra ludique. », poursuit le réalisateur.
    Ludique certes mais également incisive : Rian Johnson modernise le genre du « whodunit » – autrement dit du film basé sur la résolution de l’énigme : « Qui l’a fait ? Qui a commis le crime ? » – en le politisant – on pense curieusement à Parasite de Bong Joon-ho, mais ici les parasites sont les riches – et en l’agrémentant d’un salutaire suspense hitchcockien dans toute la deuxième partie, qui retourne comme un gant nos certitudes de spectateur trop sûr de son fait.

     


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