• The lunchbox

     La fin est décevante. Le reste est gentillet mais pas de quoi crier au miracle. Ce film ne donne vraiment pas envie d'aller en Inde. C'est sympa et on passe un bon moment mais pas de quoi crier au miracle. 

    scénario: 16/20       acteurs: 16/20   technique: 16/20   note finale: 16/20

    The lunchbox

    Ila, une jeune femme délaissée par son mari, se met en quatre pour tenter de le reconquérir en lui préparant un savoureux déjeuner. Elle confie ensuite sa lunchbox au gigantesque service de livraison qui dessert toutes les entreprises de Bombay. Le soir, Ila attend de son mari des compliments qui ne viennent pas. En réalité, la Lunchbox a été remise accidentellement à Saajan, un homme solitaire, proche de la retraite. Comprenant qu'une erreur de livraison s'est produite, Ila glisse alors dans la lunchbox un petit mot, dans l'espoir de percer le mystère.

    Un film délicieux, plein d'humour, d'intelligence et de tendresse, qui part d'un lieu commun passablement machiste – pour ranimer les amours conjugales fatiguées, rien de tel que de bons petits plats mitonnés par une épouse dévouée –, pour en faire une chronique des joies de l'ouverture à l'autre et qui s'épanouit en une fable résolument émancipatrice, une gourmandise idéale pour cette fin d'année.

    Ila, que son mari néglige outrageusement, se met en quatre pour tenter de le reconquérir et lui prépare chaque jour un savoureux déjeuner, qu'elle lui fait livrer sur son lieu de travail par un système aussi hallucinant qu'efficace : les « Dabbawallahs », une armée de livreurs qui apporte quotidiennement à plusieurs milliers d'employés de Bombay leur lunchbox, leur gamelle comme on disait chez nous dans le temps… Les Dabbawallahs (le métier se transmet de père en fils) sont illettrés et utilisent des codes complexes de couleurs et de symboles pour réussir à livrer les lunchboxes à bon port, à travers ce labyrinthe qu'est Bombay. Un système tellement incroyable qu'il a eu les honneurs d'une étude de l'université de Harvard, qui a conclu que seulement une lunchbox sur un million n'était pas livrée au bon destinataire !

    Impatiente d'avoir la réaction de son mari, convaincue qu'il va lui exprimer son contentement, lui rendre par des mots ou par des gestes un peu de l'amour qu'elle met dans sa cuisine, Ila doit déchanter : soir après soir, l'époux reste de bois. C'est là qu'intervient le ratage sur un million évoqué plus haut : il se trouve que les délicieux menus d'Ila ne sont pas livrés au mari mais à Saajan, un employé de bureau, veuf et solitaire, sur le point de partir en retraite. Cet incident malheureux va se transformer en un heureux hasard puisque, quand chacun découvrira la méprise, ce sera l'occasion pour l'épouse triste et le veuf mélancolique d'entamer une relation aussi belle qu'imprévue, à travers des petits billets glissés discrètement dans la lunchbox (on a oublié de préciser que la dite lunchbox était rapportée vide à son expéditrice par les mêmes indispensables Dabbawallahs). Aux compliments de Saajan pour les plats de Ila succèdent les confidences plus intimes entre les deux correspondants, jusqu'à faire naître une vraie complicité…

    La romance est absolument charmante, écrite avec intelligence et subtilité, incarnée par des acteurs merveilleux : pas seulement les deux protagonistes principaux, il y a également des seconds rôles formidables. Mais cette intelligence et cette subtilité permettent au film d'aller bien au-delà de la romance : The Lunchbox décrit magnifiquement une société extrêmement cloisonnée. Ila a une vie d'épouse soumise toute tracée, seulement rythmée par les conversations par la fenêtre avec sa vieille voisine, confidente et conseillère culinaire (idée géniale : on l'entend mais on ne la voit jamais). La vie professionnelle et sociale de Saajan, comme celle de millions d'employés de bureau de Bombay, semble être d'une monotonie terrible, alourdie par des transports en commun cauchemardesques. Heureusement qu'il y a la pause repas et l'irruption de son jeune successeur aussi opiniâtre qu'atypique. Ila habite dans un quartier hindou conservateur, Sajaan dans un quartier chrétien et tout s'opposait à leur rencontre… Autant de notations que le récit amène en toute légèreté et qui pourtant créent tout un monde…
    Dans ce contexte, la relation entre Ila et Saajan est d'autant plus précieuse et réjouissante. Ils bousculent tranquillement l'ordre établi, ils brisent les tabous de l'âge, de la classe, de la religion, ils sont tout bonnement épatants, tout comme ce film qu'on quitte à regret, sur une fin d'une finesse, d'une élégance… on ne vous dit que ça !


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