• Sarah préfère la course

    Un film intimiste un peu ennuyeux tout de même. la vie de cette jeune fille qui ne pense qu'à courir est un peu vide. Pas toujours bien filmé: plusieurs mouvements de caméra donne le mal de mer. Moyen.

    scénario: 13/20     technique: 12/20   acteurs: 13/20   note finale: 13/20.

    Sarah préfère la course

    Sarah est une jeune athlète de course de demi-fond. Sa vie bascule lorsqu’on lui offre une place dans le meilleur club d’athlétisme universitaire de la province, à Montréal, loin de sa banlieue natale de Québec. Pour toucher une bourse du gouvernement, Sarah se marie avec son ami Antoine. Le mariage avant l’amour, Sarah fait tout à l’envers. Elle cherche à se construire et s’entête, car elle préfère la course.

    Silhouette fine, allure élancée, assez jolie brune pâlichonne : à la rencontrer dans la rue, un passant distrait pourrait penser que Sarah est un être chétif et fragile… avant de croiser son regard. Ce regard franc, brut de décoffrage qu'elle ne cache pas sous une frange ou sous des fards. On y devine une froide détermination que son nez mutin et son frêle sourire peinent à adoucir. Sarah est une fille prête à tous les sacrifices pour une obsession, une seule : la course. Sa vie entière se résume à cela. D'ailleurs, des sacrifices, elle n'en fait pas car elle n'a rien à sacrifier : ni sa vie affective, ni aucun plaisir épicurien. La seule chose douloureuse serait de ne plus courir, son corps ne lui sert qu'à cela, le reste semble ne pas exister. Chose étrange à l'heure où l'on entre dans la vie adulte, où les corps s'éveillent…

    Le pourquoi de cette obsession, elle ne peut l'expliquer, le rendre compréhensible à qui que ce soit, et d'abord à elle-même. Ce n'est pas l'esprit de compétition qui l'anime, ni l'espérance d'une quelconque reconnaissance, même pas l'envie d'en vivre. La course est juste là comme une évidence, un besoin vital incontournable. Cela fait d'elle une sorte d'être jusqu'au-boutiste, ascétique, intègre, d'un seul bloc, incapable d'avoir d'autres centres d'intérêts, d'autres buts, d'autres plaisirs. Elle en est presque monstrueuse, en tout cas inquiétante malgré sa vie classique et sans débord. Elle ne parvient à être entièrement elle-même, présente à ce monde, que lorsqu'elle le parcourt en longues foulées. Le reste du temps, elle se compose une contenance, essaie de paraître attentive à ses semblables, mais on la sent dans un ailleurs impénétrable, absente donc. Alors que ses camarades commencent à se construire des projets de vie, elle reste en marge, presque mutique ou à reproduire un discours standardisé, docile, pratique pour fuir les questionnements.
    Malgré tout, est-ce l'attrait du mystère… On la regarde, on l'admire peut-être secrètement. D'abord cette copine avec laquelle il semble se produire quelque chose d'un peu plus fort, d'un peu plus… oh… j'ose à peine dire sensuel, tant la sensualité est étrangère à l'univers de Sarah, quelque chose de corporel qui ne sait pas dire son nom. Puis ensuite ce beau brun, son copain Antoine qui l'adule en silence.
    En tout cas côté course, sa détermination semble payer puisqu'on lui offre une place très convoitée dans le meilleur club d'athlétisme de Montréal. Mais cela demande pour le coup trop de sacrifices financiers à sa famille, qui ne veut, ou ne peut, plus suivre.
    Lorsqu'Antoine lui propose de l'épouser, Sarah accepte d'emblée. Comme toujours elle ne se pose pas de questions sur les choses annexes : les sentiments, l'amour, la sexualité… Elle n'y songe même pas. Elle ne voit qu'une chose, devinez laquelle. Se marier, c'est avoir accès à une bourse qui lui permettra de partir à Montréal… Y voilà notre jeune couple installé… avec un minimum d'intérêts et de buts communs…

    C'est un film tout en retenue, rugueux comme le caractère de son héroïne et pas plus aguicheur. Simple au premier abord mais assez intrigant en fin de compte. On ne sait pas sur quoi ça repose, mais ça fonctionne. De manière assez déconcertante, on se laisse porter par le récit sans qu'il y ait de vrai rebondissement et on finit par s'attacher à cette drôle de nana qui court, qui court…


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