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    Clochette et le secret des fées

    Il existe au-delà de la Vallée des Fées un royaume où l’hiver est roi : la Forêt Blanche. Bien qu’il soit interdit d’y pénétrer, l’intrépide Clochette décide de s’y aventurer, mais un étrange phénomène se produit dès qu’elle en passe la frontière : ses ailes se mettent à scintiller de mille feux. En cherchant à en connaître les raisons, elle fait la connaissance d’une mystérieuse fée des glaces qui lui ressemble étrangement. Cette rencontre va non seulement bouleverser sa vie, mais également ébranler les certitudes de tout son groupe d’amies et des habitants de la Vallée des Fées…


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  • Ted

    Je criagnais le pire et bien j'avais tort. Ce film à l'idée de base incroyable est une totale réussite. Les dialogues sont d'une grossièreté inouie (il faut entendre parler l'ours devenu "grand") et on rit, mais on rit. Ce film n'est pas du tout adapté aux enfants malgré la présence d'un ours en peluche. très bien fait, très réussi.

    scénario: 18/20     technique: 18/20    acteurs: 17/20   note finale: 18/20

    Ted

    À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !


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  •  Voici un très joli film sur des juifs qui vécurent dans les égouts jusqu'à la fin de la guerre. Ce film nous parle d'un homme oridinaire, comme vous et moi, qui en sauvera plusieurs. Ce film me fait penser à mon livre préféré de Marek Halter "la force du bien" consacré aux justes de Pologne. Très réussi, très bien à tous les niveaux.

    scénario: 18/20       acteurs: 18/20     technique: 18/20   note finale: 18/20

    Sous la ville

    Lvov, Pologne 1944: les nazis ordonnent l'épuration du ghetto. Des habitants creusent un tunnel sous leur maison pour rejoindre les égouts de la ville espérant y trouver refuge. Hélas, ils tombent sur Leopold Socha, un employé municipal devenu contrebandier. Flairant la bonne affaire, ce dernier accepte de cacher onze de ces fugitifs moyennant une dîme quotidienne. Mais petit à petit, Leopold va mettre sa vie et celle des siens en danger, afin de protéger "ses Juifs". Et ce, même quand l'argent vient à manquer.


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  • L'immense talent de Fabrice Lucchini et de Kristin Scott-Thomas n'arrive pas à sauver ce scénario sans queue ni tête.  Ce navet est très ennuyeux. Une horreur! Enorme déception.

    scénario: 1/20     technique: 16/20    acteurs: 6/20  note finale: 2/20

    Dans la maison

    Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.

    On avait laissé Ozon il y a deux ans avec l'adaptation très réussie d'un succès du boulevard français (Potiche, et déjà Fabrice Luchini). On le retrouve ici avec une autre adaptation mais qui renoue cette fois avec les atmosphères plus troubles de ses débuts, notamment Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000) ou encore Swimming pool (2003), qui imposaient la personnalité d'un réalisateur atypique et discret, un de ceux – finalement pas si nombreux – qui imprègnent de leur vision très personnelle chacun de leurs projets, si différents soient-ils. Avec Dans la maison, Ozon nous livre le récit assez jubilatoire de la relation entre un professeur de français désabusé et un jeune élève très doué pour écrire des histoires plus ou moins inspirées de sa propre vie. Très doué mais aussi un peu pervers, ce n'est sans doute pas le moindre de ses charmes…

    C'est la rentrée des classes pour Germain Germain (difficile de ne pas penser au Humbert Humbert du Lolita de Nabokov), professeur de lettres qui ne se fait plus beaucoup d'illusions sur sa mission de transmission des savoirs aux apprenants, comme on dit maintenant. Un brin cynique, un bon peu défaitiste, il se fait une raison aussi quand on lui apprend qu'en cette nouvelle année scolaire, son lycée Gustave Flaubert – son idole, le maître absolu à ses yeux, auteur du chef d'œuvre ultime de la littérature française : Madame Bovary – a été choisi pour mener une expérience pilote qui dit que les élèves, pardon les apprenants, porteront tous des uniformes façon anglo-saxonne : discours très drôle du proviseur Jean-François Balmer…
    Comme chaque année et dès le premier cours, Germain donne une petite rédaction à ses élèves pour avoir une idée du niveau de sa classe. Le sujet : racontez votre dernier week-end. Alors qu'il corrige les copies et se navre de tant de médiocrité et de vacuité chez des adolescents de seize ans qui n'ont rien d'autre à raconter qu'avoir mangé une pizza et regardé la télé, il tombe sur le texte de Claude Garcia. Le garçon raconte comment, après avoir, depuis un banc dans un parc, observé une maison et ses occupants durant tout l'été, il a élaboré une stratégie pour pouvoir y être invité. Une fois dans la place, sous prétexte d'aider le fils de la famille nul en maths, il raconte l'intérieur, les personnages, le parfum particulier de la femme de la classe moyenne… et il termine par un mystérieux et prometteur « à suivre… ». Interloqué par l'imagination et le style du garçon, Germain va reprendre goût à l'enseignement, prendre Claude sous son aile et l'encourager à poursuivre son récit… mais l'intrusion de Claude dans cette maison de la classe moyenne en même temps que dans la vie de Germain va déclencher une série d’événements incontrôlables.


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  • Kirikou est en pleine forme et toujours aussi curieux. Ces petites histoires pleines de tendresse plaîront aux petits comme aux grands.

    scénario: 17/20    technique: 17/20  note finale: 17/20

    Kirokou et les hommes et les femmes

    Le grand-père nous accueille dans sa grotte bleue, pour de nouvelles confidences. Il restait encore de beaux souvenirs de l’enfance de Kirikou à évoquer : les moments où il a aidé les hommes et les femmes de son village et d’ailleurs…
    Il nous raconte alors comment Kirikou, grâce à sa bravoure et son intelligence, est venu au secours de la femme forte, dont le toit de la case avait été détruit par Karaba. Il nous apprend par quelle astuce le petit héros a retrouvé le vieux grincheux, qui s’était égaré dans la savane, puis comment une griotte menacée par la sorcière a finalement pu transmettre son savoir aux habitants du village. On découvre aussi le secret d’un mystérieux monstre bleu, et enfin, grâce à une flûte liée à la famille de notre héros petit et vaillant, le pouvoir magique de la musique.

    A la fin de Kirikou et la sorcière, le tout petit Kirikou était devenu un jeune et grand prince. Mais ce qu’a retenu le public, c’est le tout petit bout de chou qui arrive à peine au genou de ses compatriotes élancés mais qui pourtant distille de sages paroles, débloque par son imagination les situations les plus périlleuses, fait preuve en toutes circonstances de courage et d’espièglerie. Petite astuce de scénario, et voilà le sage grand-père dans la grotte bleue qui vient à nous pour nous narrer quelques confidences et surtout quelques souvenirs d’enfance de Kirikou que le cachottier avait oublié de nous confier. Cinq petites histoires drôles et trépidantes, des aventures où Kirikou va une fois de plus épater les villageois.

    Il y a celle de La Femme forte, une commère insupportable mais sympathique dont la langue trop bien pendue a déplu à la sorcière Karaba, qui refuse qu’elle répare sa case dont le toit a été endommagé par la tornade. Kirikou va savoir abuser de la sorcière éprise d’un beau jeune homme pour la faire revenir sur sa décision.
    Il y a celle du Vieux grincheux, qui a disparu du village et qui, malgré son détestable caractère, finit par manquer à Kirikou. Il s’avère que le vieux est coincé dans un arbre, assiégé par un chacal. Comment Kirikou va-t-il le sortir de ce mauvais pas ?
    Il y a aussi le mystère d’un monstre bleu qui rôde dans les alentours, et qui va devenir un des meilleurs amis du village et de Kirikou.
    Et encore celui de la griotte (pas la cerise, non, le féminin de griot) étrangère, venue raconter des histoires à la nuit tombée et que Karaba jalouse au point de la faire enlever par ses fétiches preneurs (on les adore, ces jolies statues avec leurs grosses mains).
    Enfin celui où le village retrouve le don de la musique pour apaiser les pleurs des bébés qui ne supportent pas le souffle chaud et incessant de l’harmattan.

    Cinq contes qui, comme toujours chez Ocelot, témoignent de son amour et de sa connaissance de l’Afrique, avec son sens des éléments et des saisons (comme quand les enfants dansent nus sous la pluie tant attendue). Chaque conte est l’occasion pour Ocelot de faire passer, comme dans les fables de Monsieur de La Fontaine, une petite morale, la plus belle étant probablement celle de la compréhension de l’autre et de sa différence dans le conte de l’enfant bleu, un conte particulièrement touchant dans le contexte actuel du sud saharien où les tensions ethniques entre populations noires et touaregs sont exacerbées. Pour les enfants et les plus grands, ce troisième Kirikou est un voyage vers un ailleurs que permettent bien peu de dessins animés. Quand on sait que Kirikou, à cause de la nudité des personnages, est toujours interdit aux États-Unis, on se dit que nos bambins ne sont pas mal lotis…


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  •  Pire qu'un téléfilm allemand de série Z. C'est au delà du nul. Les acteurs sont excécrables, c'est mal filmé (la caméra part dans tous les sens, certains plans sont flous etc... etc...), le scénario est minable. Cette pauvre Letizia Casta est toujours aussi mauvais actrice et je me demande comment elle trouve encore des metteurs en scène pour lui donner du travail comme actrice: elle est nulle!  C'est une grosse daube et je me demande comment on peut oser présenter une merde pareille au public qui a tout de même droit au respect.

    scénario: 1/20       technique: 1/20    acteurs: 1/20  note finale: 1/20

     

    Do Not Disturb

    Un soir, Jeff débarque sans prévenir chez Ben. Pour célébrer ces retrouvailles et distraire son vieux copain de sa vie rangée, Jeff l'entraîne dans une fête. Sur place, une discussion évoque un festival de porno amateur et l'idée prend vite l'allure d'un pari : Jeff et Ben coucheront ensemble sous l’œil d'une caméra. Ce n'est ni gay ni porno, ce sera de l'Art ! Le lendemain, impossible de se dégonfler. Rien ne les arrêtera, sauf peut-être la femme de Ben, l'hétérosexualité ou certaines questions mécaniques...


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  • Un joli documentaire sur la vie d'une jeune fille qui av rentrer dans les ordre en Roumanie. Ce sont ses derniers jours avant de devenir "petite mère", après 11 ans de noviciat!!! Intéressant, même si parfois, c'est un peu ennuyeux.

    scénario: 16/20  technique: 16/20  note finale: 16/20

    Teodora pécheresse

    Téodora est belle et gracieuse. Elle porte les vêtements noirs, rêches et sans forme du monastère de Varatec, au cœur de la Roumanie, telle une princesse du Moyen-Âge. Entourée des "petites mères" du monastère, Téodora prépare l'événement le plus important de sa vie.

    C'est une histoire d'amour, un amour pas comme les autres : au cœur de la Roumanie, 450 femmes vivent en communauté dans le monastère de Varatec. Ce sont les « petites mères », les promises, les fiancées, les mariées du Christ. Tout de noir vêtues, elles ressemblent à des princesses du Moyen âge. Téodora s'apprête à prononcer ses vœux, elle a vingt six ans, elle est belle, gracieuse et n'a aucune timidité devant la caméra, aucune ostentation non plus d'ailleurs, au point qu'on se demande comment, se sachant filmées, toutes ces jeunes ou vieilles religieuses orthodoxes ont pu accepter de s'exposer avec autant de naturel dans leur quotidien : elles sont gaies, moqueuses, binent le jardin, déblaient la neige, travaillent beaucoup, prient… et parlent de leur choix, de la joie éprouvée au moment de l'engagement définitif, de cette exultation de l'âme qu'elles semblent toutes partager : « quand Dieu t'appelle, tu laisses tout ». Téodora n'est pas son nom, mais le deviendra le jour de la cérémonie finale, une façon de signifier sa renonciation définitive au monde. Les sœurs l'entourent, la préparent, coiffent ses longs cheveux qui lui seront coupés ce jour-là, complices, tendres, rieuses. Le jour des vœux, ses amis, sa famille viendront se mêler au rituel et l'embrasser tandis qu'elle se présente à chacun, répétant : je suis Téodora, pécheresse…

    Les chants du rite bysantin accompagnent tout le film. C'est intrigant et beau. On s'étonne de voir un couvent peuplé d'aussi jeunes personnes… En fouillant sur internet on comprend mieux : l'église orthodoxe, en Roumanie comme dans tous les pays de l'Est, a repris du poil de la bête depuis la chute du régime communiste. Dans le film, la mère de Téodora qui est entrée au couvent en même temps que sa fille, raconte que toute jeunette, elle avait fait le choix d'être religieuse, mais les communistes avaient chassé moines et nonettes, fermé les couvents, et son père l'avait mariée contre son gré… Ce n'est donc que bien plus âgée, ses enfants casés et son mari disparu, qu'elle a pu enfin accomplir son rêve de jeune fille. La vitalité de l'église roumaine est énorme : en vingt ans, des églises, des couvents se sont créés un peu partout, quarante séminaires, une douzaine de facultés, et on raconte aux enfants des écoles que Dieu les punira s'ils ne sont pas sages. Les patriarches roumains sont en train de construire la plus grande cathédrale d'Europe, ils ont emprunté 200 millions aux banques pour pouvoir commencer les travaux et comptent avec confiance sur les dons des fidèles pour rembourser. Les offices pourront accueillir 5000 fidèles…

    « Depuis toute petite, je me suis dit que la seule chose qui compte dans la vie, c'est l'Amour », raconte la réalisatrice. Élevée par une famille aimante et très croyante, avec pour les offices dans l'église voisine un pope à grande barbe blanche, doux et gentil. Elle a quitté la Roumanie avec l'homme de sa vie, a commencé à faire des films. « Nous avons eu une vie magnifique, vécu un amour absolu »… et puis cet homme est mort brutalement. « Comment vivre l'amour en l'absence du corps de l'être aimé »… En abordant cette histoire de femmes qui consacrent leur vie à un être invisible, Anca Hirte réalisait qu'elle résonnait comme en écho à sa propre histoire « je donnerais n'importe quoi pour avoir cette certitude, pour croire encore en la présence de mon mari. La force de ces religieuses me fascine. Au fond de moi, je sais que je n'ai plus que les souvenirs pour le faire vivre ». C'est le récit de sa propre histoire qui a probablement incité la mère supérieure à accorder à Anca Hirte l'autorisation de filmer l'intérieur du couvent. Téodora, ayant la bénédiction de sa supérieure, a accepté tout de suite. Dans cette relation confiante, Anca Hirte filme au plus près des regards, des visages, des échanges feutrés, captant ce qu'il y a de mystique et de sensuel à la fois dans l'abandon absolu de cette jeune fille à un Dieu invisible : « rien au monde ne saurait être plus doux que d'être la mariée de Jésus » chante-t-elle.


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  • Enorme déception pour ce film qui retrace l'histoire (la déchéance) d'un peuvre type qui devient fou en croyant qu'il va participer à une téléréalité. C'est très mal fait. Et on est encore dans la série "les pauvres dans les films sont toujours laids et idiots". C'est long, mal filmé, le scnéraio n'est pas terrible et on s'ennuie. 

    scénario: 6/20     technique: 6/20  acteurs: 10/20  note finale: 5/20

    Reality

     

    Au cœur de Naples, Luciano est un chef de famille hâbleur et joyeusement exubérant qui exerce ses talents de bonimenteur et de comique devant les clients de sa poissonnerie et sa nombreuse tribu. Un jour, poussé par ses enfants, il participe sans trop y croire au casting de la plus célèbre émission de télé-réalité italienne. Dès cet instant, sa vie entière bascule : plus rien ne compte désormais - ni sa famille, ni ses amis, ni son travail ni même la petite arnaque imaginée par son épouse, qui améliorait un peu leur ordinaire ! Le rêve de devenir une personnalité médiatique modifie radicalement son destin mais aussi celui de tout son entourage...

    Matteo Garrone nous avait impressionnés avec Gomorra, plongée saisissante au cœur de la mafia napolitaine. Et il revient avec Reality, un film tout aussi puissant mais sur le registre de la comédie, qui a, comme Gomorra, remporté le Grand Prix du jury au Festival de Cannes, le petit frère de la Palme d’Or. Le sujet est donc plus léger en apparence : la télé-réalité. Mais légèreté ne veut pas dire inconsistance : Garrone dresse le constat implacable d’une société gouvernée par le culte de l’image matraqué par les télévisions. Le film navigue entre illusion et réalité et s’arrête sur un personnage happé par la machine à décerveler. Entre conte de fées (la musique d’Alexandre Desplats y est pour beaucoup) et comédie grinçante, le film s’inscrit en plein dans la grande tradition de la comédie italienne.

    Ça commence par un long plan séquence, la caméra vole, plane, tourne, virevolte tout en suivant une cérémonie de mariage démesurée. Les mariés arrivent en carrosse, devant les grilles d’un château qui ressemble plus à celui de Barbie qu’au palais de la reine d’Angleterre. Et au moment où la fête bât son plein, un invité surprise fait une apparition aussi brève que fracassante : Enzo, gagnant d’un jeu de télé-réalité, est acclamé tel une star. Plus besoin d’avoir un quelconque talent pour être adulé du public et payé pour apparaître pendant un mariage huppé ! Dans un pays dirigé pendant très longtemps par un patron de télé-poubelle, pas étonnant… Ce n’est pas forcément mieux chez nous, me direz-vous, et vous aurez raison. L’histoire est très ancrée dans la réalité italienne, mais on pourrait la transposer dans n’importe quel pays « développé »…
    Après cette fantastique scène d’ouverture, la caméra s’arrête sur Luciano, poissonnier, infatigable tchatcheur et toujours de bonne humeur. Il use de son don naturel de comique pour faire marcher son petit commerce, au grand bonheur des habitués ; et de sa famille, qui profite aussi de sa gouaille et de son humour à la maison. Poussé par ses enfants à participer au casting de « Il Grande Fratello », l’émission phare de télé-réalité en Italie, Luciano finit par accepter, en n’espérant pas grand chose. Et puis, porté par tout son quartier qui croit en ses chances, il se prend au jeu, devient euphorique, avant d’être saisi par l’anxiété en attendant la réponse de la chaîne. Ensuite la paranoïa s’installe, il est persuadé que les gens de l’émission viennent l’observer en cachette pour vérifier s’il est un candidat valable…

    L’utilisation de longs plans séquences permet de laisser libre court au formidable jeu d’un acteur complètement hors-norme : Aniello Arena, véritable tornade qui emporte tout sur son passage, est un détenu condamné à perpétuité pour meurtre depuis ses dix-huit ans, qui fait partie depuis 2001 d’une troupe de théâtre, la Compania della Fortezza, au sein de la maison d’arrêt de Volterra, en Toscane.
    Et à plusieurs reprises, cette mise en scène immersive nous place dans la position des spectateurs-voyeurs de ces émissions de télé-réalité, démontrant par l’absurde le vide sidéral de ces programmes qui fleurissent pourtant sur tous les écrans. Mais comme disait l’autre, la télévision n’est que le reflet de notre société… Et (mauvais) signe que les temps ont changé, les mythiques studios de cinéma de Cinecitta, où les plus grands cinéastes, pas seulement italiens, ont tourné, sont d’abord devenus le lieu où l’on enregistre « Il Grande Fratello » et toutes les émissions de télés débiles made in Italy… avant d’être aujourd’hui menacés par la spéculation immobilière…


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  •  Un joli documentaire mêm s'il laisse peu d'espoir. La paix en Israël, tout le monde la veut mais comme tout le monde se déteste, ça va être compliqué. La réalisatrice en posant une simple question à des israéliens musulmans  ou juifs a eu des réponses édifiantes. Un peu fouilli,  part un peu dans tous les sens et c'est souvent mal filmé mais léidée de base est intéressante. 

     

    scénario: 16/20  technique: 12/20 note finale: 15/20

     

    Would you have sex with an arab?

    Un voyage dans la nuit, de rencontres en rencontres, des bars de Tel-Aviv aux ruelles de Jérusalem. On s'embarque sur un tapis volant. Dans les boites de nuit, on danse, on rit, on s’amuse. Le lever du jour sur le son techno d’une rave party en plein air. Et pour finir, un baiser inouï sur la plage. Un premier baiser. Des Juifs, des Arabes, tous citoyens d’un même pays. Israël. Aucun mur ne les sépare. Un Israélien sur cinq est arabe. Et pourtant… Une simple question vient prendre tout le monde par surprise.
    Aux uns : "Would You Have Sex With an Arab?"
    Aux autres: "Would You Have Sex With An Israeli Jew?"
    Ils ne s’y attendent pas. Troublés, ils rient, hésitent, improvisent, s’étonnent de leurs propres réactions. Beaucoup n’y avaient même pas pensé. Être ensemble ? Une barrière invisible apparaît. Le désir, aussi. Peut-être…

    Le titre du film est une question a priori incongrue mais salutaire, une question posée au débotté par la réalisatrice à de jeunes Juifs israéliens, et qui a bien sûr son corollaire : « Would you have sex with an israeli Jew ? », question posée à des Arabes israéliens. Une question qui a l’infini mérite de regarder le conflit israélo-palestinien par un bout de lorgnette nouveau et passionnant : le désir peut il transcender l’origine, la culture et la géo-politique ou est-il au contraire entravé par ces antagonismes ? On ne parle pas forcément de belles histoires romantiques à la Romeo et Juliette, mais juste de désir sexuel.
    La question indiscrète posée aux jeunes de Tel Aviv ou Jérusalem, qu’ils soient Juifs ou Arabes, et les réponses qu'ils y apportent sont d’autant plus passionnantes qu’elles concernent les Arabes israéliens, des citoyens qui, contrairement aux Palestiniens, côtoient quotidiennement leurs concitoyens juifs dont ils partagent partiellement les joies et les peurs, des Arabes qui connaissent parfois mieux la culture juive et l’hébreu que les Juifs européens, russes ou éthiopiens récemment arrivés, des Arabes qui physiquement ressemblent comme deux gouttes d'eau à leurs voisins Juifs sépharades.

    Et pourtant le premier groupe de jeunes Juifs en goguette interrogé dans la nuit festive de Tel Aviv est unanime : pour eux, impossible d’envisager de coucher avec un ou une Arabe, mélange de dégoût à cette idée pour les plus xénophobes d’entre eux, sentiment de trahison pour d’autres. Mais serait ce l’effet de groupe, qui fait qu'on n'ose pas avouer devant d’autres des désirs interdits ? Plus tard, alors que Yolande Zauberman s’installe dans les lieux de nuit et commence à discuter individuellement avec des jeunes, une fille avoue sa fascination érotique pour des Arabes qui, elle n'est pas la seule à le reconnaître, peuvent être fort séduisants. Mais le désir passe par le regard, et quand on se refuse à regarder l’autre, le désir est impossible. À un moment, un des interlocuteurs arabes dit une chose terrible : il rappelle que le gouvernement israélien se vante d’être une vraie démocratie parce qu’en temps de guerre ses soldats n’ont jamais été accusés de viol, avant de préciser que c’est parce que le rejet de l’Arabe est tellement ancré dans la culture israélienne juive que les soldats juifs ne désirent pas les femmes du camp ennemi… Quand la réalisatrice interroge les jeunes Arabes, le rejet est là aussi présent, surtout parce qu'ils ont la rancœur de l’oppression subie.

    Mais le film, progression intelligente, va ensuite à la rencontre de ceux qui, nés de père et de mère d’origine différente, n’ont pas en tête ces obstacles au désir. Magnifique rencontre avec cet enfant d'un mariage mixte qu'était Juliano Mer-Khamis, directeur du théâtre des enfants de Jénine, qui dit probablement les plus belles choses entendues dans le film. Juliano Mer-Khemis qui, contre tous les intégrismes, se battait pour ouvrir les cœurs et les esprits, a été assassiné dans la rue peu après le tournage. Mais l’espoir vient d’un étonnant personnage qui s’auto-désigne « La Fiancée de Palestine », immense drag-queen judéo-arabe qui, la nuit, parcourt les boulevards de Tel Aviv en longue robe rouge : elle affronte en elle toutes les contradictions mais elle est en même temps porteuse de toutes les ouvertures, le milieu queer montrant finalement aux Juifs et aux Arabes le chemin du vivre ensemble.


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  • Je ne suis pas fan de ce genre de films mais celui-ci est réussi et plaira aux amateurs du genre.

    scénario: 16/20    acteurs: 16/20  technique: 16/20   note finale: 16/20

    Taken 2

    Dans Taken, Bryan Mills, ex-agent de la CIA aux compétences si particulières, a réussi à arracher sa fille des mains d’un gang mafieux. Un an plus tard, le chef du clan réclame vengeance. Cette fois-ci, c’est après lui qu’ils en ont.


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  •  Ce film est un petit bijou que j'ai adoré. Tout d'abord, l'action est situé en Italie qui est très bien filmée. Ensuite, les actrices sont magnifiques et sont au service d'un scénario bien ficelé. Enfin, on passe un excellent moment. Sandrine Kimùberlain est sublime et mérite un prix d'interprétation.  Marc Fitoussi nous a offert dans son film précédent Copacabana une Isabelle Huppert fantaisiste. Sandrine Kiberlain à son tour s’amuse beaucoup dans ce rôle de détective amateur. Tenues glamour, couleurs saturées, musiques façon années 60, effets visuels à l’ancienne (fermeture à l’iris, split screen), dialogues et marivaudages qui ne sont pas sans rappeler une autre Pauline, celle de Rohmer, le film s’amuse avec une imagerie rétro. Un joyeux divertissement !

    scénario: 17/20       acteurs: 17/20       technique: 17/20      note finale: 18/20

    Pauline détective

    Plaquée par son petit ami, Pauline se laisse entraîner par sa sœur dans un palace de la riviera italienne. Au lieu de savourer les joies du farniente, elle se persuade qu’un crime a été commis dans l’hôtel et s’improvise détective, embarquant dans ses investigations un séduisant maître-nageur…


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  • Pas mal mais sans plus, pour ce film de qualité inégale. 

    scénario: 13/20      technique: 15/20  acteurs: 13/20  note finale: 13/20

    Après la bataille

    Mahmoud est l’un des "cavaliers de la place Tahrir" qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires.
    Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied…
    C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Reem, une jeune Egyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers. Leur rencontre transformera le cours de leurs vies…

    En artiste enraciné dans la réalité sociale et politique de son pays, Yousry Nasrallah a toujours travaillé ces contradictions, ces injustices (mais aussi cette culture, cet humour, cette esthétique) qui font l'identité égyptienne. Il en a fait des fictions qui assument leur parenté avec la tradition du cinéma arabe, et Après la bataille ne fait pas exception à cette manière de faire. C'est aussi un film à part, dont l'existence est étroitement liée aux bouleversements qui transforment l'Egypte depuis janvier 2011. Il est inspiré d'un événement précis : la charge des chameliers et des cavaliers, venus du pied des Pyramides pour attaquer les manifestants de la place Tahrir. C'était le 2 février 2011.
    Cet épisode spectaculaire, toujours visible sur les sites de partage de vidéo, avait suscité l'indignation contre le régime d'Hosni Moubarak, qui faisait piétiner les partisans de la démocratie par une espèce de lumpen-proletariat monté. Yousry Nasrallah a choisi pour personnage principal l'un de ces cavaliers. Il l'a baptisé Mahmoud et a confié le rôle à Bassem Samra, l'un des acteurs les plus populaires de son pays. Si bien que le méchant devient, par le jeu du vedettariat de l'écran, un héros. Faillible, pétri de contradictions, mais un héros.

    Lors de la charge de la place Tahrir, Mahmoud a été désarçonné et passé à tabac par les manifestants. Dans son quartier de Nazlet El-Samman, il est devenu la risée de ses confrères. Une condition d'autant plus pénible qu'ils n'ont rien d'autre à faire que de se moquer : la révolution a tari le flux des touristes qu'ils emmenaient jusqu'aux Pyramides à cheval ou à dos de chameau. Le chemin de Mahmoud croise celui de Reem (Mena Shalaby), une publicitaire qui s'est rangée derrière la révolution en marche. Emmenée jusqu'à Nazlet El-Samman par une amie vétérinaire, soucieuse de nourrir les animaux affamés depuis la disparition des touristes, Reem rencontre Mahmoud. Après la bataille se déroule ensuite à un rythme effréné, qui fait sans cesse bouger les lignes de fracture entre les personnages. A peine le cavalier et la petite-bourgeoise ont-ils eu le temps d'esquisser une idylle que Reem fait la connaissance de Fatma, l'épouse de Mahmoud, qui tente de maintenir leurs deux fils dans le droit chemin.
    Entre la femme en instance de divorce qui va tête nue et l'épouse soumise – en apparence –, une complicité se noue. Nasrallah la dépeint avec minutie, en pointant les obstacles que les différences de classe et de culture dressent entre les deux femmes (remarquable Nahed El-Sebaï dans le rôle de la mère au foyer). De son côté, Mahmoud n'est pas seulement un pauvre bougre acculé à la misère. C'est aussi l'obligé du chef de son clan, Haj Abdallah (Salah Abdallah), pilier de l'ancien système, un homme pieux qui stocke des armes chez lui et cherche à deviner à temps dans quelle direction va tourner le vent.
    Amant, père, mari, artiste même (il pratique une version cairote de la haute école), bientôt homme de main, Mahmoud est soumis à une somme de pressions insupportable. Bassem Samra interprète très justement ce personnage au bord de l'explosion que seule sa décence empêche de commettre l'irréparable. Mais d'autres n'ont pas ses scrupules et c'est l'autre volet de ce tableau post-révolutionnaire. Yousry Nasrallah décortique les mécanismes médiatiques (ce qu'il démontre de la couverture sur Internet de la charge des chameliers est particulièrement passionnant), mafieux ou militaires par lesquels l'ordre ancien tente de se maintenir. A moins de s'en tenir à l'orthodoxie du cinéma de propagande, ces éléments ne se prêtent pas toujours à la fiction, et la chaleur affectueuse qui baigne le film se dissipe parfois le temps d'une tirade trop explicative.

    Ce qui n'a guère d'importance au regard de la puissance d'évocation d'Après la bataille. Presque tout au long du film, il se crée une osmose entre le cours de l'Histoire et les tribulations de personnages profondément attachants. A la manière des grands romanciers, Yousry Nasrallah a suspendu ce cours pour en faire une histoire.


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  • J'avoue que je suis restée sur ma faim avec ce film si prometteur. Jean d'Ormesson a un tout petit rôle et c'est heureux pour le film, lol. Je n'ai jamais lu ses livres mais j'espère pour lui qu'il est meilleur auteur qu'acteur. Catherine Frot est formidable mais le scénario est un peu léger et elle fait ce qu'elle peut... Bref, déception pour ce qui aurait pu être un grand film. Les moments pendant lesquels Hortense fait la cuisine sont géniaux.

    scénario: 14/20       technique: 16/20      acteurs: 13/20 (C.Frot: 20/20)     note finale: 14/20

    Les saveurs du palais

    Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…

    Hortense Laborie est une chef cuisinier réputée qui vit tranquillement dans le Périgord. A sa grande surprise, elle est un jour recrutée par la Présidence de la République qui la nomme responsable des repas personnels du Chef de l’État au Palais de l’Elysée…
    Le scénario s’inspire librement de la vie d’une véritable chef périgourdine qui fut la cuisinière de Mitterrand avant de s’exiler en Antarctique. C’est là-bas, sur la base scientifique où Hortense est en charge des repas, que le film commence quand une journaliste tente de l’interroger sur son expérience élyséenne. Ce qu’Hortense refuse de dire à l’intervieweuse, le film va nous le raconter : comment cette femme de caractère, autoritaire et perfectionniste, a imposé ses choix et ses goûts pour plaire à un Président épicurien, amoureux du terroir et désireux de retrouver la cuisine de sa grand-mère. Si le film ne se veut pas une réflexion sur le pouvoir, on savourera néanmoins comment Hortense, peu habituée aux jeux de courbettes et au protocole, va déjouer les nombreux obstacles pour arriver à ses fins.

    Tout le plaisir du film pourrait se synthétiser dans la mise en œuvre du titre à l’écran : le déploiement d’un travail d’orfèvre aux fourneaux, d’une connaissance de l’art culinaire moins scientifique qu’intuitive et empirique, la résurrection d’une tradition de la bonne fourchette française, avec subtilité et délice. Catherine Frot, pas cuisinière pour un sou dans le civil, parvient par mimétisme à reproduire la perfection faite fourchette ; elle enchaîne à l’écran, lors de scènes savamment distillées, érigées en moments de suspense cocasse (le plat plaira-t-il à Sa Majesté ?), des gestes qui confinent au pur plaisir sensoriel pour les spectateurs. Le choix de Jean d’Ormesson pour incarner le Président est quant à lui judicieux, tant on croit voir Mitterrand à travers lui.

    Cette Hortense qui irradie le film, prodigieuse cuisinière en toute simplicité, venue aux fourneaux non pour rivaliser avec les meilleurs mais par goût des autres, n'a d'autre ambition que de donner du plaisir, du bonheur, du bien être… Une façon d'aborder la vie héritée d'une enfance gourmande où l'amour se transmettait par la meilleure satisfaction possible du besoin élémentaire autant que vital de se nourrir. Chercher constamment ce que la nature a de meilleur et l'accommoder de la façon la plus subtile pour transmettre le plaisir de vivre et de rencontrer les autres, sans jamais céder à la tentation narcissique… voilà qui ne court pas les rues.

    On peut comprendre aisément que, lassé de la cuisine officielle pratiquée par une bande de machos accrochés à leurs étoiles et à leurs casseroles devenues instruments de pouvoir, un président de la république ait eu envie de revenir à une cuisine plus maternelle, plus spontanée, celle que l'on dit du terroir parce qu'elle sait prendre ses distances avec une sophistication abstraite pour plonger dans l'essentiel de la vie : généreuse, goûteuse, attentive et simple comme bonjour.
    Hortense Laborie menait une vie tranquille au cœur du Périgord dans sa ferme modeste et géniale, accommodant les foies gras avec un talent si formidable que les plus gourmands de la planète avaient fini par se passer le mot, si bien qu'on venait du monde entier dans ce trou perdu goûter sa cuisine ou solliciter ses enseignements. Hortense ne fut donc qu'à moitié surprise lorsqu'une méga bagnole déboula à sa porte pour l'emmener à l'Elysée, convaincue qu'elle ne ferait que l'aller-retour, peu encline à laisser sa ferme pour les ors de la République. Mais, ses quatre enfants étant désormais grands, cette aventurière dans l'âme se laissa tenter par l'expérience et accepta la charge de « cuisinière personnelle » du Président, avec pour seule assistant un jeune et charmant pâtissier. Pas question de compter sur l'aide des cuisines principales, où le chef se la pète et où la cohorte de mecs qui s'affairent voient avec hostilité et dédain celle qui vient pratiquer une cuisine de bonne femme !
    Le plus sympa dans l'affaire, c'est que cette gourmande généreuse, dans une cohérence parfaite avec sa recherche permanente du meilleur de la nature et de l'humanité, ne tergiverse pas avec les valeurs : ce qu'elle découvre en plongeant dans les coulisses du pouvoir ne lui donne pas vraiment envie de s'attarder près de ces fourneaux-là, même si le Président lui-même n'hésite pas à descendre dans sa cuisine pour le réconfort d'un échange sincère et d'une tartine toute simple : trois rondelles fines de truffes, une goulée de vin de pays… Catherine Frot est formidablement convaincante : elle a le geste, l'œil pétillant, le verbe pas commode et Dormesson est un président parfait, retenu, même dans l'intimité… Quant à la description qui est faite des coulisses du pouvoir, elle est sans pitié, même si elles ne sont que le contexte et non le sujet, et elle confirme le sentiment que cette république ressemble fichtrement à une monarchie.

    Dans la vraie vie, Danièle Mazet-Delpeuch, qui s'étonne de voir à quel point Catherine Frot ressemble physiquement à ce qu'elle était plus jeune, est vraiment partie en Antarctique après son séjour à l'Élysée pour faire la cuisine à une cinquantaine de scientifiques mâles, prenant ses distances ainsi de façon radicale avec un univers où elle ne se sentait décidément pas à sa place… Dans le film ce passage est tout aussi réussi et plaisant.
    Vous pouvez, si ça vous tente, aller faire un stage de cuisine dans sa ferme du Périgord, Danièle reçoit toujours. Le bouquin qu'elle avait publié à compte d'auteur sur son passage à l'Élysée était épuisé, mais la sortie du film a permis sa réédition…


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  •  Ca, c'est le film totalement improbable tant l'histoire de base est hasardeuse. On passe d'un einvraisemblance à l'autre et les dialogues sont d'une grossièreté inouie. Malgré cela, on rit tant c'est débile.

    scénario: 15/20   acteurs: 16/20   technique: 16/20   note finale: 15/20

    Voisins du troisième type

    À Glenview, dans l’Ohio, quatre banlieusards ordinaires décident de former un comité de surveillance de quartier. Même s’il s’agit surtout d’un prétexte pour échapper à leurs mornes existences, nos quatre héros vont tout de même faire une découverte incroyable : leur paisible petite ville a été envahie par des extraterrestres qui se font passer pour d’honnêtes citoyens. Face à la menace, le sort de leur quartier – et du monde – est désormais entre leurs mains…


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  • Un joli premier film même si on peut regretter que le film parte un peu dans tous les sens comme la vie du héro... Très mal filmé au début du film: on a le mal de mer... Mais Pio est si chou...

    scénario: 16/20      technique: 14/20   acteurs: 16/20  note finale: 15/20

    Alyah

    Paris 2011. Alex a vingt-sept ans. Il vend du shit et vit dans l’ombre de son frère Isaac, lequel après avoir été son soutien est devenu son fardeau. Alors quand son cousin lui annonce qu’il ouvre un restaurant à Tel-Aviv, Alex imagine le rejoindre pour changer enfin de vie.
    Déterminé à partir, Alex doit dès lors trouver de l’argent et faire son Alyah.
    Mais il devra aussi tout quitter : Paris qu’il aime tant, Esther son ancien amour, Mathias son ami de toujours et Jeanne qu’il vient de rencontrer.
    Saisi entre son Alyah, la vente de drogue, ses amours complexes et un frère destructeur, Alex devra trouver sa voie.

    La première qualité d’Alyah, remarquable premier film d’Elie Wajeman, est de savoir jouer avec les apparences sans jamais laisser le temps de s’en méfier. Le titre pour commencer, associé à la mise en place du personnage principal, peut faire penser que le film tient son sujet dans une crise de foi carabinée d’un juif mécréant. Fausse piste et tant mieux.
    Nathan (Pio Marmaï) est un beau et jeune glandeur parisien, dealer de came et, très accessoirement, juif ashkénaze. La religion n’évoque en lui qu’une vague denrée folklorique consommée au sein d’une famille dont il se tient à bonne distance, et l’alyah, pratique consistant pour les Juifs de tous les pays à tout quitter pour se mettre à la disposition d’Israël, est aussi concevable pour lui que d’aller demander un conseil de reconversion professionnelle à la brigade des stups. Pourtant, c’est exactement ce que Nathan entreprend. Lui qui connaît à peine le nom des fêtes juives, qui se moquait de son cousin parti faire son service militaire en Israël et qui ne parle pas un mot d’hébreu, va entamer le parcours du combattant pour rejoindre la terre promise.

    Le film raconte le laps de temps qui s’écoule entre la décision de Nathan et son départ. Quelques semaines au cours desquelles il doit faire, au pas de charge, un bilan plutôt morose de sa plus si jeune existence. Côté carrière, il sait que son petit commerce se terminera un jour ou l’autre derrière les barreaux d’une cellule. Son meilleur ami (Guillaume Gouix, trafiquant débutant en pleine escalade suicidaire) se charge de lui en fournir une convaincante démonstration. Côté famille, le désastre est total, avec un père remarié et indifférent, une mère disparue, une lointaine cousine dont il était jadis amoureux et qu’il a du mal à oublier, et surtout un frère aîné (interprété par le cinéaste Cédric Kahn, d’une ambiguïté épatante) qui passe son temps à se coller dans les ennuis et à lui soutirer de l’argent pour s’en sortir. Reste le volet sentimental, le plus délicat puisqu’il vient d’entamer une relation amoureuse avec une jeune femme (Adèle Haenel) qui veut croire que l’amour qu’elle porte à ce garçon compliqué est la solution à tous ses problèmes.
    Le choix de Nathan ne correspond à aucun désir. Il ne s’agit ni d’une révélation mystique ni d’une résolution pour un avenir meilleur, mais une unique et minuscule porte de sortie. Une occasion de boucler, en même temps que ses valises, une période de sa vie dont chaque ingrédient est une pièce formant le puzzle de son échec. Pour y échapper, il doit alors donner le change à tout le monde : faire avaler au recruteur pour Israël qu’il est un bon juif, rompre définitivement la relation vampirique qui l’unit à son frère et, pas le plus facile, sembler imperméable à l’amour qui a surgi sans prévenir.

    La mise en scène sérieuse et classique d’Elie Wajeman sert parfaitement le scénario de cette évasion mélancolique. Surtout, le film fait éclater au grand jour ce qui semble intéresser par-dessus tout le jeune cinéaste formé à la section scénario de la Fémis : une passion contagieuse pour ses personnages et pour ceux qui les incarnent.


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  • Une grosse daube, on s'ennuie et c'est nul. Les acteurs sont mauvais, l'image est crade et on n'y croit pas une secpnde.

    scénario: 2/20      acteurs: 5/20   technique: 5/20   note finale: 3/20

    The secret

    À Cold Rock, petite ville minière isolée des Etats-Unis, de nombreux enfants ont disparu sans laisser de traces au fil des années, et n’ont jamais été retrouvés. Chaque habitant semble avoir sa théorie sur le sujet mais pour Julia (Jessica Biel), le médecin dans cette ville sinistrée, ce ne sont que des légendes urbaines. Une nuit, son fils de 6 ans est enlevé sous ses yeux par un individu mystérieux. Elle se lance à sa poursuite sachant que si elle le perd de vue, elle ne reverra jamais son enfant.


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  • Si vous aimez 100 meurtres à la seconde, vous allez adorer cette histoire abrancadabresque... Et je passe sur les invraisemblances. Je me suis endormi malgré le buit du film.

    scénario: 4/20   acteurs: 14/20   technique: 16/20   note finale: 13/20

    Expendables 2: unité spéciale

    Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près...
    Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar – et deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie – l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue – cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes…

     


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  • Ce n'est pas du tout mon genre de film mais j'avoue que je me suis laissé prendre à l'histoire et que c'est très réussi. Surtout la fin. Du grand Hollywood!

    scénario: 16/20        acteurs: 16/20      technique: 16/20       note finale: 16/20

    Jason Bourne: l'héritage

    On croyait tout connaître de l'histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets…
    De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un "héritage" explosif : compromis, les agents "Outcome" sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le "père" du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
    Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’"Outcome", Marta Shearing, elle-même menacée de mort…


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  •  Pas inintéressant mais beaucoup trop violent et sanglant pour moi, et c'est souvent mal filmé. Les acteurs sont bien mais techniquement, c'est mauvais.

    scénario: 10/20     technique: 08/20    acteurs: 14/20   note finale: 9/20

    Savages

    Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d’"association", Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir… C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio. Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.


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  • Enorme déception. Je m'attendais vraiment à mieux: le scénario est faible, le graphisme est primaire et l'histoire est sans consistance. On s'ennuie et c'est un peu bête. Et ce n'est surtout pas pour les enfants.

    scénario:   11/20      technique: 11/20   note finale: 10/20

    Le magasin des suicides

    Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…


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  •  Une comédie très réussie: avec un génial José Garcia. Comme d 'habitude. Les acteurs sont parfaits. On rit de bon coeur. Très réussi.

    scénario: 17/20     technique: 17/20    acteurs: 17/20   note finale: 17/20

    les seigneurs

    Patrick Orbéra, la cinquantaine, est une ancienne gloire du football qui a totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il n’a même plus le droit de voir sa fille Laura. Contraint par un juge de retrouver un emploi stable, il n’a d’autre choix que de partir sur une petite île bretonne, pour entraîner l’équipe de foot locale. Si ils gagnent les 3 prochains matchs, ils réuniront assez d’argent pour sauver la conserverie de l’île, placée en redressement judiciaire, et qui emploie la moitié des habitants. Patrick Orbéra est immédiatement confronté à un obstacle majeur : transformer des pêcheurs en footballeurs quasi-professionnels. Il décide alors de faire appel à ses anciens coéquipiers pour l’aider à hisser le petit club breton parmi les grands…


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  • Un très joli film sur le déracinement et la mort. Monsieur Fellag arrive pour remplacer l'ancienne maîtresse qui s'est suicidée. Lui aussdi, il a beaucoup de secrets. Film très réussi: les acteurs sont géniaux. Fellag est grandiose, tout en retenu et en tendresse. 

    scénario: 16/20       acteurs: 17/20      technique: 16/20      note finale: 16/20

    Monsieur Lazhar

    A Montréal, Bachir Lazhar, un immigré algérien, est embauché au pied levé pour remplacer une enseignante de primaire disparue subitement. Il apprend peu à peu à connaître et à s’attacher à ses élèves malgré le fossé culturel qui se manifeste dès la première leçon. Pendant que la classe amorce un lent processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bachir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment.

    Voilà un film qui tombe à pic, début septembre, en pleine rentrée scolaire. Monsieur Lazhar est en effet un merveilleux hommage à ceux qui œuvrent à la transmission des savoirs et à l’apprentissage de la vie.
    Le point de départ est, reconnaissons-le, on ne peut plus casse-gueule et rappelle cruellement combien être prof, c’est parfois s’engager corps et âme pour parfois s’y perdre. Dans la première séquence, le petit Simon, écolier à Montréal, monte en classe un peu plus tôt que d'habitude, pour préparer, comme ça se fait au Québec, la distribution de petites briquettes de lait ; et ce qu’il découvre derrière la porte vitrée de la salle de la salle de classe va définitivement changer sa vie : l’institutrice s'est pendue, son corps se balance au bout d’une corde au dessus des pupitres. Pourquoi un tel acte ? On ne le saura que de manière parcellaire. La question est surtout : comment les enfants, très attachés à cette enseignante très impliquée dans une pédagogie extrêmement participative, vont pouvoir faire leur deuil et continuer une scolarité « normale » le reste de l’année ?

    Alors qu’il semble difficile de lui trouver un(e) remplaçant(e), se présente spontanément Bachir, un quinquagénaire qui dit avoir été enseignant plusieurs décennies dans son pays d’origine, l’Algérie. Bachir a tout de l'instit d’un autre temps, attaché au strict respect de l’orthographe et aux grands textes de la littérature française, de Rousseau à Balzac, qui semblent inaccessibles aux enfants, plus habitués à une méthode globale et à des œuvres plus contemporaines et proches d’eux. Et pourtant, malgré ce fossé culturel, l'enthousiasme et la prévenance de Bachir touchent peu à peu les enfants, tout particulièrement Simon et sa copine Alice, et la mayonnaise prend, et la reconstruction fait son chemin, autant pour les enfants que pour Bachir, qui porte silencieusement sa part de douleur liée à son passé algérien…

    A partir de faits graves, Philippe Falardeau – déjà réalisateur de l'attachant Congorama, avec Olivier Gourmet et Jean-Pierre Cassel – aborde de nombreux sujets passionnants avec intelligence, en renversant les situations attendues. En lieu et place de la confrontation de jeunes élèves d’origine immigrée en décalage avec leur professeur (comme ça pouvait être le cas dans Entre les murs), le film propose l'apprivoisement mutuel, parfois amusant, entre un professeur issu d’une autre culture et des élèves assez cosmopolites mais tous formés par les fondamentaux d'une culture québécoise assez uniforme. Et en faisant de Bachir le vecteur de reconstruction des enfants dans l’épreuve, il montre au passage plus largement l’apport de l’immigré dans notre vécu. Le récit pourrait se dérouler, pour prendre des régions à l'accent chantant, dans une école de Dunkerque ou de Perpignan, même s’il moque au passage l’obsession du politiquement correct pédagogique québécois, notamment dans cette interdiction absurde de tout contact physique avec les élèves, ce qui rend la vie du prof de gym impossible.
    Et Monsieur Lazhar évoque aussi toutes les questions autour du deuil, un deuil auquel se refuse Bachir pour lui-même, préférant s’occuper de celui des enfants : autant dire que cela rend le personnage assez bouleversant, d'autant qu'il est incarné par le grand acteur et humoriste Fellag, qui a dû lui-même fuir son pays, sa libre expression ne plaisant ni au pouvoir ni aux islamistes. Pour sa prestation en Monsieur Lazhar, Fellag a reçu un Génie, l’équivalent des Césars canadiens. Pas volé !


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  • Un joli film intimiste même si on peut regretter qu'il parte un peu dans tous les sens. Mais un joli film malgré ses imperfections.

    scénario: 15/20      acteurs: 16/20       technique: 16/20       note finale: 16/20

    Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d’amour s’est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d’être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l’aide de son père, conseiller d’État, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie…

    Pascal Bonitzer, scénariste et réalisateur remarquable, nous avait jusqu'ici donné des films certes réussis mais assez froids et cyniques, comédies bourgeoises acides devant lesquelles il était difficile de s'enthousiasmer tout à fait (on citera ses meilleures : Rien sur Robert, Petites coupures, Je pense à vous…). Mais avec Cherchez Hortense, il balaie toutes nos réticences et nous emballe pour de bon : narrateur hors pair, il nous livre ici un récit qui frise la perfection, vif, acéré, caustique juste ce qu'il faut mais avec de vrais enjeux, incarnés en des personnages ciselés à l'or fin et interprétés par des acteurs en état de grâce.

    L’homme qui est au centre de Cherchez Hortense (dont on ne vous expliquera pas le titre énigmatique) est Damien, un prof de civilisation chinoise qui enseigne, avec un dilettantisme qui frise parfois le désintérêt, sa discipline tant aimée à des businessmen et women plus ou moins contents d'eux-mêmes, uniquement soucieux de connaître tous les ressorts et faiblesses de leurs futurs clients d’au-delà la Grande Muraille. Il est marié à Iva, metteur en scène de théâtre aussi volcanique et charismatique que lui est taciturne et discret. Sa vie est devenue une gentille routine où il joue souvent, en l’absence d’Iva très sollicitée, le père au foyer pour Noé, un gamin tout à fait lucide sur les travers de ses parents. Ça ronronne ferme jusqu’au jour où Iva confie à Damien une mission de la plus haute importance : intercéder auprès de son père, membre influent du Conseil d’Etat, pour qu'il favorise la régularisation d'une certaine Zorica, réfugiée serbe qui est la protégée du frère d'Iva et de son épouse, couple de coiffeurs tapageurs que Damien a toutes les peines du monde à supporter plus de dix minutes…
    Ça peut paraître simple : demander un service à son père dans un but humanitaire. Mais pour Damien, qui a toujours vécu terrorisé dans l’ombre de ce géniteur aussi brillant que distant, aussi courtois que condescendant, c’est une véritable montagne à franchir. Et de fait il n'arrive pas à faire cette démarche et il va s’engluer dans des petits mensonges, des petites lâchetés aux conséquences insoupçonnées, autant pour la jeune femme en attente de papiers que pour la famille de Damien, pour ses amis, et pour la jolie cliente de la librairie où il a ses habitudes, qui va peu à peu bouleverser son cœur et peut-être bien le réveiller. Pour de bon, le faire sortir des gonds de sa vie apparemment privilégiée mais désespérément étriquée.

    Superbement écrit et conduit comme nous l'avons souligné d'entrée, d'une invention et d'une drôlerie permanentes, Cherchez Hortense est porté par un extraordinaire Jean Pierre Bacri, qui trouve ici un de ses meilleures rôles, bien au-delà de la figure du perpétuel bougon auquel on le réduit parfois : désenchanté, fatigué, puis bousculé, chamboulé, rendu à sa pleine humanité. À ses côtés, Claude Rich est fabuleux en haut fonctionnaire cynique et manipulateur, odieux par choix et menteur par volupté : les face-à-face père-fils nous réservent quelques beaux moments drolatiques. Et puis Isabelle Carré et puis Kristin Scott Thomas et puis Jackie Berroyer en copain suicidaire et dostoievskien… Tous impeccables !
    Au-delà du rire et de la satire, Pascal Bonitzer livre une très pertinente et très vivante réflexion sur l’absurdité de l’obsession identitaire et nationale, sur la nécessité d'ouvrir les yeux et de bouger, surtout quand on ne risque rien à le faire !


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  • Ce film est une pure merveille. Il dure près de trois heures mais on ne voit pas le temps passer. Les acteurs, les décors, les costumes, la réalisation, la mise en scène, le scénario etc... sont très réussis. Charmé par la beauté des décors et séduit par l'excellence des comédiens, vous ne pourrez échapper au souffle romantique de ce film, sans doute le meilleur d'Alexandre Arcady.

    scénario: 20/20         acteurs:20/20        technique: 20/20      note finale: 20/20

    Ce que le jour doit à la nuit

    Algérie, années 1930. Younes a 9 ans lorsqu'il est confié à son oncle pharmacien à Oran. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi les jeunes de Rio Salado dont il devient l'ami. Dans la bande, il y a Emilie, la fille dont tous sont amoureux. Entre Jonas et elle naîtra une grande histoire d'amour, qui sera bientôt troublée par les conflits qui agitent le pays.

    Dans l'Algérie des années 1930, Younes, 9 ans, est recueilli par son oncle et sa tante et rebaptisé Jonas. Elevé par ce couple peu ordinaire (Mohamed est musulman, Madeleine chrétienne), Jonas grandit à Oran puis à Rio Salado, véritable jardin d'Eden où la vie est douce et lente, jusqu'à ce qu'Emilie n'amène les premières violences de l'amour, et l'Histoire les premiers feux de la guerre.

    Adapté du roman à succès de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit est une fresque monumentale dans tous les sens du terme. Reconstitution détaillée à l'extrême, musique grandiose, mise en scène toute dans l'ampleur, jusqu'aux orages, qui répondent avec un mimétisme verlainien aux émotions : que Jonas perde un instant le goût de vivre, et "il pleure dans son coeur comme il pleut sur la ville".

    Ce totalitarisme de moyens, s'il est indéniablement l'expression vibrante d'un amour fou du réalisateur pour le livre auquel il offre un monde visible, a ses charmes. L'élégance du décor, la belle musique d'Armand Amar, une intelligence remarquable du rythme, tenant de bout en bout l'histoire sur presque trois heures de film qui passent comme une seconde tant le film est prenant et magnifique.

    Les acteurs sont des Rhett et Scarlett, ou des  Juliette et Roméo et ils sont superbes. Fu'ad Aït Aattou (Younes/Jonas) : la gravité un peu appuyé de la voix, le port de tête. Nora Arnezeder (Emilie) : le sourire lentement construit pour illuminer, divine, sublime . Anne Parillaud (madame Cazenave, la mère d'Emilie) : la démarche alanguie, la diction lourdement sensuelle, les tics de séductrice aguerrie.

     Ce que le jour doit à la nuit garde au coeur un souffle romantique volé à l'Hollywood des heures anciennes et grandioses : naïf et flamboyant à son image, emportant furieusement tout ce que l'on consentira à lui laisser prendre - l'amour, le feu, la guerre...


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  • Voici un très joli film sur l'enfance, le choix, la vie, la passé, le présent... Bref, un film nostalgique très réussi. j'espère que Noémie Lvovky aura des prix pour ce film qui est vraiment super.

    scénario: 18/20       technique: 17/20      acteurs: 18/20      note finale: 18/20

    Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille…
    25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune.
    Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé.
    Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric.
    Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire?

    C'est un ravissement, un moment fantastique de cinéma généreux, personnel, culotté, abondant, émouvant, deux heures de grâce qui vous mettent le cœur à vif et vous épuisent de rire, tricotant ensemble nostalgie et auto-dérision, une façon unique de jouer avec le difficile sentiment du temps qui passe… Ce temps si joli de l'avant qui donne à qui regarde derrière soi le sentiment d'une inévitable hécatombe de bonheurs impossibles à revivre, d'affections impossibles à raviver, d'êtres aimés qu'on aurait voulu retenir. Noémie Lvovsky a tous les culots, y compris de se coltiner sans lésiner un rôle principal impossible, époustouflante de drôlerie et de tendresse, étonnante funambule dont on se dit à tout moment qu'elle va finir par se casser le nez et qui reste sur le fil jusqu'à la dernière goutte du film en vous laissant épatés, admiratifs de la prouesse, émus par cette invraisemblable bonne femme qui cumule tous les talents, et termine par un double salto, retombe sur ses pattes sans nous laisser le temps de nous ressaisir tout à fait.

    Camille a tout raté : actrice, elle en est réduite à tourner des scènes gore (ahurissante séquence d'ouverture du film) pour grignoter les quelques heures qui lui permettront de toucher les indemnités d'intermittente du spectacle. Sa vie de femme ne vaut pas mieux et l'amour de sa vie est en train de vendre l'appartement commun qu'elle va donc devoir quitter, pour aller rejoindre, le salopiot, une fille plus jeune et plus sobre, tandis qu'elle déboule imbibée de whisky, incapable de ne pas patauger lourdement dans les sentiments des autres. Sa vie de mère n'en peut plus et si sa fille passe en coup de vent, c'est pour jeter le contenu du verre auquel elle s'accroche dans l'évier de la cuisine. Ce 31 décembre s'annonce terrible et si elle trouve encore la force de se rendre à une fête, elle s'arrête au passage chez un étonnant horloger qui a la tronche du Destin (formidable échange avec Jean-Pierre Léaud) pour faire trancher l'alliance qu'elle n'arrive plus à retirer de ses doigts gonflés. Impossible de tomber plus bas, et au cours du réveillon, la dégringolade morale se prolonge d'une chute dans un coma éthylique au douzième coup de minuit…
    Et là, au réveil, un truc incroyable se passe. Camille a toujours quarante ans, mais personne ne semble s'en apercevoir : la voilà propulsée dans l'année de ses quinze ans, juste avant que sa mère meure, juste avant qu'elle rencontre celui qui vient de la quitter, juste avant qu'elle commence à sucer trop la bouteille, juste avant… toute cette bérézina qui l'a conduite aux urgences où tout le monde lui cause comme si elle avait toujours sa gueule de gamine et personne ne semble voir que sa petite jupe courte la boudine et que son petit chemisier à fleurs est un rien décalé.
    Le plus surprenant, c'est qu'on y croit nous aussi. On y croit à cette gamine/adulte à double tempo, qui revient sur ses pas pour dire à tous ce qu'elle n'a pas su dire, forte de tout ce qu'elle sait maintenant, à vouloir mettre vainement des petits barrages pour détourner le cours de sa vie, le cours du temps. Bouleversants moments d'émotion avec sa mère (Yolande Moreau), qu'elle regarde avec ses yeux d'adultes sans avoir jamais perdu ses émotions d'enfant, chantant avec elle Une petite cantate de Barbara, le soir de son anniversaire.

    Ce drôle de voyage parmi les fantômes du passé louvoie entre souvenirs et présent, tangue entre réel et imaginaire, poésie douce et cruauté. C'est beau à en pleurer tant l'impudeur du spectacle de ce cœur déchiré qui a du mal à accepter l'inéluctable finitude de toute chose met dans le mille de nos propres difficultés à admettre que la vie exulte mieux encore quand on l'aime telle qu'elle est, infiniment fragile et contradictoire, douloureuse et drôle, terriblement drôle. L'humour ici amplifie encore l'émotion et Noémie Lvovsky fait de son film un savoureux festin où elle semble avoir invité tous ceux qu'elle aime dans la vraie vie : Yolande Moreau déjà citée, Samir Guesmi, Michel Willermoz, Mathieu Almaric, Denis Podalydès, Riad Sattouf, Anne Alvaro… formidables de présence et d'affectivité, ils ont tous leur part dans ce remède complexe à nos maux existentiels, entre potion magique et poison, qui cultive l'euphorie pour mieux poser avec une profonde légèreté la question de l'acceptation du temps et de la réconciliation avec soi-même.


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  • DDécors magnifiques et très beaux costumes pour cette histoire au temps de la prohibition. Voici un film réussi quoiqu'un peu sanglant.

    scénario: 16/20       acteurs: 17/20     technique: 18/20   note finale: 16/20

    Des hommes sans loi

    1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.

    Pour les spectateurs qui nous suivent un peu, le réalisateur australien John Hillcoat n'est pas un inconnu. Sans remonter à Ghosts of the civil dead, film carcéral irréel, on citera ses deux derniers films, que nous avons programmés et défendus : La Route (2009), adaptation forte du grand roman de Cormac McCarthy, et surtout The Proposition (2005 mais sorti en France fin 2009), son magnifique western sépulcral.
    John Hillcoat, fils de l’outback australien et de ses étendues très peu encombrées par la présence humaine, est un grand fan de westerns. Et de films de gangsters, genre auquel il ne s'était jamais attaqué. Autant dire que le récit plus ou moins romancé de Matt Bondurant, relatant les aventures de ses ancêtres, fameux bootlegers dans la Virginie de la prohibition, tombait à point nommé. Hillcoat a vu là l’occasion de réconcilier les deux genres en décrivant une époque, les années 30, où l’Amérique rurale répondait encore aux règles qui prévalaient lors de la Ruée vers l’or tout en se laissant gagner par les temps modernes, les usages de la ville : les deux mondes allaient bientôt s’affronter à coups de Winchester et de mitraillettes à chargeur camembert.

    L’activité de bouilleurs de crus de Howard, l’aîné des frères Bondurant, un colosse qui a réchappé plusieurs fois à la mort, de Forrest, le cadet célèbre pour son alcoolisme et ses colères dévastatrices, et de Jack, le benjamin malingre mais intello, ne semble déranger personne en 1931. Une activité pratiquée de génération en génération sans que les autorités locales y trouvent à redire. Jusqu’à ce que les appétits des malfrats de la ville (génial Gary Oldman en mafieux cinglé qui abat comme qui rigole ses hommes quand ils ont commis l’erreur de lui déplaire) s’en mêlent et que et la volonté inflexible de l’Etat fédéral d’appliquer la prohibition s’incarne dans Charlie Rakes, inspecteur sadique et tiré à quatre épingles qui veut éradiquer ces bouseux qui enfreignent la loi comme on exterminerait les charançons. Et ce sera bien le choc de deux mondes, celui d’une certaine solidarité paysanne qui se moque des diktats décidés en haut lieu et celui de la mafia urbaine dont les règles s’accommodent finalement parfaitement de celles de la loi fédérale. Au cœur même de la fratrie, il y aura fracture entre les deux frères plus âgés, qui représentent une certaine tradition, et l’ambition du jeune Jack qui aspire à la gloire et la réussite, à l’image des Al Capone & Co.

    Les trois frères sont remarquablement interprétés par des acteurs au profil et au jeu très différents : Shia La Beouf apporte toute sa complexité à Jack tandis que Tom Hardy sait être tout en violence rentrée, charisme, et douceur cachée. On trouve dans Des hommes sans loi tout ce qui fait le charme des grands westerns et des meilleurs films de gangsters : histoires d’hommes héroïques dans des villes fantômes aux rues désertées, fusillades épiques, dialogues cinglants avant la bataille sans oublier deux belles histoires romantiques qui apportent un peu de douceur dans ce monde de brutes. Celle de Forrest avec Maggie, l’entraineuse qui a fui Chicago pour la campagne, incarnée par la très classe Jessica Chastain, et celle de Jack avec Bertha, la jeune fille timide d’une secte chrétienne conservatrice, éblouie par le bagout et l’ambition du jeune voyou prometteur, un joli personnage incarné par Mia Wasikowska, toute récente Jane Eyre. Du bang bang, des grands espaces, des hommes des vrais, des super méchants et des femmes magnifiques. C'est ça aussi, le cinéma qu'on aime !


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  • Un très joli film sur l'enfance. Les acteurs sont fantastiques. C'est très bien filmé. J'avais déjà beaucoup aimé le premier film de la réalisatrice "la tête de maman" qui était très réussi.

    scénario: 17/20     acteurs: 17/20    technique: 17/20   note finale: 17/20

    Du vent dans mes mollets

    Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.

    Pour sûr, ce n’est pas tout à fait l’image de la famille idéale telle que la montrent ces réclames qui sentent bon la cuisine équipée et l’ami du petit déjeuner. Chez les Gladstein, les portes des placards menacent à tout instant de provoquer un traumatisme crânien et il faut se contenter de la traditionnelle confiture d’oranges amères (« à mères » !) en place de cette délicieuse pâte à tartiner à la noisette qui fait certes de petits bourrelets, mais aussi tellement de bien au moral. Et Rachel, du haut de ses 9 ans, elle l’a un peu au ras des chaussettes, le moral. Ce n’est pas que ses parents ne sont pas aimants, bien au contraire : elle est chérie, adorée, chouchouté, dorlotée, bisoutée tout comme il faut, surtout par maman qui la gave d’attentions autant que de boulettes de viande. Quant à son père, installateur de cuisine de son état, il a est plutôt du genre rigolard, tendance optimiste.

    Mais il plane sur la maisonnée comme une ambiance plombée, il y flotte comme un parfum de mélancolie, le petit air de rien d’un quotidien tristounet qui fait que Rachel n’est pas la plus expansive, la plus joyeuse, la plus souriantes des petites filles. La faute peut-être au passé qui plane comme un mauvais souvenir sur cette famille, la faute peut-être à la mondialisation qui fait que les poupées Barbie dont elle rêve en secret sont fabriqués par de pauvres petits orphelins chinois exploités, la faute à la cuisine brinquebalante que Papa ne se décide pas retaper, la faute aux kilos qui tendent la chemise de nuit de maman. Et ce n’est pas la grand-mère qu’on a mise dans sa chambre qui lui racontera en douce des histoires rigolotes : elle est du genre mutique et pas vraiment portée sur l’empathie inter-générationnelle… Et après tout c’est bien son droit !
    Bref, Rachel se barbe dans cette vie de petite fille trop sage qu’on lui a cousue sur mesure et elle a bien du mal à comprendre les injonctions contradictoires de sa dentiste de mère qui, tout en la couvant comme un oisillon tombé du lit, voudrait qu’elle comprenne déjà les choses des grandes personnes : les camps, la faim dans la monde, la compassion pour les plus démunis, et tous ces trucs qui lui passent au-dessus de la tête.
    Heureusement, les choses vont changer car Valérie va entrer dans la vie de Rachel. Valérie, c’est une tornade à couettes qui parle aussi vite qu’elle dégaine un rire vif et contagieux. Elle est tout ce que Rachel est au fond d’elle-même sans oser le montrer à quiconque, et surtout pas à ses parents : délurée, espiègle, coquine, tchatcheuse, frondeuse, aventurière.
    Et pour ne rien gâcher, sa famille est tout ce qu’il y a de cool : un père parfait puisqu’absent, une maman jeune et belle et sympa qui sourit tout le temps et un grand frère trop canon qui va immédiatement éveiller chez Rachel des sentiments exacerbés. L’arrivée de Valérie dans la famille Gladstein sera comparable à la découverte de la première machine à laver à la Foire de Paris en 1920 : une vraie révolution !

    Du vent dans mes mollets (joli titre dont on ne livrera pas ici le sens) raconte la délicieuse pétillance de l’enfance, sa folle insouciance et ses grands chagrins. Il dit aussi les grands canyons qui séparent le monde des parents et celui de leurs mômes, et tous les ponts a priori inconstructibles que chacun crée pour se trouver. Servie par des comédiens géniaux, dont la trop rare Agnès Jaoui, l’incomparable Denys Podalydès et la toujours parfaite Isabelle Carré, cette comédie faussement légère a la saveur des bonbons acidulés et la joyeuse énergie des spectacles inventés par deux gamines dans la salle à manger.


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  • Un scénario incertain où les invraisemblances sont légions, des acteurs pas vraiment impliqués et des tueries constantes: bref, pas très réussi tout ça. Un thriller qui aurait mérité un méilleur scénario.

    scénario: 10/20      technique: 15/20     acteurs: 14/20     note finale: 12/20

    Le guetteur

    Le commissaire Mattei est sur le point d'arrêter un notoire gang de braqueurs de banques, lorsqu'un tireur d'élite, en couverture sur les toits, décime à lui seul une armée de flics et permet à ses complices de s'enfuir. Malheureusement, l'un d'eux est grièvement blessé, et la suite de leur plan est compromise. Tandis que Mattei organise une gigantesque chasse à l'homme, le gang entame une véritable descente aux enfers...


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  • Il est temps d 'arrêter cette série! Car l'idée commence à s'essoufler. Cet opus est ennuyeux. les acteurs sont merveilleux mais leur talent ne masque pas un scénario indigent et des dialogues insignifiants.

    scénario: 12/20      acteurs: 16/20     technique: 16/20 

    Associés contre le crime

    Prudence et Bélisaire Beresford ont décidé de prendre un repos bien mérité. Mais une richissime héritière russe disparaît, et Prudence ne résiste pas à l’appel du danger… Bélisaire est bien obligé de suivre sa turbulente épouse. L’enquête va les conduire sur les traces d’un mystérieux savant qui détient le secret de l’éternelle jeunesse…


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  • Voici une comédie "politique" très réussie. Attention, c'est très grossier, mais on rit beaucoup.

    scénario: 16/20      acteurs: 17/20    technique: 17/20  note finale: 17/20

    Moi, député

    Lorsque le député chevronné Cam Brady commet une gaffe monumentale en public à l'approche des élections, un tandem de PDG milliardaires entend bien en profiter pour placer leur candidat et étendre leur influence sur leur fief, en Caroline du Nord. Leur homme n'est autre que le candide Marty Huggins qui dirige l'office du tourisme du coin. Si, au départ, Marty ne semble pas le candidat idéal, il ne tarde pas à se révéler un redoutable concurrent pour le charismatique Cam grâce à l'aide de ses bienfaiteurs, d'un directeur de campagne sans vergogne et des relations de ses parents dans la politique. Alors que le jour du scrutin approche, les deux hommes s'engagent dans un combat impitoyable : désormais, tous les coups sont permis entre Cam et Marty qui n'hésitent plus à s'insulter et à en venir aux mains dans un affrontement à mort. Car dans cet univers où la déontologie n'existe plus depuis bien longtemps, la politique prouve qu'on peut encore faire reculer les limites des pires bassesses…

    Voici une petite gâterie hilarante pour célébrer les élections américaines du deux novembre. Une petite gâterie qui, sous des airs de farce, interroge gravement la démocratie américaine aussi bien que la nôtre, tant on sait que nous ne faisons que suivre dans tous les domaines, en plus sournois et en plus hypocrite, le mauvais exemple du grand frère américain. On se souvient en effet des sombres histoires de financement de nos partis majoritaires qui se soldaient par des détournements criminels d'argent public, partis majoritaires qui finirent par imposer, à coup de conseillers en communication, l'idée bien peu démocratique qu'il fallait beaucoup beaucoup d'argent pour être élu. Que coûtèrent les campagnes électorales des pères fondateurs de la démocratie américaine ? Que coûta à Carmaux l'élection de Jean Jaurès ? Est-ce pêcher par anti-américanisme primaire que de constater que les élections aujourd'hui aux États Unis se réduisent à de simples reality-show financés à hauteur de centaines de millions de dollars par de « généreux » donateurs ? Une tendance renforcée encore par la décision récente de la Cour Suprême, dominée il est vrai par les conservateurs, d'autoriser les entreprises, les banques, les syndicats et les individus à financer sans plafond les comités de soutien des candidats. On s'attend donc, cette année, à ce que les compteurs explosent. C'est en effet un milliard de dollars qui pourrait être dépensé dans la dernière ligne droite des élections présidentielles américaines. Une très bonne chose selon certains éminents représentants de la classe politique, « parce que maintenant, toutes les entreprises peuvent avoir leur mot à dire et pas seulement celles qui contrôlent des organes de presse ». Une forte position, partagée entre autres par le leader républicain au Sénat. C'est ainsi que des milliardaires, comme les frères Koch du Kansas, Sheldon Adelson de Las Vegas, ou Foster Friess du Visconsin, arrosent sans complexe par millions le parti républicain de Mitt Romney, pour créer (sic) « un environnement économique qui soit plus propice à la conduite de leurs affaires ».

    On voit dans ce système de quel poids peuvent peser les vingt dollars d'un citoyen versés au candidat écolo ou, plus rigolo encore, les dix dollars versés à son homologue du parti communiste américain (oui, c'est pas une blague, les bougres, qui « prennent leurs ordres à Cuba », ne se découragent pas). C'est dans ce contexte, décidément hilarant, que s'inscrit The Campaign alias Moi, député. et même si le théâtre de l'enjeu électoral, un district de l'état de Caroline du Nord, n'épouse pas le gigantisme de l'affrontement Obama/Romney, on peut vous jurer, croix de bois croix de fer, que l'on ne perd rien, dans cette mêlée électorale en éprouvette, de ce qui fait le sel de la bagarre que se livrent au sommet démocrates et républicains.
    Conseillers en communication, médias, candidats, électeurs… en prennent ainsi pour leur grade et personne ne sort indemne d'un jeu de massacre qui fait éclater au grand jour la démagogie, le cynisme, la vulgarité et la bêtise d'un système. Sont donc à la manœuvre : à ma gauche Cam Brady, sourire étincelant, candidat à un cinquième mandat de député, démocrate sans convictions, manipulé par des lobbyistes, dont l'ambition est d'ouvrir la Caroline du Nord au management à la chinoise pour faire du « made in USA » à des conditions proches de l'esclavage. Empêtré hélas dans une relation « inadéquate » comme ils disent là bas d'une affaire de cul, notre démocrate perd alors ses soutiens pour se voir opposer un autre homme de paille : à ma droite, le républicain Marty Huggins qui n'a pas son pareil, bien qu'un peu débile, mais cela va très bien avec son étiquette, pour embrayer dans la noble charge de faire de la Caroline du Nord une riante banlieue de Pékin…

    Alors, certes, nous dit Jay Roach le réalisateur, « c'est en majeure partie une fiction, les personnages ne sont pas inspirés par des hommes politiques en particulier, mais plutôt par une somme de comportements et de personnalités qui ont marqué l'actualité ces dernières années. Quand Cam Brady tweete une photo de sa zézette à sa maitresse, c'est à Antony Weiner que l'on pense, ce député démocrate, contraint de démissionner en 2011 pour exhibitionnisme. Et quand le toujours inspiré Cam Brady tente de prouver les accointances de son adversaire avec Al Qaeda pour cause de barbe trop longue, c'est le souvenir qui revient des stupides soupçons d'islamismes formulés contre Obama en 2009… » Un vrai spectacle pour familles !


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