• Quartet

    ALERTE! Ce film est une merveille!!! C'est comme du Woody Allen en dix fois mieux, moins bavard et une histoire plus ramassée, avec du suspens etc... Les acteurs sont merveilleux, les femmes ont des têtes de leur âge, sans botox et sans chirurgie, le scénario atteint la perfection, c'est divinement filmé et la photo est d'une beauté à couper le souffle. J'attends avec impatience le prochain film deDustin Hoffman.

    scénario: 19/20       acteurs: 19/20     technique: 19/20   note finale: 19/20

     

    Quartet

    À Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

    Ils n’ont rien perdu de leur panache, encore moins de leur classe. Ils veillent à rester élégants en toutes circonstances. Elles sont tirées à quatre épingles, coiffées et maquillés comme pour un premier rendez-vous. Et ce n’est pas l’arthrite, la prostate ou quelques menues défaillances cognitives qui viendront à bout de la belle énergie de cette étonnante assemblée. Ici, à Beecham House, chacun a déposé ses valises pour ses propres raisons, mais tous sont animés d’une même passion, d’une seule source d’inspiration : l’amour de la musique. Ils sont chanteurs d’opéras, instrumentistes, solistes, sopranos, ténors, chef d’orchestre. Certains ont connu le succès, voire la gloire, d’autres sont restés dans l’ombre d’un orchestre symphonique ou d’un chœur mais tous ont vécu pour leur art.

    Et quand l’heure des adieux à la scène a sonné, ils ont choisi, plus ou moins contraints, ce petit coin de paradis niché au cœur de la campagne anglaise : Beecham House, luxueuse maison de retraite où tout est fait que leur pratique artistique se poursuive, comme si de rien n’était… ou presque. Bien entendu, nul n’est dupe du vieillissement, de l'usure physique, des défaillances de la mémoire qui affligent l'une ou l'autre. Mais pour l’heure, un seul et même projet anime les pensionnaires de Beecham House : comment réussir la gala annuel de l’établissement qui renflouera les caisse et permettra à tous de demeurer ensemble et en musique ? Tous se creusent la tête, élaborent, envisagent. Tous, dont trois des plus grands chanteurs anglais d’opéra… du siècle passé !
    Quelque chose de spécial unit Reginald, Wilfred et Cissy : ensemble ils ont triomphé sur les plus grandes scènes internationales, ensemble ils ont vécu les triomphes, les rappels, les bouquets de roses lancés à leurs pieds, les articles élogieux. A eux trois, ils ont parcouru tout ce que le répertoire compte de chefs d’œuvre : Puccini, Mozart, Verdi, Rossini… Chacun a encore en tête sa plus éblouissante interprétation, chacun de souvient encore, comme si c’était hier, de l’ambiance des loges, de l’écho des bravos. Et chacun vit à sa façon ce temps de l’après, sans famille ni enfant, la musique ayant accaparé leur temps, leur énergie, leurs élans : Wilfred cultive un humour très pince sans rire et toujours pimenté d’un soupçon de grivoiserie, Reginald affiche une lucidité tranquille d’où surgit parfois un brin de nostalgie et Cissy déploie une bonne humeur pétillante et naïve.
    Mais l’équilibre du trio va être perturbé par l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire, qu’ils ont tous les trois très bien connue : Jean Horton, la Diva, la star des stars, la Maria Callas british. Comme eux, Jean a vieilli, comme eux, Jean a mal partout, comme eux, Jean se souvient avec précision de sa gloire passée aujourd’hui fanée… Mais Jean est une diva avec un caractère de cochon et des idées très tranchées sur ce que doit être le dernier acte d’une cantatrice. Et ce n’est certainement pas se plier à cette idée aussi saugrenue qu’idiote émanant d’une bande de vieux séniles : reconstituer le prestigieux quatuor de leur passé.

    Dustin Hoffman a l’âge de ses comédiens et de ses personnages, et sans doute a-t-il mis beaucoup de son humour, de sa vivacité et de sa joie de vivre dans cette comédie délicieuse qui a le bon goût d’évoquer la « vieillerie » sans tomber dans le panneau « tire-larmes » ni dans un tableau idéalisé de la dernière ligne droite. C’est souvent drôle, toujours bien senti et c’est surtout habité par un personnage à part entière : la musique !


  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Avril 2013 à 16:28

    Rebonjour, j'ai surtout apprécié de voir des acteurs comme Maggie Smith que j'adore. Sinon, le film m'a donné envie de réécouter Rigoletto. Bonne après-midi.

    2
    Mardi 28 Mai 2013 à 01:50

    Oui, c´est un beau film, quoique j´aurais choisi quelqu´un d´autre pour jouer la directrice de l´établissement, un peu trop jeunette. Il n´y avait pas que Maggie Smith, il y avait aussi son ex-collègue de l´aventure Harry Potter, Michael Gambon (Dumbledore à partir du 3e film) en grand organisateur un peu mégalo, et un grand Tom Courtenay (Reginald) et celle qui joue Cissy est une perle. Mais franchement, le plus intéressant pour moi était la fin, quand le film était fini, et qu´ils ont affiché les photos des acteurs ayant participé à l´aventure, avec leur photo du temps de leur participation à tel opéra ou tel orchestre. Dustin Hoffman a ici utilisé quelques vrais acteurs et beaucoup de vrais musiciens retraités, une excellente idée et un très bel hommage.

    Pour le film, mouais, parfois un peu exagéré, notamment pour les insultes et les emportements, parfois un peu trainant.

    J´ai préféré Indian Palace, ou en VO The best exotic  Marigold Hotel, avec Dev Patel (Slumdog Millionnaire), Judi Dench (M dans James Bond), Maggie Smith, à nouveau, en chauviniste et raciste pur jus (du moins à première vue) et Celia Imrie (série TV Kingdom).

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