• OPERACIÓN E

    La BO du film est très réussie mais pour le reste... Bof, pas terrible la déchéance de ce pauvre homme qui aime sa famille et qui essaie de s'en sortir. On passe d'une invraisemblance à l'autre (par exemple, les enfats ne grandissent pas alors que le film se passe sur plusieurs années...) et le scénario aurait mérité d'être un peu plus creusé. On sent trop le film opportuniste. L'acteur principal et sa femme sont géniaux. Un peu ennuyeux. La gravité du sujet ne suffit pas à faire un bon film quand le scénario est bâclé.

    scénario: 12/20    acteurs: 16/20   technique: 16/20  note finale: 13/20

    OPERACIÓN E

    Colombie, décembre 2007 : le monde entier attend la libération de deux otages des FARC, Clara Rojas et son fils Emmanuel né en captivité. Or quelques années plus tôt, le bébé a été confié de force par la guérilla à un pauvre paysan, José Crisanto. Le film raconte l’incroyable et bouleversante histoire de cet homme et de sa famille dont la vie va se transformer en tragique périple.

    En s'installant dans la jungle colombienne, José Crisanto croyait, à défaut d'y faire fortune, du moins mener une vie paisible avec sa famille. C'était avant ce jour de janvier 2005 où des membres des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, armés jusqu'aux dents, font intrusion dans sa modeste demeure pour lui confier de force la garde de Peggy, un nourrisson chétif et blessé qui n'est autre qu'Emmanuel, le fils de l'avocate et femme politique Clara Rojas, retenue en otage par la guérilla colombienne…
    Ce n'est que trois ans plus tard, alors qu'il a perdu de vue Emmanuel, que José Crisanto prend pleinement conscience de la nature de la mission qui lui avait été confiée et de la valeur de l'enfant qu'il a tenu dans ses bras. Trop tard : les FARC ainsi que l'Etat colombien se sont emparés de l'affaire avant même qu'il ne parvienne à localiser le bébé. C'est le début d'une « Operación E » très périlleuse que Miguel Courtois a adaptée à l'écran…

    Le réalisateur franco-espagnol nous donne à l'écran le résultat d'une longue enquête, qui a permis de reconstituer l'histoire de José Crisanto Gómez, simple anonyme devenu malgré lui protagoniste d'un événement qui le dépasse. « La version officielle a peu parlé du rôle de ce paysan colombien dans le dénouement des enlèvements de 2002 », dit Miguel Courtois. « Faire un film à son sujet était une façon de mettre en lumière la singularité de cette histoire dans l'Histoire. Mais au-delà du cas José Crisanto, je voulais également donner la parole à toutes ces victimes des conflits armés qui restent dans l'ombre, qu'elles vivent en Colombie, en Afghanistan ou au Mali. Operación E raconte l'histoire de ceux qui n'ont pas la parole. »
    Le film retrace en effet le parcours chaotique de ces millions de « desplazados », constamment obligés de quitter leurs foyers face à l'avancée inexorable du conflit armé sur le territoire colombien. Operación E dépeint sans complaisance la violence quotidienne et les rapports de force entre la population civile, les FARC et l'Etat colombien, où drogue, corruption et enrôlement des plus jeunes sont monnaie courante. Le dénouement, basé sur les résultats du travail d'investigation engagé pour les besoins du film, illustre les conséquences sur les citoyens de ces luttes intestines, sans jamais tomber dans l'excès mélodramatique.

    Le tout est servi par un Luis Tosar magistral, qui incarne avec une rare puissance ce personnage pris entre le drame de la misère et la volonté aiguë de sauver les siens quoi qu'il lui en coûte. Justement récompensé par le Prix d'Interprétation masculine au Festival de Biarritz, il se fait avec brio le porteur de cette « solidarité nécessaire » que défend Miguel Courtois dans Operación E.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :