•  Ce film est une merveille! Tout est surprenant, les acteurs sont merveilleux, le scénario est génial, c'est bien filmé et comme beaucoup de films qui viennent d'Israël, il pose le problème des relations israélo-palestiniennes de façon différente.

    scénario: 18/20      technique: 18/20       acteurs: 18/20      note finale: 18/20

    Mon fils

    Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille...

    Souvenez-vous des meilleurs films d'Eran Riklis, que vous avez tant aimés : Les Citronniers et avant lui La Fiancée syrienne… Cette manière de filmer : sensuelle, efficace, joviale. Mon fils est de la même veine et de la même qualité : il rend la complexité d'un pays, de deux pays, accessible, intelligible, sensible. Dans tous ses films qui traitent d'Israël et de la Palestine, Riklis prend le parti d'un humanisme volontariste, capable de briser toutes les frontières et qui fait foutrement du bien par les temps qui courent.
    Mon fils raconte l'histoire d'une double rencontre qui défie les préjugés, qui bouscule les appartenances identitaires. Une histoire bien ancrée dans l'histoire récente : on est entre 1982 (la guerre du Liban) et 1991 (la guerre du Golfe), et l'adolescence de Lyad va être marquée douloureusement par ces conflits, l'histoire collective s'imbriquant étroitement dans sa construction intime.

    Lyad est un jeune homme brillant, un matheux né, dont père et mère sont si fiers qu'ils sont prêts à tous les sacrifices pour qu'il puisse accéder à la meilleure éducation possible… et ce n'est pas dans leur petite ville arabe qu'il va la trouver… Lorsqu'un prestigieux internat juif de la grande Jérusalem l'accepte comme premier et seul étudiant arabe, c'est la liesse générale. C'est la promesse d'un avenir meilleur, loin de sa condition, de celle de sa famille, de celle de sa minorité, la possibilité d'être intégré différemment dans la société israélienne, de ne plus être ostracisé.
    Le départ est certes douloureux pour ce grand dadais affectueux mais le soutien des siens l'aide à franchir le cap. L'arrivée dans son nouveau lycée va être tout aussi difficile. Son hébreu approximatif, dont l'accent crie la provenance, lui attire quolibets et provocations. Et malgré son désir de réussir, pas grand chose ne semble le retenir-là, personne qui lui tende la main. Pourtant, peu à peu, il se fait une petite place, surtout grâce à Edna et à son fils Yonatan, lourdement handicapé. Ce qui ne devait être qu'un petit boulot d'appoint, un soutien scolaire, se transforme progressivement en grande histoire d'amitié fraternelle entre deux garçons brillants. Ces deux-là se comprennent à demi-mot, osent un humour grinçant, du genre « pas de bras, pas d'chocolat », que n'oserait nul autre. C'est que leur différence, leur mise au ban de la société les rapprochent. Comme si la condition d'un Arabe en Israël n'était pas très éloignée de celle d'un Juif en fauteuil roulant, tous deux contraints d'avancer vaillamment malgré leur handicap. Hauts les cœurs ! Edna est tellement heureuse de voir Yonatan rire à nouveau qu'elle accueille Lyad comme s'il était un deuxième fils.
    Et puis il y a la jolie Naomi, qui s'improvise professeur de diction pour aider son camarade. Naomi dont le regard doux et troublant enveloppe chaque jour un peu plus Lyad, qui ose avouer peu à peu ses sentiments, sans les montrer au reste du monde (qui ne comprendrait pas cette union sacrilège)…

    Ce film riche et complexe, qui résonne juste et fort, est le mariage réussi entre deux univers. Celui d'un réalisateur juif dont l'œuvre est depuis toujours traversée par les problématiques liées à l'intolérance entre les peuples et celui de l'écrivain arabe israélien Sayed Kashua, né comme Lyad dans un bastion arabe perdu au creux d'Israël… Adaptation (on pourrait presque dire fusion) à l'écran de deux de ses romans : Les Arabes dansent aussi (Belfond et 10/18) et La Deuxième personne (Editions de l'Olivier).


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  •  Magnifique, ce film est une merveille à tous les niveaux! Encore un chef-d'oeuvre du génial Clint Eastwood. Le casting est réussi, le scénario, la technique etc... sont géniaux!

     

    scénario: 19/20     technique: 19/20   acteurs: 19/20    note finale: 19/20

    American Sniper

    Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.


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  •  Une merveille!! Le scénario est génial, les acteurs sont grandioses, les décors sont magnifiques.

    scénario: 19/20     acteurs: 19/20     technique: 19/20   note finale: 19/20

    Loin des hommes

    1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien. Au coeur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un paysan accusé du meurtre de son cousin. Poursuivis par des villageois réclamant la loi du sang et par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.

    Ce beau film, qui nous ramène aux premiers grondements de la guerre d'Algérie, est « librement inspiré » de deux textes d'Albert Camus, en particulier de sa nouvelle L'Hôte. Et si de fait il n'en respecte pas de très près la lettre, Loin des hommes en est fidèle à l'esprit, nous paraît très camusien dans son approche humaniste du contexte et des situations, dans son respect empathique de chaque individu et de ses motivations, dans son refus de juger trop vite, dans son souci de la nuance qui pourrait passer pour de la mollesse politique ou pour un manque de conviction anti-colonialiste… mais ce serait injuste : la vision du film suffira à vous en convaincre.

    1954 dans les montagnes de Kabylie. Daru, ex-officier de l'armée française, est aujourd'hui instituteur et il fait la classe à une poignée d'enfants arabes, avec une attentive bienveillance. Daru est aussi isolé que son école posée au milieu de nulle part : il est considéré par les colons comme un étranger, parce qu'il a un accent un peu anguleux – on apprendra qu'il est d'origine andalouse – et surtout parce que, comme on l'a dit plus haut, ses élèves sont tous arabes ; et pour les autochtones il est un Français, même s'il parle leur langue, même s'il connaît et respecte leur culture, même s'il s'est complètement fondu dans le paysage… Daru a fait la guerre, il sait ce que ça signifie, il n'en veut plus. Il souhaite la concorde, il cultive l'apaisement. Et sa grande carcasse est suffisamment impressionnante – c'est Viggo Mortensen qui joue le rôle, inutile d'insister sur la carrure et le charisme qu'il peut donner à son personnage – pour inciter au calme, à l'échange, au dialogue plutôt qu'à l'affrontement…
    Un jour arrive un petit détachement de militaires français. Mauvais signe : pour qu'ils prennent la peine de venir jusqu'à lui, il faut qu'il s'agisse d'une sale affaire. Et la soldatesque lui assigne en effet une piètre mission, qu'il est supposé accepter en tant qu'ancien officier : escorter un paysan accusé de meurtre jusqu'à la ville la plus proche, où il doit être jugé et condamné, sans doute à mort. Daru dans un premier réflexe refuse catégoriquement. Pas question pour lui de se mêler de cette histoire, de se faire l'instrument d'une justice qui se montre d'autant plus aveugle et sourde que l'accusé est arabe. Mais notre instituteur qui se veut au-dessus de la mêlée va être obligé de s'impliquer lorsque des cousins de la victime du meurtre débarquent en force pour se venger du présumé coupable : pour le défendre, Daru doit reprendre les armes et il n'aura d'autre choix que de le mener en lieu sûr, loin d'ici, et donc de partir en direction de la ville où l'attend le jugement.

    Commence alors pour Daru et son « prisonnier », Mohamed, un lent périple sur les crêtes de l'Atlas, une longue marche pendant laquelle ces deux taiseux auront le temps d'apprendre à se parler, peu, à se connaître suffisamment pour comprendre qu'ils sont tous les deux des hommes sans certitudes, sans patrie qui vaille la peine de verser son sang et celui des autres, des hommes qui doutent : l'un, l'Arabe, parce qu'il n'a jamais eu d'autre choix, l'autre, le Français, parce que son expérience l'y a conduit… Comme ses deux anti-héros, le film n'est pas bavard. Comme eux il avance en marchant, si vous voyez ce que je veux dire. L'expérience est physique autant qu'intellectuelle et morale, elle est profondément marquée par les paysages minéraux de l'Atlas algérien (filmés au Maroc !).


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  •  Le titre est nase mais c'est bien la seule chose qui ne soit pas réussie dans ce chef-d'oeuvre. Ce film est une pure merveille!! Un très beau film sur le génocide arménien, très touchant! J'espère que Tahar Rahim aura un prix d'interprétation parce qu'il est vraiment grandiose! Ha les vilains turcs...

    scénario: 20/20      technique:20/20      acteurs: 20/20    note finale: 20/20

    The cut

    Anatolie, 1915. Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, alors que l’armée turque s’attaque aux Arméniens, le jeune forgeron Nazaret Manoogian est séparé de sa femme et ses deux filles. Des années plus tard, rescapé du génocide, Nazaret apprend que ses filles sont toujours en vie. Porté par l’espoir de les retrouver, il se lance dans une quête éperdue, ponctuée de rencontres avec des anges et des démons, du désert de la Mésopotamie aux prairies sauvages du Dakota...

    Un peu partout en Occident nous célébrons cette année, et pour encore quatre ans, le centenaire de la Première Guerre Mondiale, conflit monstrueux qui, des côtes de la Manche aux confins de l'Empire ottoman, fit, au nom des intérêts impérialistes des différents blocs, quelques millions de morts, sans compter les mutilés, défigurés, gazés et autres malheureux incapables de reprendre le cours normal de leur vie. Il y a un autre centenaire qui risque de passer beaucoup plus inaperçu, c'est celui tout aussi tragique du génocide arménien, qui n'a pas été reconnu à ce jour par le gouvernement turc.
    Il est donc fort et symbolique que le cinéaste allemand d'origine turque Fatih Akin (Head on, De l'autre côté… pour ne citer que ses deux films les plus passionnants) se soit attaqué à ce sujet toujours brûlant et déchirant. Fatih Akin déclare que le sujet s'est imposé à lui justement parce que, dans la communauté turque, il semblait tabou et faisait l'objet d'un total déni. Le projet lui tenait tellement à cœur qu'il l'a porté pendant sept ans, pour arriver enfin à produire et réaliser ce film ample et lyrique qui nous mène des confins de la Turquie orientale à la frontière syrienne et jusqu'aux Grandes Plaines américaines. Fatih Akin a rallié à son entreprise le scénariste des premiers films de Martin Scorsese, l'américain d'origine irakienne Mardik Martin qui a repris du service pour l'occasion.

    On suit les pas de Nazareth Magoonian, forgeron d'une petite ville d'Anatolie qui, comme beaucoup de ses coreligionnaires, se trouve en 1915 séparé de sa famille lorsque l'armée turque s'attaque brutalement aux Arméniens. Nazareth va se trouver entraîné dans ce que l'on appellera plus tard la Grande Marche de la Mort, à travers le désert, vers des camps de déportation dont peu reviendront. Un parcours tragique qui le conduit a priori vers la mort, ou du moins le désespoir… Mais l'amour de ses filles et de sa femme, qu'il espère toujours vivantes, va faire vivre en lui l'espoir et lui donner la force incroyable d'affronter déserts et océans, du Moyen Orient libéré du joug ottoman jusqu'à Cuba où affluent les immigrés arméniens puis jusqu'aux plaines glaciales du Middle West où migrants de toute nationalité construisent le chemin de fer et bâtissent les villes minières.

    Dans une première partie terrible, Fatih Akin montre comment le mal absolu peut se propager au point de permettre d'annihiler tout un peuple, femmes et enfants compris. Dans un second temps, le film s'attache à l'odyssée de Nazareth, incarné avec conviction par un Tahar Rahim inattendu. Et la quête forcenée de ce survivant de la terreur force l'admiration et nous embarque dans un grand récit épique, qui nous fait traverser des paysages aussi divers qu'impressionnants.


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  •  Encore une merveille! Et encore une erreur tactique de l'avoir sorti à Noël! Beaucoup d'émotion, un très bon acteur (que l'on avait découvert dans le film bosniaque Le cercle parfait) et une histoire méconnue à découvrir : celle des Juifs de Serbie qui furent déportés et exterminés avec l'aide des autorités serbes. Présenté au Festival de Toronto en 2012 et nommé aux Oscars 2013 pour l'oscar du meilleur film étranger.

    scénario: 18/20      technique:18/20        acteurs: 18/20      note finale:18/20

    La Partition inachevée

    Micha Brankov, un professeur de musique à la retraite est bouleversé de découvrir ses véritables origines : ses parents juifs l’avaient confié, à l’âge de deux  ans, à une famille, avant de disparaître dans un camp de la mort. Le vieux professeur retrace l’histoire de ses parents et veut faire  interpréter en leur hommage  ‘’la  partition inachevée’’ que son père avait composée.


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  •  Une merveille! Dommage qu'il soit sorti à Noël! Les acteurs sont formidables, le scénario génial et la technique parfaite. Ce film est l'adaptation d'un roman jeunesse qui a connu un succès international, et qui se basait sur une histoire vraie, bien qu'incroyable. Bien que les effets soient parfois appuyés, ce film peut être une approche pour des enfants (à partir de 10 ans) de ce qu'a pu être la Shoah en Pologne. Mais il s'adresse bien sûr à tous les publics.

    scénario: 19/20           acteurs: 19/20      technique 19/20       note finale: 19/20

    Cours sans te retourner

    1942. Srulik, un jeune garçon juif polonais réussit à s’enfuir du Ghetto de Varsovie.
    Il se cache dans la forêt, puis trouve refuge chez Magda, une jeune femme catholique. Magda étant surveillée par les Allemands, il doit la quitter et va de ferme en ferme chercher du travail pour se nourrir.
    Pour survivre il doit oublier son nom et cacher qu’il est juif.


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  •  Un magnifique film dans la lignée d'Indochine (d'ailleurs les deux films commencent de la même façon, avec les même scènes) !! Régis Wargnier semble fasciné par cette région! Ce que j'aime le plus avec ce réalisateur, au delà de scénario particulièrement soigné, c'est la qualité de la technique: PARFAITE! L"image est d'une beauté à couper le souffle! Les acteurs sont grandioses. Raphaël Personnaz est grandiose dans le rôle du chercheur pris dans la tourmente de l'histoire. J'espère qu'il aura un prix d'interprétation. Bref, j'ai adoré ce film qui est réussi à tous les niveaux.

    scénario: 19/20       technique: 20/20     acteurs: 19/20   note finale: 19/20

    Le Temps des aveux

    Cambodge, 1971.
    Alors qu’il travaille à la restauration des temples d’Angkor, François Bizot, ethnologue français, est capturé par les Khmers rouges. Détenu dans un camp perdu dans la jungle, Bizot est accusé d’être un espion de la CIA. Sa seule chance de salut, convaincre Douch, le jeune chef du camp, de son innocence. Tandis que le français découvre la réalité de l'embrigadement des Khmers rouges, se construit entre le prisonnier et son geôlier un lien indéfinissable…


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  • Ce film sur Lech Walesa est une merveille!!! mi film mi documentaire, ce film est porté par des acteurs grandioses!

    scénario: 19/20          technique: 19/20      acteurs: 19/20     note finale:19/20

    L'Homme du peuple

    Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national.  Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.


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  • Ce film est une pure merveille et je regrette qu'il n'ait pas trouvé son public. La réalisatrice nous raconte la vie d'une jeune fille qui vie dans une cité pourrie et qui essaie de s'en sortir par les études. Les acteurs sont formidables de justesse: Pour Aure Atika et Marc Lavoine, on le sait mais les enfants sont également formidables. les dialogues sont plein d'humour et de tendresse. Un très beau film sur la tolérance. A VOIR!!

    scénario: 18/20           acteurs: 20/20      technique: 18/20   note finale: 19/20

    Papa was not a rolling stone

    Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l'histoire de cet envol.
    Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice


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  •  Une pure merveille: de la qualité d'Amélie Poulain! Tout est réussi: le casting, les décors, la technique.  Le scénario est génial plein de tendresse et d'humour! Les dialogues sont amusants et on rit énormément. Tous les acteurs sont grandioses mais il faut féliciter particulièrement Lou et sa maman! Les décors sont sublimes et la mise en scène est une totale réussite. La réalisation est géniale. Et techniquement c'est parfait! Bref, j'ai adooooré

    scénario: 20/20            technique: 20/20        acteurs: 20/2     note finale: 20/20  

     Lou! Journal intime

    Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit seule avec sa mère, Emma, qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières années pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles : Emma stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit voisin, délaissant sa bande de copains... Leur bulle éclate alors qu’Emma entame une renaissance amoureuse et qu’un premier baiser fait rentrer Lou dans les années enivrantes de l’adolescence.

    Le site officiel :  http://www.ilovelou.Fr


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  • Une pure merveille , pleine de tendresse et de douceur. L'image est d'une beauté à couper le souffle. Ces films sur la cuisine sont un délice. J'ai adoré!

    scénario: 19/20          technique:20/20       acteurs: 20/20       note finale: 19/20

    Les recettes du bonheur

    Hassan Kadam a un don inné pour la cuisine : il possède ce que l’on pourrait appeler « le goût absolu »… Après avoir quitté leur Inde natale, Hassan et sa famille, sous la conduite du père, s’installent dans le sud de la France, dans le paisible petit village de Saint-Antonin-Noble-Val. C’est l’endroit idéal pour vivre, et ils projettent bientôt d’y ouvrir un restaurant indien, la Maison Mumbai. Mais lorsque Madame Mallory, propriétaire hautaine et chef du célèbre restaurant étoilé au Michelin Le Saule Pleureur, entend parler du projet de la famille Kadam, c’est le début d’une guerre sans pitié. La cuisine indienne affronte la haute gastronomie française. Jusqu’à ce que la passion d’Hassan pour la grande cuisine française – et pour la charmante sous-chef Marguerite – se combine à son don pour orchestrer un festival de saveurs associant magnifiquement les deux cultures culinaires. Le charmant village baigne désormais dans des parfums débordants de vie que même l’inflexible Madame Mallory ne peut ignorer. Cette femme qui était autrefois la rivale d’Hassan finira par reconnaître son talent et le prendre sous son aile…

    OK, on peut sourire de la vision très hollywoodienne de la France éternelle telles que les Américains la rêvent (même si le réalisateur est suédois) : dans une ambiance de village un peu figée dans les années soixante, tout le monde y roule en 2CV, en Méhari ou à bicyclette, les habitants, pas vraiment débordés et forcément obsédés par la bonne bouffe, font leur courses au charmant marché dominical qui déborde de produits tous plus merveilleux et du terroir les uns que les autres.
    Mais bon, soyons indulgents avec les conventions, le cinéma c'est aussi du rêve (dont on a bien besoin par les temps qui courent), et le titre français pour une fois bien choisi résume à lui seul le contenu de ce « feel good movie » réjouissant : de la gastronomie, de l'amour, de l'amitié, de la réconciliation, bref du bonheur, tout ça dans un cadre idyllique. Pourquoi bouder son plaisir ?

    Dans un village de carte postale du Sud-Ouest, règne de main de maître Madame Mallory, chef étoilée d'une honorable maison qui attire tous les gourmets de la région et de bien au-delà. Débarque sur ces entrefaites une famille indienne chassée de son pays par des émeutes locales et qui, suite à une panne de son van brinquebalant, se retrouve bloquée quelques jours au village.
    La particularité de cette famille : elle est dévouée corps et âmes et de père en fils à la cuisine, évidemment plus version dal de lentilles et tandoori que pigeon aux truffes et baba au rhum… Les choses vont se compliquer quand le père et patriarche, séduit par la qualité des produits locaux, décide de récupérer la masure qui décrépit juste en face du « Saule pleureur », le restaurant de Mallory, pour la retaper et en faire un restaurant indien, « La Maison Mumbai », dans une région où cette exotique gastronomie est plus que rare : inexistante. A partir de là, ça va évidemment être LA GUERRE !

    C'est le moment de préciser que :
    1/ Hassan, le fils de la famille, est un prodige des fourneaux, si bien que même la très condescendante et un chouia raciste madame Mallory va devoir reconnaitre son talent.
    2/ que le même Hassan est par ailleurs très joli garçon et qu'il va faire vibrer le cœur de Marguerite, la jeune assistante de Madame Mallory…
    Tout cela est un peu téléphoné ? Sans doute, mais le fait est que ça fonctionne formidablement et qu'on se laisse emporter avec bonheur par ce joli film goûteux. On y vibre autant à l'histoire d'amour qu'à la cuisine des uns et des autres.

    Helen Mirren est magnifique – comme d'habitude, c'est la plus grande – en aristrocrate de la cuisine, hautaine et arrogante sans doute, mais surtout passionnée par son art. Et son partenaire indien Om Puri, immense vedette dans son pays, incarne remarquablement le papa borné mais talentueux. Les images sont chatoyantes, les paysages du Rouergue sont splendides, les petits plats mitonnés semblent succulents… bon je vous laisse, j'ai un petit creux.


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  • Le cinéma comme je l'aime: bien filmé, intelligent et grâce auquel on apprend! Ce film est une pure merveille: le scénario est génial, les acteurs fantastiques, les reconstitutions grandioses et c'est divinement filmé.  Tiré d'une histoire vraie et d'un moment peu glorieux du Mexique. j'ai toutefois relevé un anachronisme: une référence au nazisme et aux camps de concentration... mais à part ça, c'est parfait.

    scénario: 18/20     acteurs: 18/20  technique: 19/20   note finale: 18/20

    Cristeros

    En 1926, un soulèvement populaire secoue le Mexique suite aux lois du président Callès, qui interdisent toutes pratiques religieuses dans l’ensemble du pays. Des hommes et des femmes de tous horizons, les Cristeros, vont alors risquer leur vie pour défendre leur liberté et lutter contre les persécutions menées par le gouvernement. Une des pages les plus sombres de l’Histoire du Mexique.


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  • Une merveille! Ce thriller politique nous tient en haleine jusqu'à la fin! Passionnant sur le plan historique, fort bien interprété, ce film est un thriller très prenant qui rappelle un peu "La vie des autres".

    scénario: 18/20     

    D’UNE VIE À L’AUTRE

    Europe 1990, le mur de Berlin est tombé.
    Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse.
    Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, les services secrets de la RDA, dans le destin de ces enfants. Pour elle et ses proches, quel est le plus important ? la vie qu’ils ont construite ensemble, ou le mensonge sur lequel elle repose ?…

    Georg MAAS - Allemagne / Norvège 2013 1h37mn - avec Juliane Köhler, Liv Ullmann, Sven Nordin, Ken Duken, Julia Bache-Wilg... Scénario de Georg Maas, Hannelore Hippe, Christoph Tölle, Stale Stein Berg et Judith Kaufman, d'après le roman de Hannelore Hippe.

    Derrière la placide Katrine Evensen se cache une louve. Mais qui pourrait le deviner ? En la voyant, on croirait que le bonheur lui est inné et facile. La maison des Evensen, arrimée au bord d'un lac en Norvège, paraît être un havre de paix… Pourtant quelque chose rampe sournoisement, les prémisses d'une tension qui ira s'amplifiant puis ne vous lâchera plus jusqu'au dénouement de l'histoire et même au-delà ! Jamais Katrine ne laisse affleurer à la surface ne serait-ce qu'une vague de tristesse ou d'angoisse venue de son enfance dévastée. Son passé semble minutieusement enfoui, et ses proches sont loin d'imaginer le secret inavouable qu'il recèle. Tout dans sa vie est à la fois faux et vrai.
    Vrais ses sentiments pour son mari, Bjarte, beau capitaine de marine roux et costaud. Vraie sa tendresse pour sa mère, Ase, devenue une grand-mère magnifique, tolérante, dynamique, dévouée. Vrai son amour pour sa fille, Julia, adorable écervelée qui a pondu un bébé bien trop tôt. Toute la famille aide la jeune mère, chacun essaie d'alléger la charge générée par le mouflet pour permettre à la donzelle de terminer ses études d'avocate. Une famille qui se serre les coudes, que rien ne semble pouvoir briser. Jamais un reproche ne fuse, ni un jugement. Ce qui est faux ? Les fondations de cette vie de rêve : si elles paraissent de béton, elles ne reposent que sur un lit de sable instable, fragile et honteux.

    Tout aurait pu continuer ainsi longtemps… Si seulement… le mur de Berlin n'était pas tombé, réunifiant les deux Allemagne et permettant à la communauté internationale d'avoir accès aux archives de l'ex RDA puis à celles de la Stasi. L'événement qui réjouit le monde entier ou presque va provoquer un an après (on est donc en 1990) une véritable panique dans la vie de Katrine. D'abord c'est ce jeune avocat de la cour européenne, Sven Solbach, qui la contacte pour qu'elle vienne témoigner au procès de réparation des enfants de la guerre enlevés par les nazis. Ces enfants de la honte, fruits du délire eugéniste qui poussait chaque soldat allemand à engrosser les femmes des pays occupés afin de régénérer la race aryenne. Sven n'est pas là en ennemi mais en preux justicier, pour défendre les orphelins ou ceux qui ont cru l'être, séparés de leur mère naturelle et placés dans des orphelinats de la Lebensborn (association SS). 11000 enfants de la guerre sont ainsi nés en Norvège. Katrine est l'une d'entre eux et, une fois adulte, elle fut une des rares à pouvoir retrouver sa mère. Sven est amical, d'autant plus sympathique qu'il ne semble pas insensible aux charmes de Julia malgré les tonnes de couches sous lesquelles elle croule. On imagine vite le gendre idéal qu'il ferait et combien il complèterait à merveille l'idyllique tableau de famille. Alors le refus sec de coopérer que lui oppose Katrine choque. On se questionne. Mais qui, à part Katrine, pourrait anticiper le piège cruel et infernal qui se met en place ?

    Pour la première fois depuis bien des années, elle se retrouve totalement isolée, ne pouvant rien dire aux siens par crainte de perdre leur affection, voire de les perdre tout court. Les seules personnes auprès desquelles elles peut chercher un peu de soutien sont les redoutables fantômes de son passé. Ceux qui continuent de rôder, jamais très loin d'elle, ceux justement qu'elle tâchait d'ignorer et d'oublier. Mais l'oubli est un art difficile, tout comme le pardon.
    Peu à peu la vérité surgit. Mais elle n'est pas univoque, c'est une grande poupée russe qui vomit quantité d'autres petites vérités comme autant de poupées gigognes. Un jeu de l'esprit poignant, oppressant, qui prend aux tripes, qui fait peser sur les têtes un couperet prêt à s'abattre à tout moment. L'orpheline devient bourreau des siens, victime d'elle même, à moins que ce soit l'inverse ou tout cela en même temps…


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  • Ce film est une pure merveille et je regrette qu'il n'ait pas trouvé son public: merveilleusement filmé, les acteurs sont géniaux et le scénario à la hauteur de la nouvelle. Merci au chef opérateur pour ces magnifiques images. Personnellement, j'ai trouvé l'actrice principale très laide, avec une gueule d'anglaise typique mais elle joue bien. 

    scénario:18/20      acteurs: 18/20    technique: 20/20  note finale: 19/20

    Une Promesse

    Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler.
    L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences.
    Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.

    Allemagne, 1912. Friedrich Zeitz est un tout jeune diplômé d’origine modeste, prêt à travailler d'arrache-pied pour s'arracher à sa condition. Il est intelligent, il est tenace, il est ambitieux, il sait vaincre la timidité que lui impose ses origines pour faire preuve de sa valeur et de des capacités… C'est ainsi attire l'attention de Karl Hoffmeister, patron d'une assez importante usine de sidérurgie. Et qu'il en devient le collaborateur dévoué, efficace et de plus en plus apprécié…
    L’état de santé de l'entrepreneur se dégrade et lui impose de rester chez lui, dans sa belle demeure bourgeoise en périphérie de la ville. Hoffmeister en arrive rapidement à proposer à Friedrich de venir lui même s'y installer : il y a toute la place nécessaire et ce sera beaucoup plus pratique pour l'organisation quotidienne du travail. Le jeune homme ne se fait pas prier, c'est l'occasion pour lui de quitter le gourbi qui lui sert de logement. Ce déménagement le fera abandonner Anna, l'ouvrière mignonnette qui en pince pour lui mais c'est comme ça, l'ascenseur social oublie toujours du monde au rez-de-chaussée…

    C'est donc sur l'invitation du mari que Friedrich va faire la connaissance de sa beaucoup plus jeune épouse, la très belle, très distinguée, très réservée Lotte. Le jeune homme s’éprend d’elle quasi-immédiatement, sans oser révéler ses sentiments, sans oser se les avouer à lui-même. Dans l'opulence feutrée de la demeure, couve cette passion amoureuse muette et corsetée, tout en regards et en silences, en frôlements qui sont autant de caresses fantasmées…
    Jusqu'au jour où Hoffmeister, convaincu par l'enthousiasme visionnaire de celui qui est devenu son bras droit, décide tout de go de l'envoyer au Mexique, où il supervisera l'exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ précipité provoque une accélération des sentiments, qui finissent par se dire ouvertement. L'amour éperdu de Friedrich était bien partagé, Lotte vibrait à l'unisson. La présence du mari malade – personnage intéressant, complexe, qui de toute évidence devine ce qui est en train de se passer et qui semble l'accepter : on n'arrive pas à se persuader que sa décision de dépêcher son jeune collaborateur aux Amériques soit dictée par le désir de l'éloigner de son épouse – interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. Lotte fait alors une promesse, la fameuse promesse : au retour de Friedrich, dans deux ans, elle sera à lui. Mais le destin ainsi que le cours de l'Histoire vont se montrer contrariants…

    « La nouvelle de Stefan Zweig est une merveille de concision, comme si l'auteur avait eu à cœur de se débarrasser de tout ce qui ne nourrissait pas directement l'histoire et les sentiments. L'adaptation que nous avons écrite respecte cette volonté de s'en tenir à l'essentiel, pour que chaque scène vibre de quelque chose de secret, de non dit et d'aveuglant.
    « Il n'est question que de sensualité et de désir. Aimer sans savoir si l'on une chance d'être aimé en retour. Rêver sans pouvoir exprimer son rêve. S'en tenir au secret. Mais vivre et se nourrir de regards, d'effleurements interdits. Filmer la peau, l'envie d'une caresse… Le texte de Zweig pose une question magnifique : est-ce que le désir amoureux résiste au temps ?
    « En abordant ce nouveau film, je savais à quel point mon attention serait mobilisée à chaque instant pour exprimer ces “petits riens qui nous transportent”. Être au plus près des personnages, de leurs tourments, des enjeux émotionnels très forts que Zweig décrit si bien. J'ai été heureux de tourner un film dans lequel les silences ont autant d'importance que les mots, un film peu bavard, mais où tout est dit. » Patrice Leconte


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  • Her

     Ce film est une merveille à tous les niveaux! l"interprétation est remarquable. Et tous les accros au web, qui passent leur vie sur twitter et facebook devraient le voir impérativement. Incroyablement troublant et effrayant.

    scénario: 19/20      acteurs: 19/20     technique: 19/20     note finale: 19/20

    Her

    Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…

    Imaginez un monde où les ordinateurs auraient acquis une conscience. Conscience d'eux-mêmes, conscience des autres. Un monde où les ordinateurs seraient capables d’interagir intelligemment avec chacun d'entre nous. C'est dans ce futur plus ou moins proche que nous projette Spike Jonze, dans une ère numérique nouvelle, où toute ressemblance avec notre réalité ne serait pas totalement fortuite…
    C'est à Los Angeles, ville de tous les possibles, que commence notre histoire. Théodore (Joaquin Phœnix, extraordinaire) est un modeste écrivain, travaillant pour un site internet spécialisé dans les liaisons épistolaires : beautifulhandwrittenletters.com. Il compose des lettres – souvent d'amour – que lui commandent des inconnus qui veulent écrire à un proche et qui s'en sentent incapables. À défaut d'être réellement écrites à la main, ces lettres sont dictées à un ordinateur qui en reproduit une écriture manuscrite. Théodore maîtrise comme personne le vocabulaire des sentiments, les mots d'amour lui viennent tout naturellement quand il parle pour les autres… et pourtant c'est un solitaire, dévasté par son mariage raté avec Catherine. Les longues nuits passées dans son appartement un tantinet trop spacieux pour un célibataire sont en grande partie consacrées à un jeu vidéo futuriste dont les décors en 3D flottent dans le vide du salon.

    Guidé par un petit extra-terrestre au langage ordurier (Spike Jonze himself), Théodore a tout du post-adolescent désocialisé. Amy, sa meilleure amie, et ses collègues de boulot aussi doux qu'attentionnés avec lui n'arrivent pas à panser les plaies de sa solitude. Sa vie un peu morne, pas mal triste, sera bientôt dynamitée par l'achat d'un programme informatique ultramoderne, habité par la voix de Samantha (Scarlett Johansson). Une intelligence artificielle conçue pour s'adapter à chaque personnalité et répondre à tous les besoins, qui s'exprime à travers une voix féminine suave, intuitive et étonnamment drôle, dont Théodore va peu à peu tomber amoureux… Alors qu'Amy et ses collègues semblent accepter sans sourciller cette relation virtuelle, Théodore est bousculé dans ces certitudes par le cas de conscience de Samantha : « Mes sentiments sont-ils réels ou est-ce juste de la programmation ? ». Rien ne semble pourtant plus réel que leur première nuit d'amour, lorsque la voix sensuelle et éraillée de Samantha atteint son paroxysme.
    Voici le point de départ d'une idylle insensée qui nous emporte dans un univers que la profusion de détails imaginée par Spike Jonze rend à la fois intensément réaliste, follement romantique et doucement poétique. Samantha devient le métronome de la vie de Théodore, planifiant ses rendez-vous, lisant ses e-mails… Une relation dont il est difficile de se détacher tant ils semblent irrémédiablement liés. Théodore l'emmène à la plage ou au centre commercial en lui donnant les yeux de son smartphone placé judicieusement dans la pochette de sa chemise… Nous n'en dirons pas plus pour ne pas vous enlever le plaisir délicieux de découvrir toutes les inventions, toutes les surprises que réserve le film.

    Joaquin Phœnix est impressionnant de justesse et de charisme dans un registre qui ne lui est pourtant pas coutumier. Il incarne instantanément Théodore, nous rend palpable la mélancolie d'un homme qui trouve refuge dans cet amour virtuel, « plus humain que l'humain » pour citer Philip K.Dick. Il irradie chaque plan de la grâce subtile de ses sentiments, de ses doutes, de ses fêlures. Et n'oublions surtout pas la performance étonnante de Scarlett Johansson, qui donne sa voix rocailleuse et incroyablement vivante à Samantha. Une prestation vocale qui lui a valu le Prix d'Interprétation féminine au dernier Festival de Rome. Une première !


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  •  Ce film est une merveille! Et l'actrice suédoise qui a le premier rôle est non seulement d'une extraordinaire beauté, mais c'est une excellente actrice. Tout est parfait dans ce film: le scénario, les dialogues, la réalisation, les décors, les costumes. Malgré quelques invraisemblances (sa fille a 7 ans pendant plusieurs années, Monica ne vieillit pas...), c'est un chef d'oeuvre!

    scénario: 19/20     technique: 20/20     acteurs: 20/20   note finale: 20/20

    Valse pour Monica

    Au début des années 60, Monica, une jeune suédoise déterminée à devenir une icône du jazz, se lance dans la carrière de ses rêves qui la mènera de Stockholm à New York. Elle y côtoiera Miles Davis, Ella Fitzgerald, ou encore Bill Evans, qui adaptera pour elle son immense succès : "Waltz for Debby".
    "Valse pour Monica" est l'histoire vraie de Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz, qui sacrifia son rôle de mère et sa vie amoureuse à sa quête de consécration.


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  •  Cette histoire romantique futuriste est une pure merveille! Les acteurs sont excellents. Le scénario est très réussi.

    scénario: 18/20    technique: 18/20    acteurs: 19/20   note finale: 18/20

    How I Live Now (Maintenant c'est ma vie)

    Daisy, une adolescente new-yorkaise, passe pour la première fois ses vacances chez ses cousins dans la campagne anglaise. Rires, jeux, premiers émois… Une parenthèse enchantée qui va brutalement se refermer quand éclate sur cette lande de rêve la Troisième Guerre Mondiale…


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  •  Ce film est une pure merveille: les acteurs portent leur rôle à un niveau d'excellence incroyablement élevé. Tout est réussi: les décors, la mise en scène, les costumes, les dialogues, etc... ce film est un chef d'oeuvre!

    scénario: 18/20      acteurs: 18/20    technique: 18/20     note finale: 18/20

    Diplomatie

    La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

    23 août 1944, l’étau se resserre sur une Allemagne inéluctablement encerclée par l’avancée des troupes alliées. Depuis que Berlin a été quasiment anéantie sous les bombardements incessants des alliés, Hitler ne supporte pas l'idée que Paris – cette « putain » comme il la qualifie, alors qu'il l'a pourtant beaucoup admirée – soit encore debout. Après avoir survécu au complot du 20 Juillet 1944 fomenté par des officiers de la Wehrmacht, le Fürher a nommé l'un des rares officiers supérieurs en qui il ait encore confiance, le général von Choltitz, à la tête de la garnison de la capitale française. Avec mission de la défendre coûte que coûte ou alors de ne laisser à l'ennemi qu'un champ de ruines. Et en cette fin du mois d'août, c'est bien la destruction de Paris que von Choltitz doit mettre en œuvre. Sans délai. Les plus grands monuments de la capitale, ainsi que les principaux ponts sur la Seine, sont minés, prêts à exploser, promesse d'un épouvantable chaos… Et pourtant l'ordre de destruction de Hitler ne fut finalement pas exécuté… Depuis lors, on n’a cessé de s’interroger sur les raisons qui auraient pu pousser à la désobéissance cet officier nazi « exemplaire » qu'était Dietrich von Choltitz.

    Le rôle joué par le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, a fait l’objet de toutes les spéculations. On sait en effet qu’il a rencontré à plusieurs reprises von Choltitz en ces heures fatidiques. Est-ce lui qui a persuadé l’officier allemand de désobéir ? Et si oui, par quels moyens ? C’est à ces questions que Diplomatie se propose d'apporter une réponse en imaginant ce qui aurait pu se passer entre le général et le diplomate dans le huis-clos de la suite de l’hôtel Meurice, réquisitionné par von Choltitz pour y installer son état major. Là, dans les échanges à fleurets mouchetés entre le civil et le militaire, entre un professionnel des mots et un spécialiste des armes, se joue une partie d’échecs diplomatico-psychologique dont nul ne connaît l'issue… Enfin on la connaît parfaitement mais la réussite du film est de réussir à installer un vrai suspense… grâce à l'imagination des auteurs, grâce à la fiction, dont la part est ici considérable, même si tout repose sur des faits historiques précis.

    Diplomatie le film joue donc à fond la carte du face-à-face mis en place par Diplomatie la pièce de théâtre. C'est d'ailleurs son auteur lui-même, Cyril Gely, qui l'a adaptée pour l'écran avec le réalisateur allemand Volker Schlöndorff. Et si le dispositif fonctionne aussi bien, si le film capte notre intérêt d'un bout à l'autre, c'est évidemment grâce à la crédibilité et à la très bonne tenue de dialogues portés par un duo de comédiens exceptionnels. Dussolier et Arestrup ont d'abord joué ensemble le texte au théâtre, c'est peu de dire qu'ils habitent leurs personnages. Leur relation s'impose immédiatement et ne cesse d'évoluer au fil de cette nuit décisive, l'un et l'autre prenant le dessus à tour de rôle. C'est du travail de virtuoses et rien que pour eux, Diplomatie vaut incontestablement le coup d'œil.


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  • Un film d'un esthétisme exacerbé et d'une beauté à couper le souffle: j'ai adoré!! Léa Sédoux est magnifique et merveilleuse.

    scénario: 19/20  acteurs: 19/20   technique: 20/20   note finale: 19/20

    La belle et la bête

    1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.

    Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.

    Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.

    Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente de percer les mystères de la Bête et de son domaine.

    Une fois la nuit tombée, des rêves lui révèlent par bribes le passé de la Bête. Une histoire tragique, qui lui apprend que cet être solitaire et féroce fut un jour un Prince majestueux.

    Armée de son courage, luttant contre tous les dangers, ouvrant son coeur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et se faisant, découvrir le véritable amour.


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  • Un choc à tous les niveaux! Non seulement par le jeu des acteurs, par la réalisation, les décors, les costumes, les dialogues et tout le reste mais par le sujet traité. Quelle horreur l'esclavage. Cette histoire d'un homme noir qui se fait enlever pour être vendu comme esclave dans le Sud est une horreur mais hélas, c'est tiré d'une histoire vraie et nous fait réfléchir. De quelles horreurs l'être humain est-il capable? Ames sensibles s'abstenir car c'est vraiment un film dur!

    scénario 19/20          acteurs: 19/20        technique: 19/20       note finale: 19/20

    Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. 
    Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. 
    Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité. 
    Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie…

    Au moment où Nelson Mandela est encore bien présent dans tous les esprits, il n’est pas exagéré de dire que Solomon Northup, Afro-américain né au début du xixe, fut un digne prédécesseur du charismatique homme d’état sud-africain. Victime du racisme terrifiant des esclavagistes sudistes, Northup les combattit avec une dignité, un courage hors du commun, avant de consacrer le reste de sa vie à témoigner de son expérience pour les générations futures. De la vie de cet homme d’exception et pourtant quasiment méconnu, le prodige anglais Steve McQueen a tiré une fresque extraordinaire, qui déjoue les figures attendues et déboulonne les clichés historiques. Car le parcours de Salomon Northup n’est pas, comme dans la plupart des fictions consacrées à l’esclavage, celui d’un homme qui va trouver peu à peu le chemin de la liberté. Dans le New York de 1840, Northup est un homme libre. Un Noir aisé, marié et père de famille, musicien apprécié, demandé par la bonne société. C’est d’ailleurs la musique qui va contribuer à sa perte, quand deux agents viennent lui proposer une tournée dans les états du Sud. Après une soirée un peu arrosée à Washington, il s’endort et se réveille… dans un cul-de-basse-fosse, enchaîné, avant d’être expédié sur les marchés aux esclaves par bateau à aubes via le Mississippi.

    Le triste destin de Solomon Northup fut celui de nombreux Noirs libres enlevés au Nord pour rejoindre comme esclaves les plantations du Sud dans le contexte où l’importation d’esclaves depuis l’Afrique était désormais prohibé. Et c’est le premier étonnement, le premier accroc au paradigme qui voudrait que la civilisation américaine ne soit qu’une évolution continuelle vers le progrès. Avec une puissance d’expression saisissante, Steve McQueen va décrire magnifiquement la machine à broyer qu’est le système esclavagiste en même temps que l’incroyable force de caractère affichée par le brillant et cultivé Solomon Northup, qui parvient à garder esprit et dignité dans les conditions les plus inhumaines. Pour montrer l’horreur du système, et toute sa complexité, McQueen filme aussi bien l’infantilisation par les patrons qui se targuent de charité chrétienne que le sadisme d’autres (Michael Fassbender incarne un planteur fascinant de cruauté), sadisme qui n’épargne pas les femmes (notamment dans une scène où son épouse jalouse fait exploser une statuette au visage d’une jeune esclave trop jolie). Il met aussi en lumière combien la soumission et la banalisation de l’horreur avaient été intégrés par une grande partie des esclaves, comme dans cette séquence terrible où toute la communauté vaque à ses occupations pendant que Solomon puni agonise au bout d’une corde.

    C’est avec un talent similaire que Steve McQueen avait évoqué dans son premier long métrage, le superbe Hunger, l’univers carcéral britannique, qui écrasait les détenus indépendantistes irlandais, et la magnifique résistance de Bobby Sands (incarné par Michael Fassbender) et de ses compagnons. De la même manière, face au système qui abaisse, qui oppresse, qui annihile, 12 years a slave exalte la force et l’intelligence d’un homme qui résiste : durant douze ans, Solomon a su composer avec les esclavagistes pour survivre, sans rien renier de son humanité, de son identité, sans jamais oublier ses acquis, notamment l’écriture, sans jamais abandonner l’espoir de recouvrer la liberté qui était la sienne, de plein droit.


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  • Ce film est une pure merveille et nous tient en haleine jusqu'au bout. Le scénario est une merveille et les acteurs sont excellents. La vie n'est pas facile en Israël pour les palestiniens.

    scénario: 18/20     technique: 18/20    acteurs: 19/20    note finale: 18/20

    Omar

    Omar vit en Cisjordanie. Habitué à déjouer les balles des soldats, il franchit quotidiennement le mur qui le sépare de Nadia, la fille de ses rêves et de ses deux amis d'enfance, Tarek et Amjad. Les trois garçons ont décidé de créer leur propre cellule de résistance et sont prêts à passer à l'action. Leur première opération tourne mal.
    Capturé par l'armée israélienne, Omar est conduit en prison. Relâché contre la promesse d'une trahison, Omar parviendra-t-il malgré tout à rester fidèle à ses amis, à la femme qu'il aime, à sa cause?

    Voulez-vous connaître le quotidien des jeunes hommes et des jeunes femmes palestiniens dans les territoires occupés ? Avez-vous la curiosité de voir comme des êtres humains ordinaires ceux que l'on cache souvent derrière l'image sacrée de victimes ou de résistants ? Voulez-vous partager avec eux des moments à couper le souffle, grimper à leur suite au-dessus du mur de séparation, courir à en perdre haleine à travers les maisons et les ruelles défoncées de Gaza ou de Cisjordanie ? Alors venez voir Omar, premier film entièrement financé par la jeune industrie du cinéma palestinien, sélectionné (et récompensé !) au dernier Festival de Cannes, polar passionnant doublé d'une description juste et sans fards de la vie comme elle va, malgré tout, dans les territoires palestiniens. Hany Abu-Assad, déjà réalisateur du remarqué Paradise Now (programmé chez nous en 2005), choisit de montrer les jeunes palestiniens comme des jeunes « normaux », qui aiment, qui rêvent, qui blaguent, qui rient, mais aussi des jeunes qui subissent, qui résistent… qui trahissent. Car il n'est pas question ici d'évacuer la question du contexte, mais plutôt de montrer comment il est impossible pour ces jeunes d'y échapper, de se construire une vie en dehors de ce conflit et de cette occupation israélienne qui finit toujours par les rattraper, conditionnant leurs choix et les obligeant bien souvent à mettre leurs espoirs entre parenthèses…

    Omar est un jeune homme sérieux, un simple boulanger qui cherche à gagner sa vie pour pouvoir réaliser ses rêves, des rêves simples : se marier, avoir un peu d'argent de côté pour pouvoir offrir à sa future famille un endroit où habiter et vivre. Et tous les jours, Omar franchit le mur de séparation installé par l'armée israélienne pour rejoindre de l'autre côté ses amis de toujours, Amgad et Tarek. Omar grimpe vite, déterminé et sans hésitation, et redescend aussi vite, à l'aide d'une simple corde, pour éviter d'être repéré par les snipers ou les soldats qui font régulièrement leur ronde en bas. Omar passe aussi chaque jour de l'autre côté du mur dans l'espoir de voir Nadia, la petite sœur de son ami Tarek, de laquelle il est amoureux et avec laquelle il échange des lettres en attendant de pouvoir assumer leur amour au grand jour. Omar est un jeune homme amoureux donc, mais c'est aussi un résistant. D'humiliations en humiliations, ses deux amis et lui ont décidé de former leur propre cellule de résistance et sont prêts à passer à l'action. Leur opération commando contre l'occupant atteint son but : un soldat israélien est tué. Les représailles sont violentes et rapides, laissant supposer que l'un d'eux est un traître, et Omar est arrêté et jeté en prison. Se met alors en place un engrenage infernal, un jeu cruel de trahisons et de manipulation entre Omar, l'agent israélien qui l'interroge et ses deux amis en liberté…

    Implacable et brillamment mis en scène, le récit déroulé par Hany Abu-Assad, toujours au plus près de ses personnages, est un subtil mélange entre suspense et réflexion, un savant équilibre entre l'efficacité du cinéma de genre et la justesse du propos politique, les deux se rejoignant violemment dans un tout dernier plan d'une puissance rare. Un film haletant, révoltant, bouleversant… Un film marquant.


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  • Une merveille! Ce film est une pure merveille! Il est tendre, touchant, bien filmé, les enfants sont super et plein de rêves! Ce documentaire plonge au coeur de paysages majestueux pour rendre compte de l’effort colossal fourni par des écoliers qui parcourent parfois plus de vingt kilomètres à pied, à cheval ou même en fauteuil roulant afin d’aller en classe. Rythmé comme un film d’aventures et parsemé d’étapes, Sur le chemin de l’école donne des allures héroïques à la soif de connaissances de ses personnages et porte haut les valeurs d’espoir et de solidarité, aucun des enfants ne parvenant seul au bout du chemin. Qu’elle observe la savane du Kenya, les montagnes marocaines ou les plaines de Patagonie, la caméra de Pascal Plisson retranscrit sans relâche la force de caractère des jeunes protagonistes, la sérénité de leur environnement familial et leur inépuisable volonté d’émancipation sociale. Le film affiche d’ailleurs une belle confiance dans l’avenir et c'est rafraîchissant!

    scénario: 20/20       technique: 20/20    note finale: 20/20

    Sur le chemin de l'école

    Ces enfants vivent aux quatre coins du globe mais partagent la même soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir.
    Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt matin et soir quinze kilomètres avec sa petite sœur au milieu de la savane et des animaux sauvages…
    Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de marche exténuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies...
    Samuel, 13 ans, vit en Inde et chaque jour, les quatre kilomètres qu’il doit accomplir sont une épreuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolé jusqu’à l’école...
    C’est sur un cheval que Carlos, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie sur plus de dix-huit kilomètres. Emmenant sa petite sœur avec lui, il accomplit cet exploit deux fois par jour, quel que soit le temps…

    Demain, c'est jour d'école. Comme d'autres préparent leur cartable ou sortent du placard les vêtements repassés par maman, Jackson, 11 ans, creuse un trou d'eau dans le sable pour laver son uniforme. Demain, comme tous les matins d'école, il fera à pied les 15 kilomètres le menant à l'école en deux heures, suivant, avec sa petite sœur, des routes dangereuses fréquentées par des bandits, et traversant avec mille précautions le territoire des éléphants...

     

    Jackson habite au Kenya. Comme Zahira, qui vit dans l'Atlas marocain, Samuel en Inde et Carlito en Patagonie, le chemin de l'école est pour lui une odyssée quotidienne. En hiver, il peut faire 20 degrés en dessous de zéro dans la vallée d'Imlil que parcourt Zahira. En Patagonie, la petite sœur de Carlito, qui a 6 ans, élève un poulain afin de pouvoir dans quelques mois faire toute seule les 18 kilomètres qui la séparent de son établissement scolaire .

    Handicapé, Samuel se déplace dans un fauteuil bricolé avec une chaise de camping et des roues de vélo, poussé par ses deux frères. Et pourtant, tous continuent de s'élancer chaque matin avec l'enthousiasme au cœur, et l'espoir d'un avenir plus doux que le présent.

    Pascal Plisson a suivi ces enfants aux quatre coins du monde. Il a su préserver sur le parcours la plus grande part de spontanéité, et s'insérer sans heurts dans cette routine qui nous semble extraordinaire à plusieurs titres : pour les risques encourus, d'abord, pour la détermination stupéfiante de ces petits, pour la beauté saisissante des paysages qu'ils parcourent.

    Car Sur le chemin de l'école, au-delà du choc de cette réalité virtuellement confrontée à la nôtre, est un régal pour les yeux, filmé avec une richesse de cadres et de couleurs qui laisse rêveur. Non qu'il y ait là-dedans, pas plus que dans certains élans musicaux lyriques, une tentation esthétisante nuisible à la vérité de l'ensemble. Au contraire, c'est une affirmation de la nature profonde de ce parcours : une aventure, comme dans les livres et comme au cinéma, à cette différence près que les dangers sont ici très réels, comme l'admiration que l'on est poussé à concevoir pour ces héros qui s'ignorent.

    De notre côté du monde, il est plus fréquent d'avoir affaire à des enfants pour qui l'école est une obligation dépourvue de sens, et la nécessité de se lever à 7 h 30 pour monter dans un bus une torture. C'est avant tout ceux-là qu'il faudrait, qu'il faut emmener voir Sur le chemin de l'école : non pas tant pour leur faire prendre conscience qu'ils font partie des privilégiés (l'argument est presque toujours vain, surtout lorsqu'il s'agit de les contraindre à finir leur dîner), mais en espérant qu'ils en ressortent épris, même à peine, de l'esprit héroïque qui anime ces Indiana Jones en herbe, et tentés de voir à leur tour la course au savoir comme l'aventure qu'elle peut être.


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  •  Après le même film sorti à 6 mois  d'intervalle (l'attaque de la maison blanche et White house down), voici deux fois le même titre pour deux films complètement différents: rock the casbah! Un film israélien et maintenant un film marocain. Ce film est une totale réussite et j'ai adoré.Le scénario est original, les actrices sont formidables, la réslisation est plein de trouvailles, beaucoup d'émotion, d'amour etc... Une merveille!!

    scénario: 19/20    acteurs: 19/20  technique: 19/20  note finale: 19/20

    Rock the Casbah

    C’est l’été à Tanger. Une famille se réunit sur 3 jours dans la maison familiale suite au décès du père, pour se remémorer les souvenirs et partager sa perte, comme le veut la tradition musulmane. Il faut quitter les plages, les maillots de bain pour se vêtir de djellabas, réunir tout le monde et donner à la maison des allures d’enterrement. L’agitation est à son comble d’autant plus que cet homme n’a laissé derrière lui que des femmes. Tout va basculer avec l’arrivée de Sofia, la dernière des filles, celle qui a fait sa vie ailleurs. Actrice n’interprétant que des rôles de terroristes dans des séries américaines, elle arrive de New York après plusieurs années d’absence. Son retour va être le moyen de régler ses comptes avec ses sœurs et bouleverser l’ordre établi depuis toujours par ce patriarche. Entre rire et larmes, une hystérie collective va mener chacune de ces femmes à se révéler à elle-même...

    Pas plus de rock'n roll ni de casbah que de beurre en broche dans cette réjouissante comédie marocaine qui nous rappelle le délicieux Caramel libanais sorti il y a quelques années à Utopia…
    Il faut plutôt chercher du côté de la métaphore la signification de ce titre. Rock the casbah, comprendre : bousculer l'édifice, ébranler la forteresse. Et si le film est baigné par la sublime lumière bleue de ce côté méditerranéen du Maroc, il ne sera pas non plus question de l'histoire de Tanger la blanche, ni de plongée au cœur de la médina. Pour la promenade touristique on repassera. La forteresse, c'est celle d'un père établi dans son patriarcat et le rock qui va la malmener c'est celui de ses filles.

    Mais, coup de théâtre, le père meurt. Une mort vite fait bien fait, sans préavis. Le cœur qui lâche, fin de l'histoire. Il laisse un empire, une fortune, une demeure familiale splendide qui surplombe la mer, des employés serviables, dévoués et inconsolables. Mais surtout il laisse des femmes : son épouse et ses trois filles. Le temps du deuil qui, selon la tradition musulmane dure trois jours, sera le temps des larmes et des retrouvailles. Mais ce sera aussi, évidemment, le temps du grand bouleversement. Le diablotin qui était resté tapi bien tranquille pendant des années dans le coin des vies de chacune va se réveiller. Ce diablotin qui attendait son heure pour régler ses comptes avec le passé et ses blessures, en faisant fi des traditions, des coutumes et de la bienséance, pour envoyer chacun(e) face à ses choix, mais surtout à ses non-choix. Le rock sera donc aussi endiablé qu'endeuillé. Mesdames, prenez place sur la piste ! Il y a Aïcha, la veuve inconsolable, elle a l'air d'avoir pris mille ans en un jour, elle qui hier encore embrassait cet homme élégant et charismatique qu'était son époux. Il y a Kenza, la fille ainée, la plus touchée par la mort de ce père qu'elle adulait, restée perdue sur le chemin de l'œdipe. C'est celle qui a tout bien fait comme il fallait pour plaire à papa et si elle est sincèrement bouleversée par cette mort, elle réalise qu'il est peut-être temps de couper le cordon… à quarante ans, il n'est jamais trop tard. Et voilà Myriam qui entre en piste : entre chirurgie esthétique et ennui profond, elle soigne sa déprime à grand coups de bière et d'auto-dépréciation. Quant à Sofia, la petite dernière, la plus frondeuse et la plus occidentalisée, elle est devenue star à Hollywood en ne jouant paradoxalement que des petits rôles de terroriste…

    On se réjouit de voir cette assemblée féminine passer du rire aux larmes, entre prières et blagues salaces… c'est souvent aussi drôle que juste et Leila Marrakchi filme toutes les ambivalences, les contradictions et la complexité de ces femmes plus ou moins jeunes, plus ou moins affranchies du poids de la famille et des traditions. Mais on ne se débarrasse pas facilement des morts, surtout lorsqu'ils sont mâles et marocains et notre pater familias défunt, sous les traits d'un Omar Sharif étonnamment bienveillant, ne manquera pas d'ajouter, de temps en temps, son grain de sel aux engueulades du quatuor infernal.


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  • Ce film est une pure merveill! Les acteurs sont absolument fantastiques et ça sent vraiment l'oscar pour le sublime Forest Witaker. le scénario est une merveille! Je vous le recommande chaudement! un peu triste à la fin, mais que voulez-vous, c'est la vie!

    scénario: 19/20      acteurs: 20/20   technique: 20/20  note finale: 20/20

    Le Majordome

    Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
    À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
    À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille…

    C'est à partir d'entretiens réalisés par le journaliste Will Haygood pour le Washington Post que le scénariste Danny Strong a commencé à écrire l'histoire du Majordome. A l'approche de l'élection de Barack Obama à la présidence, Haygood avait recherché un Afro-Américain ayant travaillé à la Maison Blanche pour témoigner de la grande période des combats pour les droits civiques aux Etats-Unis. C'est ainsi qu'il a rencontré Eugene Allen, majordome de huit présidents entre 1952 et 1986. Eugene Allen, décédé en Avril 2010, est devenu dans le film Cecil Gaines, interprété par Forest Whitaker, sérieux candidat à l'Oscar du meilleur acteur en 2014…

    « Ce film permet de réfléchir à ce que la communauté noire a vécu, au cours des 50 dernières années, afin que des gens comme moi puissent obtenir le droit de vote. Cela transcende la division entre Noirs et Blancs et j'y tenais, car au-delà du mouvement des droits civiques, le film parle des rapports entre un père et son fils. Le Majordome transcende le conflit entre communautés et dépasse même la seule histoire américaine : c'est un récit universel. » Lee Daniels

    Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie au cauchemar de la ségrégation raciale. Il va s'accrocher, acquérir peu à peu les compétences qui lui permettent d'accéder à un poste aussi stratégique que convoité : majordome à la Maison Blanche. Voici donc l'Afro-Américain Cecil Gaines, nullement intéressé par la politique, au cœur de la vie privée du pouvoir, témoin privilégié de nombreux événements, sans doute mineurs pour la plupart, mais pas sans conséquences sur la vie quotidienne de centaines de millions d'individus et en particulier celle de la communauté noire américaine.

    Entre son univers professionnel et sa vie familiale régentée par une épouse autoritaire et moraliste, entre ses relations avec les présidents successifs et ses rapports orageux avec un fils remonté comme une pendule qui s'engagera dans le mouvement naissant des Black Panthers, le récit fait le portrait d'un homme exceptionnel malgré lui, en même temps qu'il embrasse plus de trente ans de l'histoire mouvementée des États-Unis, en insistant sur le combat des Noirs pour la justice et l'égalité.


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  • Ce film est une merveille: bien joué, bien filmé, bien réalisé, bien écrit. Les acteurs  sont au service d'un excellent scénario. je vous le recommande. A un moment, la mère du héro dit "je ne vais pas en France, il n'y a pas les arabes...". Et bien si le film se passait de nos jours, elle ne pourrait plus dire ça. MDR

    scénario: 19/20     acteurs: 19/20   technique: 19/20  

    Le premier homme

    Août 1957. Un écrivain célèbre d’une quarantaine d’années, Jacques Cormery, rend visite à sa mère qui demeure à Alger. La ville est en état de guerre. Il se souvient de ses années d’écolier, de ses amis européens et algériens et de M. Bernard, cet instituteur qui l’a projeté vers une vie inconcevable pour un enfant né dans une famille pauvre et analphabète. Fidèle à son passé, que peut-il faire pour réconcilier ceux qui comme lui, pieds-noirs et algériens, sont nés sur le même sol, mais que le mouvement de l’histoire a transformés en ennemis héréditaires ?

    Le 4 janvier 1960, parmi les débris de la voiture de sport dans laquelle Albert Camus trouva la mort, on découvrit, dans la sacoche en cuir de l’écrivain, un manuscrit inachevé : Le Premier homme. 144 pages écrites à la main, des annotations dans les marges, des corrections, c’était là l’ultime œuvre du Prix Nobel de Littérature, ébauche d’une vaste trilogie autobiographique sur laquelle il travaillait depuis près de deux ans. Ce n'est qu'en 1994, 34 ans après sa disparition, que les Éditions Gallimard ont publié le manuscrit. L’adaptation cinématographique est intéressante à plus d’un titre : d’abord bien sûr parce qu’il est très émouvant de voir portée à l’écran l’œuvre posthume d'un des écrivains français majeurs du xxe siècle ; ensuite parce que c’est la première fois qu’un film évoque de manière directe la vie d’Albert Camus, en particulier son enfance modeste à Alger. Et s’il est bien une œuvre indissociable de l’histoire d’un pays, c’est bien celle de Camus, inextricablement soudée à l’Algérie.

    Le premier homme aborde la période de la guerre d’Algérie sous un angle original et avec une intelligence rare. Bien que le conflit ne soit pas le sujet principal du film, il est évoqué de manière sous-jacente à travers le regard et la perception qu’en a Jacques Cormery, personnage principal du roman et incarnation de Camus. Toute la complexité de la situation algérienne est là : l’attachement de deux communautés à une même terre, le légitime et vital désir d’émancipation de l'une, l'impossibilité d'envisager un départ pour l'autre, l'apparemment insurmontable épreuve du « vivre ensemble ». Pour toutes ces raisons, mais aussi parce qu’au delà de son sujet, c’est un film d’une belle justesse, avec des personnages forts (la mère, la grand-mère, l’instituteur, l’ami « indigène », l’oncle simple d’esprit), il faut voir et faire voir aux ados Le Premier homme, parce que Camus, parce que la guerre d’Algérie, parce que la littérature et l’histoire.
    Août 1957, Alger. Un écrivain célèbre, Jacques Cormery, rend visite à sa vielle mère. La ville est en état de guerre, l’Université où il doit intervenir est en pleine effervescence. Cormery a laissé en France sa femme et ses enfants et renoue avec un pays qu’il aime plus que tout mais dont il sent bien qu’il est en train de lui échapper. Les rues baignées de soleil que jadis il empruntait en toute tranquillité sont devenues moins sûres et oppressantes, un sentiment étrange et inévitable de fin d’un monde s'insinue en lui. Il se remémore alors l’Algérie de son enfance… Une enfance pauvre – tout est relatif : la plupart des Arabes vivent dans des conditions bien plus difficiles – hantée par le fantôme d’un père tué lors de la bataille de la Marne en 1914 et dominée par la figure d’une grand-mère maternelle autoritaire et despotique. Mais aussi une enfance pleine de promesses où l’école est le lieu de tous les possibles, grâce à un instituteur sensible et attentif dont le rôle sera décisif dans la vie de Jacques : convaincu du potentiel de l’enfant, Monsieur Bernard va convaincre sa famille de présenter le jeune écolier au concours des bourses, lui permettant ainsi d'être admis en sixième au Grand Lycée d'Alger.

    En 1957, lorsqu’il recevra le Prix Nobel de littérature, Albert Camus dédiera son discours à Louis Germain, son instituteur : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » Fidèle à son passé, Jacques Cormery s’interroge : que faire pour réconcilier ceux, pieds-noirs et algériens, qui sont nés sur le même sol mais que le mouvement de l’histoire a transformés en ennemis héréditaires ?


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  • J'ai adoré et j'ai ri d'un bout à l'autre du film! Le scénario est une merveille: plein de tendresse, de sensibilité et d'humour. Les acteurs et surtout les actrices sont fantastiques! Quand on pense que c'est un premier film, on ne peut que se dire que le réalisateur est un GENIE!!

    scénario: 19/20    acteurs: 20/20    technique: 19/20  note finale: 19/20

    La cage dorée

    Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Tant appréciés et si bien intégrés que, le jour où on leur offre leur rêve, rentrer au Portugal dans les meilleures conditions, personne ne veut laisser partir les Ribeiro, si dévoués et si discrets. Jusqu’où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France et d’abandonner leur si précieuse cage dorée ?


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  • ALERTE! Ce film est une merveille!!! C'est comme du Woody Allen en dix fois mieux, moins bavard et une histoire plus ramassée, avec du suspens etc... Les acteurs sont merveilleux, les femmes ont des têtes de leur âge, sans botox et sans chirurgie, le scénario atteint la perfection, c'est divinement filmé et la photo est d'une beauté à couper le souffle. J'attends avec impatience le prochain film deDustin Hoffman.

    scénario: 19/20       acteurs: 19/20     technique: 19/20   note finale: 19/20

     

    Quartet

    À Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

    Ils n’ont rien perdu de leur panache, encore moins de leur classe. Ils veillent à rester élégants en toutes circonstances. Elles sont tirées à quatre épingles, coiffées et maquillés comme pour un premier rendez-vous. Et ce n’est pas l’arthrite, la prostate ou quelques menues défaillances cognitives qui viendront à bout de la belle énergie de cette étonnante assemblée. Ici, à Beecham House, chacun a déposé ses valises pour ses propres raisons, mais tous sont animés d’une même passion, d’une seule source d’inspiration : l’amour de la musique. Ils sont chanteurs d’opéras, instrumentistes, solistes, sopranos, ténors, chef d’orchestre. Certains ont connu le succès, voire la gloire, d’autres sont restés dans l’ombre d’un orchestre symphonique ou d’un chœur mais tous ont vécu pour leur art.

    Et quand l’heure des adieux à la scène a sonné, ils ont choisi, plus ou moins contraints, ce petit coin de paradis niché au cœur de la campagne anglaise : Beecham House, luxueuse maison de retraite où tout est fait que leur pratique artistique se poursuive, comme si de rien n’était… ou presque. Bien entendu, nul n’est dupe du vieillissement, de l'usure physique, des défaillances de la mémoire qui affligent l'une ou l'autre. Mais pour l’heure, un seul et même projet anime les pensionnaires de Beecham House : comment réussir la gala annuel de l’établissement qui renflouera les caisse et permettra à tous de demeurer ensemble et en musique ? Tous se creusent la tête, élaborent, envisagent. Tous, dont trois des plus grands chanteurs anglais d’opéra… du siècle passé !
    Quelque chose de spécial unit Reginald, Wilfred et Cissy : ensemble ils ont triomphé sur les plus grandes scènes internationales, ensemble ils ont vécu les triomphes, les rappels, les bouquets de roses lancés à leurs pieds, les articles élogieux. A eux trois, ils ont parcouru tout ce que le répertoire compte de chefs d’œuvre : Puccini, Mozart, Verdi, Rossini… Chacun a encore en tête sa plus éblouissante interprétation, chacun de souvient encore, comme si c’était hier, de l’ambiance des loges, de l’écho des bravos. Et chacun vit à sa façon ce temps de l’après, sans famille ni enfant, la musique ayant accaparé leur temps, leur énergie, leurs élans : Wilfred cultive un humour très pince sans rire et toujours pimenté d’un soupçon de grivoiserie, Reginald affiche une lucidité tranquille d’où surgit parfois un brin de nostalgie et Cissy déploie une bonne humeur pétillante et naïve.
    Mais l’équilibre du trio va être perturbé par l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire, qu’ils ont tous les trois très bien connue : Jean Horton, la Diva, la star des stars, la Maria Callas british. Comme eux, Jean a vieilli, comme eux, Jean a mal partout, comme eux, Jean se souvient avec précision de sa gloire passée aujourd’hui fanée… Mais Jean est une diva avec un caractère de cochon et des idées très tranchées sur ce que doit être le dernier acte d’une cantatrice. Et ce n’est certainement pas se plier à cette idée aussi saugrenue qu’idiote émanant d’une bande de vieux séniles : reconstituer le prestigieux quatuor de leur passé.

    Dustin Hoffman a l’âge de ses comédiens et de ses personnages, et sans doute a-t-il mis beaucoup de son humour, de sa vivacité et de sa joie de vivre dans cette comédie délicieuse qui a le bon goût d’évoquer la « vieillerie » sans tomber dans le panneau « tire-larmes » ni dans un tableau idéalisé de la dernière ligne droite. C’est souvent drôle, toujours bien senti et c’est surtout habité par un personnage à part entière : la musique !


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  • Ce film est une merveille!!!! Il reprend tous les problèmes auxquels est confrontée la société d'Arabie Saoudite et des sociétés musulmanes en général. La petite actrice est géniale! J'ai adooooré!

    scénario: 19/20        acteurs: 19/20         technique: 19/20       note finale: 19/20

    Wadjda

    Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.
    Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

    Wadjda (prononcer ouadjda) est la bouffée d'air qu'il nous fallait en ce début d'année et s'il a fait chavirer les cœurs des spectateurs du festival de Venise qui l'ont acclamé à tout rompre, c'est que la jeune fille au minois impertinent qui illumine le film est l'incarnation même d'une vitalité fracassante propre à pulvériser le conservatisme d'une société où les femmes n'ont pas leur mot à dire. Néanmoins, la réalisatrice vous le dira, si elle a pu obtenir les autorisations pour tourner en Arabie Saoudite où les projections publiques de films sont interdites, c'est bien que les choses sont en train de changer. Le vieux monde craque de tous les côtés ici comme ailleurs, et bien prétentieux celui qui peut dire ce que cette époque épique nous réserve…

    Wadjda est une petite écolière qui arrive à l'âge où les filles n'ont plus le droit de marcher tête nue dans la rue. Les hommes ici ont tous les droits et aucun compte à rendre, mais pour les femmes, ce n'est pas la même chanson : d'ailleurs, elles n'ont même pas leur place dans les arbres généalogiques. La jolie mère de Wadjda est prof, et son quotidien est fichtrement compliqué : les femmes n'ayant pas le droit de conduire et le collège non mixte où elle travaille étant loin de sa maison, elle est complètement dépendante du chauffeur de taxi collectif étranger et atrabilaire qui les trimballe partout, elle et ses copines. Lorsque son mari lui annonce qu'il va prendre une deuxième épouse sous prétexte qu'elle ne peut pas lui donner un fils, elle ne peut donc que ravaler ses larmes et regarder les flonflons de la fête depuis son balcon.
    Pourtant, malgré le rigorisme ambiant, on s'aperçoit très vite que les femmes ne sont pas si soumises et ne se privent pas de contourner joyeusement les interdits. Et derrière l'hypocrisie des traditions perce une vitalité et une sensualité décapantes. Dans l'école de Wajda, par exemple, la directrice, superbe brune qui arbore des talons aiguilles fort seyants sous son austère tenue sombre, est une chieuse autoritaire qui surveille de près les élèves qui tenteraient d'user de rouge à lèvres ou de tout autre artifice laissant entrevoir leur intérêt pour le sexe opposé… mais elle ne se prive pas de faire en douce quelques entorses réjouissantes aux règles qu'elle enseigne aux petites filles.
    Wadjda se moque pas mal des convenances ; indisciplinée et bondissante, chaussée de baskets impies, elle rêve du beau vélo vert exposé à la vente dans une boutique sur le chemin de l'école. Un vélo qui lui permettrait à coup sûr de battre à la course le jeune Abdullah, un charmant garçon subjugué par sa petite voisine et qu'elle mène par le bout du nez. Une fille à vélo ! Vous n'y pensez pas ! En Arabie Saoudite, il est péché d'enfourcher cet engin du diable qui met gravement en danger la virginité des filles… Mais Wadjda est têtue. Elle ira même jusqu'à passer un concours de récitation du Coran, elle dont la piété est peu évidente, pour gagner le prix qui lui permettrait d'acheter le vélo. Dans ce pays où on interdit aux femmes de chanter et de parler trop fort pour ne pas réveiller la bête qui sommeille dans chaque homme, chaque verset portés par la voix mélodieuse et vive de la fillette prend alors des couleurs subversives réjouissantes…

    Ce film est une grande première : aucune saoudienne n'avait jamais dirigé un long métrage de fiction, d'ailleurs il n'y a pas de salles de cinéma en Arabie Saoudite. « Quand j'étais enfant, mon père nous faisait des soirées cinéma, sans doute pour avoir la paix. Je suis tombée amoureuse du cinéma. » Après des études au Caire, puis en Australie, le premier documentaire de Haïfaa Al Mansour attire l'attention du prince A-Walid Ben Tahal, dirigeant du puissant groupe de communication Rotana qui a co-produit le film… ce qui lui fut bien utile pour avoir l'autorisation de tourner dans les rues de Riyad, même si la chose ne fut pas des plus faciles, obligée qu'elle était, dans les quartiers les plus stricts, de se cacher dans une voiture pour diriger le tournage. Le producteur en question, présent au festival de Venise, a juré qu'il programmerait le film sur ses chaînes payantes et qu'il serait distribué en DVD… Vous avez donc deux bonnes raisons de voir Wadjda : le plaisir d'abord de découvrir un film formidable et ensuite participer à un triomphe, même un peu modeste, qui donnerait raison à son producteur de l'avoir soutenue…


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  • Un très grand film porté à bout de bras par une actrice merveilleuse qui mérite un prix d'interprétation.

    scénario: 18/20     technique: 18/20    acteurs: 18/20   note finale: 18/20

     

    Syngué Sabour - Pierre de patience

    Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à l'amour par un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes... Jusqu'à ses secrets inavouables. L'homme gisant devient alors, malgré lui, sa "syngué sabour", sa pierre de patience - cette pierre magique que l'on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances... Jusqu'à ce qu'elle éclate !

    Quelque part au pied des montagnes de Kaboul, dans un quartier périphérique, alors que la guerre fait rage. On ne sait qui tire sur qui et à quelle période on est. L'important n'est pas là.
    A l'intérieur de sa modeste maison, une femme en charge de ses deux enfants en bas âge veille sur son mari inerte, plongé dans un coma profond, sourd au fracas des combats qui terrorisent tout le quartier. La vie – ou plutôt la survie – est une lutte quotidienne : le danger est proche, l'approvisionnement est complexe, d'autant que l'argent fond, les médicaments nécessaires au mari deviennent inaccessibles, même le porteur d'eau semble avoir du mal à franchir la ligne de front. Et pourtant régulièrement la femme se revêt de sa burqa, silhouette anonyme parmi tous ceux qui souffrent de la guerre, et parcourt les rues pour trouver l'essentiel. Elle est seule pour affronter la situation. Elle a pour seule famille une tante, à l'autre bout de la ville.
    Mais l'essentiel de sa vie se passe dans cette chambre exiguë, avec cet homme entre la vie et la mort. Un homme à qui elle va parler, même s'il ne l'entend pas, justement parce qu'il ne l'entend pas. Des choses banales au départ, des mots de réconfort ou d'amour… Puis peu à peu, l'homme ne risquant pas de lui faire un quelconque reproche, les mots de la femme vont devenir confessions, secrets de plus en plus intimes, faisant sortir ainsi tout ce qui était depuis longtemps enfoui en elle, alors qu'elle était fille puis femme soumise aux paroles et aux diktats des hommes. Le mari réduit à l'impuissance va devenir sa pierre de patience, cet objet à qui, dans la tradition, on déverse tous ses secrets jusqu'à la saturation.

    La force du film d'Atiq Rahimi est de donner à entendre – et à voir – la parole et toute sa puissance libératrice, dans un pays où l'expression des femmes est muselée par le pouvoir des hommes. Parfois la mise en scène crée un contraste saisissant entre les mots et les images : comme quand la femme caresse tendrement le visage de son mari et qu'elle lui chuchote : « qu'une balle perdue puisse t'achever ! ». Et bientôt la parole libérée va s'accompagner de la libération du corps. Vous verrez comment le scénario introduit habilement cette évolution du personnage…
    Le récit qui faisait l'objet du roman d'Atiq Rahimi, Prix Goncourt 2008, est d'une richesse folle et rend compte de toute la complexité, à travers le destin de cette femme, de la société afghane. Mais le film, remarquablement adapté avec l'aide de Jean Claude Carrière, sait se délivrer de l’œuvre littéraire pour dérouler un langage cinématographique qui joue des ambiguïtés du récit avec une caméra extrêmement mobile, caressant littéralement le corps de la femme, créant un mouvement qui contraste avec l’exiguïté de l'unité de lieu.

    Signalons pour terminer que le film ne serait pas ce qu'il est sans l'interprétation habitée de la sublime Golshifteh Farahani (déjà admirée dans À Propos d'Elly, Si tu meurs, je te tue…), qui déploie toutes les facettes du personnage, de la soumission et du fatalisme à la sensualité la plus éclatante.


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  • Ce film est une merveille! J'adoooore tous les films de ce réalisateur. Même si le pitch de base parait "simplet", la complexité des personnages le rend tout à fait crédible. Il donne aussi un espoir de paix. Même si cela ne sera pas facile. Un excellent film, bien joué, bien filmé et super en tout. Le scénario est malgré la gravité du sujet, plein d'humour.

    scénario: 19/20         acteurs: 19/20      technique: 18/20    note finale: 18/20

    Zaytoun

    L’histoire d’une rencontre inattendue entre un réfugié palestinien de 12 ans et un pilote de chasse israélien dont l’avion se fait abattre au-dessus de Beyrouth en 1982. Leur méfiance initiale se transforme en amitié alors qu’ils traversent ensemble le Liban déchiré par la guerre au cours d’un voyage vers une terre qu’ils considèrent tous deux comme la leur.

    Eran Riklis, c'est le réalisateur de La Fiancée syrienne et surtout du très beau Les Citronniers. Il continue avec Zaytoun dans cette veine humaniste et généreuse qui veut croire en la possibilité d'un rapprochement entre les peuples du Moyen-orient, qui veut croire en l'amitié possible entre des membres des camps opposés, qui veut croire en un avenir meilleur et apaisé. Zaytoun est donc une fable volontairement optimiste, que certains trouveront peut-être d'une naïveté coupable mais qui est porteuse d'un espoir assez vivifiant, d'autant que le réalisateur le ressent sans doute sincèrement.
    C'est l'histoire d'une amitié qui se forge entre un soldat israélien et un enfant palestinien, l'un prisonnier, l'autre réfugié, tous deux réunis au Liban à la veille de l'intervention israélienne de 1982. Yoni, un pilote de chasse de l'aviation israélienne, est capturé par la milice palestinienne, après s'être éjecté de son F-16 au dessus de Beyouth. Fahed, un jeune réfugié de douze ans, est chargé de le surveiller. Peu après la mort de son père lors d'un bombardement et de son camarade de classe abattu par des soldats libanais, Fahed décide de libérer Yoni. Ils passent un pacte dans le but de rejoindre ensemble la frontière israélienne, le pilote pour rentrer chez lui, l'enfant pour réaliser le rêve de son père qui voulait planter un olivier dans leur village, là-bas en Palestine. Commence alors un voyage à travers le Liban en guerre, et pour les deux compagnons de circonstance une aventure inattendue.

    Zaytoun fonctionne sur un principe dramatique simple et éprouvé : la rencontre entre deux êtres que les attaches affectives et idéologiques les plus profondes séparent radicalement, et qui vont apprendre, par la force du péril, à cohabiter et peut-être à s’apprécier. Eran Riklis impose une force de conviction certaine dans cette amitié utopique qui naît sous nos yeux, si bien que la rencontre entre un Stephen Dorff bourru (le pilote israélien) et Abdallah El Akal (le gamin palestinien) parvient à s’incarner au-delà de la simple idée de scénario. Il ne faut surtout pas voir dans ce récit une parabole de la « grande » histoire par l’exemple particulier ; l’ambition du film se cantonne précisément à nous donner envie de croire à cet exemple imaginaire.
    Habilement construit, Zaytoun fait monter la tension par vagues successives, augmentant le danger au fur et à mesure que les deux héros se rapprochent de leur objectif. Cette traversée romanesque du Liban est suffisamment précise pour que chaque étape fonctionne à la fois comme palier dramatique et comme vignette de la guerre, dont le cinéaste ne cherche pas à explorer la complexité (les milices chrétiennes et musulmanes, les camps palestiniens « enclavés » au Liban…), mais dont il donne des aperçus fugaces, rendus vivants par une idée de mise en scène ou de situation : le point de vue des enfants dans toute la première partie du film, qui se déroule à Beyrouth, est ainsi une belle idée qui donne à voir la guerre sous un angle peu habituel. Une des grandes réussites de Zaytoun (qui veux dire « olive » en palestinien), c'est de bien faire ressentir le sentiment d'appartenance à une terre, de son souvenir transmis de manière parfois fantasmée de génération en génération, dans un camp comme dans l’autre. Fahed et son olivier familial, qu’il lui faut à tout prix replanter dans le village de ses ancêtres, incarne cette obstination et sa signification concrète.

    Eran Riklis ne révolutionne certes pas la représentation du conflit israélo-palestinien, et ce n'est certainement pas son intention, mais il réussit à en incarner finement les enjeux dans un film populaire et accessible à tous, y compris aux enfants à partir de 12/13 ans.


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