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May in the summer
J'ai beaucoup aimé cette tranche de vie, filmée à Amman en Jordanie. Bien sûr, le film n'est pas parfait, il est un peu décevant par sa superficialité mais j'ai bien aimé. C'est la vie et la vie n'est pas parfaite. La jeune (et belle) réalisatrice interprète aussi le rôle principal. Son film précédent "Amerrika" nous montrait une famille palestinienne émigrant aux USA. ici il s'agit d'une famille mixte palestino-américaine qui se retrouve pour un été à Amman, en Jordanie. Avec un ton résolument enjoué et tonique, et un regard proprement féminin, elle nous parle de sujets essentiels : l'identité, l'amour, la mixité sociale et religieuse, les liens familiaux. Un vrai plaisir !
scénario: 14/20 acteurs: 16/20 technique: 16/20 note finale: 16/20
May, jeune jordanienne installée à New York, vient passer l’été en famille à Amman. Chrétienne de confession, elle s’apprête à épouser un musulman, au grand dam de sa mère pratiquante. May peut néanmoins compter sur le soutien de ses deux soeurs cadettes, aux moeurs plus libérées…
Écrit et réalisé par Cherien DABIS - Jordanie 2013 1h39mn - avec Cherien Dabis, Hiam Habbass, Alia Shawkat, Nadine Malouf, Bill Pullman...
On avait adoré Amerrika, le premier film de Cherien Dabis, tourné aux Etats Unis où elle est née, après que ses parents d'origine jordanienne s'y soient installés, grandissant entre deux cultures… D'ailleurs on n'avait pas été les seuls à être emballés : Variety et quelques autres l'avaient classée dans les dix réalisateurs à suivre et son film dans les dix meilleurs de l'année. Dans ce nouveau film, tourné cette fois en Jordanie, elle se met en scène : scénariste, réalisatrice, productrice, elle est aussi May, une gonzesse sacrément canon, et c'est vrai qu'il n'y avait pas mieux qu'elle-même pour ce rôle inspirée de sa propre vie. Une vie de trait d'union entre deux mondes, deux continents. De ces appartenances complexes qui aiguisent le regard et rendent plus sensibles à l'expression des différences…
Dans cette comédie pleine de soleil et de filles, elle raconte les chipotages et petits drames qui peuvent couver dans une famille prise entre deux cultures parfois antagonistes. Ici, si beaucoup éprouvent une hostilité certaine pour la politique et les mœurs de l'Amérique, il y a aussi et souvent, chez les mêmes, une vraie fascination pour sa culture et ses produits.Il n'y a qu'à voir la virée que May et ses deux sœurs font au bord de la Mer Morte, pour enterrer son célibat : plages bondées, bordées de palmiers et d'immeubles ultra modernes avec vue sur les côtes palestiniennes…
Car May, qui est installée à New York où son dernier livre rencontre un beau succès, revient en Jordanie où vit toujours non seulement pour les vacances, mais aussi pour rencontrer la famille de son futur mari. À Amman les langues vont bon train et si tout le monde admire un peu cet enfant du pays qui déboule, auréolée de sa notoriété toute neuve, on n'apprécie qu'à moitié ses joggings matinaux et son intention affichée d'épouser, contre l'avis de sa mère catholique, un musulman : « un mariage hors de sa religion, ça ne marche pas ! ». (Bon, c'est aussi ce que disait ma mère) Pour exposer ostensiblement sa modernité, cette société-là n'est pas très tolérante dès qu'il s'agit de croyances et de mœurs et la sœur cadette qui en pince pour les filles reste aussi discrète que possible sur la question de ses préférences sexuelles.
Si la famille de May est constituée exclusivement de femmes, c'est que le père, d'origine américaine (Bill Pullman), a quitté le foyer conjugal pour vivre avec une femme bien plus jeune que lui, mais est resté dans le coin… Du coup l'arrivée de May, en provoquant un rapprochement général avec le père jusqu'alors unanimement rejeté (en apparence), ne va pas manquer d'enrichir les petits conflits familiaux. Ce faisant, et bien malgré elle, vont émerger des secrets bien cachés, qui eux-mêmes feront apparaître que ces minettes qui réclament de la tolérance pour elles-mêmes n'en montrent au fond pas tant que ça envers leurs géniteurs, May comprise…
Un des atouts du film est aussi la découverte que l'on fait de Amman, de la Jordanie… Pour parler de racines et de culture, il aurait été impensable de ne pas fondre toute cette histoire dans son contexte : ville et paysages n'y sont pas seulement un superbe décor.
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Commentaires
merci mette pour ce blog unique sur le cinema;cela me donne une idee des films à voir;c 'est genial