• Maryland

     Pour moi, le principal dans un film, c'est le scénario! or là, le scénario... il n'y en a pas trop. Alors les acteurs font ce qu'ils peuvent. Et on a beau chercher midi à 14h, là le scénario est plus que décevant. la fin est nulle. Bon, il fallait bien que le film s'arrête un jour. Il aurait également fallu approfondir les personnages, leur donner du relief. cela doit être un premier film et c'est bof. Beaucoup trop superficiel.

    scénario: 5/20    acteurs: 14/20    technique: 14/20   note finale: 12/20

    Maryland

    De retour du combat, Vincent, victime de troubles de stress post-traumatique, est chargé d’assurer la sécurité de Jessie, la femme d'un riche homme d'affaires libanais, dans sa propriété « Maryland ».
    Tandis qu'il éprouve une étrange fascination pour la femme qu'il doit protéger, Vincent est sujet à des angoisses et des hallucinations. Malgré le calme apparent qui règne sur « Maryland », Vincent perçoit une menace extérieure...

    Maryland présente un intérêt particulier. Romanesque, il assume les ficelles du genre et en joue de manière inhabituelle. On peut tout aussi bien le voir au premier degré comme un très bon suspense ou y entrer à des niveaux plus subtils, distanciés, presque moqueurs. Peut-être est-ce le fait qu'une femme soit derrière la caméra. De façon très culottée, la réalisatrice d'Augustine (son premier film) se confronte à un domaine généralement (quelques exceptions, dont Kathryn Bigelow en Amérique ou Claire Denis chez nous) réservé aux hommes et lui imprime sa marque. Alors qu'elle met en exergue chez son actrice principale (Diane Kruger) son côté femme objet, « femme trophée », sa caméra caresse son acteur presque amoureusement (le corps filmé a du répondant : c'est celui du Matthias Schoenaerts de Bullhead, De rouille et d'os, Loin de la foule déchaînée…). Alice Winocour fait de son héros un objet de désir animal tout en nous immergeant dans son monde déglingué.

    Le monde de Vincent… c'est celui de la guerre. L'action, les camaraderies viriles, l'adrénaline qui monte au combat. Il en est devenu tellement accro que le retour à une vie normale lui semble plus qu'insipide : inaccessible. Musclé, surentraîné, efficace, en état d'alerte permanent… Il est à lui tout seul l'incarnation du plan vigipirate appliqué par Rambo. Plus vite dit : il est complètement barré ! Même s'il a conservé son intégrité physique, il est à l'intérieur tout autant estropié que ses camarades qui ont sauté sur une mine. Dans sa tête, ça fourmille comme dans un jeu vidéo frénétique. Tendu tel un jaguar en chasse, toujours prêt à bondir, il guette le moindre son, le moindre geste, la moindre présence comme si c'était celle d'un ennemi potentiel : réflexes vitaux sur un champ de bataille mais inutiles, voire handicapants, dans la vie civile. D'autant que les cachetons qu'il s'est habitué à prendre massivement pour tenir le coup altèrent son jugement. La réalité se distord, lui demandant des efforts considérables pour faire la part des choses et ne pas déraper. Il a beau essayer de tricher auprès des médecins militaires, ceux-ci refusent de le renvoyer en mission, sa seule manière de vivre…
    Là où l'armée fait preuve d'un minimum de bon sens, le monde du travail se montre beaucoup moins circonspect : le voilà donc qui reprend du service dans une société de surveillance. Sa carrure massive, sa gueule impénétrable, son regard presque fou en font naturellement un vigile crédible dont émane une autorité immédiatement dissuasive.
    Et c'est ainsi qu'il se retrouve parmi la bande de gros bras embauchée pour surveiller, lors d'une sauterie friquée, une incroyable propriété : Maryland. Vincent est une véritable bombe à retardement paranoïaque qui traine au milieu de l'équipe. La soirée bat son plein, les voitures sombres défilent, déposant des personnages importants, les femmes les plus sexy. Au milieu de tout ça, nos hommes en noir louvoient, parés d'oreillettes, costard/flingue, l'œil happé par une profusion d'écrans de vidéo surveillance… Mais l'œil de Vincent est surtout happé par le décolleté audacieux de la maîtresse de maison. Entre eux s'installe peu à peu un jeu de regards de plus en plus troublants, tandis que Vincent commence à mettre le nez là où il ne devrait pas…

    Pour vivre tranquille dans cette richissime prison dorée, mieux vaut ne pas être regardant sur la manière dont s'est construit l'empire du riche mari de Jessie. Les allusions indirectes à des affaires, à des conflits internationaux, laissent libre cours à toutes les interprétations. Maryland pourrait se situer n'importe où sur la planète. C'est le symbole d'une caste aussi privilégiée que peu vertueuse, pour laquelle l'humain n'a de valeur que lorsqu'il lui rapporte et qui n'a aucun scrupule à s'en servir comme de la chair à canon : ce que fut et reste Vincent… Boucle infernale dont il bien a du mal à s'extirper…


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