• Love is all you need

    Quel dommage que ce film soit techniquement si mauvais: les premières images vous donneront le mal de mer et par la suite, de temps en temps, le cameraman est ivre... Ils réussissent même à pourrir des images d'Italie... Le caméraman qui court derrière les acteurs, c'est nullissime.  A part ce problème technique, ce film est réussi: l'histoire est originale et les acteurs danois inconnus mais super! 

    scénario: 15/20      acteurs: 16/20   technique: 9/20   note finale: 13/20 (à cause de la technique)

    All you need is love

    D'origine anglaise, Philip, la cinquantaine, s'est établi au Danemark où il vit seul depuis qu'il a perdu sa femme. De son côté, Ida, coiffeuse danoise, se remet progressivement de sa chimiothérapie, tandis que son mari vient de la quitter pour une femme plus jeune… Les trajectoires de ces deux êtres malmenés par la vie vont se croiser en Italie, à l'occasion du mariage de Patrick, le fils de Philip, et d'Astrid, la fille d'Ida…

    Un titre, Love is all you need, qui sonne comme un dialogue de romans photos hors d'âge, un acteur principal, Pierce Brosnan, ex-espion de sa majesté, qui incarne l'éternel chic européen dans les films hollywoodiens, un cadre, la baie de Naples, presque caricaturalement idyllique… On pouvait nourrir quelques craintes de gnan-gnantisme aigu face à cette comédie sentimentale entre le Danemark et l'Italie.
    Et pourtant la réalisatrice Susanne Bier (auteure de quelques belles réussites dont la plus marquante est sans doute After the wedding, avec le désormais célèbre Mads Mikkelsen…) évite quasiment tous les écueils en déroulant une histoire d'amour inattendue et touchante, tout en faisant preuve d'une jubilatoire acidité caustique, détournant ainsi les codes du genre.

    Au cœur d'une bonne comédie sentimentale, il y a souvent la rencontre inattendue et compliquée entre deux êtres dont il était écrit que les chemins ne se croiseraient jamais… c'est le cas ici. D'un côté Philip, quinquagénaire anglais installé au Danemark. Depuis la mort accidentelle de sa femme, il se consacre entièrement à son business d'importation de fruits et légumes et cultive un personnage de manager implacable et misanthrope, incapable de toute compassion voire de toute chaleur humaine. De l'autre côté Ida, coiffeuse sensiblement du même âge qui s'est toujours dévouée pour ses enfants désormais grands et pour son mari, un artisan au physique de panda. Mais depuis plusieurs mois elle lutte contre un cancer du sein et sa belle chevelure blonde impeccable est en fait artificielle. Pour couronner le tout, elle revient un jour trop tôt d'un examen à l'hôpital et découvre son confortable époux en pleine action avec sa jeune comptable sur le canapé – tout aussi confortable – du salon. Pour résumer, ce n'est la joie ni pour Ida ni pour Philip, mais s'ils sont malheureux, c'est chacun de leur côté et il n'y a aucune raison pour que ça change…
    Et pourtant leurs destins vont entrer en collision de manière fracassante, lors d'un accrochage entre leurs voitures sur le parking de l'aéroport. Et après que Philip se soit énervé contre cette incapable sans cervelle, et après qu'Ida ait fondu en larmes devant tant de malheurs à répétition… ils vont se rendre compte qu'ils vont au même endroit : dans les environs de Sorrente, dans la baie de Naples, où leurs enfants respectifs doivent se marier… Et l'improbable va peu à peu se produire, ces deux êtres que tout oppose (formidablement interprétés par le déjà cité Pierce Brosnan et la fabuleuse actrice danoise Trine Dyrholm, dont vous ne connaissez pas le nom mais que vous reconnaitrez dès que vous la verrez…), sinon le rapprochement de leurs enfants, vont peu à peu s'apprivoiser, apprendre à se connaître et à s'apprécier. Tout cela au fil d'une cérémonie de mariage qui part totalement à vau-l'eau malgré la villa magnifique, malgré le soleil, malgré la mer : la belle sœur de Philip est une vipère qui a toujours eu le béguin pour lui et plombe la noce avec des discours totalement hors de propos, le mari d'Ida débarque avec dans ses bagages sa maîtresse jeune et sans gêne, le futur marié semble avoir soudainement du mal à se consacrer à ses devoirs pré-conjugaux…

    Et petit à petit les secrets de chacun se dévoilent, les tempéraments s'affrontent, en un joyeux jeu de massacre qui rappelle un peu, en mode mineur, le célèbre Festen. Susanne Bier réussit à concilier cette causticité parfois hilarante (le mari d'Ida est un génial gougnafier) et un romantisme sincère et parfois très émouvant, comme dans cette scène incroyable où Philip découvre, au détour d'une crique, Ida qui se baigne chauve et nue, offrant son corps meurtri à la Méditerranée éternelle.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :