• Les Voisins de Dieu

    Ce film est parfaitement réussi malgré de nombreuses invraisemblances et même si le scénariste donne une image bizarre des jeunes religieux juifs: ils fumeraient du shit sans arrêt. Un peu bizarre. Mais à part ça, c'est un très bon film selon lequel l'amour peut tout. Même changer les gens... J'adooooore le cinéma israélien. 

    scénario: 17/20          technique: 17/20        acteurs: 17/20       note finale: 17/20

    Les Voisins de Dieu

    Bat Yam, Israël.
    Avi, Kobi et Yaniv, la vingtaine bagarreuse, se sont autoproclamés gardiens de leur quartier et se conduisent à ce titre comme les garants de leur vision du Talmud. Ils font respecter de façon musclée le shabbat, surveillent les tenues des filles et s’assurent que les jeunes de Jaffa, la voisine arabe, n’entrent pas dans le quartier avec leurs voitures, toute musique hurlante. L’équilibre de la bande vacille le jour où Avi, le chef du groupe, rencontre Miri, une jeune israélienne non pratiquante.

    Habemus papam ! Après une bonne quinzaine d'errances et de quête de guide, nous voilà dotés d'un nouveau garant de l'unité catholique. Sous couvert d'un autre étendard religieux, tout aussi propice à l'ouverture et à la tolérance, Les Voisins de Dieu nous emmène chez les jeunes des quartiers d'une ville d'Israël. Trois bons gaillards, issus du courant Breslev, qui prône une pratique religieuse plutôt cool et joyeuse tout en respectant la loi juive et les Mitzvas, mais qui permet en même temps de boire, fumer de l'herbe et jouer au foot, autant d'activités innocentes qui ne sauraient s'accompagner cependant de la compagnie du moindre jupon. Et voilà nos loustics auto-proclamés gardiens de l'ordre et de la vertu de leur quartier de Bat Yam, ville champignon limitrophe de Jaffa.

    Trois caïds du Talmud donc, qui s’évertuent, entre deux parties de Backgammon et quelques verres d'arak, de faire respecter ce qu'ils ont interprété des leçons inculquées de manière humoristique par le Rabbin Nahman. Musiciens à leurs heures, Avi, Kobi et Taniv se chauffent sur des psaumes rythmés de techno, qu'ils scandent avec ferveur et s'en vont, soirs de Shabbat de préférence, faire des tournées de surveillance des quartiers. La violence qu'ils sont capables de déployer va se montrer à la hauteur de la haine et du mépris qu'ils éprouvent envers ceux qui ne suivent pas les règles les plus strictes du Judaïsme. Sûrs d'eux, ils ne font pas dans la dentelle quand il s'agit de réprimander voire d'intimider ceux qui ne pensent et ne font pas comme eux.
    Fan de films d'action des années 80, le réalisateur s'en donne à cœur joie dans des scènes d'action « coup de poing » qui témoignent, par ce biais, des mœurs quasiment fascistes de ces « gardiens » de Dieu.

    Mais cette image délirante et pervertie de la religion, aux antipodes d'une pratique mesurée de la foi, va être bouleversée par une rencontre. Miri, jeune femme libre et moderne, habitante du quartier, est perçue très vite comme mécréante aux yeux de nos petites frappes. Elle arbore décolletés plongeants, jupes raccourcies, et nourrit une sensibilité religieuse humaniste qui fait fi depuis longtemps du bric-à-brac idolâtre qui encadre la pratique religieuse de nos loubards. Bien qu'un peu impressionnée par son culot, sa liberté de pensée, son côté non conformiste et rebelle, Avi lui ferait bien tâter de ses biscotos en lui écrasant le nez dans une façon bien à lui de la ramener à l'amour de Dieu. Mais difficile, malgré ses copains, de taper sur une si petite créature quand on a de si gros poings. La belle, au lieu d'encaisser des coups, finira par faire germer des doutes dans la tête de la bête. Elle deviendra pour Avi source de réflexion, puis, finalement d'affection. Notre Avi commencera alors à mettre de l'eau dans son vin de messe sous l'œil éberlué de ses acolytes. Pas manichéen pour deux sous et décrivant des personnages complexes, immatures de prime abord mais capables, au fil des rencontres et des confrontations, de faire preuve d'empathie, Les Voisins de Dieu laissent planer l'espoir que les pires têtes de bois peuvent parfois s'ouvrir à la tolérance.


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