• Les Femmes du Bus 678

    Pauvres femmes musulmannes qui vivent dans un pays musulman! Ce film retrace ;l'histoire de trois femmes qui se font harceler mais qui ne peuvent rien dire pour ne pas salir leur honneur... le sujet est très intéressant malgré les inperfections du film: bavard, avec des longueurs, fouillis etc... mais le sujet est si intéressant que ça passe.

    scénario: 15/20     technique: 16/20   acteurs: 16/20   ntoe finale: 16/20

    Les Femmes du Bus 678

    Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’aujourd’hui, aux vies totalement différentes, s’unissent pour combattre le machisme impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs maisons. Déterminées, elles vont dorénavant humilier ceux qui les humiliaient. Devant l’ampleur du mouvement, l’atypique inspecteur Essam mène l’enquête. Qui sont ces mystérieuses femmes qui ébranlent une société basée sur la suprématie de l’homme ?

    En Égypte, semble-t-il, les filles ne sont pas à la fête et les macho sévissent sans leur demander leur avis : regards appuyés, mains baladeuses, réflexions vaseuses et même pire. C'est pas comme ici, où les hommes sont formidablement évolués et fichent la paix aux filles, charmants à tous égards, respectueux et n'abusant jamais : imagine t-on, dans le métro, une main baladeuse, perdue dans l'anonymat de la foule des heures de pointe, un homme se permettant de suivre une femme avec insistance, la serrer de trop près, émettre ces petits bruits de bouche et ces petites réflexions qui rappellent constamment qu'une femme est d'abord un objet de convoitise sexuelle ? Que nenni ! Jamais ! (Ben quoi ? Pourquoi vous rigolez, les filles ?)
    En Égypte, les mecs sont des gros lourds frustrés et ni le port du voile ni la bague au doigt ne freinent leurs ardeurs collantes : honteuses ou pas, ils laissent en toute impunité s'exprimer leurs obsessions libidineuses. Plus une société est prude, plus les désirs sont refoulés et plus ils se faufilent par les interstices en tout anonymat : quelle délurée oserait porter plainte, sachant qu'elle serait aussitôt accablée par l'opprobre général ? Quelle audacieuse oserait se rebiffer sachant que ses plus proches amis, ses parents même se garderaient de la soutenir : une femme n'est jamais tout à fait lavée de l'idée « qu'elle a bien dû le chercher », que c'est elle la salope, officiellement et définitivement « souillée ». En Egypte, le tout premier procès pour harcèlement a eu lieu en 2008 : Noha Rushdi Saleh, jeune réalisatrice de 27 ans, sera la première femme à oser affronter publiquement son agresseur. Il sera condamné à 3 ans de prison et les filles commenceront à oser réagir. Le réalisateur, témoin du procès, raconte qu'un sondage réalisé cette année là révélait que le harcèlement sexuel était un sport national dont personne ne parlait, que 98 % des étrangères de passage et 83% des femmes égyptiennes disaient en avoir été victimes. Le personnage de Nelly a été fortement inspiré par le témoignage de Noha.

    Faysa, Seba, Nelly : trois belles femmes d'aujourd'hui, actives, fûtées, bien vivantes. L'une porte le voile, les autres pas, elles sont de milieux différents, elles ne se connaissent pas… enfin, pas encore. On les suit chacune dans leur quotidien, et le puzzle peu à peu se forme. Ça commence par des tranches de vie et ça prend très vite l'allure d'un polar atypique intrigant et vengeur. C'est que l'une de ces trois femmes, ne supportant plus les attouchements subis chaque jour dans le bus 678, a fini par régler elle même son problème. Sur le principe du « qui s'y frotte s'y pique », elle poignarde ses agresseurs là où ça les tourmente, avec la même discrétion qui leur permettait de rester impunis, car eux-mêmes, honteux et confus, se gardent bien de porter plainte. « Le poignardeur cible les agresseurs sexuel »… titre le canard du coin : à force, les mecs dans les bus commencent à craindre pour leur virilité et un flic plutôt futé, et pas forcément mécontent de la tournure que prennent les choses, piste les trois gonzesses qui ont fini par se trouver, et se confortent dans une détermination farouche à ne plus se laisser humilier.

    Sorti en Egypte un mois avant la Révolution, le film a fait un tabac, provoquant moult débats animés. Il faut dire que le réalisateur ne s'en tient pas à l'anecdote mais donne avec nuances la mesure du problème. Deux jours avant la révolution, une loi a officialisé la notion de « harcèlement sexuel ». Mais ne croyez pas que l'Egypte est un cas unique : les deux pays où les femmes souffrent le plus de harcèlement sexuel sont l'Inde et le Mexique, où on a dû faire des bus séparés pour les hommes et les femmes…

     


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