• Les Coquillettes

    J'ai adoré ce petit film plein d'humour, fait avec trois bouts de ficelles, mais délicieusement réussi. La vie réaliste de trois jeunes filles qui racontent leur dernier voyage au festival de Locarno, qui est vu comme un festival minable, mais bref passons. Plein de trouvailles, j'ai adoré. Mais les vieux à côté de moi, ont détesté.

    scénario: 17/20     technique: 16/20   actrices: 17/20   note finale: 16/20

     

    Les Coquillettes

    Le cinéma, ce n'est pas toujours tapis rouge et petits fours. Parfois, c'est seulement "Coquillettes" ! Trois "nouilles" en mal d'amour partent en virée dans un festival en Suisse : Sophie, midinette, est obsédée par le seul acteur connu du festival, Camille, romantique, rêve d'un histoire d'amour impossible et Carole, pragmatique, a juste "envie de baiser".

    « Oh les copines qu’est ce que vous foutez ? Vous n'allez quand même pas me laisser toute seule et m’obliger à aller voir un film ! » Carole (l’inoubliable blonde des Coquillettes)

    Disons le d'entrée de jeu : ceux pour qui le cinéma est une affaire sérieuse, grave, Culturelle avec un grand C… peuvent passer leur chemin, ce film n’est pas pour eux. Les Coquillettes, dont le titre est un hommage au plat régressif que l’on déguste entre vraies copines, avec qui on n’a rien à prouver, est une ode délicieusement fruitée, acidulée – et un peu alcoolisée – à la vie dans tout ce qu’elle a de léger et de futile… et bon dieu ça fait du bien dans ce monde si barbant ! Un film à tiroirs, entre réalité et fiction, faussement je m'enfoutiste et finalement très malin, où les flash-backs, les insertions de tout ce que la technologie parfois absurde de la communication nous apporte (SMS, face de bouc & co) s’intègrent avec ironie dans le récit. Ça commence par une soirée pyjama entre trois copines trentenaires, Camille, Sophie et Carole, qui s’emmerdent un peu et se racontent leurs misères de filles devant un bon plat de coquillettes. Et leurs petits délires les amènent inévitablement à se remémorer l’été précédent où elles se sont retrouvées à un festival de cinéma dans le cadre idyllique d’une vallée de la Suisse italienne au bord d’un lac mythique. En fait les trois copines sont la réalisatrice et les deux actrices d'un chouette court métrage, Le Marin masqué, qu'elles sont effectivement allées présenter au Festival de Locarno. Et on comprend vite que la réalité recoupe la fiction et que la scénariste-réalisatrice a juste un peu arrangé le réel…

    De la soirée pyjama nous voilà partis pour un joli flash-back en terre festivalière avec trois jolies filles aux objectifs fort peu cinéphiles : Carole, la blonde un peu évaporée, est en quête d’une love story romantique ; Camille, dont le mec dépressif n’est pas au top de sa vitalité sexuelle, voit dans le festival une opportunité pour trouver le mâle qui comblera son manque d’affection ; et Sophie quant à elle s’est mis en tête de mettre le grappin sur l’acteur Louis Garrel, dont elle est persuadée, depuis qu’elle l’a croisé en coup de vent sur un trottoir parisien, qu'il sera l’homme de sa vie… Évidemment rien ne va se passer comme prévu… Carole, personnage grandement burlesque, s’obstine, de soirée en soirée, râteau après râteau, à tenter de gagner l’affection d’un dandy dégingandé qui semble totalement la snober. Camille, malgré son physique particulièrement avenant, n’arrive pas à stimuler la libido d’un bel italien. Quant à Sophie, elle ne parvient pas à croiser le chemin de Louis Garrel, qui pourtant est bien au Festival, plusieurs témoins l'ont aperçu ! Alors, autour de la tomate mozzarella des lendemains de fête, les copines commencent à désespérer et le festival devient celui de la « lose ».

    Bien plus qu’une comédie sentimentale, Les Coquillettes est une satire acide et joyeuse aussi bien des errements des filles trentenaires que d’un tout petit monde du cinéma un peu vain où les amours se font et défont à la vitesse d’un SMS. Ce petit film est vif et inventif, porté par une mise en scène alerte qui rappelle la liberté de la Nouvelle Vague, avec sa narration décalée, ses dialogues volontairement absurdes et crus. Avec des moments d’une franche hilarité, qu’on s’abstiendra de trop déflorer… Un film qui donne envie d’été, de campari et de drague, de cinéma… ça fait du bien au cœur de l’hiver.


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