• Le Grand Musée

     J'ai beaucoup aimé ce documentaire qui pourra paraître déroutant aux gens peu habitués aux documentaires. on apprend plein de choses sur la vie de ce musée à Vienne.

    scénario: 17/20      technique: 17/20    note finale: 17/20

    Le Grand Musée

    A l'occasion de la rénovation d'un bâtiment, le film nous plonge au coeur du musée de l'Histoire de l'Art de Vienne et nous fait partager l'intimité de ses employés. Directeur général, conservateurs, restaurateurs, manutentionnaires ou historiens d'art, tous passionnés et passionnants, nous entraînent dans leur quotidien, au service des oeuvres.

    Le Kunsthistorisches Museum est l'un des plus importants du monde : la salle des Bruegel est la plus visitée mais chaque salle renferme des trésors.  Ce documentaire sans commentaire nous montre aussi bien le travail quotidien des employés que les grandes décisions sur le marketing ou les finances qui sont prises lors de cette période de travaux. Tourné sur un an mais réduit à l'essentiel (1h30 de film seulement), c'est un bonheur pour chaque amateur de peinture et d'art. Qui donne une envie irrésistible de découvrir les oeuvres en vrai !

    Dans la lignée du récent National Gallery (il ne faut cependant pas comparer les deux films, celui de Frederick Wiseman avait une autre dimension, ne serait-ce que du fait de sa durée), cet excellent film documentaire nous entraîne dans les entrailles d'un des plus grands musées du monde, le Musée de l'Histoire de l'Art à Vienne, la capitale autrichienne. C'est un regard curieux, attentif, empathique et non dénué d'humour que porte le réalisateur Johannes Holzhausen sur cette vénérable institution, que l'on découvre ainsi comme jamais sans doute aucun visiteur n'a pu la voir.
    Holzhausen a choisi une occasion exceptionnelle, la rénovation d'une des ailes du musée, pour nous introduire dans ce bâtiment colossal et nous faire partager l'intimité de tous ceux qui œuvrent en son sein, à tous les niveaux, à tous les postes, du plus prestigieux au plus anonyme. Mais chacun a son rôle bien précis, et indispensable. Directeur général, conservateurs, équipe de nettoyage, manutentionnaires ou historiens d'art, ils sont tous passionnés et passionnants et nous entraînent dans leur quotidien, consacré aux œuvres, à leur conservation, à leur restauration, à leur bien-être est-on tenté de dire, tant chacun est aux petits soins pour chaque tableau…

    « Le tournage, qui a duré un an, s’est fait à une période de réaménagement du musée et de restructuration marketing. C’était une vraie chance d’être là précisément au moment où tous ces gens étaient amenés à redéfinir leur travail et à réfléchir sur ce que devait être ce musée… Chaque fois que c’était possible, je suivais ces débats.
    « Le musée avait aussi une nouvelle directrice, Sabine Haag. Son prédécesseur n’aurait jamais autorisé le tournage. Mais elle m’a accordé sa permission, parce qu’elle avait l’ambition que le public réinvestisse pleinement le musée, le film lui est apparu comme une opportunité de plus pour atteindre son objectif : ses intérêts coïncidaient donc avec les miens…
    « L’une des particularités du contexte était que la nécessité d’informer tous les employés sur la restructuration offrait à beaucoup leur seule chance, en des années de travail, de s’exprimer devant tout le monde. C’est le cas de cette dame, surveillante dans les salles d’exposition, qui perd patience parce qu’elle trouve qu’on n’accorde pas assez d’attention aux employés comme elle. Dans des cas comme celui-là, la présence de la caméra tend toujours à intensifier les conflits. Inconsciemment, cette femme sait qu’elle s’adresse à un public plus large, au-delà du moment lui-même : son intervention allait être conservée et montrée. Et cela lui a donné une énergie unique pour parler, qui a surpris tout le monde !
    « J’ai toujours eu un point de vue démocratique sur le musée en général, et celui-ci en particulier. Quand j’y passais du temps pendant mes études, j’étais très impressionné par l’architecture impériale si imposante, chargée de symboles qui suggéraient un sens métaphysique. Je trouvais qu’il était difficile de regarder les œuvres dans un tel cadre. Avec ce film, j’ai eu envie d’enlever la métaphysique, pour revenir à l’objet. Pour cela, je fais semblant de considérer les œuvres
    comme des objets ordinaires : je m’impose des règles telles que toujours montrer les œuvres avec les gens qui les manipulent, ou mélanger chefs-d’œuvre et œuvres de moindre valeur, que l’on pourrait presque trouver sur le marché… »


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