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     Ce film est une merveille à tous les niveaux! l"interprétation est remarquable. Et tous les accros au web, qui passent leur vie sur twitter et facebook devraient le voir impérativement. Incroyablement troublant et effrayant.

    scénario: 19/20      acteurs: 19/20     technique: 19/20     note finale: 19/20

    Her

    Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…

    Imaginez un monde où les ordinateurs auraient acquis une conscience. Conscience d'eux-mêmes, conscience des autres. Un monde où les ordinateurs seraient capables d’interagir intelligemment avec chacun d'entre nous. C'est dans ce futur plus ou moins proche que nous projette Spike Jonze, dans une ère numérique nouvelle, où toute ressemblance avec notre réalité ne serait pas totalement fortuite…
    C'est à Los Angeles, ville de tous les possibles, que commence notre histoire. Théodore (Joaquin Phœnix, extraordinaire) est un modeste écrivain, travaillant pour un site internet spécialisé dans les liaisons épistolaires : beautifulhandwrittenletters.com. Il compose des lettres – souvent d'amour – que lui commandent des inconnus qui veulent écrire à un proche et qui s'en sentent incapables. À défaut d'être réellement écrites à la main, ces lettres sont dictées à un ordinateur qui en reproduit une écriture manuscrite. Théodore maîtrise comme personne le vocabulaire des sentiments, les mots d'amour lui viennent tout naturellement quand il parle pour les autres… et pourtant c'est un solitaire, dévasté par son mariage raté avec Catherine. Les longues nuits passées dans son appartement un tantinet trop spacieux pour un célibataire sont en grande partie consacrées à un jeu vidéo futuriste dont les décors en 3D flottent dans le vide du salon.

    Guidé par un petit extra-terrestre au langage ordurier (Spike Jonze himself), Théodore a tout du post-adolescent désocialisé. Amy, sa meilleure amie, et ses collègues de boulot aussi doux qu'attentionnés avec lui n'arrivent pas à panser les plaies de sa solitude. Sa vie un peu morne, pas mal triste, sera bientôt dynamitée par l'achat d'un programme informatique ultramoderne, habité par la voix de Samantha (Scarlett Johansson). Une intelligence artificielle conçue pour s'adapter à chaque personnalité et répondre à tous les besoins, qui s'exprime à travers une voix féminine suave, intuitive et étonnamment drôle, dont Théodore va peu à peu tomber amoureux… Alors qu'Amy et ses collègues semblent accepter sans sourciller cette relation virtuelle, Théodore est bousculé dans ces certitudes par le cas de conscience de Samantha : « Mes sentiments sont-ils réels ou est-ce juste de la programmation ? ». Rien ne semble pourtant plus réel que leur première nuit d'amour, lorsque la voix sensuelle et éraillée de Samantha atteint son paroxysme.
    Voici le point de départ d'une idylle insensée qui nous emporte dans un univers que la profusion de détails imaginée par Spike Jonze rend à la fois intensément réaliste, follement romantique et doucement poétique. Samantha devient le métronome de la vie de Théodore, planifiant ses rendez-vous, lisant ses e-mails… Une relation dont il est difficile de se détacher tant ils semblent irrémédiablement liés. Théodore l'emmène à la plage ou au centre commercial en lui donnant les yeux de son smartphone placé judicieusement dans la pochette de sa chemise… Nous n'en dirons pas plus pour ne pas vous enlever le plaisir délicieux de découvrir toutes les inventions, toutes les surprises que réserve le film.

    Joaquin Phœnix est impressionnant de justesse et de charisme dans un registre qui ne lui est pourtant pas coutumier. Il incarne instantanément Théodore, nous rend palpable la mélancolie d'un homme qui trouve refuge dans cet amour virtuel, « plus humain que l'humain » pour citer Philip K.Dick. Il irradie chaque plan de la grâce subtile de ses sentiments, de ses doutes, de ses fêlures. Et n'oublions surtout pas la performance étonnante de Scarlett Johansson, qui donne sa voix rocailleuse et incroyablement vivante à Samantha. Une prestation vocale qui lui a valu le Prix d'Interprétation féminine au dernier Festival de Rome. Une première !


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