• Heinrich Himmler - The Decent one

     J'adore les documentaires mais là, je dois dire que c'était vraiment ennuyeux. Des acteurs lisent en allemand les lettres d'Himmeler et de son entourage, et on voit des photos. C'est mal fait. Cela ma rappelle le documentaire "Douch..." qui était ennuyeux à mourir.

    scénario: 10/20             technique:16/20       note finale: 12/20

    Heinrich Himmler - The Decent one

    Le 6 mai 1945, des soldats de l’armée américaine investissent la maison de Himmler, à Gmund en Allemagne. Ils y découvrent des centaines de lettres personnelles, de journaux intimes et de photos. Le film s’est basé sur ces documents pour esquisser sa biographie et révéler l’état d’esprit, les plans et les secrets du Reichsführer SS, architecte de la Solution Finale: Heinrich Himmler.
    Comment ce jeune bourgeois catholique, nationaliste de la classe moyenne, est-il devenu le bras droit d’Hitler responsable de la mort de millions de Juifs, d’homosexuels, de Communistes et de Roms? Comment est né son idéologie? Comment se voyait-il et comment était-il perçu par sa femme Margerete, sa fille Gudrun et sa maîtresse Hedwig?
    Comment un homme qui se référait souvent aux soi-disant vertus germaniques telles que l’ordre, la correction et le respect, pouvait-il écrire à sa femme en pleine guerre et durant l’Holocauste : “Malgré toute cette charge de travail, je suis en forme et je dors très bien.” ? Comment un homme peut -il se voir comme un héros et être aux yeux du monde un meurtrier de masse?

    C'est l'histoire d'un homme et de ses proches au cœur de la grande Histoire. Il est souvent passionnant de découvrir les événements historiques importants par le biais de l'intime, qui parfois interfère et même influe sur le comportement des hommes de pouvoir. L'homme dont il est question ici n'est pas n'importe quel homme, il est honni à jamais dans l'histoire de l'humanité : Heinrich Himmler, chef suprême de la SS, puis Ministre de l'Intérieur du Reich, considéré comme un des principaux architectes de la Solution Finale. Après sa capture en Mai 1945 et son suicide le jour même de son arrestation, les libérateurs américains découvrirent dans sa maison familiale bavaroise, où vivaient encore sa femme Margaret et sa fille Gudrun, quantité d'archives personnelles éclairantes : journaux intimes, films de famille… Archives étrangement égarées durant soixante ans (elles dormaient, aussi incroyable que ça puisse paraître, sous le lit d'un israélien qui les avait achetées après la guerre sur un marché de Bruxelles !) jusqu'à ce que la documentariste Vanessa Lapa les exhume, les rassemble et les trie : ça lui a pris sept ans !

    À partir de son journal intime, des trois cents lettres échangés avec sa femme, sa fille et sa maitresse, la documentariste a pu balayer toute la vie d'Himmler, depuis l'adolescence jusqu'au crépuscule du régime nazi. On découvre les ressorts de la frustration de ce garçon, nationaliste enflammé, refoulé d'une école d'officiers en 1917 parce que trop jeune, qui finit par rejoindre l'armée sur intervention paternelle mais qui ne verra jamais le front. Un garçon déjà furieux de la lâcheté de ses compatriotes de Basse Bavière, qui rejoint après sa démobilisation les cercles putchistes de Munich, scandalisés par l'humiliation du traité de Versailles. On voit par la suite le Himmler intime, timide à l'extrême, qui finit par trouver l'amour avec une infirmière divorcée, Margaret, dont il admire la pureté aryenne du profil. De leur union nait en 1929 Gudrun, affectueusement surnommée Puppi, qui est très présente dans le film. Puis Himmler s'éloigne progressivement de son foyer (il finira par se séparer de Margaret après avoir pris en 1940 une maîtresse dont il aura deux enfants illégitimes), emporté par la soif de pouvoir aux côtés de ses amis nazis. On le voit assez pathétique, se justifier auprès de Margaret de ses déplacements avec Hitler, qu'elle trouve trop nombreux… Tous ces aspects assez anecdotiques de la vie personnelle d'Himmler pourraient paraître dérisoires au vu du rôle de ce criminel, artisan de la mort de millions de déportés… Mais tout au contraire ils nous font approcher la figure terriblement ordinaire du mal évoquée par la philosophe Hannah Arendt. Tous ces éléments nous font mieux comprendre à quel point la frustration de l'après-guerre, l'obsession moraliste face à une classe politique considérée comme indigne (Himmler se définit comme un homme « décent », d'où le titre du film) ont nourri la folie destructrice du régime. Nul besoin d'une voix off explicative, la lecture des correspondances d'Himmler, parlant par exemple à ses proches de manière quasi touristique de ses déplacements sur le front de l'Est et dans la Pologne des camps d'extermination – avec en terrifiant contrepoint les images d'horreur de la Shoah en action – se suffit à elle-même.

    Tout aussi terrifiant – et édifiant – est le destin de Puppi, la petite chérie de son papa, restée jusqu'à ce jour l'égérie d'un réseau d'entraide aux anciens criminels nazis… On pense forcément à Brecht et à sa « bête immonde »…


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :