• Ernest et Célestine

    Un adorable conte sur la tolérance et la différence qui plaira aux petits et aux grands ayant gardé une âme d'enfants. les jolies aquarelles de cette animation donne un aspect d'antan réjouissant à l'ensemble.

    scénario: 18/20        technique: 18/20      note finale: 18/20

    Ernest et Célestine

    Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de se lier d’amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l’ordre établi.

    C'est du bonheur en branches, un ravissement pour les yeux, l'intelligence, le cœur, les oreilles… Un miracle de l'hiver, un conte qui se raconte au coin d'un feu qui pétille, une histoire pleine de philosophie, de drôlerie, de tendresse et d'humour pour remonter le moral des grands et apprendre aux enfants qu'il est possible d'inventer un monde meilleur pourvu qu'on refuse de se laisser obscurcir la vue par ces sombres préjugés qui entretiennent la haine de l'autre et donc de soi-même. C'est une fable morale qui plaide pour le pas de côté qui peut tout changer… incite à la tolérance sans jamais bêtifier. C'est un moment de grâce qui doit tout au travail de quatre ans d'une équipe formidable qui n'a pas seulement cultivé la splendeur visuelle en rajoutant une dimension fantastique aux albums de Gabrielle Vincent, mais pris un plaisir communicatif à donner du sens au moindre détail.

    Il y a le monde d'en bas, souterrain, et le monde d'en haut, en surface, et chacun s'est construit une culture en opposition à l'autre : on ne se fréquente pas, on ne se connait pas, même si chacun a néanmoins besoin de l'autre. Les souris du monde d'en bas échafaudent, en tremblant de trouille, toutes sortes de stratégies pour piquer à la société des ours du dessus les matièrs premières qui leur sont indispensables pour l'organisation de leur principale industrie : la dent. Les ours prospèrent (en provoquant des caries qu'ils soignent ensuite) dans la méfiance et la peur de ces petites choses qui se faufilent partout et pourraient bien les envahir : « tu en acceptes une et il en vient cent ! ». Mais les trouvent furieusement indispensables dès qu'il s'agit de mettre leur dent de lait sous l'oreiller pour récupérer un gros sou.
    Des deux côtés, on raconte aux enfants des histoires terrifiantes pour entretenir cet antagonisme séculaire qui permet aux chefs de conforter leur pouvoir en soumettant un petit peuple craintif, persuadé d'avoir besoin d'être protégé. Entre les deux peuples, les préjugés sont tenaces et la culture de chacun contribue à maintenir le statu quo.
    Mais une rencontre, une amitié profonde entre un gros ours ronchon et une petite souris de rien du tout va révolutionner les deux camps : cette amitié contre nature va mettre leurs police respectives sur les dents. Les deux copains seront poursuivis, traqués, emprisonnés, jugés dans un procès qu'envierait Capra…

    La petite souris, c'est Célestine, adorable petite orpheline abandonnée de tous, mais qui refuse de rentrer dans le rang : son rêve, c'est de peindre et dessiner et son regard sur la terre entière n'est que bienveillance et curiosité. L'ours, c'est Ernest, qui fait figure de marginal cool et a déçu cruellement son papa qui l'aurait rêvé juge, mais il rejette lui aussi sa destinée tracée d'avance, quoi qu'il lui en coûte, en devenant chanteur, musicien, poète…
    Ces deux « refuzniks » étaient donc fait pour se comprendre… et pour nous faire fondre tout en donnant aux petits enfants une vision très réaliste de leur propre monde, un monde que même une petite souris et un gros ours peuvent contribuer à faire évoluer.


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