• Comme un lion

    Ce film est une merveille et je vous encourage à aller le voir. Ce film très original est d'une richesse inouie! Cette histoire d'un jeune footballeur sénégalais arnaqué par un faux recruteur est porté par un acteur auquel je prédis une longue carrière. Basée sur une histoire vraie, le film dénonce les arnaques du foot et met en garde tous ces jeunes africains qui pensent que le foot français  les attend... Mais le film va bien au-delà de ce problème. Mais je vous laisse le plaisir de découvrir le reste. Les acteurs sont formidables, c'est magnifiquement filmé et le scénario est une perle.

    scénario: 19/20    acteurs: 19/20   technique: 19/20  note finale: 19/20

    Comme un lion

    Mitri a 15 ans et vit dans un village au Sénégal. Comme tous les jeunes de son âge, il joue au foot en rêvant du Barça et de Chelsea. Lorsqu’un agent recruteur le repère, Mitri croit en sa chance. Mais pour partir à l’assaut des grands clubs européens, il faut payer. La famille se cotise et s’endette pour l’aider. Une fois à Paris, tout s’écroule : Mitri se retrouve abandonné sans un sou en poche, et ne peut imaginer affronter la honte du retour au village. Une odyssée faite de débrouilles commence alors. Mais son rêve de foot le rattrapera au coin d’une rencontre.

    Samuel Collardey, c'était un premier film magnifique : L'Apprenti, en 2009. Coup d'essai couvert de récompenses dont le Prix Louis Delluc de la meilleure première œuvre. Il nous revient avec une nouvelle histoire d'apprentissage mais cette fois nous ne sommes plus dans une exploitation agricole du Haut-Doubs mais dans le monde méconnu des jeunes Africains qui rêvent de devenir footballeurs en Europe. Comme un lion est une superbe fable moderne, nourrie d'une solide approche documentaire qui faisait déjà tout le prix de L'Apprenti. C'est toujours aussi beau et remarquablement filmé : Collardey, chef opérateur de formation, apporte un soin tout particulier au cadrage et à la composition de l'image, et ça se voit à l'écran.

    Mitri a quinze ans et vit dans un village au Sénégal. Comme tous les gamins de son âge, il joue au foot en rêvant du Barça ou de Chelsea. En rêvant d'avoir lui aussi un jour son nom inscrit au dos de son maillot… Mais lui, il a un vrai don, de l'or dans les pieds. Alors le jour où un recruteur s'annonce au village pour superviser les jeunes joueurs du club, c'est l'effervescence. Mitri se dit que c'est la chance de sa vie et il est bien décidé à tout faire pour être remarqué. Et il l'est… Mais il ne suffit pas de savoir bien jouer au foot, encore faut-il pouvoir payer les frais que demande le recruteur pour organiser le voyage en France, l'accueil à Paris. Pour rassembler l'argent, la grand-mère de Mitri va s'endetter auprès de toute la communauté.
    Arrivé à Paris, rien ne se déroulera comme prévu et Mitri devra faire face à la dure réalité d'un monde où les magouilleurs ont la même tête que les gars honnêtes et où le talent n'est rien si on n'a pas les clefs pour ouvrir les bonnes portes. Pour le jeune garçon le retour est impossible, la honte sur sa famille serait insupportable. Il s'accroche et commence alors une odyssée de la débrouille qui le conduit jusqu'au département du Doubs, froide et improbable destination !
    C'est pourtant là que Mitri croise le chemin d'une ancienne gloire du ballon rond aujourd'hui entraîneur des minots du coin, magnifique Marc Barbé, écorché et sensible, fier et déchu. Ce type bourru et mal léché va prendre Mitri sous son aile, lui faire comprendre que rien n'est acquis et qu'il faut travailler dur pour décrocher la lune. C'est une des très bonnes idées du film que de faire aboutir le parcours initiatique et géographique d'un gamin sénégalais dans la banlieue de Sochaux et de lui faire rencontrer cet ouvrier devenu footballeur, puis footballeur déchu et redevenu ouvrier. Deux trajectoires, deux destins qui n'avaient que peu de chance de se croiser et pourtant l'un va tendre la main à l'autre, une forte relation de confiance va peu à peu se construire et ensemble ils vont avancer, l'un vers son destin, l'autre vers un retour à l'envie, à la vie.

    Le cinéma de Samuel Collardey nous emporte par sa générosité et par son authenticité. Rien d'étonnant à ça, Collardey va sur le terrain, il enquête, il cherche. Il est donc parti au Sénégal, rencontrer des gamins, des villageois jusqu'à rencontrer son Mitri. Il a aussi enquêté dans le milieu des clubs de foot et des centres de formation et c'est tout naturellement qu'il s'est appuyé sur le club de Sochaux, pas très loin de chez lui. Et sa générosité, son optimisme, ils les revendique : il dit qu'il a la naïveté de penser que le monde n'est pas complètement pourri et que l'accomplissement d'un rêve est possible. Comme un lion en est la parfaite illustration.


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