•  On passe un bon moment même si le film n'est pas parfait. Ce gigolo sur le retour est bien sympathique et bien joué. Ça ne fait ni dans la dentelle fine ni dans le haut de gamme scénaristique, mais c'est efficace.

    scénario: 16/20   technique: 16/20   technique: 16/20  note finale: 16/20

    Just a gigolo

    Comment vivre heureux et riche sans travailler ? Être Gigolo.
    Mais après 25 ans de vie commune avec Denise, Alex le « gigolo » se fait congédier sans préavis et se retrouve à la rue. Forcé de s’installer chez sa sœur et son neveu de 10 ans, il n’a alors qu’une obsession : retrouver au plus vite une riche héritière.


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  •  Un film magnifique! Les acteurs sont formidables. Au-delà de la peinture historique et de la réalité des faits, qu’elle tord à sa convenance, Josie Rourke tire surtout un portrait plus universel et intemporel de la condition des femmes. La pureté singulière du visage de Saoirse Ronan incarne bien la beauté sauvage de l'Ecosse, et contraste avec la violence de son destin.

    scénario: 18/20  acteurs: 18/20    technique: 18/20  note finale: 18/20

    Marie Stuart, reine d'Ecosse

    Le destin tumultueux de la charismatique Marie Stuart. Épouse du Roi de France à 16 ans, elle se retrouve veuve à 18 ans et refuse de se remarier conformément à la tradition. Au lieu de cela elle repart dans son Écosse natale réclamer le trône qui lui revient de droit. Mais la poigne d’Élisabeth Iʳᵉ s’étend aussi bien sur l’Angleterre que l’Écosse. Les deux jeunes reines ne tardent pas à devenir de véritables sœurs ennemies et, entre peur et fascination réciproques, se battent pour la couronne d’Angleterre. Rivales aussi bien en pouvoir qu’en amour, toutes deux régnant sur un monde dirigé par des hommes, elles doivent impérativement statuer entre les liens du mariage ou leur indépendance. Mais Marie menace la souveraineté d’Elisabeth. Leurs deux cours sont minées par la trahison, la conspiration et la révolte qui mettent en péril leurs deux trônes et menacent de changer le cours de l’Histoire.

    Production somptueuse, impressionnantes vues aériennes de sites naturels d’Écosse, magnifiques costumes… Marie Stuart, reine d'Écosse est un film d’époque qui charme d'abord par la splendeur de ses images, le faste de la reconstitution historique. Mais le retour au xvie siècle proposé par la réalisatrice Josie Rourke est également très intéressant sur le fond.
    Le récit débute en 1561, alors que Marie Stuart (Saoirse Ronan), reine d’Écosse, rentre d’exil après douze ans en France – où elle a épousé en 1558 le roi François II, mort prématurément deux ans plus tard. S’ensuit une bataille épique, non pas sur les champs de bataille, mais au sein même de la cour. La monarque, qui n’a pas vingt ans, ne fait pas l’unanimité.


    Il faut dire que l’Écosse est tiraillée entre catholiques et protestants, que son indépendance est en jeu et que sa destinée dépend de cette reine revenue veuve et sans descendants. En Angleterre, la montée récente au trône d’une autre jeune reine, Élisabeth Ire (Margot Robbie), est l'occasion d'une rare rivalité toute féminine au sommet. À travers les deux jeunes femmes culmine le choc entre deux dynasties, les Stuart et les Tudor.
    Teinté de géopolitique et de féminisme, le film brille de ses couleurs actuelles : il arrive en salles au moment où le Brexit déchire la Grande-Bretagne. Il y a 450 ans, l’Angleterre protestante cherchait à prendre le contrôle de l’île. Marie Stuart, un temps reine de France en tant qu’épouse de François II, est la dernière figure de l’Écosse catholique et continentale.
    Le cinéma n’a jamais été chiche de films sur cette époque – Elizabeth (1998), avec Cate Blanchett, demeure sans doute le titre le plus connu. Le premier long métrage de fiction de Josie Rourke, femme de théâtre, donne lieu à un fascinant duel à distance entre deux femmes de pouvoir qui se distinguent jusque dans leur manière d’affronter la cohorte d’hommes censés les conseiller.
    Le récit est mené subtilement et rend bien compte de la complexité de la situation : entre les Stuart et les Tudor, c’est presque blanc bonnet, bonnet blanc. La réalisation s’appuie sur un habile montage qui intercale scènes dans les Highlands et à la cour de Londres. Conçu comme un suspense, le film aboutit à un face-à-face entre les deux protagonistes et la mise en scène de cette rencontre est un délice, tant elle se déroule comme un lent dévoilement à travers un labyrinthe de toiles blanches. Saoirse Ronan et Margot Robbie incarnent leurs rôles avec un bel aplomb et une intensité saisissante.

    Le portrait de cette Marie d’Écosse, femme de tête prête à rompre avec les coutumes, a quelque chose de neuf, de profondément original malgré les figures imposées du film historique : le traitement adopté ici, qui se méfie de la romance et ne recule pas devant l'expression de la violence, évite de colorer de rose le pouvoir au féminin.
    Peut-être les connaisseurs reprocheront-ils au film de se ranger trop ouvertement du côté de Marie Stuart : sans en faire la belle héroïne sans peur et sans reproche, le récit la montre comme la grande victime d’une machination. Le film s’ouvre et se conclut d’ailleurs par sa décapitation. Avec un dernier geste vestimentaire plein d’audace : l’apparition d’une éclatante robe rouge.


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  • Moins féroce que le premier volet, cette suite s'épuise un peu sur la durée. Malgré tout, on a plaisir à retrouver le couple Dussollier-Azéma.Le scénario est réussi et on rit souvent. La fin est inattendue...

    scénario: 16/20   acteurs: 17/20   technique: 17/20   note finale: 16/20

    Tanguy, le retour

    16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…


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  • J'ai beaucoup aimé ce dessin anima plein de clins d'oeil avec l'actualité. Un divertissement drôle et familial, au ton enjoué et parfois critique, servi par des décors très réalistes. Un dessin animé sympa qui donne aussi dans un humour parodique, touchant aussi bien la reine d'Angleterre que Donald Trump. Pur les petits et les grands.

    scénario: 16/20     technique: 16/20    acteurs: 16/20    note finale: 16/20

    Royal corgie

    Les aventures de Rex, le chien préféré de Sa Majesté, qui perd son statut de favori et se retrouve perdu dans un chenil au milieu de chiens abandonnés. Sa quête pour retourner à Buckingham et retrouver les faveurs de la Reine l'amènera à affronter de nombreux dangers mais aussi à rencontrer l’amour.

    On imagine mal la reine Elisabeth sans ses bibis rose bonbon, ses robes jaune canari, sans son grand mari Philip ou ses corgis chéris. Les corgis, vous savez, ces chiens qui semblent être un croisement hasardeux entre le renard et le saucisson brioché. A Buckingham Palace, les corgis sont royalement lottis : panier à baldaquin, petit déjeuner servi en chambre, promenade dans le Royal Parc et surtout, surtout, toutes les attentions de maman la Reine. S'ils sont quatre à vivre dans les appartements privés du Palais, Rex est le chouchou de sa majesté, son petit dernier, le plus malicieux, le plus craquant, bref, c'est le corgi number one, il a même un collier en or qui l'atteste. Mais au cours de la visite officielle du Président des Etats-Unis, un certain Donald T qui débarque avec son téléphone portable, sa svelte épouse et leur insupportable petite chienne maquillée comme un camion (elle vient de ce grand Etat qu'est le Texas), Rex va créer un incident diplomatique et choisir la route de l'exil.

    Après cette énorme bourde, la reine ne lui pardonnera jamais son indélicatesse, on est quand même en Angleterre, ce pays où il existe des cours pour bien boire son thé à l'heure du goûter. Il décide donc, accompagné par l'un de ses confrères Corgi, de partir au Vatican, rien que ça. Mais le voyage n'ira pas plus loin que le bout de la rue londonienne car Rex va se retrouver embarqué et enfermé dans le chenil local. Choc des classes : la confrontation avec les clebs des rue va être violente et bien sûr, personne ne veut croire à son histoire de Palace et de son statut de Royal Corgi. Tout va s’accélérer quand au beau milieu de la nuit, il découvre une activité clandestine dans les sous-sols du chenil : un fight-club où le terrifiant Tyson sème la terreur.

    Avec un humour décallé et un sens des rebondissements, voilà un film qui enchantera toutes celles et ceux qui ont un petit faible pour la vieille dame en rose (92 piges au compteur) et le kitchissime folklore qui tourne autour de la Couronne britannique (les mugs, les dessous de plats, les briquets et autres produits dérivés dont les anglais rafolent). Le ton est résolument moqueur mais le fond, plutôt sympatoche, avec toute une bande de clebards que l'on croirait sortis de Shawn le Mouton ! So british !


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  •  Autant le dire tout de suite, le scénario de ce film n'est pas transcendant et le jeu des acteurs est très moyen pour rester poli (sauf l'actrice qui joue la danseuse classique qui est une merveille mais les autres, au secours!). Mais il y a la danse et on passe malgré tout un bon moment. La fin est cependant réussie.

    scénario: 12/20      technique: 16/20     acteurs: 12/20    note finale: 12/20

    Let's dance

    Joseph, danseur passionné de hip-hop, refuse d’entrer dans l’entreprise de son père pour tenter sa chance à Paris. Avec sa copine Emma et son meilleur ami Karim, il intègre le crew parisien de Youri, un célèbre breaker, pour tenter de gagner un concours international de hip-hop. Mais le jour des sélections, rien ne se passe comme prévu : Joseph est trahi par Emma et Youri, le groupe explose. Recueilli par Rémi, un ancien danseur étoile devenu professeur, Joseph découvre le milieu de la danse classique et rencontre la brillante Chloé, en pleine préparation du concours d'entrée au New York City Ballet. À travers cette rencontre, orchestrant l’alliance inattendue entre le hip-hop et la danse classique, Joseph va apprendre à se sentir légitime en tant que danseur et leader, et ainsi devenir artiste.


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  •  Une pure réussite! Le scénario est une pure merveille et les dialogues sont plein d'humour. Sous ses airs de gaudriole en terrain miné, "Tel Aviv on Fire" est avant tout un grand film humaniste qui tente de nous reconnecter avec l'autre et avec nous-mêmes. Et le pire, c'est que ça fonctionne. A ne pas manquer. Le réalisateur de "Téléphone arabe" a trouvé l’équilibre parfait entre suspense et humour noir.

    scénario: 17/20         technique: 17/20     acteurs: 17/20   note finale: 17/20

    Tel Aviv on fire

    Salam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès Tel Aviv on Fire ! Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah.  Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, fan de la série, et pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste. Pris à son propre piège, Salam va se voir imposer par Assi un nouveau scénario. Evidemment, rien ne se passera comme prévu.

    Si vous ne ratez jamais l'épisode quotidien de votre soap opéra préféré, ce film est évidemment fait pour vous. Si au contraire vous détestez le genre, ne passez pas pour autant à côté de Tel Aviv on fire, comédie alerte qui, en brodant un scénario malin autour d'un improbable feuilleton télévisé, nous livre une vision on ne peut plus pertinente des relations intenables entre Israéliens et Palestiniens.

    Nous voici donc en Israël où le célèbre soap opéra arabe Tel Aviv on fire est suivi assidûment dans toutes les chaumières. Ne nous leurrons pas, la plupart des spectateurs sont des spectatrices, pendues à cette intrigue plus que rocambolesque qui narre les aventures d'une espionne palestinienne, amoureuse transie d'un général israélien pendant la Guerre des Six jours, en 1967.
    Salam, charmant Palestinien de trente ans quelque peu tête en l'air voire complètement à l'ouest, vit à Jérusalem et travaille comme stagiaire sur le feuilleton produit à Ramallah par son oncle. Pour rejoindre les studios de télévision, il doit chaque jour passer par un check-point israélien pas franchement commode. Un soir, rentrant chez lui avec le scénario du dernier épisode sous le bras, il se fait arrêter par Assi, le commandant du poste, grand fan de la série. Pour tenter de se dépêtrer au plus vite de ce contrôle inopiné, Salam joue la carte de la célébrité, affirmant qu'il est le scénariste principal (alors qu'il n'est que simple conseiller sur les scènes en hébreu) et qu'il doit vite rentrer chez lui peaufiner le script. Mais Assi, dont la femme est encore plus accro que lui à Tel Aviv on fire, ne compte pas en rester là : il saisit le manuscrit, décide de le lui rendre le lendemain matin rempli d'annotations et d'idées de son cru pour transformer la série de l'intérieur et en faire basculer l'intrigue du bon côté, juif plutôt qu'arabe, et soyons honnête, un peu aussi pour faire plaisir à sa femme. Et là vous vous dites : catastrophe…

    De retour sur le tournage, surprise ! Les idées sont considérées comme géniales et Salam se voit confier, à l'essai, le titre de scénariste en chef de la série ! Ainsi va se créer entre nos deux drôles de compères une relation des plus étonnantes. Ils réécrivent le scénario de chaque épisode au check-point, Assi imposant au passage quelques lubies personnelles : mettre une photo de lui en arrière-plan pour que sa femme puisse le voir dans un des épisodes…
    Jusqu'à ce jour funeste où la chaîne de télé annonce la fin prochaine de Tel Aviv on fire… Coincé entre le colonel de Tsahal, les soutiens arabes et les désirs des producteurs, Salam va donc devoir puiser au fond de son génie créateur et abattre son coup de maître final…

    Sameh Zoabi n'a pas choisi la facilité en abordant le conflit israélo-palestinien sur un mode comique et pourtant ça fonctionne, grâce à un scénario réglé comme une horloge. La mise en scène joue habilement des codes du soap opéra comme du film à suspense, dessine parfaitement ses personnages et nous laisse pantois quant à la façon dont Salam va se tirer de toute cette affaire. En fait la grande intelligence du film est de ramener le conflit à une échelle humaine.
    Tel Aviv on fire, le feuilleton, joue le rôle d'une caricature, jusqu'au moment où il renvoie tous les personnages à une vérité qu'ils ne voulaient pas forcément voir. Quant à Tel Aviv on fire, le film, il nous rend attachants des êtres incapables de s'entendre mais qui se réunissent et vibrent à l'unisson devant un programme télé niaiseux… Quand dérisoire rime avec espoir…


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  • La bande annonce ne présage rien du film. Un beau film sur la détresse des réfugiés mais je ne m'attendais pas du tout à ce genre de film. Assez réussi. 

    scénario: 14/20     technique: 16/20     acteurs: 16/20    note finale: 14/20

    Styx

    Rike, quarante ans, est médecin urgentiste. Pour ses vacances, elle a planifié un voyage en solitaire pour rejoindre l’île de l’Ascension depuis Gibraltar, une île au nord de Sainte-Hélène, où Darwin avait planté une forêt entière. Seule au milieu de l’Atlantique, après quelques jours de traversée, une tempête violente heurte son vaisseau. Le lendemain matin, l’océan change de visage et transforme son périple en un défi sans précédent…

    Il faudrait ne pas trop en dire… Ce que réussit à faire l’excellente bande annonce, qui rend parfaitement justice au film. Intrigante, tendue, sensuelle, inquiétante. Le titre, Styx, qui fait doublement référence à la mythologie grecque, nous met dans le bain, celui d’un Océan qui va se déchaîner pour nous procurer de grands frissons. Alors que la protagoniste pense se diriger vers une sorte de paradis terrestre, son destin la conduit aux portes d’un enfer enfanté par les hommes. Nulle force occulte, nul dieu taquin ici qui se jouerait des mortels, s’amuserait à les torturer, ils le font si bien tout seuls ! En attendant, au sommet des immeubles qui surplombent le port, errent de majestueux macaques de Barbarie, arrachés jadis à leurs terres natales. Ils semblent dominer librement le monde rétréci des humains. Tout nous indique que nous pénétrons dans une fable grinçante, jusqu’à l’épigraphe sur une terrasse qui incite à « célébrer les années glorieuses » (Celebrating glorious years), mais qui est tellement défraîchie qu’elle semble, tout au contraire, en sonner le glas. Pourtant le soleil est éclatant, les flots d’un bleu paisible, dans ce détroit de Gibraltar où le temps se serait arrêté.

    La scène suivante sera une course poursuite époustouflante, imprévisible, au cœur d’une nuit baignée par des lumières synthétiques, quelque part en Allemagne… Le ton est donné, atypique. Styx ne cessera de nous surprendre, avec ses images somptueuses, belles à couper le souffle, ses ruptures de rythme, ses ellipses énigmatiques, ses fulgurances soudaines qui nous fouettent tels de vivifiants embruns. Nous voilà pris dans les mailles d’une palpitante aventure, une Odyssée des temps modernes. Il n’y a qu’à s’abandonner au rythme des vagues comme le joli voilier que Rike, notre héroïne, est en train d’affréter. Nous sommes déjà en totale immersion avec elle, derrière sa nuque, rivés à ses gestes, à sa respiration. Que dire de Susanne Wolff qui l’incarne ? En fait, tous les adjectifs paraissent pâlichons, tant elle est bluffante en tous points. Nul besoin de grands mots pour nous faire partager ses moindres frissons, son énergie vitale contenue. Et il en faut pour oser partir en solitaire dans ce voyage au long cours, être prête à braver les vents violents, la nature indomptable, l’isolement. On en frémit plus que la jolie quarantenaire : la solitude ne fait pas peur à Rike, bien au contraire ! Elle la désire tel un havre réparateur. Il est sans doute de pires démons, dans son quotidien de médecin urgentiste, que tous les êtres qui grouillent dans les sombres abysses. Sillonner la mer grande et belle, sans un regard en arrière, oublier les maux de la terre ferme, partir loin de la souffrance de ses congénères qu’elle côtoie de trop près… Elle sourit au vent qui la caresse, à l’oiseau qui l’observe, intrigué. Elle s’enivre de sentir l’eau qui glisse sur sa peau, la sensualité du soleil qui la caresse… Silencieusement, tout son être exulte. Destination : l’île de l’Ascension ; Ses seuls compagnons : son compas, son planisphère, un livre sur Darwin qui jadis transforma l’îlot désertique en jardin d’Éden… À ses instants perdus elle se love entre ses pages, s’évade dans les illustrations d’époque, rêverie anachronique. Un répit de courte durée. Au loin le ciel se charge d’un noir d’encre. Rike s’arc-boute, tout aussi résistante que vulnérable, prête à affronter seule la terrible tempête qui va tout chambouler. Seule ? Pas tant que cela…

    Même au fin fond de l’Atlantique, l’humanité finit toujours par vous rattraper, irrémédiablement prisonnière d’une planète ronde. D’ailleurs, petit clin d’œil du scénario, malgré les cinq mille kilomètres qui séparent Gibraltar de l’île de l’Ascension, toutes deux sont des territoires Britanniques. Mal avisés sont donc les Européens qui osent jeter l’opprobre sur les migrants, alors que nous en fûmes nous-mêmes…


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