• Amanda Kernell ne se contente pas de nous faire don d’une réflexion bouleversante sur un colonialisme méconnu. Elle en profite pour clamer son admiration pour ceux qui ont l’incroyable capacité de couper tout contact avec leur culture et leur histoire. Tout un pan -méconnu, peu glorieux et non enseigné - de l'histoire de la Suède nous est dévoilé dans ce premier long métrage courageux et généreux. Ce très beau film, souvent très démonstratif, est aussi un très beau et délicat récit d’émancipation d’une jeune fille qui choisit de renier sa famille, sa culture et son identité pour conquérir son autonomie de femme et tenter de s’intégrer par l’éducation à la société suédoise.

    scénario: 18/20    technique: 18/20    acteurs: 18/20   note finale: 18/20

    Sami, une jeunesse en Laponie

    Elle, 14 ans, est jeune fille d’origine Sâmi. Elève en internat, exposée au racisme des années 30 et à l’humiliation des évaluations ethniques, elle commence à rêver d’une autre vie. Pour s’émanciper et affirmer ce qu’elle souhaite devenir, elle n’a d’autres choix que rompre tous les liens avec sa famille et sa culture.

    L'intérêt premier de ce beau film est de nous faire découvrir les Samis, communément appelés les Lapons mais c'est un terme qu'eux-mêmes refusent car c'est il est pour le moins péjoratif, puisque c'est un mot suédois qu'on peut traduire par « porteurs de haillons » ! Les Samis sont un peuple d'éleveurs de rennes et de pêcheurs qui occupe le Nord des trois pays scandinaves : Suède, Norvège et Finlande. Un peuple qui a su conquérir des formes d'autonomie et préserver un minimum de ses traditions ancestrales au prix de luttes et parfois de renoncements.

    C'est à un voyage dans le temps, à travers le destin d'une jeune fille devenue femme puis vieille dame, que nous convie la jeune réalisatrice danoise Amanda Kernell. La première séquence du film est contemporaine : une femme âgée, Christina, est conduite bon gré mal gré par son fils tout au nord de la Suède, à un enterrement où elle est attendue, alors qu'elle n'a pas vu les autres membres de sa famille depuis des décennies. On comprend qu'elle rechigne à rejoindre la cérémonie où tout le monde a revêtu, contrairement à elle, les habits traditionnels samis. Elle ne peut pas reprendre la route le soir même mais elle refuse de dormir dans la famille, préférant l'hôtel local, rempli de touristes venus du Sud du pays et qui pestent contre le voisinage bruyant des éleveurs de rennes…
    Un flash-back nous projette alors 70 ans auparavant. Christina s'appelle en fait Elle Marja, elle est une adolescente sami qui vit en campement avec ses parents et sa petite sœur Njenna mais se rend tous les jours à l'école suédoise, où elle apprend la langue nationale. Contrairement à sa cadette, elle brille en classe et, poussée par son institutrice, elle veut s'affranchir de sa culture d'origine pour réussir. Mais le racisme est omniprésent, par les moqueries des voisins suédois ou quand une délégation venue d'Uppsala vient effectuer un examen médical et anthropométrique des jeunes filles, en faisant fi de leur pudeur. Mais qu'à cela ne tienne, Elle Marja veut changer de vie, trouver l'amour, partir loin, même si elle doit tout quitter, renier ses origines et passer pour une bonne petite Suédoise.

    Porté par une jeune actrice remarquable, dont l'énergie pourrait rappeler la jeune Emilie Dequenne dans le Rosetta des Frères Dardenne, Sami, une jeunesse en Laponie pose magnifiquement tous les choix complexes et les épreuves auxquels ont dû faire face les Samis et par extension de nombreux peuples autochtones ; il montre bien le renoncement, l'acculturation au profit des dominants et évidemment le racisme qui n'a pas forcément le visage de la haine mais plutôt celui de l'exotisme condescendant, comme dans cette scène où des jeunes bourgeois d'Uppsala demandent à Elle Mjara de chanter un joik, le chant sami traditionnel. Mais la beauté du joik et de la culture sami est bien plus forte que le complexe de supériorité des Suédois ! Et le film s'avère un superbe hommage à ce peuple méconnu.


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  • Il manque un je-ne-sais-quoi pour que ce soit totalement réussi. Et malheureusement, je ne parle pas turc et la lecture des sous-titres fait manquer une partie du film. Quelques scènes amusantes. Mais c'est  long, beaucoup trop long.

    scénario: 12/20   technique: 16/20   acteurs: 15/20   note finale: 15/20

    Qui a tué Lady Winsley?

    Lady Winsley, une romancière américaine, est assassinée sur une petite île turque. Le célèbre inspecteur Fergan arrive d’Istanbul pour mener l’enquête.
    Très vite, il doit faire face à des secrets bien gardés dans ce petit coin de pays où les tabous sont nombreux, les liens familiaux étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large que les esprits.

    Parmi les films de Hiner Saleem, on retiendra tout particulièrement le dernier en date, le savoureux My sweet pepper land (disponible en Vidéo en Poche !), qui était une sorte de western revisité. Cette fois le réalisateur vient taquiner le polar façon Agatha Christie. Avec la même verve, la même fougue, le même sens de la dérision. Autant de qualités indispensables quand on est né comme lui dans le Kurdistan irakien et qu’on a dû le fuir à l’âge de 17 ans. Les gags à répétition, les situations comiques qu’il glisse dans ses films ne l'empêchent pas de conserver et de partager un regard critique sur la société turque, ses dérapages vis-à-vis de la question kurde, de la place des femmes… Dans ce Qui a tué Lady Winsley ?, Hiner Saleem adopte comme souvent un décalage humoristique qui lui permet de dire les choses en douceur, laissant aux spectateurs le loisir de prendre l’intrigue au premier degré ou de creuser plus en amont les allusions à peine voilées et leurs implications.


    Quand une enquête piétine alors qu'elle ne devrait surtout pas piétiner, c’est le célèbre inspecteur Fergan que la police stambouliote mandate pour la reprendre en main. Les cas insolubles, les affaires sensibles, c’est forcément pour sa pomme. Alors, dès que les autorités apprennent l’homicide de la romancière américaine Lady Winsley sur la petite île où elle passait tranquillement l’hiver, devinez qui on envoie pour éviter tout incident diplomatique avec le puissant oncle Sam ?
    Voilà donc Fergan qui vogue vers Büyükada, scrutant l’horizon tel Corto Maltese partant pour une course lointaine… Quand il débarque dans un petit village insulaire qui semble être resté figé au siècle dernier, on le croirait parvenu au fin fond de la Turquie. Ceux qui connaissent l’endroit y verront un premier clin d’œil : Büyükada n’est qu’à une quinzaine de kilomètres d’Istanbul ! Gardez cela en tête pour savourer l’effet comique des tribulations de notre détective affublé d’un éternel trench-coat aussi beige que celui de Columbo. Bien sûr les autorités locales accueillent l’intrus en grande pompe, comme il se doit, mais il devient vite clair que tous languissent de s’en débarrasser au plus vite, quitte à accuser arbitrairement un innocent.

    Dans le fond, la seule personne que la présence de Fergan ravit est la jolie aubergiste qui n’espérait pas un tel client en morte saison. Mais le devoir happe Fergan et peu lui importe d’être mal aimé, pourvu qu’il coffre le meurtrier. Débute donc l’enquête à partir d'un seul et unique indice : une goutte de sang dans l’œil de la victime, certainement celui de l’assassin. Tout parait si simple avec les technologies modernes : quelques tests ADN et le tour sera joué ! Bien sûr cela va se révéler plus complexe que prévu, sinon ce ne serait pas marrant. Pour parvenir à ses fins, Fergan va soulever bien des lièvres et semer la zizanie dans la petite communauté dont s’élèveront bientôt moult protestations, à commencer par celles de la pauvre vétérinaire locale, soudain mise à toutes les sauces…


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  •  Pourquoi Laurent Lafitte joue-t-il toujours dans des films bizarres? Celui-là ne m'a pas du tout convaincu. c'est ennuyeux et le scénario est vraiment approximatif. Bof.

    scénario: 12/20        acteurs: 12/20   technique: 16/20   note finale:12/20

    L'heure de la sortie

    Lorsque Pierre Hoffman intègre le prestigieux collège de Saint Joseph il décèle, chez les 3e 1, une hostilité diffuse et une violence sourde. Est-ce parce que leur professeur de français vient de se jeter par la fenêtre en plein cours ? Parce qu’ils sont une classe pilote d’enfants surdoués ? Parce qu’ils semblent terrifiés par la menace écologique et avoir perdu tout espoir en l’avenir ? De la curiosité à l’obsession, Pierre va tenter de percer leur secret...

     


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  •  Un très beau film sur la méchanceté humaine. Ce portrait d’une femme courageuse pourrait se dérouler n’importe où, à n’importe quelle époque, mais il possède le charme suranné d’une tragi-comédie British en costumes, qui fleure bon le vieux papier et l’amour des vrais livres. The Bookshop vaut pour son ambiance de bord de mer du Nord de l’Angleterre, à la fois froide, émouvante et corrosive, comme la société qu’il décrit, celle de l’après-guerre, traumatisée, entre tradition bien ancrée et volonté de changement frémissante, coincée dans un statu quo morne où la manipulation l’emporte sur la confrontation.Très réussi!

    scénario: 17/20     acteurs: 17/20      technique: 17/20    note finale: 17/20

    The bookshop

    En 1959 à Hardborough, une bourgade du nord de l’Angleterre, Florence Green, décide de racheter The Old House, une bâtisse désaffectée pour y ouvrir sa librairie. Lorsqu’elle se met à vendre le sulfureux roman de Nabokov, Lolita, la communauté sort de sa torpeur et manifeste une férocité insoupçonnée.


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  •  Encore un film magnifique où la musique est omniprésente. Jules Benchetrit, fils de Marie Trintignant, se montre impressionnant par sa capacité à donner une crédibilité totale à son personnage rétif au destin qui ne lui veut que du bien et triomphe dans son art de l’illusion.Bravo!

    scénario: 18/20    acteurs: 18/20     technique: 18/20    note finale: 18/20

    Au bout des doigts

    La musique est le secret de Mathieu Malinski, un sujet dont il n’ose pas parler dans sa banlieue où il traîne avec ses potes. Alors qu’un des petits cambriolages qu’il fait avec ces derniers le mène aux portes de la prison, Pierre Geitner, directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique l’en sort en échange d’heures d’intérêt général. Mais Pierre a une toute autre idée en tête… Il a décelé en Mathieu un futur très grand pianiste qu’il inscrit au concours national de piano. Mathieu entre dans un nouveau monde dont il ignore les codes, suit les cours de l’intransigeante « Comtesse » et rencontre Anna dont il tombe amoureux. Pour réussir ce concours pour lequel tous jouent leur destin, Mathieu, Pierre et la Comtesse devront apprendre à dépasser leurs préjugés…


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  •  C'est la saison des beaux films. ce film est tout simplement magnifique; Avec douceur et subtilité, "Monsieur" bouscule les conventions pour montrer l’héritage des castes, pourtant abolies, et inviter à reconstruire des relations dans le respect mutuel. Un film à voir, indéniablement, pour comprendre ce que vivent encore les femmes en Inde, de manière la plus discrète qui soit. Un film aussi fin qu'intelligent, à ne surtout pas rater.

    scénario: 19/20       acteurs: 20/20     technique: 20/20     note finale: 19/20

    Monsieur

    Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d'une riche famille de Mumbai.
    En apparence la vie du jeune homme semble parfaite, pourtant il est perdu. Ratna sent qu'il a renoncé à ses rêves. Elle, elle n'a rien, mais ses espoirs et sa détermination la guident obstinément.
    Deux mondes que tout oppose vont cohabiter, se découvrir, s'effleurer...

    Au creux de l’hiver, rien de tel qu’un film ensoleillé tout droit venu du pays des saris pour réchauffer nos sens engourdis. Monsieur est une gourmandise, aussi tendrement colorée et épicée qu’un subtil tandori. Ne reniant nullement les codes du cinéma populaire bollywoodien, il en élargit le champ, s’attaque aux carcans de la société indienne contemporaine dans un remarquable équilibre entre compréhension et dénonciation des traditions. Pour sa première fiction, la réalisatrice Rohena Gera s’attaque aux plafonds de verre et aux cages dorées de son pays natal, bousculant les convenances en douceur.

    Quand Ratna arrive à Bombay, c’est comme une bouffée d’incognito salutaire pour la villageoise qu'elle a toujours été. Ici son passé ne lui colle plus aux babouches. Non qu’il soit si terrible, mais il est des préjugés ancestraux qui persistent dans son village d’origine où chacun épie les faits et gestes des voisins, surtout ceux des voisines, des filles, des cousines… Impossible d’échapper aux injonctions des parents, à l'obsession du qu’en dira-t-on dans un bled où tout le monde vous a vu grandir. Arriver dans l’immense capitale du Maharashtra procure dès lors une véritable sensation de liberté. Ici une veuve pas trop éplorée (mariage de raison oblige) peut remettre des bijoux sans qu’on l’accuse de trahir son défunt mari, sans passer pour une dévergondée. On devine qu’elles sont nombreuses à être venues à la ville chercher une forme de rédemption, ou tout simplement la possibilité de respirer, l’espoir d’avancer vers un futur plus ouvert. Mais l’anonymat offert par cette grande marée humaine ne résout pas tout. Il y a au moins une chose à laquelle nul n’échappe : sa condition sociale. Pas plus qu’on échappe à son genre.

    Mais Ratna est loin d’être une victime soumise. Sous ses dehors dociles se cache une volonté inflexible qui va progressivement attirer l’attention de son nouveau maître, Ashwin. Bel homme languide, il est le fruit d’une classe supérieure qui persistera toujours à mépriser les humbles. Chez ces gens-là, on ne marie pas les torchons avec les serviettes et les domestiques sont constamment renvoyées à leur rang de serpillère, de petit électro-ménager humain interchangeable. Autant dire qu’Ashwin ne prête d'abord pas plus d’attention à sa nouvelle employée qu’aux tapis de son salon. Ils appartiennent à deux mondes opposés, deux planètes faites pour ne jamais se rencontrer, chacune rivée à son orbite, mue par des forces immuables. Chacun-e connait sa place et se garde de la remettre en question.

    Ce qui va faire la différence, c’est l'intelligence vive de Ratna. Elle observe, analyse sans disserter, anticipe les demandes et finit par comprendre son patron à demi-mots, mieux que quiconque. Elle perçoit son profond désarroi. La grandiloquence du paraître s’effrite. Bien calfeutré sous l’opulence, elle découvre le microcosme étriqué dans lequel Arshwin évolue à petits pas déjà vieux, du sofa au bureau, de son appartement frigide à sa luxueuse voiture climatisée. Dans le fond lui aussi n’est qu’un rouage, un mâle reproducteur prédestiné à perpétuer la dynastie familiale grâce à un mariage digne de son rang. Son avenir est tout bouché, alors que celui de Ratna est peuplé de tissus chatoyants, de marchés bruyants, de pousses verdoyantes, en un mot d’humanité. Il semble tout soudain qu’elle a tout à rêver, pas grand chose à perdre. Sans mot dire, l’obéissante servante creuse son sillon, avec ténacité, forçant le respect, même celui d’Arshwin, à son corps défendant. L’un et l’autre commencent alors à s’épier, sans jamais oser se frôler… C’est d’un romantisme fou !

    Cela pourrait être l’histoire banale d’un amour empêché qui laisserait un souvenir larmoyant et tragique. Mais dans un ordre si bien établi, nul clan n’a besoin de s’interposer entre les amoureux. Pas de poison, pas de poignards, pas de larmes… pas d’autres armes que les mots. Des mots qui enferment mais qui permettent aussi parfois de se libérer…

     


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  •  Bof. Un peu ennuyeux. Il manque un je ne sais quoi pour que ce soit totalement réussi. Imaginez un "Very Bad Trip" en couple avec vannes à la clé, mais plus profond qu'il n'y paraît. Depuis quelques mois, les comédies françaises ne jurent que par Jonathan Cohen : on l'a vu à l'affiche d'Ami-ami, de Budapest, films pas toujours finauds, certes, mais où surnageaient sa verve, ses mines, son allure mi-empruntée, mi-relax. Un cran au-dessus, voilà qu'il campe, dans Premières Vacances, un psychorigide sillonnant la Bulgarie avec une baroudeuse tout juste rencontrée sur Tinder. Il y a des moments drôles, quelques répliques qui claquent, mais les situations restent un peu trop convenues. Et on a du mal à s’attacher ces deux losers pas forcément aimables.Les bulgares sont décrits comme des crétins. Dommage.

    scénario: 14/20     technique: 16/20   acteurs: 16/20   note finale: 14/20

     

    Premières vacances

    Marion et Ben, trentenaires, font connaissance sur Tinder. C’est à peu près tout ce qu’ils ont en commun ; mais les contraires s’attirent, et ils décident au petit matin de leur rencontre de partir ensemble en vacances malgré l’avis de leur entourage. Ils partiront finalement… en Bulgarie, à mi-chemin de leurs destinations rêvées : Beyrouth pour Marion, Biarritz pour Ben. Sans programme précis et, comme ils vont vite le découvrir, avec des conceptions très différentes de ce que doivent être des vacances de rêve...


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  • Une fable familiale qui communique bien son envie de préserver à jamais ces merveilles de la nature. Gilles de Maistre (Le Premier cri) a filmé en temps réel, soit sur trois années, la fusion entre la jeune comédienne (Daniah de Villiers) et le félin. Pas de doublures, rien ! Du magnifique cinéma comme je l'aime: c'est beau et on apprend quelque chose!

    scénario: 19/20      acteurs: 19/20    technique: 19/20    note finale: 19/20

    Mia et le lion blanc

    Mia a onze ans quand elle noue une relation hors du commun avec Charlie, un lion blanc né dans la ferme de félins de ses parents en Afrique du Sud. Tous deux grandissent comme frère et sœur et deviennent vite inséparables. Trois ans plus tard, Charlie est devenu un lion imposant. Mia découvre alors le secret que cache la ferme : son père vend les lions à des « chasseurs de trophées ». Mia n’aura désormais qu’une obsession : sauver Charlie, à tout prix.

    Heureusement, à l’heure de la sortie de ce film, le Père Noël est déjà passé par la cheminée. Tant mieux pour vous, à quelques jours près, vous auriez eu droit à « Un vrai bébé lion blanc pour dormir dans mon lit » sur la liste des cadeaux souhaités par vos bambins déjà bien trop gâtés. Car il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas craquer devant les ronronnement de ce gros matou blanc aux yeux bleus et ne pas être touché par l’incroyable relation entre cette gamine et ce félin sauvage.

    Au cœur de la savane, dans la ferme d’élevage de félins de ses parents, Mia ronchonne, elle râle, elle est en colère. Ayant quitté l’Angleterre, ses copains, la grande ville, elle a bien du mal à se faire à cette nouvelle vie en pleine nature. Les animaux ? La beauté des paysages ? Oui, bon et après ? Pourtant un événement va changer le cours de sa vie : la naissance d’un lion blanc dont l’arrivée, rare, est comme une prophétie et Mia a beau être une presque ado blasée de presque tout, elle aime encore secrètement les belles histoires un peu magiques. Préférant d’abord laisser son frère s’occuper du lionceau baptisé Charlie, elle va peu à peu s’approcher de la bête et tomber sous son charme pour finir par entretenir une relation complètement fusionnelle avec lui. Au bout de trois années de vie commune, ils sont devenus inséparables, Mia a retrouvé la joie et le goût de cette vie au grand air au contact de ce singulier compagnon. Mais à l’âge de 14 ans, quand Charlie est devenu un magnifique lion adulte, elle découvre l’insoutenable vérité : son père a décidé de le vendre à des chasseurs de trophées. Désespérée, Mia n’a pas d’autre choix que de fuir avec Charlie pour le sauver.
    « Cherche jeunes comédiens prêts à grandir trois ans avec des lions » : telle aurait pu être l’annonce, pas banale, passée pour le casting de Mia et le lion blanc. Car pour raconter avec le maximum d’authenticité cette histoire, Gilles de Maistre a voulu mettre en place un dispositif exceptionnel. Ces félins sauvages ne « s’apprivoisent » qu’au terme d’un long processus d’imprégnation, comme celui expérimenté par le comportementaliste animalier Kevin Richardson. Il fallait donc pour incarner cette histoire que les jeunes acteurs grandissent véritablement avec le lion choisi au berceau pour partager l’écran avec eux. Tout au long des trois ans sur lesquels s’est étalé le tournage, ils ont suivi un entraînement spécifique (supervisé par Kevin Richardson lui-même), quasi quotidien, qui leur a permis de créer et de maintenir cette relation privilégiée avec l’animal. C’est grâce à ce dispositif que Gilles de Maistre a pu réaliser Mia et le lion blanc sans aucun trucage, ce qui lui donne une aura toute particulière.

    Des somptueux paysages, une ode à l’enfance dans ce qu’elle a de plus pur, de plus intransigeant (les adultes ont ici des rôles plus ambivalents et sombres, y compris les parents), de plus passionnel, c’est un superbe conte de Noël qui nous emporte très loin


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