• Un polar historique qui ne manque pas d'action, dans un Paris napoléonien très bien reconstitué. Passionné d’Histoire, le réalisateur dévoile une reconstitution précise du Paris napoléonien , ainsi que des costumes d’une grande beauté. Il aborde également l’aspect social de cette époque post-Révolution, confrontant les basfonds aux décors fastueux de l’Empire. Vincent Cassel domine le film, mais il a laissé de la place pour d’autres comédiens. Son face-à-face avec Fabrice Luchini dans la peau du politicien Fouché est un régal.

    scénario: 16/20       technique: 19/20   acteurs: 18/20   note finale: 17/20

    L'empereur de Paris

    Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur de la pègre qui a mis sa tête à prix...

    Pour tout vous dire, on craignait un peu le pire de cette évocation d’un personnage mythique, François Vidocq, par Jean-François Richet dont on dira en usant d’un doux euphémisme qu’il fut inconstant dans sa filmographie. Richet, c’est un premier film génial, État des lieux, autour d’un personnage d’ouvrier déclassé en colère, un authentique film marxiste qu’on pourrait montrer aujourd’hui comme un manifeste aux gilets jaunes. Et puis Richet s’est beaucoup laissé aller pour céder à des réflexes hollywoodiens, à des facilités pour des œuvres largement moins stimulantes.
    Mais voilà, quand on a eu du génie un jour, même si c’était il y a 20 ans, on peut le retrouver et puis le bougre avait quand même fait un chouette diptyque sur Mesrine avec Vincent Cassel. Et il revient avec un putain (pardon, c’est le cri du cœur) de grand film historique populaire sur un incroyable personnage que longtemps j’ai cru de fiction alors qu’il était bien réel. Vidocq, bagnard sous l’Empire, roi de l’évasion qui devint par des circonstances hautement improbables super-flic puis chef de la Sûreté. Un homme né sous Louis XVI, puis soldat dans les armées révolutionnaires (il participa aux batailles de Valmy et Jemappes en 1792), qui traversa par la suite successivement le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration de Louis XVIII et celle de Charles X, la Monarchie de Juillet de Louis Philippe, la révolution de 1848 avant de mourir sous le Second Empire !

    Mais le film va s’attacher au début de la carrière de Vidocq. Il s’ouvre par un plan passablement étonnant qui fera sursauter les cœurs sensibles : nous sommes au large de Toulon, sur un de ces vaisseaux-bagnes. À fond de cale s’entassent, dans la crasse et la souffrance, des centaines de malheureux, qui subissent la loi tyrannique de Maillard, bagnard corrompu et vicieux, ancien bourreau de la Terreur (Denis Lavant est parfait dans le rôle). Vidocq est prisonnier à bord mais pas pour longtemps…
    La clandestinité de quelques années qui s’en suit va s’interrompre quand il est repéré à Paris, accusé du meurtre d’un commerçant qu’il n’a pas commis. Pour rester libre, il va proposer un étrange marché aux policiers de la sûreté : lutter avec eux contre les tenants de la pègre, qu’il connait parfaitement alors que la police peine à les identifier et à les intercepter. Vidocq dispose pour ce travail d’enquêteur d’incontestables atouts : un sens de l’observation exceptionnel, qui lui permet de reconnaître les malfrats même grimés et même quand il ne les a vus qu’une fois, et une connaissance sans égal des réseaux. Contre toute attente, le pouvoir napoléonien, un peu aux abois face à la montée des délits dans Paris, va accepter. Inutile de vous dire que Vidocq va se faire autant d’ennemis du côté de la maison poulaga, qui ne voit pas d’un bon œil leur ancien ennemi les rejoindre, que du côté des malfrats.

    Le film, haut en couleurs et bien mené, vaut autant pour sa reconstitution historique saisissante, extrêmement documentée – qui nous fait vivre le Paris chaotique et populaire du début du 19ème siècle, avant le grand ménage haussmannien –, que pour sa galerie de personnages jubilatoires servis par des comédiens excellents : Cassel et sa gueule cassée, idéal pour incarner l’ambivalence de Vidocq, James Thierrée, parfait pour jouer Le Duc, un ancien aristocrate sabreur rallié à Napoléon, la troublante Olga Kurylenko incarnant une marquise ancienne reine des prostituées, génialement manipulatrice, Patrick Chesnais formidable en fonctionnaire de la police falot ou encore Luchini, génial en Fouché (que l’on nomma le mitrailleur de Lyon pour avoir fait exécuter pendant la Révolution des insurgés lyonnais anti-jacobins), Ministre de la police froid et machiavélique… A travers le cinéma, Richet a su recréer le charme infini des grands romans populaires policiers ou historiques du xixe siècle, ceux d’Eugène Sue, Alexandre Dumas, Gustave Leroux ou Gustave Le Rouge. Et on l’en remercie.


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  •  Maya de Mia Hansen-Løve, brosse le portrait tout en délicatesse d'un reporter de guerre qui se reconstruit grâce à l'amour... L'acteur principal est formidable, tout en nuance.

    scénario: 16/20    technique: 18/20   acteurs: 18/20   note finale: 17/20

    Maya

    Décembre 2012, après quatre mois de captivité en Syrie, deux journalistes français sont libérés, dont Gabriel, trentenaire.
    Après une journée passée entre interrogatoires et examens, Gabriel peut revoir ses proches : son père, son ex-petite amie, Naomi. Sa mère, elle, vit en Inde, où Gabriel a grandi. Mais elle a coupé les ponts.
    Quelques semaines plus tard, voulant rompre avec sa vie d’avant, Gabriel décide de partir à Goa. Il s’installe dans la maison de son enfance et fait la connaissance de Maya, une jeune indienne.

    « Aucun monde n’est plus réel qu’un autre ». En partant tourner en Inde, Mia Hansen-Løve ne fait pas mystère de ses intentions de sonder le voile des illusions. Culpabilité, sentiment de vide, poids du passé, découverte de nouveaux territoires, beauté intemporelle du monde, sentiments purs et manœuvres de l’ombre, guerre et amour : le long métrage parcourt souterrainement une multitude de thèmes sous l’enveloppe d’une intrigue tissée autour du fil de la reconstruction psychologique d’un reporter de guerre occidental traumatisé et de sa rencontre à Goa avec une jeune femme indienne. L’occasion d’un voyage au long cours, romanesque et magnifiquement mis en scène, à travers lequel la réalisatrice fait s’incarner les conflits intérieurs en un personnage de témoin accro à la violence de son métier et tentant de se ressourcer et de renaître.

    « Je m’épanouis dans l’action, pas dans la parole ; ni psychanalyse, ni bouquin. Ma thérapie ne passe pas par ça. » Rapatrié à Paris après quatre mois de captivité en Syrie, Gabriel est meurtri. Simulacres d’exécution, sévices, déplacements forcés, cris des autres détenus, sentiment de culpabilité d’avoir laissé un collègue derrière lui : à part avec Fred, autre journaliste libéré en même temps que lui, il n’arrive à échanger avec personne, se sentant vide et faisant le vide autour de lui. Il décide alors de partir en Inde, un pays dont on découvrira plus tard qu’il y a vécu les sept premières années de sa vie et où sa mère est restée, pilotant une ONG à Mumbai.
    Mais c’est à Goa que Gabriel s’installe, dans un bungalow en bord de mer tout en retapant une petite maison à la campagne, sillonnant en solitaire et en scooter les environs, hantant les bars pour des aventures sans lendemain. Une latence, ponctuée de rappels à son passé douloureux, qui va prendre une nouvelle direction lorsqu’il rencontre Maya, la fille adolescente (de passage à Goa, au milieu d’études entre Londres et Sidney) de son parrain Monty, propriétaire d’un hôtel de luxe niché dans une nature paradisiaque. Au fil du temps qui passe entrecoupé par les périples de Gabriel à la découverte de l’Inde, une attirance se développe tandis que commencent à planer d’étranges menaces…
    C'est une belle histoire d’amour dont Mia Hansen-Løve sait à merveille saisir toutes les étapes en donnant le temps de s’installer aux nuances de son vaste récit, Maya est un film visuellement très riche et esthétiquement très accompli, la cinéaste ayant de toute évidence une connaissance approfondie des splendeurs de l’Inde.


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  • Ce film est une pure merveille: tout y est réussi. C'est magique! Cela m'a donné envie de voir le premier. Irrésistible ! On ne pouvait avoir plus parfaite Mary Poppins qu’Emily Blunt pour l’incarner. Sa beauté, sa fraîcheur, son port parfait pour revêtir les costumes les plus excentriques avec un style impeccable font mouche.

    scénario: 18/20           acteurs: 20/20          technique: 20/20          note finale: 19/20

    Le retrour de Mary Poppins

    Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Elle leur fera aussi découvrir de tout nouveaux personnages plein de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy.


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  • Le film raconte comment Clara, une fillette à la recherche de la clé qui ouvrira la boîte laissée par sa mère avant de mourir, traverse des royaumes enchanteurs ou effrayants. Il vaut surtout par ses images spectaculaires, qui mêlent avec virtuosité images de synthèse et décors réels. Cette adaptation très libre pèche par un scénario simpliste, mais dégaine un concentré de féerie et de magie de Noël qui devrait ravir les plus jeunes.

    scénario: 14/20     acteurs: 16/20     technique: 18/20   note finale: 16/20

    Casse-noisette et les royaumes

    Tout ce que souhaite Clara, c’est une clé. Une clé unique en son genre, celle qui ouvrira la boîte contenant l’inestimable cadeau que sa mère lui a laissé avant de mourir.
    À la fête de fin d’année organisée par son parrain, Drosselmeyer, Clara découvre un fil d’or qui la conduit jusqu’à cette précieuse clé … mais celle-ci disparaît aussitôt dans un monde étrange et mystérieux. C’est dans ce monde parallèle que Clara va faire la connaissance d’un soldat nommé Phillip, d’une armée de souris, et des souverains de trois Royaumes : celui des Flocons de neige, celui des Fleurs et celui des Délices.
    Pour retrouver cette clé et restaurer l’harmonie du monde, Clara et Phillip vont devoir affronter la tyrannique Mère Gingembre qui vit dans le quatrième Royaume, le plus sinistre d’entre tous…

    Casse-Noisette est LE ballet des fêtes de fin d’année, celui qui est joué sur les scènes les plus prestigieuses et dont la magie opère sur les petits et grands spectateurs, qu’ils soient amateurs de danse ou pas. Il y dans ce conte toute la féérie de Noël très premier degré qui sied si bien à l’ambiance naïve de cette période de l’année où le monde de l’enfance règne en maître. Étonnant même que Disney ne se soit pas emparé plus tôt de cette légende, mais mieux vaut tard que jamais et voilà donc la version fantastique du conte à grand renfort d’effets spéciaux, de costumes flamboyants et de personnages hauts en couleurs. Casse-Noisette et les quatre royaumes s’inspire à la fois du conte original écrit par Hoffmann en 1816, « Casse-Noisette et le Roi des souris », et du ballet de Tchaïkovski composé en 1892, lui-même inspiré de la version d’Alexandre Dumas, « Histoire d’un casse-noisette ».

    La regrettée mère de Clara lui a laissé en souvenir une boîte secrète sans toutefois lui remettre la clé permettant de l’ouvrir. La veille de Noël, lors de la fête organisée par son parrain Drosselmeyer, Clara découvre un fil d’or qui la conduit jusqu’à cette précieuse clé… mais celle-ci disparaît aussitôt dans un monde étrange et mystérieux. C’est dans ce monde parallèle que Clara va faire la connaissance d’un soldat nommé Phillip, d’une armée de souris, et des souverains de trois Royaumes : celui des Flocons de neige, celui des Fleurs et celui des Délices. Pour retrouver cette clé et restaurer l’harmonie du monde, Clara et Phillip vont devoir affronter la tyrannique Mère Gingembre qui vit dans le quatrième Royaume, le plus sinistre d’entre tous…

    On pense bien sûr à l’adaptation d’Alice au pays des Merveilles par Tim Burton, pour la multitude de personnages, le rythme frénétique, les couleurs chatoyantes, les décors totalement délirants et l’ambiance féérique de l’univers. Mais ici, pas de second degré ni de clin d’œil, toute la naïveté du récit se vit à hauteur d’enfant, avec tout le sérieux dont ils sont capables quand ils plongent la tête la première dans une histoire qui les captive. Et puis il y a la musique et la danse, magnifiquement interprété par des danseurs étoiles… alors ne boudons pas notre plaisir.


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  •  Daniel Auteuil est formidable!! Comme toujours. Les autres acteurs aussi donnent à ce film beaucoup de sensibilité. très réussi.

    scénario: 18/20     technique: 18/20    scénario: 18/20    note finale: 18/20

    Rémi sans famille

    Les aventures du jeune Rémi, orphelin recueilli par la douce Madame Barberin. A l’âge de 10 ans, il est arraché à sa mère adoptive et confié au Signor Vitalis, un mystérieux musicien ambulant. A ses côtés, il va apprendre la rude vie de saltimbanque et à chanter pour gagner son pain. Accompagné du fidèle chien Capi et du petit singe Joli-Cœur, son long voyage à travers la France, fait de rencontres, d’amitiés et d’entraide, le mène au secret de ses origines…


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  • Un super dessin animé qui plaira aux petits comme aux grands! La formule des films Astérix revisitée et améliorée. C'est clairement à Astier qu'il fallait livrer le secret, le résultat est surhumain. Alexandre Astier réussit à renouveler Astérix tout en conservant ce qui en fait l'esprit. Goscinny aurait aimé ce film.

    scénario: 18/20      technique: 18/20    note finale: 18/20

    Asterix et le secret de la potion magique

    À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique…


    Astérix, Le Secret de la potion magique fait suite au Domaine des Dieux et n'est, contrairement à son prédécesseur, pas adapté d'une bande-dessinée déjà existante. Le scénario du long métrage écrit par Alexandre Astier en collaboration avec Louis Clichy. Les deux hommes déjà à l'œuvre sur le précédent volet - sont de nouveau réunis derrière la caméra.

    Contrairement au premier opus, Jules César et les Romains ne sont pas au centre de l'histoire de cette aventure, puisque ce film nous dévoile le monde gaulois en dehors du village d'irréductibles et nous en apprend davantage sur la jeunesse de Panoramix et sur sa célèbre potion. Ainsi le récit nous entraîne sur les routes de Gaule où bien sûr une foultitudes d'embûches guettent nos comparses.


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  • Vincent Lacoste livre une performance époustouflante. Il fallait bien toute la douceur du regard de Mikhaël Hers pour envelopper d’une telle grâce ce sujet poignant. Isaure Multrier est cette enfant bouleversante et Vincent Lacoste, dans son rôle le plus fort à ce jour, l’oncle bienveillant. Mikhaël Hers les magnifie avec délicatesse et force, dans un Paris post-attentats au temps suspendu, où la vie continue, mais pas comme avant. Mikhaël Hers met en scène un film qui étonne par sa justesse et son étrange douceur.

    scénario: 18/20       acteurs: 18/20      technique: 18/20     note finale: 18/20

    Amanda

    Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

    Découvert avec le beau Memory lane puis l'encore plus beau Ce sentiment de l’été, Mikhaël Hers signe une fois encore un film délicat, un hymne à la vie qui est aussi une déclaration d’amour à Paris, filmé comme à travers le filtre invisible de sa devise « fluctuat nec mergitur », comme si la grâce, la poésie, la beauté simple devaient toujours surmonter toutes les tempêtes.
    Amanda est jolie comme un cœur, gourmande et un peu rondelette, avec des yeux d’un bleu très clair dans lesquels on peut voir des étoiles, celles d’une gamine de 8, 9 ans, insouciante et rêveuse. Amanda habite seule avec sa mère Léna, professeure d’Anglais, dans un de ces quartiers de Paris où il fait bon vivre. Elle a son univers à portée de main : la boulangerie pour acheter les douceurs, l’école pas très loin, une place et un peu de verdure. Amandine ne connaît pas son père, mais dans sa vie, il y a un chouette gars formidable qu’elle connaît depuis toujours : c’est David, le frère cadet de sa mère, tonton aux allures de grand cousin qui vient souvent la chercher à la sortie d’école, parfois avec un peu de retard, au grand désespoir de Léna. David est lui aussi parisien, il a des allures d’éternel étudiant mais il travaille, cumulant plusieurs petits boulots, un peu jardinier pour les espaces verts de la ville, un peu concierge pour le compte d’un propriétaire qui loue ses appartements à des touristes. Une vie un peu incertaine qui lui convient parfaitement, il n’a pas besoin de plus, pas pour le moment. À 24 ans, il a bien le temps de se prendre le chou avec un quotidien millimétré, un prêt immobilier, une fiancée, des mômes et tout le stress qui va avec. Là il profite des arbres de Paris qui offrent au grimpeur une vue imprenable, des grands boulevards qu’il parcourt effrontément à bicyclette, de sa frangine avec qui il aime partager un café, au coin de la fenêtre. La vie pourrait ainsi s’écouler, Amanda grandirait, Léna trouverait peut-être un nouvel amoureux (pas un homme marié cette fois), et David emmènerait sa nièce faire du vélo sur les bords de la Seine.


    Mais même quand l’air est doux, même quand les rayons du soleil caressent les visages des gens heureux attablés aux terrasses des cafés, même quand l’herbe chatouille les pieds nus de ceux qui se sont assis dans l’herbe pour un pique-nique entre amis, le pire peut arriver. Et le pire, c’est cette seconde où tout bascule, où l’homme se fait loup, ou fou, ou diable, ou tout cela en même temps, quand le bonheur fugace vire au cauchemar.
    En une fraction de seconde, tout va voler en éclats. Et comment ramasser les morceaux quand on a le cœur brisé ? Comment y voir clair quand les larmes ont tout flouté ? Comment survivre à quelqu'un qu'on aime et qu'on vient de perdre à tout jamais ?

    C’est la première fois que les attentats de Paris de novembre 2015 sont aussi explicitement évoqués dans une fiction et ça fait un drôle d’effet. Par la complicité tendre qui unit Amanda à David, par la fusion aimante qui relie Amanda à sa mère, il y a entre nous et ces personnages une proximité qui nous touche profondément… Et la bascule du film nous bouleverse parce qu’il n’y a rien de trop montré ou de trop expliqué, rien de déplacé, tout sonne juste. Alors la froideur de la situation, implacable, contraste avec la douceur de l’amour orphelin qui reste là, tétanisé, mais bel et bien vivant. Car c’est bien vers la vie que se tourne résolument ce film, la vie pétillante et colorée, comme les yeux d’Amanda.


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