• On reconnaît un film d'art et d'essais à sa technique approximative: on se demande pourquoi certains s'obstinent à faire des images dégueulasses et à faire aller la caméra dans tous les sens. Celui-ci ne déroge pas à la règle.  Il est pourtant intéressant. Le scénario est surprenant. Fait avec trois bouts de ficelles, le réalisateur nous amène dans son univers plein de fantaisies. Le symbole le plus éclatant à ce jour de cette nouvelle bohème du cinéma français dissimulant sous les scintillements de la fantaisie, du pop et du burlesque la gueule de bois d’une génération tout entière. Avec ce huis clos tourné en douze jours, Ilan Klipper démontre que les vrais cinéastes peuvent frapper fort grâce à leur seul imaginaire.

    scénario: 16/20      technique: 12/20       acteurs: 17/20   note finale: 14/20

    Le ciel étoilé au dessus de ma tête

    Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent...

    Comme il serait agréable de voir un ciel étoilé trôner éternellement au-dessus de sa tête, pour changer des avions, des nuages de pollution et des câblages électriques ! D'avoir la chance de faire un pas de côté infime pour se rapprocher de la Grande Ourse, et paf, faire cuire ses coquillettes dans cette grande casserole céleste, obtenir une cuisson al dente à des années lumières… Puis faire une sieste digestive, en étalant son corps sur la Voie lactée… Bref, comme il serait agréable de pouvoir fantasmer la réalité sans paraître fou ! Et d'avoir la possibilité parfois de vivre seul avec ses névroses, comme Bruno, loin du regard des autres. Car s'il y a bien quelque chose que Bruno ne fait pas, c'est des concessions. Il préfère vivre à son rythme, choisit la liberté au conditionnement. Métro, boulot, dodo ? Non merci. Une femme, des gosses ? Bof… Les déclarations d'impôts en ligne ? Argffs… (attention à la date limite qui est au 22 mai 2018 pour la zone 1).


    Ce qu'il lui faut Bruno, et d'urgence même, c'est de l'inspiration. Lui qui, vingt ans plus tôt, a fait sensation avec son premier roman, planche toujours sur le deuxième. Entièrement rédigé du point de vue d'une tique qui guette patiemment sur une branche le passage d'une proie et qui philosophe… Comment ne pas y voir une métaphore de sa propre condition ? Lui aussi attend son heure, le déclic qui inverserait un quotidien statique : se lever chaque jour à 14 heures et vivoter en peignoir, avoir pour seuls interlocuteurs son perroquet et sa colocataire, une Femen activiste (la craquante Alma Jodorowsky, petite-fille du célèbre Alejandro Jodorowsky !) dont le mode de vie est à rebours du sien… Rien de très alarmant non plus : combien de gens comme Bruno disparaissent un peu du monde, en attendant qu'un chef d'œuvre sorte du placard ? C'est le lot de bien des artistes à la limite de la marginalisation, incroyablement talentueux et invisibles, qui n'ont pas réussi à se greffer à un milieu, ni à percer…
    Mais ses proches s'inquiètent et débarquent un jour sans crier gare : la mère, le père, l'ex-femme, le pote perdu de vue… Et Sophie, une parfaite inconnue au regard passe-murailles. Une jolie frimousse aux airs de belette, dont Bruno tomberait volontiers amoureux… Sauf que Sophie est une psy chargée par la famille d'envoyer le reclus à l'asile ! Bref : c'est mal barré. Quoiqu'elle semble réaliser que Bruno, au physique ambivalent, un peu bizarre, a ce brin de séduction qui vous fait vivre des instants magiques… Et si la puissance créatrice de Bruno remportait la partie ?

    Tout cela donne un film qui ne rentre dans aucune case sur un homme à qui il en manque probablement une. À la fois comédie sur les névroses et fragment d'un discours amoureux, Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête est une curiosité hors-norme, fébrile, qui se fiche des qu'en-dira-t-on, pour notre plus grand bien. C'est ainsi qu'Ilan Klipper, qui s'était fait connaître par des documentaires traitant de lieux dont la charge institutionnelle brise tout ce qui sort de l'ordinaire (Sainte-Anne, Commissariat), signe ici un premier film de fiction où c'est le sens commun qui est broyé. On termine avec lui, qui nous explique le titre qu'il a choisi : « Ce sont les dernières phrases de La Critique de la raison pratique de Kant, que je trouve très belles : “Deux choses remplissent le cœur de crainte et d'admiration, le ciel étoilé au-dessus de moi, et la loi morale en moi.” »


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  • On voit beaucoup de films sociaux qui dénoncent les mauvais traitements subis par les ouvriers. Ce film ne déroge pas à la règle. La mise en scène de Stéphane Brizé est fine, le spectateur est à la fois au coeur des manifs et des discussions. On est dans le cinéma vérité, glaçant, dérangeant. Juste tout simplement. Stéphane Brizé, s'éloignant du documentaire et défiant le simplisme idéologique toujours en embuscade, décuple la force d'une mise en scène qui certes ne s'embarrasse pas de doutes. Jusqu'à un épilogue choc qui, lui, n'a pas fini de faire parler.Vincent Lindon est grandiose tout en nuances et en justesse. 

    scénario: 17/20    technique: 16/20   acteurs: 16/20   note finale: 16/20

    En guerre

    Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi.

    En guerre, le nouveau film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon (il faut citer les deux ensemble tant leur travail en commun, leur complicité font partie intégrante du processus de fabrication et de la réussite de leurs films) s'inscrit dans la droite ligne de La Loi du marché, qui a marqué les esprits il y a trois ans. Dans La Loi du marché (Brizé a décidément le sens du titre qui frappe !), Vincent Lindon incarnait un prolo taiseux qui ne croyait pas ou plus à la lutte et se résignait à son injuste licenciement. Dans En guerre, son personnage de Laurent Amédéo est complètement à l'opposé : il parle, bien et fort, et il lutte de toutes ses forces. Il est le leader syndical de l'usine Perrin, une entreprise de pièces automobiles du Lot et Garonne que la maison mère située en Allemagne décide de fermer, non pas parce qu'elle est en difficulté mais simplement parce qu'elle ne rapporte pas suffisamment de dividendes aux yeux de ses actionnaires. Avec une rigueur exemplaire, en créant une tension dramatique captivante, Brizé va décortiquer toutes les étapes du combat incarné magnifiquement par Vincent Lindon et autour de lui des dizaines de comédiens non professionnels (pour la plupart des syndicalistes) : la mobilisation et la solidarité des ouvriers dans la grève et l'occupation avant que les premiers doutes s'installent, les tentatives de conciliation juridique et d'interpellation politique jusqu'aux plus haut sommets de l'Etat, puis les premières désillusions, les premières divisions avec ceux qui veulent se garantir avant tout des indemnités de départ élevées, puis le désespoir qui gagne, avec le risque de l'explosion d'une violence largement compréhensible. Tout sonne juste : les situations, les relations entre les protagonistes, les rapports de force… Grâce sans doute à la collaboration au scénario d'un trio qui en connait un rayon sur la question : Xavier Mathieu, Ralph Blindauer et Olivier Lemaire (ce dernier joue d'ailleurs un syndicaliste dans le film).


    Brizé filme avec autant de force la parole en action – celle formatée et implacable de la logique capitalistique face à celle digne, chargée de bon sens et de colère, des ouvriers – que les moments d'affrontement, filmés et sonorisés (musique remarquable de Bertrand Blessing) comme une montée inexorable de la tension mais aussi de la force de l'union. La démonstration est terrible : l'arsenal juridique favorise outrageusement le grand patronat qui peut licencier même si l'entreprise est bénéficiaire et qui, s'il est obligé de proposer une vente, peut refuser sans arguments un repreneur pourtant jugé crédible par les experts. Face à cette omnipotence, l'impuissance du politique est patente, même quand il se montre individuellement bienveillant, comme c'est le cas du conseiller social de l'Elysée qui ne peut rien faire face à la détermination cynique du dirigeant allemand du groupe.
    En parallèle le film dénonce clairement, en une démarche que n'aurait pas reniée Bourdieu, le traitement médiatique du conflit – le récit est scandé par plusieurs reportages télévisés –, notamment la manière dont est montrée la violence quand elle éclate : sous son seul aspect spectaculaire et « délinquant », au complet détriment de l'analyse des causes qui ont amené inéluctablement à ces conséquences. Un grand film bouleversant et profondément humain, un grand film politique, un grand film qui va nous marquer durablement.

    « Krzysztof Kieślowski disait qu’il avait arrêté le documentaire pour enfin accéder à des endroits où sa caméra de documentariste ne lui permettait pas d’accéder. Je l’exprimerais de la même manière. La fiction me donne la possibilité d’être là où il serait souvent impossible d’être avec le documentaire. Je pense à des réunions auxquelles il est quasiment impossible d’assister, notamment celles avec le conseiller social du Président de la République. Donc, après avoir recueilli une énorme documentation, je traite la matière qui m’intéresse, je creuse ce qui me semble important, j’élague ce qui me le semble moins pour mon récit, je structure et je construis de manière à mettre précisément en lumière ce sur quoi je veux insister. Il s’agit alors pour la fiction – dans ce type de récit – de passer une sorte d’accord avec le réel pour ne pas le travestir. Et cet accord, il faut le respecter de la première à la dernière minute, sans aucune concession. »


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  •  Bon, autant le dire: cela part d'une bonne idée mais c'est un peu fouillis! Sinon, c'est comme toujours dans les films de Marie-Castille, plein de tendresse et cela prête à réflexion sur les divers types de liens entre parents et enfants et cela quelques soient leurs âges respectifs. C'est bien filmé. Un beau film chorale où les destins se croisent et s'entrecroisent.

     acteurs: 16/20        technique: 16/20    acteurs: 16/20    note finale: 16/20

    La fête des mères

    Elles sont Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre. Elles sont possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, en pleine possession de leurs moyens ou perdant la tête. Bien vivantes ou déjà un souvenir ... Fils ou fille, nous restons quoiqu'il arrive leur enfant avec l'envie qu'elles nous lâchent et la peur qu'elles nous quittent. Et puis nous devenons maman ... et ça va être notre fête !


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  • Une comédie très réussie même si on peut regretter quelques faiblesses au niveau du scénario. les acteurs sont formidables et les dialogues sont amusants. On passe un bon moment.

    scénario: 15/20       technique: 16/20     acteurs: 17/20   note finale: 16/20

    Abdel et la comtesse

    A la mort du Comte, la Comtesse de Montarbie d’Haust doit transmettre le titre de noblesse et le domaine à un homme de la famille, comme le veut la tradition aristocratique. Elle ne peut cependant se résoudre à transmettre le domaine à Gonzague, un neveu arrogant et cupide, plutôt qu’à sa fille.
    Quand Abdel, un jeune de cité débrouillard et astucieux, trouve refuge dans leur château, sa rencontre avec la Comtesse va faire des étincelles !
    Issus de deux mondes que tout oppose, ils pourraient bien s’aider mutuellement…


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  •  Je n'ai pas tout compris. L'histoire est trop embrouillée entre le réel et le rêve. Trop compliqué pour moi.

    scénario: 14/20      technique: 16/20      acteurs: 16/20     note finale: 14/20

     

     

    Amoureux de ma femme : Affiche

    Daniel est très amoureux de sa femme, mais il a beaucoup d'imagination et un meilleur ami parfois encombrant. Lorsque celui-ci insiste pour un diner "entre couples" afin de lui présenter sa toute nouvelle, et très belle, amie, Daniel se retrouve coincé entre son épouse qui le connaît par coeur et des rêves qui le surprennent lui-même.


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  •  Voici une comédie très réussie. Le scénario est aux petits oignons et les acteurs font leur maximum. Les dialogues sont plein d'humour. Tous les petits travers des municipalités qui abusent de l'argent du contribuables sont bien décrits.... MDR

    scénario: 18/20       acteurs: 18/20   technique:18/20    note finale: 18/20

     

    Les Municipaux, ces héros : Affiche

    Port Vendres est un port magnifique situé en Catalogne française... Magnifique et tellement français : un maire bling-bling et des employés municipaux toujours à fond !
    À fond dans les acquis sociaux, à fond contre les cadences infernales, à fond... dans la déconne... celle qui fait qu'on les aime... Et si de plus ils deviennent des héros alors il n'y a plus aucune raison de ne pas s'inscrire à ce voyage dans la vraie vie.


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