• N'importe quoi. Si au début, on trouve amusant de voir Karine Viard en obsédée sexuelle, on se lasse vite. Tout le monde est d'ailleurs obsédé sexuel dans ce film. les seconds rôles sont très laids et répugnants.  Format télé et très ennuyeux. Sans aucun intérêt.

    scénario: 3/20      technique: 10/20    acteurs: 12/20   note finale: 5/20

    21 nuits avec Patti

    Au cœur de l’été, Caroline, parisienne et mère de famille d’une quarantaine d’années, débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser dans l’urgence les funérailles de sa mère, avocate volage, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures amoureuses avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparait mystérieusement.

    A Lourdes, ville dont est originaire la famille Larrieu, la légende raconte que, lassée des pèlerins et des statues en plastique à son effigie, la vierge Marie est apparue dans la chambre d’Arnaud et Jean-Marie, alors enfants, pour leur prodiguer en douce quelques conseils : ne jamais se prendre trop au sérieux ; se fier sans crainte au vent frais de la liberté pour indiquer la voie (lactée, sans issue, ferrée, elle ne précisa pas) ; manier l’humour comme un rempart à la bêtise humaine ; aimer l’odeur des sous-bois ; oser être un peu barge (il est possible qu’elle n’utilisa pas exactement ce terme). Sur le moment, les deux frères ne captèrent pas grand chose à ce discours un brin ésotérique, pensant à une hallucination commune, ou aux effets secondaires d’une intoxication alimentaire (ils avaient mangé des champignons la veille) mais bien des années plus tard, quand ils décidèrent de faire des films, sans même y penser ni le vouloir, ils appliquèrent à la lettre ces conseils mariaux pleins d’un joyeux bon sens.

    Malheureusement leur dernier opus est un ratage complet. 

    Car Isabelle est morte. Endormie à tout jamais dans son grand mas de l’Aude alors que les travaux de rénovation ne sont même pas encore finis. Sa fille Caroline arrive dans ce trou paumé au milieu des montagnes (très très belles, les montagnes) pour s’occuper du cadavre de cette mère qu’elle n’a jamais vraiment connue, qu’elle n’a jamais vraiment aimée. Et c'était réciproque. Les ouvriers et Pattie, l'accorte voisine, ont bricolé une chambre froide avec des ventilos, histoire de…

    Il fait chaud, très chaud au cœur de cet été qui, déjà, fait sonner les trompettes orageuses annonçant le début de la fin. On porte robe courte, on avance torse nu, on boit du vin pour se désaltérer et le soir, on va de bal en bal, de village en village, de vallée en vallée. Parachutée malgré elle dans ce coin de paradis où tout, même la mort, semble si simple, la timide Caroline va devoir composer contre son penchant naturel à la maîtrise des choses, faits et émotions inclus. Il faut dire qu’il est difficile de résister à l’énergie contagieuse, au franc parler cru et à la délicieuse impudeur verbale de Pattie. Pattie qui va de Caroline faire la confidente de ses nombreuses et trépidantes aventures amoureuses, pour ne pas dire sexuelles.
    Mais coup de théâtre : le corps d’Isabelle disparaît ! Quand on sait que chez les frères Larrieu, on peut peindre, faire l’amour et rencontrer des ours qui parlent russe au fin fond des Pyrénées, une telle péripétie est finalement assez normale. Il faudra faire comme Caroline : laisser la rationalité au vestiaire et accepter le ton résolument libre et irrévérencieux de ce récit qui, sous ses airs de fantaisie foutraque, est aussi minutieusement écrit que la partition d’un quatuor à cordes et s’écoute comme un poème érotique. C’est idiot, sans imagination, ridicule,  vulgaire, et pathétique.

    Flirtant doucement avec le fantastique, 21 nuits avec Pattie est aussi un voyage intime qui raconte comment deux femmes vont, par la seule force du récit, qu’il soit littéraire ou de comptoir, réunir le frisson de la chair et l’incandescence de l’esprit…


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  • Un très joli dessin-animé de Disney. Le petit Arlo aura bien des épreuves à traverser pour prouver qu'il est courageux.

    scénario: 16/20         technique: 16/20     note finale: 16/20

    le voyage d'Arlo

    Et si la catastrophe cataclysmique qui a bouleversé la Terre et provoqué l'extinction des dinosaures n'avait jamais eu lieu ? Et si les dinosaures ne s'étaient jamais éteints, et vivaient parmi nous de nos jours ?  
    Arlo, jeune Apatosaure au grand cœur, maladroit et craintif, qui va faire la rencontre et prendre sous son aile un étonnant compagnon : un petit garçon sauvage, très dégourdi, prénommé Spot.

    Et si la catastrophe cataclysmique qui a bouleversé la Terre et provoqué l’extinction des dinosaures n’avait jamais eu lieu ? Et si les dinosaures ne s’étaient jamais éteints, et vivaient parmi les hommes ? Disney et Pixar nous emmènent dans un nouveau voyage original et inattendu : un monde dans lequel les dinosaures n’auraient pas disparu. Ils parlent, vivent tranquillou et côtoient des humains un peu sauvages. Découvrez le grand voyage d’Arlo, jeune Apatosaure au grand cœur, maladroit et craintif, qui décide d’entamer un voyage extraordinaire dans des terres sauvages et mystérieuses. Il y fera une rencontre étonnante qui bouleversera son expédition : celle d’un petit garçon sauvage et astucieux répondant au nom de Spot. Le problème c’est que le jeune Arlo va se paumer dans la pampa. Il devra compter sur son nouvel ami, Spot, pour l’aider à rentrer chez lui.

    Comme d’habitude avec Pixar, le film déborde de poésie, d’aventure, d’humour et bien sûr l’animation est de haute volée. Le voyage d’Arlo est une très chouette épopée qui mêle des personnages aussi drôles qu’attachants, de folles aventures et beaucoup d’émotion.


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  •  Déception! C'est ennuyeux à s'endormir... La danoise qui joue est très mauvaise. Il faut dire qu'elle parle mal.

    scénario: 12/20   technique: 16/20   acteurs: 12/20   note finale: 12/20

    L'hermine

    Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait parti du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.

    Il y a les retours à Ithaque. Et puis il y a plus court : les retours vers l’amour. Avec là aussi des embûches et des obstacles, avec d’interminables silences et des grandes plages de solitude. Mais quand la fin du voyage annonce les premiers pas sur des terres inexplorées qui promettent la lune, c’est encore plus beau qu’une Odyssée…
    Beau, le film de Christian Vincent l’est assurément, pas d’une beauté plastique, pas d’une beauté classique, d’une beauté humaine, terriblement bouleversante parce que terriblement simple. Et si l’on est autant touché au cœur, presque malgré nous, c’est parce que cette humanité qui se révèle, qui se dévoile, qui veut se cacher, qui ne peut se soustraire… se manifeste dans un lieu a priori peu propice : une cour d’assise. C’est la très bonne idée de L’Hermine : choisir ces murs promis aux histoires les plus sordides, ou les plus douloureuses, ou les plus pathétiques pour y faire naître de la grandeur d’âme, de la dignité, du sentiment amoureux.


    Mais c’est aussi un film à double facette : à la fois le portrait d’un homme complexe qui semble blasé et revenu de tout (et quand l’homme en question est interprété par un Fabrice Luchini au meilleur de sa forme, c’est déjà en soi toute une aventure) et le récit captivant d’un procès. L’équilibre entre l’intime et le judiciaire, entre l’affectif et le social, est toujours savamment dosé, sans que l’un prenne le pas sur l’autre, et les deux finissent par se nourrir, se répondre, s’interroger au fil d’une mise en scène qui semble être d’une simplicité limpide mais qui est en réalité aussi complexe qu’une partition symphonique.
    Et ce qui ne gâche rien, tout est conté avec une telle délicatesse, avec tant d’humour en filigrane que ce qui pourrait être plombant ne l’est jamais, car toujours allégé par un soupçon de fantaisie. Même dans les scènes les plus difficiles – c’est un infanticide que juge ce procès d’assises –, Christian Vincent s’en tire toujours avec intelligence et panache et ne tombe pas dans le panneau d’un cinéma platement réaliste : tous ses personnages, dans le box, sur le banc des accusés ou parmi les jurés, existent bien plus par leur tempérament que par leur déterminisme social.

    Michel Racine est un Président de cour d’assises redouté. Aussi dur avec lui qu’avec les autres, on l’appelle « le Président à deux chiffres » parce qu’avec lui, on en prend toujours pour dix ans minimum. Un nouveau procès commence et Michel a la grippe, autant dire que ça n’arrange pas vraiment son tempérament naturel qui n’est pas des plus avenants, ni des plus joyeux. En même temps, le Président Racine n’est pas là pour se marrer. Les mauvaises langues pensent que c’est un emmerdeur gris, aigri, sans amis. En même, temps, le Président Racine n’est pas là pour taper le bout de gras.
    C’est un nouveau procès, pas vraiment banal mais dont le déroulé va se faire suivant une procédure parfaitement huilée que le Président Racine mène comme un chef d’orchestre, avec un sens du rythme, de la répartie, et ce petit truc en plus qui n’appartient qu’à lui. Mais une femme (c’est l’irrésistible Sidse Babett Knudsen), venant d’une plage lointaine, a rapporté dans les plis de sa robe de dentelles quelques grains de sable… exactement le genre d’imprévu que Michel Racine n’avait pas anticipé.


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  • Côté navet, y a du lourd!! Ennuyeux, sans intérêt et long comme un jour sans pain. Les acteurs sont laids.  On s'interroge sur l'utilité de ce navet???

    scénario: 5/20     technique: 16/20    acteurs: 15/20  note finale: 5/20

    Crazy Amy

    Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.


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  • Un très joli documentaire qui n'a hélas pas rencontré son public. c'est frais, c'est mignon, c'est léger. Du bon Disney...

    scénario: 18/20      technique: 18/20       note finale 18/20

    Au royaume des singes

    Les réalisateurs de Chimpanzés nous entraînent dans la jungle profonde d’Asie du Sud au cœur de la forêt humide primaire du Sri Lanka, où vivent les macaques à toque dont la hiérarchie sociale est des plus strictes. La vie peut s’avérer belle, la nourriture abondante et la sécurité assurée si tant est que l’on soit né au plus haut de l’échelle sociale. Mais pour Maya et son nouveau-né, la lutte est quotidienne. Il leur faudra beaucoup d’ingéniosité, de travail et un peu de chance pour espérer changer leur place dans le monde. Découvrez un royaume où rien n’est jamais acquis !


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  • Un film comme je les aime!! On apprend des choses, c'est un film qui reprend un fait historique. Les acteurs, sont fantastiques, le scénario est très réussi et c'est bien filmé! 

    scénario: 18/20      acteurs: 18/20   technique: 18/20   note finale: 18/20

    Elser, un héros ordinaire

    Allemagne, 8 Novembre 1939. Adolf Hitler prononce une allocution devant les dirigeants du parti nazi dans la brasserie Bürgerbräu à Munich. Une bombe explose, mais Hitler ainsi que Joseph Goebbels, Heinrich Himmler, Martin Bormann et d’autres ont quitté les lieux quelques minutes plus tôt. L’attentat est un échec. Rattrapé à la frontière suisse alors qu’il tentait de s’enfuir, Georg Elser est arrêté puis transféré à Munich pour être interrogé. Pour les Nazis, il s’agit d’un complot et on le soupçonne d’être un pion entre les mains d’une puissance étrangère. Rien ne prédestinait Georg Elser, modeste menuisier, à commettre cet acte insensé ; mais son indignation face à la brutalité croissante du régime aura réveillé en lui un héros ordinaire…

    C'est un film formidable qui exalte l'esprit de résistance, qui nous captive avec un personnage et un épisode presque oubliés d'une période historique sur laquelle on croit pourtant tout savoir.
    A la fin des années 1930, alors que le régime nazi a déjà bien assis son pouvoir, Georg Elser est un modeste menuisier de la Souabe, la partie occidentale de la Bavière. Une région aussi rurale qu'industrielle, marquée à la fois par un fort catholicisme et une conscience ouvrière et syndicale très puissante. Et ce Georg Elser ordinaire, entré presque par hasard et surtout par amitié dans le Röter Kampferbund (l'unité combattante du parti communiste), ce garçon bien plus intéressé par le jazz et les filles – qui le lui rendent bien – que par la politique et le militantisme, a failli changer le cours de l'histoire, un certain 8 Novembre 1939. Seul, sans aucun appui, sans aucune « formation » aux techniques de l'action secrète ou de commando, et au bout de plusieurs mois de préparation minutieuse, l'homme discret va fabriquer une bombe, à partir de mécanismes d'horlogerie et d'explosifs volés dans la carrière la plus proche, et la placer, après des nuits de planque assidue, dans un des piliers de la Bürgerbraükeller, la brasserie munichoise où Hitler a prévu de prononcer un discours pour commémorer son coup d'état raté de 1923. On connait malheureusement la suite : Hitler, préoccupé par les préparatifs de la guerre, écourte son discours et part plus tôt que prévu vers Berlin avec sa garde rapprochée, si bien que l'attentat ne va tuer que quelques seconds couteaux. C'est le premier d'une longue série d'attentats ratés contre Hitler (pas moins de 7, on se dit qu'il n'y a vraiment pas de justice divine) et surtout le seul accompli par un civil, tous les autres le seront par des militaires du régime.

    Le cœur du film tourne autour du fascinant triangle que forme Elser, rapidement arrêté alors qu'il essayait de passer en Suisse, et ses interrogateurs et bourreaux, Heinrich Müller, chef de la Gestapo, et Arthur Nebe, chef de la police judiciaire. Les deux nazis ne peuvent pas croire que le jeune homme a agi seul et ils veulent lui faire avouer le nom de ses complices ou commanditaires. Agents étrangers ? Cellule communiste ? Mais malgré leurs efforts zélés, qui vont évidemment jusqu'au recours à la torture, il faut se rendre à l'évidence, même si le Fürher la refuse obstinément : Elser est un simple citoyen porté par la conviction profonde de devoir « agir ainsi pour éviter que plus de sang ne soit versé »…
    Le film est passionnant parce que, au-delà du huis-clos carcéral qui va durer de longues années au cours desquelles Elser affrontera les mêmes protagonistes, le film revient en flashback sur son parcours, sur tout ce qui l'a fait évoluer depuis le début des années 30. Années encore heureuses où le jeune Elser et ses amis profitent de la nature splendide (on est tout près du superbe lac de Constance), aiment librement tout en ne dédaignant pas la tradition catholique, font la fête au rythme de la musique traditionnelle bavaroise tout en découvrant le jazz. Un monde où jeunes communistes et nationaux socialistes s'asticotent sans que les deuxièmes ne tentent d'exterminer les premiers.

    Puis à peu à peu le nazisme s'installe et la progression de l'épidémie est magnifiquement décrite : le maire un peu crétin, dont on se moquait volontiers, se rallie aux idées simples du national socialisme, les chrétiens pratiquants sont ridiculisés par les adeptes du paganisme, les croix gammées recouvrent tout et l'asservissement de chacun est inéluctable alors que tout communiste ou supposé tel est arrêté et torturé. C'est tout cela que refuse Georg Elser, c'est pour combattre tout cela qu'il va accomplir son acte hors du commun. Un héros ordinaire auquel l'acteur Christian Friedel (découvert en instituteur dans Le Ruban blanc de Michael Haneke) donne une épaisseur, une énergie, un charme extraordinaires.


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  • Le jeu tout en délicatesse et en nuances d'Isabelle Carré n'en fait que plus ressortir le jeu approximatif de Patrick Bruel qui nous propose là une bien piètre prestation. Le scénario est moyen. C'est bien filmé. Vite vu, vite oublié. Encore un film qui ne sert à rien et n'apporte rien.

    scénario: 12/20   acteurs: 12/20 (I.Carré: 18/20)   technique: 16/20   note finale: 12/20

    Ange et Gabrielle

    Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l’aide au père de Simon. Elle débarque donc dans le bureau d’Ange, mais celui-ci, célibataire endurci et grand séducteur, n’a jamais assumé sa paternité et n’a aucune intention de le faire. C’est une première rencontre explosive mais Gabrielle ne manque ni de charme, ni de détermination.


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  •  Ceux qui s'attendent à un film historiques en seront pour leur frais. Pas mal mais ennuyeux. Bien filmé et les costumes et les décors sont magnifiques. le scénario est moyen. les acteurs jouent bien. mais vraiment avec tous ces moyens, je m'attendais à mieux.

    scénario: 14/20       acteurs: 14/20   technique: 18/20   note finale: 14/20

    Les anarchistes

    Paris 1899. Le brigadier Jean Albertini, pauvre et orphelin, est choisi pour infiltrer un groupe d’anarchistes. Pour lui, c’est l’occasion de monter en grade. Mais, obligé de composer sans relâche, Jean est de plus en plus divisé. D’un côté, il livre les rapports de police à Gaspard, son supérieur, de l’autre, il développe pour le groupe des sentiments de plus en plus profonds.


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  •  Un très joli film sur les conséquences du génocide arménien. Le scénario est intéressant malgré quelques faiblesses ou facilités. On peut également regretter le jeu approximatif d'Ariane Ascaride, qui joue tous les rôles exactement de la même façon. C'est lassant. C'est bien filmé et les jeunes acteurs sont formidables. les décors et les costumes sont magnifiques.

    scénario: 15/20       acteurs: 16/20 (Ariane Ascaride: 8/20)     technique: 18/20   note finale: 16/20

     

    Une histoire de fou

    Berlin 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte.

    Soixante ans plus tard, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Un jeune cycliste qui passait là par hasard, Gilles Tessier, est gravement blessé.

    Aram, en fuite, rejoint l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth, foyer de la révolution internationale dans les années 80. Avec ses camarades, jeunes arméniens du monde entier, il pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terre de leurs grands-parents leur soit rendue.

    Gilles, qui a perdu l’usage de ses jambes dans l’attentat, voit sa vie brisée. Il ne savait même pas que l’Arménie existait lorsqu’Anouch, la mère d’Aram, fait irruption dans sa chambre d’hôpital : elle vient demander pardon au nom du peuple arménien et lui avoue que c’est son propre fils qui a posé la bombe.

    Pendant que Gilles cherche à comprendre à Paris, Anouch devient folle de douleur à Marseille et Aram entre en dissidence à Beyrouth… jusqu’au jour où il accepte de rencontrer sa victime pour en faire son porte parole.

    Berlin est tranquille. La journée est paisible. Les rayons du soleil cajolent les scènes du quotidien. Les enfants jouent, les mères les surveillent. Deux vieux sur un banc devisent… « J'aime penser que les moments les plus importants de l'Histoire ne se produisent pas sur les champs de bataille ou dans les palais, mais dans les cuisines ou les chambres d'enfants » dit l'un, reprenant une phrase de l'écrivain israélien David Grossman qui naîtra trente ans plus tard… Clin d'œil anachronique, géographique, intemporel : nous sommes le 15 mars 1921. Plus loin, un jeune homme svelte, charmant, à l'élégance classique, guette le perron d'une demeure cossue. Malgré l'ambiance printanière, il apparait vite qu'il n'attend pas un rendez-vous galant. Ses traits reflètent une anxiété mêlée d'impatience. Un monsieur à l'air important sort alors de la maison… Notre jeune compère s'avance vers lui d'un air décidé… L'un s'appelle Talaat Pacha, l'autre Soghomon Tehlirian… Si ces noms vous sont familiers, vous devinerez la chute de l'histoire et comprendrez pourquoi elle constitue un habile prologue qui éclairera brillamment notre histoire contemporaine. Dans le cas inverse, autant qu'on vous laisse découvrir la suite sans en dire plus…


    Soixante ans plus tard, Marseille est tranquille… Au-Dessus de la petite épicerie que tiennent ses parents, Aram a grandi de manière paisible. Sa grand-mère arménienne, chaque jour que son Dieu fait, raconte, chante, tremble encore des heures sombres qu'elle a vécues et que le reste du monde semble avoir pratiquement oubliées. Elle est la petite voix, de plus en plus fragile, qui refuse de se plier, de sombrer dans l'oubli. Elle est à la fois pénible et réjouissante, tenace en tout cas. Et ses petits enfants l'écoutent, même les plus jeunes. Elle leur parle d'un temps qu'ils ne peuvent pas connaître. Elle leur parle de leurs racines, d'une terre dont ils ont été chassés. Et malgré ce long exil, le plaisir, les liens qu'ils ont tissés ici, leur diaspora reste enracinée dans ce passé-là. Une culture qu'ils ne renient pas, entretiennent comme une richesse supplémentaire. Ils sont d'ici avec ce petit plus venu de là-bas. De la même manière qu'ils célèbrent le 14 juillet, il est impensable d'oublier la commémoration du 24 avril, début du massacre de leur peuple, d'oublier les saveurs de l'Arménie, ses senteurs, sa cuisine, ses danses et chants traditionnels…
    Mais peu à peu, Aram, devenu un jeune adulte, se radicalise, questionne père et mère, les renvoie à leur part de responsabilité individuelle dans le manque de courage et de résistance collectifs. Alors que pour leur génération l'urgence était de survivre, de s'intégrer, d'offrir à leurs enfants la vie bonne, ces derniers réclament, coûte que coûte, la reconnaissance du génocide perpétré contre leurs aïeux. Et un jour Aram disparaît sans un mot. Dans les journaux, on lit que les attentats se multiplient, perpétrés par l'ASALA (Armée Secrète Arménienne de Libération de l'Arménie)…

    Robert Guédiguian raconte qu'une part du scénario est née de sa rencontre avec José Gurriaran, écrivain, journaliste espagnol, qui, en 1981 à Madrid, sauta sur une bombe posée justement par l'ASALA. Paralysé à vie, victime innocente, il se mit à se passionner pour la question arménienne jusqu'à en épouser la cause. Sans justifier le terrorisme, les colères légitimes passent parfois par des chemins extrêmes… Une très belle histoire qui nous rappelle que seuls peuvent pardonner ceux qui n'ont pas oublié, et qui souvent ont été touchés jusque dans leur chair.


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  • Nul! C'est quoi cette histoire de cinglée?? et pourquoi en avoir fait un film? Le scénario n'est ps génial, c'est moyennement filmé et ps très bien joué.

    scénario: 5/20     acteurs: 12/20    technique: 12/20   note finale: 2/20

    La dernière leçon

     

    Madeleine, 92 ans, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l’annonçant à ses enfants et petits-enfants, elle veut les préparer aussi doucement que possible, à sa future absence. Mais pour eux, c’est le choc, et les conflits s’enflamment. Diane, sa fille, en respectant son choix, partagera dans l’humour et la complicité ces derniers moments.


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  •  Alors là, côté navet, y a du lourd!!! Mal joué, mal filmé avec un scénario insignifiant et pour couronner le tout, mal monté. Un nanard vite oublié. On peut cependant reconnaître l'exploit d'avoir fait un tel anvet avec d'aussi bons acteurs!!!

    scénario: 3/20   acteurs: 5/20    technique: 5/20   note finale: 5/20

    A vif

    Plus qu’un grand chef, Adam Jones est une rock star de la cuisine, couronnée par deux étoiles au guide Michelin. Grisé par le succès, arrogant et capricieux, l’enfant terrible de la scène gastronomique parisienne sombre dans l’alcool et la drogue.
    Quelques années plus tard, il a retrouvé la voie de la sobriété. Entouré de jeunes commis et chefs de parties, il relance un restaurant londonien, déterminé à obtenir le graal de la gastronomie : une troisième étoile.
    Hanté par les fantômes du passé, le chemin de la rédemption s’annonce plus âpre que prévu : il ne lui reste plus qu’une seule chance pour devenir une légende…


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  • Une excellente version de "Madame Bovary". Les acteur sont formidables, les décors sublimes et c'est très bien filmé. Bref, un régal!!

    scénario: 17/20         acteurs: 17/20       technique: 17/20       note finale: 17/20

    Madame Bovary

    Emma Rouault, fraîchement sortie du couvent, épouse Charles Bovary, un médecin de campagne qui se réjouit d’avoir trouvé la compagne parfaite. Emma occupe ses journées à aménager sa nouvelle demeure, dessine, joue du piano et reçoit avec élégance les visiteurs. Cette vie monochrome auprès d’un époux sans raffinement est bien loin des fastes et de la passion auxquels elle aspire. Ses rencontres avec M. Lheureux, habile commerçant, le Marquis d’Andervilliers, et Léon, jeune clerc de notaire, vont rompre la monotonie de son existence.

    Emma Bovary. Un infini personnage, comme on parlerait d’un infini paysage. Un horizon qui n’en finit pas de surprendre et dans laquelle cinéastes, lecteurs ou spectateurs n’ont eu de cesse de se projeter, de se laisser charmer, indéfiniment. Emma Bovary : on croyait la connaître par cœur, elle qui livra ses mystérieux tourments à travers les mots de Gustave Flaubert, ou qui offrit sa belle lassitude au regard fidèle de Renoir, Chabrol ou celui plus libre de Manoel de Oliveira ou d’Anne Fontaine, et pourtant : elle va encore vous surprendre. Emma Bovary : toujours la même, jamais la même.
    Une réalisatrice française, une comédienne australienne d’origine polonaise et une distribution résolument anglophone : cette nouvelle adaptation ne s’encombre pas de quelconques impératifs franco-français et balaie d’un revers de main (joliement gantée, la main, celle de la délicieuse Mia Wasikowska) l’éventuelle diktat qui imposerait la langue de Flaubert. Madame Bovary cause anglais… bon, et alors. La destinée d’Emma Bovary, ses déceptions, ses tourments, ses délicieuses attentes, ses espoirs déçus n’ont qu’un seul et unique langage : celui d’un cœur bien trop grand pour un monde étriqué. Universel, atemporel, le personnage de Madame Bovary touche et séduit bien au-delà du texte originel et si les premières minutes du film peuvent dérouter et nous faire croire que nous nous sommes égarés chez les sœurs Brönte, on oublie très vite la barrière de la langue pour toucher l’essence du texte de Flaubert à travers la magnifique beauté enjouée d’Emma qui, peu à peu, va se faner au contact d’une vie monochrome.

    La réussite du film, impeccablement mis en scène sans ostentation ni recherche inutile d’artifices, réside pour une bonne part dans l’interprétation sobre mais imposante de justesse de Mia Wasikowska qui n’en finit décidemment pas de nous étonner et parvient à glisser un souffle de fraîcheur et de feu dans le regard plus que centenaire d’Emma. Emma, c’est elle.
    Emma Rouault, fraichement sortie du couvent, épouse Charles Bovary, un médecin de campagne qui se réjouit d’avoir trouvé la compagne parfaite, une jeune femme discrète, charmante, délicieuse. Charles est très souvent absent, en visite… Emma occupe ses journées à aménager sa nouvelle demeure, elle dessine, elle joue du piano et reçoit avec élégance les visiteurs. Mais très vite Emma se lasse, Emma s’ennuie, Emma étouffe dans cette toute petite vie de province qui ressemble à tout, sauf à ce dont elle avait rêvé. Ni passion amoureuse, ni faste de la vie mondaine, ni grandeur des âmes ou des sentiments…

    L’horizon d’Emma semble indéfiniment gris comme le ciel avec pour seule saveur celle des dîners moroses, en tête en tête avec Monsieur. Sous le calme mélancolique qui envahit peu à peu la jeune femme gronde la passion sourde et enflammée qui ne demande qu’à exploser. Ses rencontres avec Monsieur Lheureux, habile boutiquier, le Marquis d’Andervilliers, puis Léon, jeune clerc de notaire, vont rompre la monotonie de son existence, pour ses plus grandes et tumultueuses émotions et sa plus tragique destinée.


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  •  Enorme déception!! Ce film est un ratage complet! Il s'étire en longueur et est d'un ennui mortel. C'est mal filmé, le scénario est minime et ridicule. Tout est nul dans ce film qui n'a strictement aucun intérêt et qui en plus est en hongrois.

    scénario: 2/20       technique: 2/20      acteurs: 10/20   note finale: 3/20

    Le fils de Saul

    Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau.
    Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

    Impressionnant tour de force d'un réalisateur hongrois de 38 ans qui signe là son premier film, Le Fils de Saul nous plonge au cœur du chaos, nous place dans les pas de Saul Auslander, un Juif hongrois interné en 1944 à Auschwitz et recruté immédiatement – de force évidemment – pour faire partie des Sonderkommando (la déportation des Juifs hongrois fut une des plus tardives mais d'autant plus terrible : 400 000 disparurent en moins d'un an). Les Sonderkommando, choisis par les SS parmi les déportés les plus jeunes, avaient pour terrible mission de réceptionner, souvent dès la descente du train, les malheureux, hommes, femmes, enfants qui ne se savaient pas encore condamnés. Mission de les rassurer, les inviter à se déshabiller à l'entrée de ce qu'ils croyaient être des douches, leur confiant même un petit crochet numéroté pour retrouver leurs effets… Les Sonderkommando devaient ensuite nettoyer les lieux de l'horreur, sortir les corps enchevêtrés pour les conduire vers les fours crématoires. Une gigantesque usine de mort parfaitement huilée, terriblement productive qui, au faîte de son efficacité et alors même que l'Allemagne commençait à s'effondrer face aux Alliés, élimina ainsi une dizaine de milliers de déportés par jour.

    Au cœur de cette inhumanité absolue, implacablement montrée dès la première séquence, un événement terrible va réveiller en Saul Auslander sa dignité. Parmi les dizaines de cadavres qu'il s'apprête à charrier vers les fours, il découvre un enfant encore vivant. Pas de miracle, un garde va l'achever… mais Saul croit reconnaître en lui son fils. Son unique objectif va être désormais d'extraire le corps du garçon pour le sauver du four crématoire, lui donner une sépulture et un enterrement décents. Et il cherchera un rabbin qui dira le kaddish… Il intercepte donc le cadavre auprès d'un médecin légiste, lui aussi prisonnier, qui s'apprête à l'autopsier, puis s'engage une course contre la montre et la mort…
    Dans le même temps se prépare une tentative d'évasion et de révolte de ses compagnons sonderkommando hongrois, que sa démarche obstinée risque de compromettre… Et toujours dans le même temps la machine d'extermination est grippée par l'afflux trop important de déportés, qui semble plonger le camp dans le chaos.

    Le scénario est inspiré des témoignages des sonderkommando – rassemblés postérieurement dans un recueil, Des voix sous la cendre – qui avaient été cachés dans des bouteilles enfouies à proximité des fours crématoires et dont l'immense majorité des auteurs furent exécutés avant la libération des camps. Laszlo Nemes, qui fut l'assistant du grand Bela Tarr (Les Harmonies Weckmeister, Le Cheval de Turin), a pris ce matériau à bras le corps et le porte à l'écran à travers une mise en scène fiévreuse, chaotique, mais sans ostentation indécente, utilisant la pellicule 35 mm pour donner à ses images un côté brut, presque sale, refusant coûte que coûte que son film puisse être perçu comme esthétisant. Il montre l'horreur sans montrer la mort elle-même, la cantonnant dans un hors champ ou un flou qui suffisent à glacer le sang. Il oppose l'implacable efficacité de la machine nazie, nourrie par le renoncement de beaucoup, au courage obstiné et suicidaire d'un seul homme et redonne ce faisant une dignité à ces forçats au destin abominable, honnis de tous.

    Malheureusement, le scénario et la technique ne sont pas à la hauteur des ambitions du film.


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  • Un documentaire décevant qui part dans tous les sens et qui y aurait en proposant un montage différent. Très très moyen. Ennuyeux et qui n'apporte rien. Perte de temps, quoi.

    scénario: 10/20          technique: 12/20       note finale: 11/20

    Une jeunesse allemande

    La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée « la bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof », opère en Allemagne dans les années 70. Ses membres, qui croient en la force de l’image, expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une lutte armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant « les années de plomb ».

    Si ce film documentaire est ennuyeux et décevant, c'est pour plusieurs raisons qui nous frappent immédiatement, pendant la vision, ou un peu plus tard, à la réflexion : sa construction qui le rend ennuyeux et extrêmement décevant ; son parti pris de ne travailler qu’à partir d'images d’archives, de ne pas surligner le propos de dates, de didactisme, un choix qui nous pousse donc à suivre les événements comme si on y était, en direct ; le choix assez pertinent de la musique révoltée et urgente de l’époque qui nous plonge dans son ambiance ; et surtout peut-être le fait qu’il nous immerge dans les réflexions des protagonistes, sans prononcer de jugement, sans prendre parti. Clairement, la plupart des questions qu'ils se posent, on les a tous plus ou moins partagées. Comment se faire entendre d'un pouvoir qui oppresse, d'une société de consommation qui avilit, de médias qui abêtissent ? Quelle latitude cette société nous laisse-t-elle pour s’exprimer ? Quels sont les moyens efficaces pour résister, lutter ?

    Ulrike Meinhof (journaliste), Holger Meins (cinéaste), Horst Malher (avocat), Gudrun Ensslin et Andreas Baader (étudiants)… Nés autour de la seconde guerre mondiale, ces jeunes Allemands brillants qui vont de plus en plus se radicaliser sont le fruit de la démocratie ouest allemande. Engagés, ils testent tous les moyens à leur portée pour faire entendre leur différence : l’art, la création d’un journal, les meetings… L’effondrement du mouvement étudiant, fin 1968, va les pousser vers ce qu’ils appelleront une « guérilla urbaine ». En 1970 nait la RAF : Rote Armee Fraktion ou Fraction Armée Rouge… Si le groupe, entré dans la clandestinité, commence par braquer des banques pour se procurer des subsides, il n’en restera pas là… Bombes, enlèvements : s'engage une épopée sanglante qui bouleversera l’Allemagne… et toute l'Europe avec elle ! Leurs actions vont avoir des répercussions particulièrement fortes dans les pays limitrophes comme la France, qui suivra chaque étape de cette montée de violence avec effroi. C'est qu'au delà du cas allemand, le phénomène de la radicalisation interroge nos systèmes politiques et leurs limites. On peut étendre la réflexion du film à d'autres organisations qui connaîtront le même basculement. On se souvient facilement de l'IRA, de l'ETA, du FLN, des Blacks Panthers, un peu moins des Tigres de la libération de l'Îlam Tamoul… On a un peu plus oublié l'ASA (Armée Secrète Arménienne pour la libération de l'Arménie), le FLQ (Front de Libération du Québec)… Ce serait bien sûr simpliste et faux de les mettre tous dans le même sac. On ne peut se contenter d'analyses de comptoir alors qu'on pénètre sur un terrain miné, truffé de peurs, de morts et de souffrances. Les moteurs de ces mouvements, leurs idéologies, la nature de l'oppression qu'ils subissent ou pensent subir… tant de choses diffèrent. Mais dans tous les cas la ligne de démarcation semble parfois ténue entre ce qui distingue un justicier d'un criminel. Qu'est-ce qui légitime la prise des armes, les victimes qui en résultent ? En 1942, en France, Monseigneur Piguet, évêque de Clermont, ne qualifiait-il pas de terroristes les actes de ceux que l'on a par la suite décorés et appelés des résistants (certes on était en temps de guerre) ?

    À bien les décortiquer, tous ces pans d'Histoire épineux nous offrent un éclairage fascinant sur notre époque contemporaine et nous en restituent toute la complexité. Ce n'est certes pas anodin si des cinéastes s'en emparent actuellement. Les hommes heureux n'ont pas d'histoires… Comblé, en sécurité, qui éprouverait le besoin de fuir son pays ou d'en contester violemment les fondements ?
    Le travail de Jean-Gabriel Périot est superficiel et brouillon : sans faire l’apologie du terrorisme, il le questionne et le documente, en montre toutes les facettes, ses conséquences sur le peuple, l’opinion, son traitement par les médias. C’est vraiment pas passionnant, peu dense, et on est presque soulagé quand ça s’arrête.


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  • Un très joli documentaire par un maître du genre. Il existe divers systèmes éducatifs, plus ou moins répressifs pour les enfants. Très réussi.

    scénario: 18/20      technique: 18/20   note finale: 18/20

    Alphabet

    Les méthodes pédagogiques utilisées pour éduquer nos enfants ne sont-elles pas dépassées ? De la France à la Chine, de l'Allemagne aux États-Unis, "Alphabet" questionne un système éducatif qui privilégie la performance au détriment de la créativité et de l’imagination. En exposant au grand jour les limites d’un modèle hérité de la révolution industrielle, pédagogues, chercheurs, scientifiques, chefs d’entreprise et élèves abordent le rôle de l’enseignement et envisagent des voies alternatives à nos pratiques actuelles. Après We Feed The World (sur la crise alimentaire) et Let’s Make Money (sur la crise financière), Alphabet clôt « la trilogie de l’épuisement », comme l’appelle son réalisateur Erwin Wagenhofer.

    Après avoir mis en évidence l’absurdité et la fin programmée du système alimentaire industriel (We feed the world), puis celles du système financier ultra-libéral (Let’s make money), Erwin Wagenhofer s’attaque à un autre mammouth, moins polémique sur le papier mais pas le moins important des trois : le système éducatif. Et une fois de plus, l'étude est argumentée, le constat sans concession. On le sait : le système éducatif dominant ne laisse que trop peu de place à la créativité, à l’imagination, à l’esprit critique… On le sait : la course aux bonnes notes, aux bons résultats, aux meilleurs classements est devenue plus qu’un simple objectif, une véritable obsession. On le sait : les élèves et étudiants sont stressés, fatigués, épuisés par des programmes trop lourds, angoissés par la peur de rater.

    On a beau le savoir, la démonstration en images et en mots, ceux de quelques éminents pédagogues, chercheurs, théoriciens de l’éducation aux quatre coins du monde, n'en est pas moins édifiante. Car la machine éducative, modèle hérité de la révolution industrielle, fonctionne trop souvent comme un rouleau compresseur. L’exemple le plus hallucinant est sans doute celui de la Chine qui, en faisant le grand bon dans la société de consommation, a fait de son système éducatif une gigantesque usine à concours. Et les « boîtes » censées préparer les élèves – souvent dès leur plus jeune âge et au prix de moult sacrifices financiers des parents – aux diverses « Olympiades » sont devenues des multinationales puissantes cotées en bourse.
    L’Europe n’est pas en reste et forme de bons petits soldats qui viendront grandir les rangs d’une armée toute dévouée au Dieu business et ils sont tout aussi effrayants, ces jeunes étudiants bien habillés qui participent au concours du futur super big boss de demain. Le pire étant sans doute que personne ne s’interroge vraiment sur le sens de tout cela et que chacun (parents, enseignants, ministres de l’éducation) participe à sa manière, consciente ou non, à nourrir, à son échelle, un système qui dévore ses enfants, ne leur laissant plus le temps de s’ennuyer, de rêver, de jouer.

    Alors quoi, c’est fichu ? Il ne nous reste plus qu’à pleurer ? Il est déjà trop tard ? Au secours, nos enfants vont tous finir lessivés du cervelet ? Heureusement, il a toujours existé des chemins de traverses, des écoles buissonnières, des alternatives à la pensée unique, au modèle dominant. C’est sans doute là qu’il faut aller chercher les clés pour penser l’école autrement, c'est là que le film d'Erwin Wagenhofer va filmer des expériences stimulantes.
    Peut-être devrait on s’inspirer de la pédagogie d’Arno Stern et de ses ateliers de peinture où il n’y a d’autre consigne que celle de se faire plaisir. Peut-être faudrait-il écouter cette étude qui raconte que libre arbitre et sens critique sont bien plus forts chez un enfant de 4 ans que chez un jeune adulte de 18. Ou simplement s’inspirer de notre cerveau qui fait fonctionner ses deux hémisphères en parfaite collaboration, sans que l’un cherche à écraser ou à avoir une meilleure note que l’autre. Alors parents, enseignants, Ministres (re) voyons notre Alphabet, réfléchissons et agissons !


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  •  Un très joli film sur le Chili et sur les côtés noirs de son histoire.

    scénario: 18/20       technique: 18/20    note finale: 18/20

    Le bouton de nacre

    Le bouton de nacre est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. Certains disent que l’eau a une mémoire. Ce film montre qu’elle a aussi une voix.

    Patricio Guzman nous offre un film documentaire d'exception, qui nous subjugue par son intelligence et sa beauté. Le cinéaste chilien parvient à nous raconter plusieurs histoires qui n'ont a priori rien à voir : celle d'une goutte d'eau coincée dans un bloc de quartz depuis quelques milliers d'années, celle des Indiens des terres australes décimés par les colons et les maladies et enfin celle tout aussi terrible des victimes du régime sanglant de l'infâme général Pinochet… Et tout ça avec une fluidité incroyable, une maîtrise éblouissante des images et de l'agencement du récit.
    Ça commence avec une séquence splendide : l'interminable (4000 kilomètres !) façade littorale Pacifique du Chili vue du ciel. On découvre à quel point le Sud du pays est un labyrinthe aquatique, construit autour d'un estuaire. Puis la caméra redescend de la stratosphère et s'enfonce dans les fjords où les glaces s'effondrent dans les eaux limpides. C'est grandiose… Mais au lieu de se laisser aller plus longtemps à l'observation de la nature dans toute sa splendeur, le narrateur nous raconte le destin des peuples indigènes, des Indiens arrivés là il y a probablement 10 000 ans, navigant sur des canoës une grande partie du temps et vivant de ce que pouvait leur offrir la mer. Des peuples qui furent quasiment exterminés par les colons sanguinaires mais aussi par les bactéries dont les envahisseurs étaient porteurs. Patricio Guzman nous fait rencontrer les derniers survivants des trois ethnies originaires, musées vivants d'une langue et d'une mémoire délibérément écrasées. Etrange bégaiement de l'histoire, c'est sur ces mêmes terres inhospitalières, sur l'île Dawson plus précisément, que le gouvernement Pinochet a installé un des principaux camps de concentration où furent entassés, torturés, assassinés… les compagnons de route de Salvador Allende.


    Ce cheminement pourrait paraître artificiel s'il n'y avait la mise en scène de Guzman, qui utilise aussi bien des images d'archives que des reconstitutions étonnantes, insufflant à ce récit multiple une poésie exaltante qui ne nuit jamais à sa cohérence. Ainsi une artiste déploie une immense fresque en carton représentant sur quinze mètres le réseau aquatique du pays. À un autre moment, Guzman organise minutieusement la reconstitution de l'assassinat d'une militante de gauche, depuis l'injection mortelle jusqu'à l'immersion du corps dans le fjord, lesté d'un rail métallique. Autre exemple, il rassemble comme sur une étrange photo de classe les survivants du camp de concentration de l'île Dawson et annonce la durée de leur séjour de souffrances…

    Dans la lignée directe de son remarquable Nostalgie de la lumière, qui lui se déroulait dans l’extrême-Nord désertique du Chili, terre de cimetières indiens et de sépultures improvisées d'opposants à Pinochet, il évoque en un puzzle fascinant l'histoire mouvementée de son pays, mêlant l'histoire, la géographie et la métaphysique. Incroyable Guzman, ancien prisonnier des tortionnaires du régime fasciste, qui réussit la prouesse de perpétuer inlassablement la mémoire douloureuse mais indispensable des drames passés tout en se renouvelant magnifiquement à chacun de ces films.


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  • Encore un film magnifique. Un petit bijou.  la première partie est une merveille, la seconde, un peu en dessous. Les acteurs sont fantastiques, c'est bien filmé, le scénario est original et les dialogues sont plein d'humour.

    scénario: 18/20    acteurs: 18/20   technique: 18/20   note finale: 18/20

    Nous trois ou rien

    D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

    Dire que j'ai failli passer à côté de ce film marrant comme tout, intelligent, plein de surprises et de chaleur, débordant d’amour pour l’humanité toute entière et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron, drôle d’énergumène qui arrive dans ce qui est son premier film à faire « rire aux larmes, bouleverser les âmes, interpeller les consciences » comme écrit un spectateur. On ajoutera qu’il nous fait traverser trente ans d’histoire de la façon la plus surprenante, franchir trois ou quatre frontières pour atterrir dans une cité de la banlieue parisienne, nous donne une foultitude d’informations qui trouvent leur prolongement dans notre histoire présente… endossant lui-même le rôle de son propre père, un bonhomme hors du commun, indécrottable optimiste à qui il rend ici un hommage affectueux à travers une histoire qui a toutes les apparences d’un conte alors qu’elle nous raconte des choses terribles et qui auraient du mal à passer sans cette façon de les dire, pleine d’humour, d’inventions audacieuses et de vitalité. Ce film a tout l’air d’une déclaration d’amour à son père, sa mère, ses frères et ses sœurs… ses amis et parvient à nous convaincre que rien n’est jamais perdu tant qu’on est persuadé du contraire.


    Quel tempérament ce Hibat (le nom du papa) ! Issu d’une famille très nombreuse, très solidaire, très animée. Jeune avocat, irréductible et turbulent opposant au Chah d’Iran et à son régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs de ses copains et frères. Il passera sept années de mauvais traitements dans les prisons iraniennes… Une peine qu’il finira au mitard pour avoir refusé, un beau jour du printemps 1975, de manger le gâteau offert par le Chah pour son anniversaire à tous les prisonniers. Comme beaucoup d’opposants, il se réjouit tout d’abord de la révolution qui renverse le Chah (79) et lui permet de retrouver la liberté. Mais au premier discours de l’ayatollah Khomeiny, il comprend vite qu’elle ne va pas amener la démocratie dont il rêve et se retrouve à nouveau dans l’opposition au nouveau régime. Entre temps il a rencontré celle qui va devenir sa femme (ahrr la séquence où il demande sa main à ses beaux parents…) une drôle de gonzesse (chouette Leila Bekhti) avec qui il va faire très vite le bambin qui réalisera le film de sa vie en 2015 après avoir fait ses classes avec Djamel Debouze et Canal…
    Leur fuite d’Iran à travers les montagnes enneigées du Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à Stains (84)… une épopée miraculeuse dont on se demande encore comment ils ont pu en sortir… le tout emballé avec un humour décapant et des comédiens qui semblent se marrer comme des petits fous… certains des personnages auront une fin moins heureuse (mais bel hommage à ceux-là aussi : la drôlerie n’empêche pas l’émotion).

    Trop beau diront certains ! D’autre s’énerveront : on ne rigole pas avec la torture. Faire du Chah un personnage de bande dessinée peut en hérisser d’autres… Foin des pisse-vinaigre : la dérision n’est elle pas le meilleur moyen de conjurer l’horreur ? Se se donner de la force pour parvenir à résister et de rappeler des choses que certains ignorent et que beaucoup ont déjà oublié ? C’est un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à la tolérance, à l’intégration et la réalité donne raison à ce parti pris de prendre les choses du bon côté quoi qu’il arrive : une bonne façon de donner le ton pour ce début d’année qu’on vous souhaite excellente. Et que l’humour nous préserve tous de devenir de vieux imbéciles craintifs et amers…


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  • Une pure merveille! J'avais adoré le précédent film de Christian Carion "Joyeux Noël" et j'adore celui-là. C'est du cinéma comme je l'aime: techniquement parfait, des acteurs excellents, un scénario abouti et des images à couper le souffle. On apprend beaucoup de choses et le film permet de réfléchir. Du GRAND cinéma!!!

    scénario: 20/20      acteurs: 19/20    technique: 20/20     note finale: 20/20

    En mai, fais ce qu'il te plait

    Mai 1940. Pour fuir l'invasion allemande, les habitants d'un petit village du nord de la France partent sur les routes, comme des millions de Français. Ils emmènent avec eux dans cet exode un enfant allemand, dont le père opposant au régime nazi est emprisonné à Arras pour avoir menti sur sa nationalité. Libéré dans le chaos, celui-ci se lance à la recherche de son fils, accompagné par un soldat écossais cherchant à regagner l'Angleterre...

     


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  • Un très beau film avec des acteurs fantastiques, un scénario génial et des dialogues souvent amusants. j'ai adoré! Je ne peux pas en dire plus car je ne veux pas vous faire perdre le plaisir de la découverte.

    scénario: 18/20          acteurs: 18/20    technique: 18/20   note finale: 18/20

    Lolo

    En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s'adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.

    En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s’adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori… Lol aux stéréotypes. Les personnalités de Lolo sont à l’image donnée par ses comédiens vedettes depuis des années. Julie Delpy en gourou de la mode parisienne, le langage cru et vrai, avec sa copine Karin Viard, prédatrice indomptable, revient à la réalisation après 2 Days in Paris et 2 Days in New York.

    Cette fois-ci elle relate son coup de foudre avec un provincial un peu tendre et benêt (Dany Boon !) que son fils à l’écran, Vincent Lacoste, aussi cynique que dans JC comme Jésus Christ, va essayer d’écarter de sa vie de la façon la plus machiavélique possible… Les univers contraires se côtoient dans Lolo, par opportunisme commercial, peut-être, mais avec complémentarité, certainement.
    La crudité indie, mais toujours bienveillante, de Delpy parvient à rendre acceptable la présence iconoclaste de Dany Boon que l’on ne s’attendait pas à retrouver dans son monde arty et bobo où se croisaient surtout jusqu’alors de vieux routiers de Mai 68 et des New-yorkais un peu névrosés au flow intarissable. Mais le portrait de brave type qu’incarne Boon depuis Bienvenue chez les Ch’tis, colle en fait plutôt bien à la peinture beauf voulue par l’auteure. Alors pourquoi pas ? Quant à l’étiquette de « petit con » que Lacoste aime se coller au front depuis Les Beaux gosses, elle permet à l’acteur capable d’écarts remarquables (Hippocrate), et que l’on déjà vu chez Delpy (Le Skylab), d’inviter le teen movie à la française, décalé et verbal, et de le mêler aux affaires des grands avec l’insolence sardonique de sa génération acerbe.

    Dans cette farce sur la famille recomposée, accessible à tous, Julie Delpy vise un public plus large qu’auparavant, au-delà de la présence de Dany Boon, de par des situations de comédie à rebondissements rocambolesques qui vont multiplier les fous rires collectifs dans les salles. Le ton est à la bonne humeur communicative et l’énergie est débordante, tout ici désopile, des premiers instants girlie et bitchy, au final parodiant de près le Tanguy de Chatiliez qui aurait rencontré le Damien de La Malédiction.
    Bref, Lolo, c’est un peu le mariage pour tous, celui de toutes les comédies, un divertissement généreux qui assoit un peu plus le talent d’écriture de Julie Delpy qui peaufine les dialogues truculents, avec une spontanéité feinte qui caractérise son style.


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