•  Ce n'est pas mon genre de film et il ne m'a pas convaincu. Mais je suppose qu'il plaira aux amateurs parce qu'il est assez bien fait avec plein d'effets spéciaux que je trouve mauvais mais qui raviront probablement les afficionados.

    scénario: 10/20         technique: 10/20     acteurs: 14/20   note finale: 10/20

    San Andrea

    Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s'ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d'hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s'est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l'espoir de sauver leur fille unique. Alors qu'ils s'engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l'État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…


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  • Un film que j'ai beaucoup aimé. Dommage qu'il n'ait pas trouvé son public. Il retrace la vie d'une femme ordinaire qui aura un destin exceptionnel à force de combativité. Bien joué, bien filmé et plein d'espoir.

    scénario: 16/20    technique: 16/20     acteurs: 16/20   note finale: 16/20

    Christina Nobel

    Lorsqu’elle arrive au Vietnam - un pays qu’elle n’aurait pas su situer sur une carte  - Christina ignore ce qu'elle vient y chercher. Guidée par une intuition , cette irlandaise de caractère pressent qu'ici sa vie va changer. Sa rencontre avec deux petites orphelines livrées à elles-mêmes va la renvoyer à son propre passé. Celui d'une gamine des quartiers déshérités de Dublin, qui, elle aussi, a connu la pauvreté, la violence, l'abandon... Pas d'hésitation: la main qu'on ne lui a pas tendue à l'époque, elle va la tendre maintenant à ces fillettes et leur rendre leur enfance. Ce qu'elle ignore encore, c'est qu'il y en aura bientôt des milliers. Pour tous ces enfants, Christina va devenir "Mama Tina"...


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  • Je n'aime ps ce genre de film et celui-ci ne m'a pas convaincu malgré la remarquable interprétation de Vincent Lindon qui a largement mérité son prix d'interprétation de Cannes. Mais les autres acteurs sont très médiocres. Je n'aime pas le cinéma réaliste parce que pour moi, le cinéma doit faire rêver et moi la pauvreté, le chômage, l'indigence intellectuelle ça ne me fait pas rêver. techniquement, le film a visiblement manqué de moyens: mal filmé, des plans approximatifs. Le scénario et les dialogues auraient mérité d'être améliorés. Ce film est un triste constat du quotidien de certain. C'est triste.

    scénario: 12/20         technique: 12/20       acteurs: 15/20    note finale: 12/20

    La loi du marché

    À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

    Dès la première scène, impressionnante d'intensité, le ton est posé. Un homme – c'était le titre de travail du film : « Un homme » – d'une cinquantaine d'années est en discussion avec son conseiller Pôle Emploi. L'homme tente de comprendre pourquoi on l'a inutilement aiguillé sur un stage de grutier alors que seuls les candidats ayant déjà une expérience dans le bâtiment peuvent postuler à un emploi dans cette spécialité. Il a suivi assidûment son stage pendant plusieurs semaines, il a réussi l'examen final mais il n'a aucune chance de trouver un boulot. Pourquoi lui avoir fait perdre son temps, à lui et à une douzaine de participants au stage qui sont dans la même situation ? Le conseiller avoue ne pas trouver d'explication, pas plus que de solution miracle. L'homme est au chômage depuis vingt mois, il sera prochainement en fin de droits, il peine à contenir sa colère. Mais il la contient, conscient sans doute que son interlocuteur est aussi désemparé que lui. L'absurdité d'un système qui met des emplâtres dérisoires sur le chômage endémique est mis à nu dans cette séquence où Thierry – le personnage principal incarné par un Vincent Lindon exceptionnel – crève l'écran.

    Thierry, c'est un de ces ouvriers qui croyait, comme beaucoup, après des années de labeur rigoureux au service de la même entreprise, se diriger vers une fin de carrière et de vie toute tracée : une vie de couple heureux et soudé malgré les difficultés (ils ont un enfant lourdement handicapé pour qui ils se battent au quotidien afin de lui assurer une formation au niveau de ses réelles capacités intellectuelles), dans leur modeste appartement qu'ils ont presque fini de payer, avec même un petit mobile home pour les vacances estivales. Mais sacrifié sur l'autel des délocalisations et de l'optimisation des dividendes, Thierry s'est retrouvé à cinquante balais sur le carreau, en même temps que tous ses camarades d'atelier. Contrairement à certains, il a renoncé, par lassitude, au combat contre ses anciens patrons (remarquable scène qui l'oppose à un copain syndicaliste incarné fort à propos par l'ex-Conti Xavier Mathieu, célèbre pour son coup de gueule salutaire contre l'arrogant Pujadas) pour se consacrer à la recherche d'un emploi, coûte que coûte. Et il va subir tout le parcours des seniors au chômage : l'entretien déshumanisé et tragi-comique par Skype, la session de « comment bien se vendre à un futur employeur » avec jeux de rôle infantilisants, les rendez-vous à la banque avec une attachée de clientèle qui pourrait être sa fille et qui lui donne des conseils humiliants de réalisme… Pour finir par décrocher un poste de vigile en supermarché où il va être contraint de surveiller et de réprimer plus pauvre encore que lui, y compris ses collègues…

    Stéphane Brizé, on le suit avec admiration et même affection depuis son tout premier film, Le Bleu des villes. Sont venus ensuite Je ne suis pas là pour être aimé, Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps… Des chroniques superbes qui saisissaient avec subtilité les fêlures de l'intime, qui exploraient avec lucidité et empathie les sentiments amoureux et familiaux. Dans La Loi du marché, Brizé élargit son propos et s'empare de la question sociale, et des répercussions qu'elle a justement sur la sphère privée : conséquences désastreuses de la nouvelle barbarie économique sur la vie quotidienne de ceux qui la subissent et qui ne sont en rien armés pour être des combattants politiques, en rien des grandes gueules revendicatrices, simplement des gens qui ont un minimum de bon sens, de dignité et d'humanité. Oui, La Loi du marché est un grand film sur la dignité irréductible des humains ordinaires.
    Vincent Lindon incarne avec une puissance saisissante ces valeurs, même si son personnage a dû longtemps les enfouir, les faire taire parfois dans l'espoir de conserver à sa famille le bonheur simple qu'elle s'était construit. Le film trouve une force singulière dans la manière dont il laisse aux scènes le temps de durer, jusqu'au malaise parfois, en tout cas jusqu'à ce que la vérité des personnages et des situations s'exprime dans toutes ses nuances. Et aussi dans le choix audacieux qu'a fait Stéphane Brizé de confronter Vincent Lindon à des acteurs non professionnels, dans des rôles souvent très proches de ceux qu'ils occupent dans la vie. Comme le dit le réalisateur, « je doute qu'ils sachent faire ce que des acteurs font mais ce qu'ils font, je pense qu'aucun acteur n'est capable de le faire. »


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  • Une jolie comédie romantique, originale et mignonne. Bon après, ce n'est pas non plus la comédie dont on parlera encore dans 10 ans. C'est bien filmé et bien joué.

    scénario: 16/20        technique: 16/20       acteurs: 16/20      note finale: 16/20

    Girls only

    A l’aube de ses 30 ans, on ne peut pas dire que Megan soit fixée sur son avenir. Avec son groupe d'amies déjà bien installées dans la vie, le décalage se creuse de jour en jour. Et ce n'est pas le comportement des hommes qui va l'apaiser ! Au point qu’elle se réfugie chez Annika, une nouvelle amie... de 16 ans. Fuyant avec joie ses responsabilités, elle préfère partager le quotidien insouciant de l'adolescente et ses copines. Jusqu'à croiser le père d'Annika au petit-déjeuner...


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  •  Moyen, moyen. C'est toujours difficile de critiquer un film qu'on a trouvé moyen quand saint le travail qu'il y a derrière... Mais là, bof. Il y a de bons trucs, de bonnes trouvailles mais la sauce ne prend pas.

    scénario: 10/20     acteurs: 12/20     technique: 16/20   note finale: 12/20

    Le talent de mes amis

    Alex et Jeff, collègues de bureau dans une multinationale, sont aussi les meilleurs amis du monde depuis le lycée. Avec leurs femmes respectives, ils forment ensemble presque une famille, qui se fraye un chemin dans la vie, tranquillement, doucement, sans grande ambition. Pourtant l’arrivée de Thibaut, conférencier et spécialiste en développement personnel, ne va pas tarder à mettre à mal leur équilibre pépère. Et pour cause, Thibaut est un ami d’enfance d’Alex. À l’époque, ces deux-là, super complexés et toujours mis à l’écart dans la cour d’école, s’étaient promis de réussir leur vie, coûte que coûte. Aujourd’hui, le beau et brillant Thibaut semble pour sa part avoir tenu sa promesse et pousse Alex à réaliser ses rêves au risque de perdre l’amitié de Jeff... Mais sommes-nous tous voués à un destin exceptionnel ?


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  • Un très joli film sur l'univers impitoyable des échecs. Avec en toile de fonds, la ville de Budapest. c'est très réussi, bien joué, bien filmé.

    scénario: 16/20     acteurs: 16/20    technique: 16/20   note finale: 16/20

    Le tournoi

    7 jours de tournoi dans un grand hôtel à Budapest.
    Un favori : Cal Fournier, 22 ans, champion de France d’échecs, génie immature, programmé pour la victoire, combat ses adversaires avec une puissance impressionnante. Déconnecté du monde, Cal se noie dans les jeux et paris permanents avec sa petite amie Lou et ses acolytes Aurélien, Anthony et Mathieu.
    Mais un adversaire pas comme les autres va enrayer cette routine bien huilée…


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  • Alors même que j'étais septique, je suis allé voir ce film. C'est une totale réussite. C'est original, bien écrit, bien filmé, bien joué etc... Tout est réussi dans ce film. Excellente comédie!

    scénario: 18/20     acteurs: 18/20     technique: 18/20     note finale: 18/20

    Lui est inventeur de casse-têtes. Investi corps et âme dans son travail, il ne peut se concentrer que dans le silence. Elle est une pianiste accomplie et ne peut vivre sans musique. Elle doit préparer un concours qui pourrait changer sa vie. Ils vont devoir cohabiter sans se voir...


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  • Les décors,  les costumes et l'image sont magnifiques. Les acteurs sont merveilleux. Bien sûr, on peut regretter que le scénario soit un peu fouillis et que certains plans soient approximatifs, mais c'est un beau film.

    scénario: 14/20   technique: 17/20    acteurs: 18/20   note finale: 16/20

    Les jardins du roi

    Artiste aussi douée que volontaire, Sabine De Barra conçoit de merveilleux jardins. En 1682, son talent lui vaut d’être invitée à la cour de Louis XIV, où le célèbre paysagiste du roi, André Le Nôtre, fasciné par l’originalité et l’audace de la jeune femme, la choisit pour réaliser le bosquet des Rocailles. Ce sera une pièce maîtresse des jardins, la salle de bal à ciel ouvert du nouveau palais que le Roi Soleil souhaite créer à Versailles pour éblouir l’Europe. Tout en donnant son maximum et en menant l’incroyable chantier pour terminer à temps, Sabine s’aperçoit vite qu’à la cour, le talent ne suffit pas : il faut aussi maîtriser l’étiquette et savoir naviguer dans les eaux troubles des intrigues. La jeune femme défie les barrières sociales et celles liées à son sexe ; elle noue même une surprenante relation avec le roi et gagne la confiance du frère du souverain, Philippe. Au-delà des interdits et des passions, au coeur d’une cour sur laquelle le monde entier a les yeux rivés, Sabine et Le Nôtre vont tout donner pour porter le rêve de leur vie malgré les obstacles...


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  •  Du pur Emmanuel Mouret qui évolue vers un cinéma plus réaliste, même si on est encore loin du cinéma réaliste. MDR. leds acteurs sont bien, le scénario est intéressant et très "mouresque" et c'est bien filmé. Toujours plein de hasards et coïncidences...

    scénario: 16/20       scénario: 16/20   technique: 16/20    note finale; 16/20

    Caprice

    Clément, instituteur, est comblé jusqu'à l'étourdissement : Alicia, une actrice célèbre qu'il admire au plus haut point, devient sa compagne. Tout se complique quand il rencontre Caprice, une jeune femme excessive et débordante qui s'éprend de lui. Entretemps son meilleur ami, Thomas, se rapproche d'Alicia...

    En musique, « capriccio » désigne des mouvements enjoués, des formes libres… C'est léger, rapide, charmant, intense, souvent virtuose et parfois romantique : Paganini composa 24 caprices pour violon, Brahms en écrivit plusieurs pour le piano en fin de carrière, ce qui prouve bien que la légèreté de l'expression suppose une virtuosité qui ne s'acquiert pas du jour au lendemain… Et il n'est peut-être pas anodin qu'Emmanuel Mouret ait choisi de donner ce prénom à une de de ses héroïnes qui donne son titre au film : car, à y repenser, il ne fait pas autre chose ici que nous livrer une partition délicieuse, qui brode sur le sentiment amoureux, ses doutes, ses illusions, ses variantes avec vivacité et bonheur. C'est mitonné aux petits oignons, on sent bien que tout est travaillé jusqu'au moindre détail, la moindre virgule, et pourtant on ne sent pas une seconde le tourment du perfectionniste à l'ouvrage qu'est Mouret : le film coule, heureux, drôle et néanmoins troublant car il pose les questions que tout le monde se pose : qu'est ce que l'amour ? Aimons-nous vraiment quand nous croyons aimer, est-ce une illusion, « un honnête mensonge, un heureux malentendu » ?

    Clément – Emmanuel Mouret en personne, parfait dans un rôle très au point de séducteur malgré lui, incertain et maladroit, qui justement plait parce qu'il ne cherche pas à plaire et se contente de laisser entrevoir l'éblouissement qui le saisit quand il se retrouve devant l'objet de ses rêves… Clément, disais-je, est un heureux instituteur sans ambition particulière, adoré par les gamins qui le pratiquent. Notre héros qui n'en est pas un est complètement subjugué par une actrice sublime et adulée dont il retourne voir plusieurs fois les pièces… Hasard curieux, il se retrouve à trois reprises au théâtre à côté d'une jolie fille qui n'a pas sa langue dans sa poche et voit dans cette proximité répétée un signe du destin : c'est Caprice, alias Anaïs Demoustier, dont on soulignera le talent certain pour jouer les perturbatrices patentées et qui illumine un autre film de cette gazette, À trois on y va, autre variation inspirée sur l'amour et ses aléas…
    La belle actrice adulée par Clément, qui a pour prénom Alicia – merveilleuse Virginie Efira –, se sort à peine de déconvenues amoureuses qui l'ont blessée et voit dans ce garçon drôle et touchant une possibilité d'amour sans mensonges, un antidote à une célébrité et un confort social qui lui valent flatteries et courtisans trompeurs. La modestie et la délicatesse de Clément, qui a du mal à croire au conte de fées qui lui tombe du ciel, sont un indéniable atout : il est doux et profond, trop émerveillé de ce qui lui arrive pour être du genre à vouloir faire d'elle un papillon de plus accroché à un quelconque tableau de chasse.
    Un bonheur n'arrivant jamais seul, Caprice ne renonce pas à cet amour désigné par la main du hasard en personne et poursuit Clément de ses assiduités, peu découragée par ses réticences et ses déclarations de fidélité à une autre, lui conseillant même, pragmatique et obstinée, de considérer ces deux amours comme complémentaires : « sois infidèle, ne sois pas égoïste ».

    Aime-ton, ou aime-t-on être aimé ? Aime-t-il Caprice ou est-il seulement flatté, lui, l'obscur maître d'école, par toutes ces manifestations amoureuses qu'il n'est pas sûr de mériter ?… Que ces sentiments sont compliqués à comprendre ! Pour rien au monde, il ne voudrait mentir à Alicia… mais Caprice est une petite perfide, une obstinée qui ne lâche pas le morceau facilement et a plus d'un tour dans son sac. Heureusement le directeur d'école de Clément, qui est aussi son copain, pas désagréable à regarder et à fréquenter par ailleurs, est prêt à le conseiller, voire à l'aider dans la recherche d'un équilibre qui lui permettrait d'aimer qui veut l'aimer sans que la chose ne vire à la catastrophe…


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  •  J'ai ri, mais j'ai ri. Et en sortant de la salle, ma première pensée fut "elle est folle"... je vais aller le revoir! Un ovni du cinéma et fait en caméra cachée! incroyablement drôle et réussi. Un excellent divertissement!

    scénario: 18/20    technique: 18/20    acteurs: 18/20  note finale: 18/20

    Connasse, princesse des coeurs

    Camilla, 30 ans, Connasse née, se rend compte qu'elle n'a pas la vie qu'elle mérite et décide que le seul destin à sa hauteur est celui d'une altesse royale.


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  •  Un documentaire sur ceux qui disent non. C'est un peu fouillis, ça part dans tous les sens et le montage n'est pas terrible.

    scénario: 12/20    technique: 12/20    note finale: 12/20

    On est vivants

    De quoi est fait l'engagement politique aujourd'hui ?
    Est-il encore possible d'infléchir le cours fatal du monde ?
    C'est avec ces questions, dans un dialogue à la fois intime et politique avec son ami Daniel Bensaïd, philosophe et militant récemment disparu, que Carmen Castillo entreprend un voyage qui la mène vers ceux qui ont décidé de ne plus accepter le monde qu'on leur propose. Des sans domiciles de Paris aux sans terres brésiliens, des zapatistes mexicains aux quartiers nord de Marseille, des geurriers de l'eau boliviens aux syndicalistes de Saint Nazaire, les visages rencontrés dans ce chemin dessinent ensemble un portrait de l'engagement aujourd'hui, fait d'espoirs partagés, de rêves intimes, mais aussi de découragements et de défaites. Comme Daniel, ils disent: "L'histoire n'est pas écrite d'avance, c'est nous qui la faisons".

    « Le vieux a du mal à mourir, le neuf tarde à naître. » Antonio Gramsci - « Il n' y a de combats perdus que ceux que l'on a pas menés. » Oscar Oliveira, syndicaliste bolivien

    Comment, après des années de défaites sociales et syndicales , de renoncements idéologiques d'une partie de ceux qui avaient porté l'espoir d'un progrès social, de montées de peurs xénophobes que l'on croyait remisées aux sombres caves de l'Histoire, comment après tout ça trouver encore l'énergie de l'engagement, la force de lutter, l'espoir encore d'un monde meilleur ? Le nouveau film de la franco-chilienne Carmen Castillo, dont le titre sonne comme un rappel salvateur, est le parfait antidote au défaitisme, au fatalisme politique, à la rengaine « tous pourris » ou au refrain « il n'y a pas d'alternative ».

    La vie de Carmen Castillo n'a pourtant pas été pavée que de bonheurs et de victoires. Compagne de route de l'expérience Allende, elle a vu les mille jours de progrès social s'achever dans le sang avec le coup d'État de Pinochet – qu'elle a vécu dans sa chair avec la mort de son compagnon et l'exil forcé. Puis, après les années de soutien et de luttes en France, ce sera parfois le doute et le découragement. Parmi les compagnons indéfectibles toujours confiants et jamais abattus, il y avait le philosophe marxiste Daniel Bensaïd, cofondateur avec Alain Krivine de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Daniel Bensaïd, penseur brillant et truculent, toujours lucide mais jamais pessimiste, que nous avons reçu pour une rencontre stimulante et bouleversante peu avant que la longue maladie finisse par avoir raison de lui en 2010.

    Carmen Castillo, portée par les textes splendides de son ami disparu, est allée à la rencontre de ceux pour qui l'engagement et la lutte se déclinent au quotidien : Oscar Oliveira, un des pionniers de la lutte pour l'eau à Cochabamba en Bolivie, qui refusa des fonctions ministérielles dans le gouvernement Morales pour rester au plus près des gens ; les sans terre brésiliens qui ont amené le Parti des Travailleurs à penser « l'éco-socialisme » ; les militants du DAL en France qui ont montré l'iniquité de la non-politique du logement par leurs actions d'occupation de batiments inoccupés ; des femmes des quartiers Nord de Marseille qui rendent leur dignité aux habitants de ces endroits stigmatisés par les médias ; ou encore des syndicalistes de la raffinerie de Donges, dont le leader, en pleurs au moment de la fin de la grève contre la réforme des retraites, rappelle que l'émotion fait aussi partie de la lutte et que bien au-dessus des partis-pris idéologiques, la lutte de tous ces gens est une lutte avant tout pour la vie et pour le progrès. Et surtout on réalise que, à l'instar de ce jeune homme en galère qui a vu sa vie transformée par l'engagement aux côtés du DAL, la lutte et l'engagement peuvent devenir le tuteur autour duquel on érige une vie et qui donne un sens. On ressort rasséréné du film de Carmen Castillo, plein de cette énergie que l'on ressent dans les grands moments historiques mais qui souvent disparaît trop vite et qui là s'installe durablement.


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  •  L'appartement dans lequel est joué ce film est magnifique! Mais quel ennui, quel ennui... Je ne suis vraiment pas la cible de ce film que j'ai trouvé ennuyeux comme la pluie... Du théâtre filmé et c'est vraiment pénible. C'est bien filmé. Un film peut-être pour les vieux?

    scénario: 5/20     acteurs: 10/20   technique: 16/20   note finale: 8/20

    Nos femmes

    Max, Paul et Simon sont amis depuis 35 ans. Une amitié joyeuse, assidue et sans nuage. Si leur vie professionnelle est une réussite, le bilan de leur vie privée est plus mitigé. Un soir, nos trois amis ont rendez-vous chez Max pour une partie de cartes. Simon apparaît anéanti, et raconte qu’il s’est disputé avec Estelle son épouse et que dans un accès de colère, il l’a étranglée. Max et Paul sont saisis d’effroi. Surtout quand Simon les supplie de lui fournir un alibi afin qu’il puisse échapper à la prison. Max et Paul hésitent. Mentir à la justice ou dénoncer leur meilleur ami ?


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  •  Un peu comme "nos femmes": dommage que deux films aussi proches sortent en même temps, l'histoire de trois amis patati patata. Ce n'est pas génial, mais ce n'est pas aussi ennuyeux que "nos femmes". On se demande à quoi ça sert de faire ce genre de films et surtout quel est la cible? Mais quelque soit la qualité des acteurs, avec un scénario ennuyeux, difficile de faire autre chose qu'un film ennuyeux.

    scénario: 12/20     acteurs: 16/20     technique: 16/20   note finale: 12/20

    Entre amis

    Richard, Gilles et Philippe sont amis depuis près de cinquante ans. Le temps d’un été, ils embarquent avec leurs compagnes sur un magnifique voilier pour une croisière vers la Corse. Mais la cohabitation à bord d’un bateau n’est pas toujours facile. D’autant que chaque couple a ses problèmes, et que la météo leur réserve de grosses surprises... Entre rires et confessions, griefs et jalousies vont remonter à la surface. Chacun va devoir faire le point sur sa vie et sur ses relations aux autres. L’amitié résistera-t-elle au gros temps ?


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  •  Une pure merveille! Un film historique comme je les aime: on apprend plein de trucs! Le scénario est génial, les acteurs sont formidables!

    scénario: 20/20      acteurs: 20/20     technique: 20/20    note finale: 20/20

    Le Labyrinthe du silence

    Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé.

    Nous sommes en 1958 à Francfort, la toute jeune République Fédérale d'Allemagne tente de se reconstruire, de panser les blessures de sa société meurtrie par la barbarie nazie. Un peintre en balade lâche soudain chevalet et pinceaux en reconnaissant, derrière les grilles d'une école, un homme qui a été un de ses tortionnaires dans le camp d'extermination d'Auschwitz et qui est devenu depuis professeur, sans être inquiété semble-t-il.
    Relayé par un journaliste tenace, Thomas Gnielka, le témoignage du peintre juif va changer la vie d'un tout jeune procureur, Johann Radmann, jusque là préposé aux délits routiers. Intègre et obstiné, le jeune magistrat va découvrir non seulement la réticence de ses collègues à prendre en compte la demande de justice d'une victime du régime nazi – la raison d'État prône la réconciliation nationale, pas la recherche des anciens tortionnaires – mais aussi la totale ignorance de beaucoup de ses compatriotes, y compris au sein du Palais de Justice : la majorité des gens qu'il questionne ne connaît même pas l'existence d'Auschwitz ! Heureusement Radmann aura le soutien du procureur général Fritz Bauer, lui même Juif exilé en Scandinavie durant la guerre alors qu'il était jeune parquetier.

    Le Labyrinthe du silence évoque l'histoire tout à fait réelle du procès historique mais méconnu de quelques uns des SS d'Auschwitz (malheureusement seulement 22 des 6000 qui ont servi dans le camp de concentration !) qui s'est tenu de 1963 à 1965. Un procès historique parce que, contrairement à celui de Nüremberg en 1945-1946, engagé par les Alliés contre les dignitaires du régime vaincu, celui-ci fut mené par la jeune justice allemande et s'attaquait bien à la machine concentrationnaire et d'extermination et non uniquement aux crimes de guerre strico sensu. Il visait ainsi tous les niveaux du système, depuis le simple kapo zélé jusqu'aux responsables du camp. Le film rend remarquablement la complexité de cette entreprise dantesque. Les procureurs ont dû affronter tous les blocages possibles à tous les échelons d'une administration comptant encore dans ses rangs nombre d'anciens nazis : documents introuvables, volonté affichée de la police de ne pas collaborer, dans un contexte politique où le chancelier Adenauer lui-même faisait tout pour freiner le nécessaire devoir de reconnaissance de la culpabilité d'une grande partie du peuple allemand.
    Mais il fallut aussi recueillir les témoignages de victimes souvent réticentes après qu'on les ait ignorées plus d'une décennie, sans compter que beaucoup de ces témoins avaient quitté l'Allemagne… La complexité était aussi psychologique pour bien des protagonistes, car une grande majorité parmi ceux qui avaient plus de quarante ans étaient d'anciens membres du Parti nazi, y compris dans l'entourage des procureurs, comme le montre une très belle scène dans laquelle le jeune Radmann est confronté au passé de sa propre famille… Le film montre au passage le rôle ambigu des sauveurs américains, qui s'accommodent de la présence aux affaires des anciens nazis pour assurer la gestion du pays, la priorité étant désormais pour eux la lutte contre l'influence soviétique. Rôle ambigu aussi des Israéliens, qui établissent une priorité discutable dans la capture des anciens responsables nazis, Eichmann leur paraissant par exemple plus important que le terrible docteur Mengele – qui leur échappera d'ailleurs et mourra accidentellement au Brésil après avoir vécu tranquille pendant vingt ans.

    Utilisant intelligemment le personnage du jeune procureur idéaliste découvrant à la fois la complexité de son métier et l'histoire cachée de son pays, ponctué de moments particulièrement forts et émouvants, Le Labyrinthe du silence se suit tout autant comme un thriller judiciaire que comme un plaidoyer nécessaire contre l'oubli.


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